Le Tour 7 voit donc les nordistes prendre définitivement l’ascendant mais, comme je l’expliquais en préambule, n’utilisant pas la piste pour compter les points de victoire directement (encore une fois, sans que je sache vraiment pourquoi !), je suis à ce moment-là de la partie “dans le flou”. Et même si je sens bien que les Yankees ont l’avantage, je n’imagine pas l’écart aussi grand et crois encore qu’une victoire du sud est possible en réduisant l’écart sous la barre des 5 points de victoire (condition de victoire pour l’Union). Les confédérés vont donc se battre jusqu’au bout !
Tour 8, 19h40
L’artillerie nordiste enlève une centaine d’hommes à la Brigade Branch (-1 FC), désormais seule à tenir le centre sudiste. Et comme si cela ne suffisait pas, Hill voit la Brigade Gordon, qui s’est remobilisée, venir le menacer sur sa gauche… flanc que la Brigade Archer aurait dû protéger ! Les Brigades Gordon et Geary prennent donc les confédérés sous un feu croisé et 200 rebs supplémentaires s’effondrent. Pourtant, les “gris” ne reculent pas ! Ils ripostent sur la Brigade Gordon mais cette dernière reste au contact (test de moral réussi).
Pendant ce temps, les Brigades Stonewall et Pender infligent une centaine de pertes à la Brigade Crawford qui tient toujours son rang (-1 FC).
Pour tenter de soulager son centre, du moins ce qu’il en reste, “Stonewall” Jackson envoie alors toutes les troupes qu’il lui reste pour combler la brèche béante face à lui; les survivants des Brigades Garnett, Archer et Thomas sont renvoyés en première ligne, reconstituant un front solide, mais quelques 200 yards en retrait des positions d’origine.
Sur le flanc droit, les Brigades Forno et Trimble viennent prendre en étau les troupes de l’Union.
La manoeuvre est belle et montre une nouvelle fois tout le talent de Thomas J. Jackson, mais elle intervient presque une heure trop tard.
L’artillerie de l’Union et les Brigades Gordon et Geary s’acharnent sur la Brigade Branch située à l’extrême gauche de la nouvelle ligne confédérée (tir défensif); ce sont 300 hommes (-3 FC) qui viennent s’ajouter aux pertes précédentes ! En l’espace de 40 minutes, cette brigade a perdu 600 combattants… et même si elle fait preuve de courage (test de moral réussi), elle doit retraiter !
Ailleurs sur le champ de bataille, les (contre-)attaques des rebs rencontrent des fortunes diverses; les Brigades Stonewall et Thomas ne parviennent pas à bousculer respectivement les Brigades Crawford et Prince, tandis que la Brigade Garnett met hors de combat une centaine d’hommes de la Brigade Geary (-1 FC). En revanche, les toutes fraiches Brigades Forno et Trimble menées par Richard S. Ewel infligent de lourdes pertes à la Brigade Greene (-2 FC) qui perd encore une centaine d’homme durant sa retraite (-1 FC pour une retraite dans une zone de contrôle adverse).
Tour 9, 20h20La nuit tombe désormais sur le champ de bataille. Les canons se sont tus faute de visibilité. Quelques échanges de feu déchirent la nuit naissante, ultimes soubressauts de cette sanglante journée.
Dans ces derniers combats, les Brigades Forno et Trimble fauchent encore 300 “bleus” de la Brigade Prince, l’obligeant à retraiter. Si seulement Ewell s’était mis en route plus tôt ! Mais il n’a fait qu’obéir aux consignes de “Stonewall” Jackson, n’osant sans doute pas contrevenir aux ordres alors que les confédérés étaient en difficulté.
Les positions finales montrent bien le recul des sudistes qui ont perdu le contrôle de Cedar Mountain.
Côté points de victoire, l’Union termine avec 70 PVs (dont 16 pour la présence sur les objectifs) contre 31 PVs aux confédérés. Soit un différentiel de +39 qui traduit une solide victoire des nordistes !
…
Comme je le disais précédemment, je n’ai pas tenu le compte des points de victoire en “temps réel”; ce fut donc une belle claque en constatant l’écart final, même si j’ai senti la partie basculer en faveur de l’Union lorsque les deux artilleries qui tenaient (miraculeusement !) les objectifs ont “sauté” au même tour. La résistance par ailleurs de ces deux unités a été un récit haletant et héroïque, faisant longuement douter les assaillants qui, notez l’ironie, les ont enlevé à l’usure… et sur un tir défensif !
La contre-attaque sudiste a quant à elle été contrariée par la déroute immédiate d’unités fraichement montées au front et sur lesquelles reposaient, comme historiquement, le sort des confédérés.
Ce fut une belle partie, bien plus serrée dans l’esprit que ce que laisse entrevoir le score final, d’où ma proposition initiale de compter les PVs liés aux pertes “en aveugle”. Il est évident qu’à +30 pour le nord à deux tours de la fin, je n’aurais même pas joué ces deux derniers tours !
Au final, j’aime beaucoup ce système, facile à appréhender mais néanmoins pas dénué de réflexions tactiques. Certes, le facteur dé est important, notamment sur les jets de moral, mais la (plus ou moins lente) attrition des unités est particulièrement bien rendue avec ce principe de puissance dégressive au fil des pertes; cela rend palpable l’érosion de nos forces au fil de la bataille et oblige à des décisions difficiles lorsqu’il s’agit de réorganiser sa ligne. Et puis il y a toujours ce mince espoir qu’une unité en grande difficulté va tenir “juste un tour de plus” ou cette terrible désillusion quand l’unité sur laquelle reposait notre plan déroute après “seulement” quelques pertes.
Cela rend le jeu particulièrement “vivant” et permet de s’enthousiasmer sur quelques actes de bravoure qui changent le cours de la bataille… et donc de l’histoire.