Créateur de jeux = esprit mathématique ?

Qu’il y ait des différences entre le fonctionnement des cerveaux masculins et féminins, c’est probable. Que ces différences soient quantifiables et se traduisent, notamment, par une plus grande affinité du cerveau masculin pour la pensée mathématique me semble, en revanche, très discutable.

Un bon indice est ce qui se passe au baccalauréat, dans toutes les séries, y compris les séries scientifiques. Jusqu’à il y a une dizaine d’années, les garçons avaient, dans les disciplines scientifiques, des résultats meilleurs que les filles, et c’était l’inverse dans les disciplines littéraires. Aujourd’hui, les filles ont statistiquement de meilleurs résultats dans TOUTES les disciplines, sans exception. Cela n’empèche pas ensuite les filles de faire des choix d’orientation post-bac plus modestes, et donc moins scientifiques car les études scientifiques sont sélectives et réputées difficiles, tandis que des garçons aux résultats souvent moins bons se précipitent toujours en masse vers les prépas.
Les prof de lycée, et notamment les bons profs de math de terminale, passent une grande partie de leur temps à essayer de pousser des filles qui pourraient réussir des études scientifiques mais ne veulent pas s’y risquer, et à essayer de convaincre des garçons trop sûrs d’eux qu’ils vont au casse pipe. Tout cela, le plus souvent, en vain.


Sauf à penser que, pour de mystérieuses raisons, les garçons soient devenus plus bêtes qu’il y a dix ans, ou les filles moins bêtes, il faut accepter l’éévidence et chercher l’explication tant des différences de résultat que des différences d’ambition dans le système social, et en particulier dans une éducation qui pousse plus (trop, sans doute) les garçons à la compétition et à l’affirmation de soi, et qui pousse plus (trop, sans doute) les filles à la discrétion et à l’obéissance. Les vieux modèles sont encore bien présents.

bruno faidutti dit:Les prof de lycée, et notamment les bons profs de math de terminale, passent une grande partie de leur temps à essayer de pousser des filles qui pourraient réussir des études scientifiques mais ne veulent pas s'y risquer, et à essayer de convaincre des garçons trop sûrs d'eux qu'ils vont au casse pipe. Tout cela, le plus souvent, en vain.

Il faut voir aussi (quitte à passer pour un macho) qu'au lycée les filles bossent en moyenne BEAUCOUP plus que les garçons, et qu'il y a du coup une grande déperdition en prépa scientifique où ceux qui réussissent sont ceux qui peuvent monter encore d'un cran. Ceux qui étaient déjà au taquet en terminale ne peuvent pas suivre même en ayant eu des très bonnes notes au Bac...
O_cedar dit:
Il faut voir aussi (quitte à passer pour un macho) qu'au lycée les filles bossent en moyenne BEAUCOUP plus que les garçons, et qu'il y a du coup une grande déperdition en prépa scientifique où ceux qui réussissent sont ceux qui peuvent monter encore d'un cran. Ceux qui étaient déjà au taquet en terminale ne peuvent pas suivre même en ayant eu des très bonnes notes au Bac...


1) C'est vrai que les filles bossent sans doute plus que les garçons, et là encore une éducation à l'obéissance est la principale raison, et cela explique sans doute le fait qu'elles aient globalement de bien meilleurs résultats dans toutes les disciplines.

2) Cela dit, la différence de travail est sans doute moins grande qu'elle ne le semble à première vue. Les garçons qui travaillent beaucoup ont souvent tendance à essayer de passer pour des dilettantes, pour se conformer au modèle dominant du lycéen, tandis qu'à l'inverse les filles un peu paresseuses ont tendance (mais de moins en moins, les choses changenet quand même un peu) à vouloir paraître sérieuses, là aussi pour se cnformer au modèle. Tous les profs - j'en suis un - savent que les élèves qui passent pour les plus travailleurs, notamment auprès de leurs camarades, ne sont pas toujours vraiment ceux qui travaillent le plus. Les questions d'image, et l'image est particulièrement travaillée (au sens de soignée, cette fois) à l'adolescence.

3) je ne pense pas que les filles soient plus souvent "au taquet" que les garçons. S'il y en a moins que des garçons à la sortie des prépas, ce n'est pas parce qu'elles sont plus nombreuses à s'être plantées en cours de route (les proportions leur sont même, je crois, légèrement favorables), c'est parce qu'il y en avait déjà moins à l'entrée des prépas. Il n'y a pas plus de déperdition en prépa chez les filles que chez les garçons.

Il est probable que notre système social influe sur ce point.
Cependant, autour d’une table de jeu, je doute que ce facteur social prédomine.

Il me semble, à partir de ce que je peux observer ou lire, qu’il s’agisse davantage d’une capacité d’abstraction ou de construction mentale qui fait que d’une façon générale, une personne de sexe féminin aura davantage de difficulté pour, par exemple, s’orienter en voiture et lire une carte en roulant, et dans le même esprit à développer mentalement une stratégie gagnante ou visualiser mentalement le développement d’un jeu dans le temps.

J’observe particulierement cela lorsqu’il s’agit d’une première partie. La ou un joueur masculin saura de suite capter les points stratégiques gagnant, les priorités du jeu, une femme, me semble t’il aura une difficulté dans ce domaine.

Je pense que le facteur social entre davantage en compte dans la notion de compétition. J’observe ca avec mes enfants, alors que mon fils joue clairement pour gagner, ma fille joue pour le plaisir du jeu et il me semble que cette différence n’existe pas que dans ma famille.

Tout ceci n’est que mon ressenti, je ne detiens aucune vérité dans ce domaine… :wink:
Je me souviens d’une finale de tournoi d’un jeu connu ou je me suis fait piler par une fille (houaaaaa la honte !)

BdC

Boule de cristal dit:
Il me semble, à partir de ce que je peux observer ou lire, qu'il s'agisse davantage d'une capacité d'abstraction ou de construction mentale qui fait que d'une façon générale, une personne de sexe féminin aura davantage de difficulté pour, par exemple, s'orienter en voiture et lire une carte en roulant, et dans le même esprit à développer mentalement une stratégie gagnante ou visualiser mentalement le développement d'un jeu dans le temps.


Ben tiens, je suis exactement le contre exemple à cela ! Je suis incapable de me repérer en voiture, je me perds tout le temps, alors que ma copine est une championne du sens de l'orientation ! :D

Je crois que ça dépend énorméement de l'éducation et de l'entraînement !
Comme les différences à l'éducation se gomment (un peu...), on peut voir une nette diminution de ce genre de différences !

Ex : on voit de plus en plus de filles conduire comme des tarées, alors qu'avant c'était l'apanage des garçons !
De plus en plus de filles sont sur les sports extrêmes, alors qu'on disait que par nature, les garçons avaient l'esprit plus conquérant !
On voit de plus en plus de femmes militaires, dans la police, chez les pompiers !


La différence vient, à mon avis, des repères de la société dans laquelle on vit qui ont été inculqués, consciemment ou inconsciemment, dans l'esprit des filles et des garçons ! Si le système de la société change, les individus changent !

Je connais quelques filles qui repèrent et analysent les subtilités d'un jeu bien avant pas mal de garçons !

moi je suis sur qu'autour d'une table, ce facteur social est bien présent, contrairement à ce que dit BdC
bruno faidutti dit:Que ces différences soient quantifiables et se traduisent, notamment, par une plus grande affinité du cerveau masculin pour la pensée mathématique me semble, en revanche, très discutable.


Je suis plutot partisan de la thèse de l'affinité du cerveau masculin pour la pensée mathématique.
Concernant l'exemple de la reussite equivalente des filles et des garcons dans les disciplines scientifiques a l'ecole, et l'explication des choix d'orientation differents dans les etudes superieures par une pression sociale différenciée entre garcons et filles, je ne suis a nouveau pas du meme avis que bruno. Je vois plutot les choses comme ceci : grosso modo dans les etudes type college/lycee, l'orientation laisse assez peu de place au gout personnel de l'eleve, mais est guidée par le "prestige" (tout relatif) de la filiere. d'ou une absence de difference de proportion fille/garcon marquee. apres le bac, l'orientation est laissée dans les mains de l'etudiant, et les gouts/affinités se revelent, pour constater des nettes differences de proportion, notamment pour les etudes scientifiques.
Bref, mon opinion laisse assez peu de place au contexte social comme vous pouvez le constater, et je ne crois pas etre deconnecté de la realité.

De plus, il reste de la place pour les fortes disparités, on peut evidemment citer des exemples de cerveaux feminins tres doués pour la representation dans l'espace, etc ...

pour en revenir aux jeux, les differences de facon de penser entre les hommes et les femmes peuvent expliquer l'interet different que portent les 2 sexes aux jeux (ou au moins a certains types de jeux). je rejoins notamment boule de cristal sur ses observations du comportement lors de parties (si j ai bien lu il dégage meme une difference d'aptitude lors de la decouverte d'un nouveau jeu).

Pour etayer mon discours : un lien posté il me semble par ludo le gars l'annee derniere etait le compte rendu d'une etude sur l'approche des mathematiques par les eleves a l ecole, avec les differences entre filles et garcons. Il n'y avait pas de difference d'aptitude à la resolution de problemes, mais un indicateur d'"anxiété" supérieur pour les filles.
D'ou l'idee de placer la difference homme/femme pour les jeux non pas au niveau de l'aptitude mais du plaisir éprouvé par la pratique de l'abstraction et de la logique.
Exemple debile personnel : si je deteste jouer au scrabble, ce n'est pas parce que je suis nul (encore que), mais surtout parce que ca n eveille pas un plaisir comparable a celui que j ai en jouant aux pierres du dragon (jeu genial, mon jeu préféré).

Je me souviens d’un test qui avait été fait sur de très jeunes enfants qui ne savaient pas encore parler, et qui, a priori, n’avaient encore que peu de repéres socio-culturels.

Ils ont attaché une ficelle a un jouet, placé cet objet derrière une vitre trouée, et passé la ficelle par le trou qui était plus petit que le jouet, de sorte qu’il était impossible de retirer le jouet en tirant sur la ficelle. Puis ils ont donné la ficelle a des tas d’enfants, pour voir ce qu’il se passerait (les savants ont des dées géniales)…

Résultat :
Les garçons tiraient sur la corde comme des forcennés, des dizaines de fois, et s’énervaient.
Par contre les filles tiraient une fois, deux fois, mais pas plus, puis éclataient en sanglot, et se détournaient de la chose.

Les garçons sont-ils plus combattifs, ou plus stupides ? Dur à dire. mais j’ai remarqué personnellement que les garçons qui perdent à un jeu demandent plus facilement une revanche que les filles. Moi je crois que dans le fond, c’est une histoire d’orgueil.

Que de discours amphigouriques !
Par contre le dernier exemple de Shastar est intéressant. Il est un bon exemple du comportement spychologique différent d’êtres conditionnés par des hormones différentes.
On ne déterminera pas qui est le plus intelligent par cet exemple. Prenez le cas de l’ascenseur. Celui qui s’acharne sur la petite lumière rouge est-il moins intelligent qu’un autre ? Il sait que la commande est passée puisque le témoin est allumé, pourtant il tape dessus.
Un comportement agité nous fait dire : que cette personne est stupide.
Un matheux est-il plus intelligent… Réciter le dictionnaire est-il un signe d’intelligence ?
Il faudrait d’abord s’entendre sur une définition de l’intelligence. Rechercher le combat ou abandonner est-il plus intelligent ? Le jugement de Salomon par exemple : a-t-on affaire a de l’intelligence de la part des mères en litige ou a de la sagesse ?
C’est comme parler de Dieu : avant tout, il faut se mettre d’accord sur une définition et partant de là on peut argumenter.

Je n’ai pas vu de discours amphigourique (les miens peut etre, je suis mal placé pour juger).
En tout cas nouvelobs tu es le 1er à parler d “intelligence”, tout simplement parce que c’est une notion inadaptée ici. Donc il me parait assez logique que personne n’ait essayé de la definir.

Pour ma part et une fois encore sur la forme et non sur le fond, je suis toujours amusé, alors que pense avoir une certaine connaissance de la langue, quand une personne m’oblige à consulter mon dico pour comprendre le sens de sa phrase.

Ce qui m’amuse le plus est de penser que cela est fait de façon délibérée, une sorte de jouissance interieure à trouver un mot inconnu et à faire son interessant.

Bravo, du grand art ! :D

BdC

Googoo dit:En tout cas nouvelobs tu es le 1er à parler d "intelligence", tout simplement parce que c'est une notion inadaptée ici.

Excuse-moi, j'ai dû me tromper de porte... je vais voir à côté ! Espérons que je trouve une conversation à laquelle je comprenne quelque chose.
Boule de cristal dit:Pour ma part et une fois encore sur la forme et non sur le fond, je suis toujours amusé, alors que pense avoir une certaine connaissance de la langue, quand une personne m'oblige à consulter mon dico pour comprendre le sens de sa phrase.
Ce qui m'amuse le plus est de penser que cela est fait de façon délibérée, une sorte de jouissance interieure à trouver un mot inconnu et à faire son interessant.
Bravo, du grand art ! :D
BdC

Très satisfait de t'avoir enfin amusé. Je croyais t'ennuyer ici et là dans ce forum.
Je vais chercher un autre mot... je veux ton plaisir.
Que dis-tu de : galimatias, pour ce que je lis ici.
:wink: C'est vrai que ça m'amuse de snober, et sans me forcer. Disons que j'aime bien ce bon vieux scrabble.
Tiens une petite question : quand tu regardes ta boule de cristal, que vois-tu : une sphère. J'espère que tu joues à ça qu'avec moi et que dans d'autres circonstances, tu la secoues, que la neige tombe et que les paysages découverts t'émerveillent.

ouahou ça frole l’intelligence là… :shock: :D

Vieux chat dit:
Boule de cristal dit:Complètement opposé à cette association.
Je pense qu'il faut une bonne dose de logique, mais pas de maths.
BdC

juste comme ça : la logique c'est des maths ;)


Ha bon ?
La logique c'est aussi de la philosophie.

Le fait que les mathématicien étudient et formalisent la logique ne signifie pas qu'ils en sont détenteur.
Si les auteurs de romans n'étaient pas logique, leurs oeuvres seraient incompréhensibles.

Le problèmes des maths, c'est qu'elles sont le support de notre compréhention du monde. Cela ne signifie pas qu'elles sont le monde (le modèele de l'objet n'est pas l'objet, plus imagé : la carte n'est pas le territoire.
jmguiche dit:
Vieux chat dit:
Boule de cristal dit:Complètement opposé à cette association.
Je pense qu'il faut une bonne dose de logique, mais pas de maths.
BdC

juste comme ça : la logique c'est des maths ;)

Ha bon ?
La logique c'est aussi de la philosophie.
Le fait que les mathématicien étudient et formalisent la logique ne signifie pas qu'ils en sont détenteur.
Si les auteurs de romans n'étaient pas logique, leurs oeuvres seraient incompréhensibles.
Le problèmes des maths, c'est qu'elles sont le support de notre compréhention du monde. Cela ne signifie pas qu'elles sont le monde (le modèele de l'objet n'est pas l'objet, plus imagé : la carte n'est pas le territoire.


Assez d'accord, cela me reconcilie avec ma logique de la logique.

BdC
jmguiche dit:
Vieux chat dit:
Boule de cristal dit:Complètement opposé à cette association.
Je pense qu'il faut une bonne dose de logique, mais pas de maths.
BdC

juste comme ça : la logique c'est des maths ;)

Ha bon ?
La logique c'est aussi de la philosophie.
Le fait que les mathématicien étudient et formalisent la logique ne signifie pas qu'ils en sont détenteur.
Si les auteurs de romans n'étaient pas logique, leurs oeuvres seraient incompréhensibles.
Le problèmes des maths, c'est qu'elles sont le support de notre compréhention du monde. Cela ne signifie pas qu'elles sont le monde (le modèele de l'objet n'est pas l'objet, plus imagé : la carte n'est pas le territoire.


avant de s'énerver faut suivre ;) ma remarque visait à défaire les gens de l'éidée " je suis mauvais en math" alors qu'ils sont fort sans le savoir :) et pourquoi sont-ils forts sans le savoir? ben simplement parce qu'être bon en logique ben c'est savoir faire des maths CE QUI N'EXCLUE pas (^^ eh oui c'est de la logique :P) que ce soit AUSSI de la philo ;)