créateur et prof

Yzar dit:Je suis prof et créateur amateur...et si j'avais fait un métier différent ce serai pareil à mon avis, en effet j'aime les jeux bien depuis bien plus longtemps que je ne m'oriente dans cette voie (qui est apparemment proche du paradis pour beaucoup de personnes ne l'ayant pas pratiqué...et qui n'arriverait peut être pas à intéresser une classe plus de 10 minutes...mais bon c'est un autre débat.)


ok je comprends bien que tu as des affinités pour la création, mais le métier de prof t'aide t-il plus qu'un autre métier ?

je reviens juste 2 s sur ta remarque entre parenthèses, sans vouloir faire de généralités il serait très difficile à quiconque de faire le métier de quelqu'un d'autre je pense que ce n'est pas une nouveauté.
pour ma part j'envie beaucoup votre temps "libre" (mais attention je ne dis pas que vous foutez rien), ce à quoi je n'envie pas le reste du travail !
par contre, je remarque quand même que y'a un désir très fort de votre part (je parle du corps enseignant) à vouloir absolument le dire et le proclamer... un peu comme un besoin de respect (j'exprime juste un sentiment personnel).
Pendant qq années j'ai fait du support en informatique, j'avais face à moi (ct pas du support téléphonique) des personnes de 20 à 60 ans qui n'y comprenaient rien en informatique et qui y mettait de la mauvaise volonté parce que ct leur entreprise qui les obligeait à passer à l'informatique.
Et je faisais ça 8 à 10h par jour (qu'on vienne pas me causer d'horaires !).
Bref ct très éprouvant et je rentrais tard le soir (toujours après 20h) avec à peine la force de bouffer et je me couchais aussitôt, je bavais à l'avance des we que je voyais passer bien trop vite... et je parle pas des vacances ou je n'avais pas le droit de prendre plus de 3 semaines consécutives.
Je veux bien que le métier soit difficile (et je le crois) mais ce n'est quand mm pas le seul et les autres ne sont pas constamment en train de dire "oui mais mon métier c dur..", j'avoue ne pas comprendre cet aspect.
D'ailleurs il suffit de voir ce topic pour se rendre compte qu'il a suffit que je dise qu'un prof avait du temps (je ne crois pas avoir mis qu'il foutait rien ou que son boulot était facile, je parlais juste de temps), pour qu'il y ai aussitôt eu une levée de bouclier dont l’agressivité était à peine cachée (d'ailleurs par des non profs, un comble !).
Et ayant pas mal côtoyé de confrères à ma mère prof, je me souviens de l'ancienne génération n'était pas aussi avide de reconnaissance.
Bref ce n'est pas une vive critique mais à la longue ca devient lourd de lire "j'suis prof et c difficile... mais c un autre débat" ;)

Je crois que puis quelques années (Allègre au moins mais sans doute avant), le métier de prof a été tellement dévalorisé par ceux qui étaient sensés le promouvoir que les profs ont un bête besoin : celui d’être reconnus, j’allais presque dire celui d’être aimés.

Pourquoi cela était beaucoup moins vrai par le passé ? Parce que l’enseignant était respecté : par son ministre, par les parents, par la société de façon générale.

Aujourd’hui c’est presque un sport à la mode que de fustiger le prof : son corporatisme, ses horaires, ses vacances… C’est devenu une habitude également que de voir des enseignants insultés par des élèves ou des parents et même fréquemment frappés. Ce que moi je trouve sidérant c’est qu’une société soit capable de s’habituer à cela.

J’ai surtout l’impression que c’est cela qui a changé et qui alimente ce besoin de reconnaissance presque éperdu des enseignants.

Bon, puisque ce débat part d’une de mes remarques, je vais préciser ma pensée.

Les profs, c’est un fait, ont plus de temps libre. Pas tellement pendant les semaines de travail, où ils font souvent autant d’heures que n’importe qui, mais pendant les vacances, qu’ils ont longues et fréquentes. Surtout, beaucoup travaillent à temps partiel, ce qui est relativement facile et très rarement refusé. C’est donc un métier que l’on peut aisément “doser” en fonction de ses envies ou ses revenus annexes.

Mais ce n’est pas là l’essentiel. Le fait que la quasi-totalité des romanciers soient profs, et le plus souvent profs de littérature, est fort connu depuis longtemps. Je pense que si l’on constate un peu la même chose avec les jeux, c’est là encore parce que la création ludique est un peu une création littéraire pour paresseux. Concevoir un jeu, c’est un peu comme construire un roman en renonçant à la partie sinon la plus difficile, du moins la plus longue, la rédaction. Il me semble que cela relève d’une approche assez classique de la culture et de la création qui est justement celle que valorise le système scolaire. Alors, bien sûr, beaucoup d’excellents auteurs ne sont pas profs, mais je pense que les gens attirés par l’enseignement sont aussi, souvent, attirés par la création culturelle.

bruno faidutti dit:Il me semble que cela relève d'une approche assez classique de la culture et de la création qui est justement celle que valorise le système scolaire. Alors, bien sûr, beaucoup d'excellents auteurs ne sont pas profs, mais je pense que les gens attirés par l'enseignement sont aussi, souvent, attirés par la création culturelle.


C'est exactement ce que j'ai voulu dire plus haut, mais c'est sacrément mieux dit :pouicok:

Yep…



Entièrement d’accord avec Jopajulu.

Si tu veux tout savoir, non pas que je me sente visé par une de tes remarques, sache que je bosse dans l’Education Nationale, et que par ma fonction j’ai accès à pas mal d’informations chiffrées.

A côté de cela, il m’arrive de côtoyer quelques enseignants dont ma mère. Ce que je peux te dire, c’est qu’aujourd’hui, quand un enseignant critique un de ses élèves, ce n’est plus comme à une certaine époque où limite, il s’en prenait une seconde en rentrant. Non !! Maintenant, les parents rentrent dans les établissements scolaires pour engueuler (voir plus) les profs et en leur expliquant qu’ils ont tort, que leur enfant n’est pas comme ça. Alors, oui, aujourd’hui tu as des armées de bouclier qui se lèvent parce qu’à force de se faire taper dessus pour rien, il faut bien rétablir certaines vérités (temps, salaire, …).



Pour en revenir à ton interrogation sur pourquoi beaucoup de fonctionnaires ? certes, il y a une motivation financière, mais il y aussi une autre donnée qui peut t’intéresser : en France, nous sommes 66 millions de français et tu as 1.2 Millions de fonctionnaire dans l’Education Nationale (quoique maintenant on doit être plus proche du million).

Donc évidemment, quoique tu prennes comme chiffre dans n’importe quoi tu auras toujours un gros pourcentage de fonctionnaire de l’E.N. de fait !!

forest dit:Alors, oui, aujourd'hui tu as des armées de bouclier qui se lèvent parce qu'à force de se faire taper dessus pour rien, il faut bien rétablir certaines vérités (temps, salaire, ...).


se faire taper dessus pour rien n'est pas propre au métier d'enseignant ;)

tu parles chiffres:
1M de fonctionnaires de l’E.N. pour 30M de travailleurs (population active), ça fait mm pas 4% !
et là on parle de 90% (enfin c pas moi qui le dit).
La démonstration ne m’a pas convaincu.

astur dit:
bruno faidutti dit:Il me semble que cela relève d'une approche assez classique de la culture et de la création qui est justement celle que valorise le système scolaire. Alors, bien sûr, beaucoup d'excellents auteurs ne sont pas profs, mais je pense que les gens attirés par l'enseignement sont aussi, souvent, attirés par la création culturelle.

C'est exactement ce que j'ai voulu dire plus haut, mais c'est sacrément mieux dit :pouicok:


Je suis moi aussi plus proche de penser ça que ce que j'ai pu lire d'autre.
En tout cas merci Bruno de ton honnêteté, il est clair qu'elle devrait servir de leçon.

Oui on a un besoin de reconnaissance et je ne pense pas que ce soit trèès grave…
Je n’explique pas pourquoi car cela vient d’être fait juste au dessus par d’autres personnes.

Moi je n’ai pas l’impression qu’il y ait un lien entre mon activité professionnelle et le plaisir de créer un jeu. Cependant la remarque de Bruno me paraît intéressante.

bruno faidutti dit:Bon, puisque ce débat part d'une de mes remarques, je vais préciser ma pensée.
Les profs, c'est un fait, ont plus de temps libre. Pas tellement pendant les semaines de travail, où ils font souvent autant d'heures que n'importe qui, mais pendant les vacances, qu'ils ont longues et fréquentes. Surtout, beaucoup travaillent à temps partiel, ce qui est relativement facile et très rarement refusé. C'est donc un métier que l'on peut aisément "doser" en fonction de ses envies ou ses revenus annexes.
Mais ce n'est pas là l'essentiel. Le fait que la quasi-totalité des romanciers soient profs, et le plus souvent profs de littérature, est fort connu depuis longtemps. Je pense que si l'on constate un peu la même chose avec les jeux, c'est là encore parce que la création ludique est un peu une création littéraire pour paresseux. Concevoir un jeu, c'est un peu comme construire un roman en renonçant à la partie sinon la plus difficile, du moins la plus longue, la rédaction. Il me semble que cela relève d'une approche assez classique de la culture et de la création qui est justement celle que valorise le système scolaire. Alors, bien sûr, beaucoup d'excellents auteurs ne sont pas profs, mais je pense que les gens attirés par l'enseignement sont aussi, souvent, attirés par la création culturelle.



Donc en fait pour être un auteur reconnu faut être un prof feignant :mrgreen: :mrgreen:

Désolé... je sors

Le sujet a bien dérivé.

En fait Maczy, beaucoup d’enseignants ont réagi vivement parce que dans notre métier c’est un sujet brulant. On passe notre temps à bosser (et on travaille aussi pendant les vacances, mais moins quand même), pour un salaire… Alors qu’on passe régulièrement pour des fainéants. Du coup quand on touche au sujet, ça charge.

Je témoigne que ce n’était pas du tout le propos de Maczy.

Oui pour plus se temps libre que certaines professions. Mais pas franchement par rapport à tous. Dans mon école, je dois bosser 45 heures (sans pause pendant la journée) à la semaine et je suis peut-être celui qui bosse le moins car j’ai des enfants et donc je m’oblige à m’arrêter. J’ai des collègues qui bossent tous les jours jusque minuit, et un le fait même week end compris (mais ceux là risquent de craquer un jour).
Donc oui il nous reste les vacances quand on a fini les prep, les prog, les correc, le rangement de la classe et surtout tout le boulot administratif…


Pour en venir à ta question : il y a, je crois, des professions. Qui travaillent 35 à 40 h de la semaine. Qui ont des vrais week end, qui s’arrêtent en sortant du boulot, et qui ne bossent pas pendant les vacances, même s’ils n’ont que 5 semaines de vacances. Si c’était une histoire de temps libre, je crois que ce serait surtout ceux là qu’on verrait.

Je pense que les enseignants, sont très conscients de la possibilté qu’a chacun d’écrire et de créer, c’est tout. En pédagogie, tu passes beaucoup de temps à faire écrire des élèves, à leur faire créer. Tu convaincs les plus récalcitrants qu’ils peuvent réussir à faire quelque chose de bien. Et tu es admiratif quand ils ont réussi. Quand tu les vois faire, tu sais forcément que toi aussi tu peux arriver à quelque chose.


Voilà,
bon il n’est que 19h, je retourner bosser
:wink:

Le parrresseux dit:
Je pense que les enseignants, sont très conscients de la possibilté qu'a chacun d'écrire et de créer, c'est tout. En pédagogie, tu passes beaucoup de temps à faire écrire des élèves, à leur faire créer. Tu convaincs les plus récalcitrants qu'ils peuvent réussir à faire quelque chose de bien. Et tu es admiratif quand ils ont réussi. Quand tu les vois faire, tu sais forcément que toi aussi tu peux arriver à quelque chose.


oui j'aime cette façon de voir les choses et j'espère que c la mm envie qui anime tous les profs.

pour en revenir à ceux qui sont sur ce forum, je pense qu'en plus ce sont des personnes qui aiment travailler et créer sans compter leur temps ni leurs efforts, c'est d'ailleurs cette communauté que j'apprécie sur ce forum.

Bon, d’habitude je regarde les débats de loin , n’ayant pas le tempérament ni toujours le temps de participer mais là je pense pouvoir amener ma pierre… à l’édifice.

Je suis tombé dans la création “amateur” par hasard, grâce à un cousin qui m’a fait découvrir les jeux. Ensuite je me suis pris au jeu et j’essaie de progresser en utilisant quelques principes (le mot est un peu fort) de pédagogie.

Alors comment je vois l’influence de mon métier là dedans?

Le paressseux a commencé à l’aborder mais je vais aller un peu plus loin.
La pédagogie que j’utilise en sciences (SVT) est à l’heure actuelle orientée vers les compétences des élèves et c’est à nous enseignants de mettre en évidence les capacités des élèves pour répondre à des problématiques. De moins en moins de cadres sont donnés par rapport à ce que nous avons connu à cet âge et donc il faut que le prof anticipe la vision que pourront avoir les élèves sur le sujet abordé. Quelques fois les elèves voudront répondre au problème par des activités, des logiques différentes qu’on pourra peut-être mettre en place. J’adore les TP où j’arrive les mains dans les poches en demandant aux élèves ce qui leur faudrait pour répondre à la problématique. Et là ça part dans tous les sens, mon rôle est alors d’avoir tout préparé en amont et de leur permettre de mettre en avant leur stratégie.

C’est ce que je retrouve dans la création de mes jeux : j’essaie d’envisager plusieurs voies possibles, plusieurs stratégies et de les équilibrer pour que chaque voie me semble équitable; celui qui s’y prendra le mieux dans une des voies possibles gagnera.
Bon faut avouer que des fois les TP plantent, mais ça fait aussi réfléchir, remettre en question la logique prévue… comme sur un proto.

Ensuite il y a l’évolution du jeu lors de sa création: didactiquement, comment faire passer une notion difficile? par la répétition mais aussi la simplification, la schématisation, la synthèse. Je procède de même sur mes protos. Je dis à mes élèves (lycée) : “résumez votre cours sous forme de schéma et ça veut dire que vous le maitrisez”. Pour mes jeux j’essaie aussi de les schématiser (la mécanique, les possibilités), et quand je vois trop de flèches qui se croisent… ben c’est que c’est trop pour moi, j’y comprends plus rien et je simplifie.

Ensuite comme le disait Le parrresseux, en classe on voit les élèves essayer, recommencer… comme des testeurs sur une partie. Ca donne des idées, des façons de faire.

Alors maintenant est-ce que je le fais mieux parce que je suis prof et que je le ferai moins bien si je ne l’étais pas, j’en sais rien. Mais par contre c’est en réfléchissant sur ma pratique que je me suis aperçu que mes démarches se ressemblaient : fournir des outils, une règle du jeu… mais aussi anticiper sur ce qui peut en être fait et diversifier les approches.

Après c’est sans doute pas la même méthode pour tous les créateurs, il faut de la diversité!

Pour ce qui est du temps de création ,c’est surtout en semaine et les week-end plutôt qu’en vacances (là c’est que pour des tests sur protos bien avancés et en général en famille, cousins…). Donc si j’étais pas prof j’en créerai plus ??? :shock: :roll:

Voila, j’espère ne pas vous avoir saoulé avec ma vision des choses…

bruno faidutti dit:Bon, puisque ce débat part d'une de mes remarques, je vais préciser ma pensée.
Les profs, c'est un fait, ont plus de temps libre. Pas tellement pendant les semaines de travail, où ils font souvent autant d'heures que n'importe qui, mais pendant les vacances, qu'ils ont longues et fréquentes. Surtout, beaucoup travaillent à temps partiel, ce qui est relativement facile et très rarement refusé. C'est donc un métier que l'on peut aisément "doser" en fonction de ses envies ou ses revenus annexes.
Mais ce n'est pas là l'essentiel. Le fait que la quasi-totalité des romanciers soient profs, et le plus souvent profs de littérature, est fort connu depuis longtemps. Je pense que si l'on constate un peu la même chose avec les jeux, c'est là encore parce que la création ludique est un peu une création littéraire pour paresseux. Concevoir un jeu, c'est un peu comme construire un roman en renonçant à la partie sinon la plus difficile, du moins la plus longue, la rédaction. Il me semble que cela relève d'une approche assez classique de la culture et de la création qui est justement celle que valorise le système scolaire. Alors, bien sûr, beaucoup d'excellents auteurs ne sont pas profs, mais je pense que les gens attirés par l'enseignement sont aussi, souvent, attirés par la création culturelle.


Ce que dit Bruno Faidutti est très juste, j'ai exactement le même point de vue. Une création littéraire pour paresseux, voilà une excellente définition, même si certains gros jeux peuvent demander un travail parfois plus difficile que celui de l'écriture d'un roman, dans le sens où pour certains auteurs les mots coulent de la plume.

Maintenant pour parler de mon cas, mon métier d'instit me donne une jeunesse d'esprit, un goût de la réflexion qu'on ne trouve pas dans nombre de métiers. Les enseignants ont une disponibilité intellectuelle très forte, pas obligatoirement liée à leur temps de travail, mais plutôt à la nécessité d'une ouverture sur le monde et sur la culture en particulier.

Le débat sur la fainéantise des profs ou la dureté excessive du métier est un faux débat. Je n'aime pas me plaindre, j'apprécie fortement de poser mon sac le 2 ou le 3 juillet et de ne le reprendre sans l'avoir ouvert que le 31 août. D'autres dans le métier vont passer 60 heures par semaine à produire des fiches de préparation, à se creuser la cervelle, à se ronger les sangs. Au final, la différence sera souvent bien maigre. Devant une classe, il faut être en forme, dynamique et généreux et moins on travaille, plus on est en forme, dynamique et généreux. Il faut se faire plaisir pour bien enseigner. Personne ne se fait plaisir en bossant comme un âne.

Je suis autant sidéré par les jalousies de ceux qui critiquent un métier sans le connaître que par les enseignants qui geignent sans arrêt et ils sont hélas légion des deux côtés.

Gilles

Il y a longtemps que je n’avais pas lu quelque chose d’aussi sensé que:

L’homme de la pampa dit:
Le débat sur la fainéantise des profs ou la dureté excessive du métier est un faux débat. Je n’aime pas me plaindre, j’apprécie fortement de poser mon sac le 2 ou le 3 juillet et de ne le reprendre sans l’avoir ouvert que le 31 août. D’autres dans le métier vont passer 60 heures par semaine à produire des fiches de préparation, à se creuser la cervelle, à se ronger les sangs. Au final, la différence sera souvent bien maigre. Devant une classe, il faut être en forme, dynamique et généreux et moins on travaille, plus on est en forme, dynamique et généreux. Il faut se faire plaisir pour bien enseigner. Personne ne se fait plaisir en bossant comme un âne.
Je suis autant sidéré par les jalousies de ceux qui critiquent un métier sans le connaître que par les enseignants qui geignent sans arrêt et ils sont hélas légion des deux côtés.
Gilles


:pouicok:


En tout cas et au vu de leur participation à ce débat, la proportion de profs parmi les trictraquiens me semble bien supérieure à ce qu’elle est dans l’ensemble de la population française.

Je me reconnais pour ma part dans la catégorie susdécrite des profs qui approchent leurs 60 heures de boulot sans plus de bonheur ou d’efficacité que ça. Mais la pression des programmes, de la hiérarchie, des parents, la diversité et la surpopulation des classes et sans doute une certaine lenteur naturelle font que je bosse encore plus aujourd’hui que lorsque j’ai débuté il y a 23 ans… jusqu’au surmenage parfois! :(
Il y a des jours où je regrette de ne pas m’être engagé dans la légion, et je pense à une autre légion que celle des “enseignants qui geignent sans arrêt”.


Pour ce qui me concerne je pense qu’il y a effectivement des liens entre mon mal-être professionnel et mon passion pour la création de jeux:

-D’une part, je trouve dans cette activité l’occasion d’exercer ma formation matheuse pour résoudre de “vrais” problèmes, tout en faisant constamment appel à mon imagination, deux choses qui me manquent beaucoup dans ma vie professionnelle. Je me reconnais donc (toutes proportions gardées) dans le parallèle fait avec des écrivains, lesquels c’est bien connu utilisent leurs frustrations comme matériau de leur inspiration.

- D’autre part, c’est une activité que je puis pratiquer n’importe où, n’importe quand, sans aucun matériel. Le plus souvent dans le huis clos de mon bureau dans lequel je suis condamné à passer le plus clair de mon temps. Cinq copies corrigées, un ptit dessin griffonné sur le coin d’une feuille. Un corrigé de devoir tapé à la machine, une petite idée d’amélioration de règles notée sur mon carnet…

D’ailleurs il faut que j’y retourne…
:arrow:

Il y a longtemps que je n'avais pas lu quelque chose d'aussi sensé que:
L'homme de la pampa a écrit:
Le débat sur la fainéantise des profs ou la dureté excessive du métier est un faux débat. Je n'aime pas me plaindre, j'apprécie fortement de poser mon sac le 2 ou le 3 juillet et de ne le reprendre sans l'avoir ouvert que le 31 août. D'autres dans le métier vont passer 60 heures par semaine à produire des fiches de préparation, à se creuser la cervelle, à se ronger les sangs. Au final, la différence sera souvent bien maigre. Devant une classe, il faut être en forme, dynamique et généreux et moins on travaille, plus on est en forme, dynamique et généreux. Il faut se faire plaisir pour bien enseigner. Personne ne se fait plaisir en bossant comme un âne.
Je suis autant sidéré par les jalousies de ceux qui critiquent un métier sans le connaître que par les enseignants qui geignent sans arrêt et ils sont hélas légion des deux côtés.
Gilles

Ok !


On est d'accord, l'homme se fait rare, mais qu'il est bon de le voir sortir de la Pampa de temps en temps :mrgreen: :mrgreen: