Darcos ne dit pas que des conneries

Parfois je trouve mes collègues bien naïfs sur la question des grèves. Pour moi la grève d’un jour est inefficace. Pire c’est une tromperie organisée, un défouloir très pratique du point de vue du pouvoir en place et de certains syndicats pour canaliser la colère des enseignants.

Écoutez cet entretien très court, mais très réaliste (si ce n’est que Darcos met tous les syndicats dans le même panier, ce qui est bien pratique pour lui, le malin ; ceux qu’il cite sont déjà trop nombreux hélas).
http://site.voila.fr/snudi-fo69/darcosmp3.mp3

L’école est foutue, mais cela ne date pas d’aujourd’hui. C’est un océan d’hypocrisie, de reculades honteuses, d’arrangements médiocres.
L’avenir de l’école publique, laïque, il est loin de l’Education nationale. Bien loin. Et il ne profitera qu’à ceux qui auront de l’argent à consacrer à l’éducation de leurs enfants. Mais c’est déjà le cas pour l’enseignement supérieur, ne nous voilons pas la face.

Rideau.

Je viens de passer les élections du CTP de ma collectivité et en effet ce que dit Darcos est loin d’être faux : les syndicats en font davantage en période d’élections : c’est pas à un politique qu’on apprend à faire la grimace.

Et pour l’affirmation sur l’enseignement supérieur, c’est bien de le dire, beaucoup de gens continuent de croire et de dire que l’enseignement supérieur est équitable, gratuit et accessible à tous … quelle blague !

Je ne sais pas si ce que dit Darcos est vrai ou faux mais j’ai en général constaté au sein de mon université que les syndicalistes responsables nationaux sont aussi éloignés des réalités de terrai que peuvent être les reponsables ministériels. Et malheureusement, ce n’est pas l’un contre-balance l’autre mais plutôt l’un accentue les idioties de l’autre :pouicbravo:

Personnellement, les collègues syndicalistes de Dordogne que je connais sont plutot intelligents et honnête. Beaucoup plus que notre sinistre…

Je reviendrai plus tard sur le fait de vouloir degrader l’image des syndicats parce que là, je n’ai pas le temps…

Je ne dis pas le contraire, encore que pour l’intelligence :)

Au niveau local, les syndicalistes sont souvent convaincus du moins dans l’enseignement primaire, mais au niveau national j’ai de gros doutes. C’est un peu le haut et le bas clergé de l’Ancien Régime, si tu vois ce que je veux dire.

Je reste convaincu d’expérience (je suis moi-même représentant syndical au niveau local) que les centrales syndicales emploient plus d’énergie à défendre leurs structures “administratives” que les travailleurs qu’elles sont censé défendre. Sous des gouvernements de gauche, c’est une politique très confortable, car le pouvoir entretient la machine entre copains, mais aujourd’hui la droite semble se dire qu’elle peut se passer des syndicats, dans le domaine de l’enseignement du moins. Joli péché d’orgueil à mon sens, car une fois les syndicats morts, les mécontents devront inventer d’autres formes de contestation au final plus dangereuses pour le pouvoir en place.
Je vais bientôt rendre ma carte.

Honnêtement, voir le SNES quitter la table des négociations sur le lycée après avoir signé les 16 points de convergence en juin, si ce n’est pas du grand guignol…
Et quand on voit que dans certains départements, le SE-UNSA pond les grilles annuelles de l’aide individualisée, on croit rêver.

Pas tout à fait en rapport avec le sujet même du post, mais je trouve cette vidéo intéressante :

http://www.dailymotion.com/NTRN/video/x … juste_news

Ca dure environ 20 minutes.


_____________________________

En parallèle, un extrait du canard enchainé :

Darcos va envoyer les moins de 3 ans chez ses amis cathos ! La CNAF financera les crèches catholiques !

mercredi 26 novembre 2008

Darcos va envoyer les moins de 3 ans chez ses amis cathos ! Et la Caisse Nationale des Allocations Familiales financera les crèches catholiques !

Lisez cet article :


OPA des cathos sur les bambins.

Les bons pères sont en embuscade pour mettre la main sur un nouveau créneau. C’est la revue « Enseignement catholique actualités » qui, en février 2008, a annoncé la couleur. Dans un dossier intitulé « Place aux tout-petits », les grands prêtres expriment leur désir d’ouvrir des crèches à l’intérieur de leurs établissements pour permettre un accueil précoce des enfants, « dès 18 mois ou même en deçà ». Et à la demande du secrétariat général de l’Enseignement Catholique, les directeurs diocésains ont été priés de nommer, dans chaque département, un référent en matière de petite enfance, en vue d’une grand-messe célébrée le 26 novembre 2008 à Paris.

Pas besoin d’une étude de marché : les moins de 3 ans, cela représente 2,5 millions de bouts de chou. Et autant de « clients ». Un bon moyen de capter une clientèle qui, avec un peu de chance, restera dans le privé durant toute sa scolarité. C’est ce qu’on appelle un investissement à long terme. Avec, côté financement, la bénédiction de la Caisse Nationale des Allocations Familiales. Son patron, Jean-Louis Deroussen, était jusqu’à sa nomination, en 2006, le président de la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens de l’enseignement privé. Jean-Louis Deroussen a été invité, bien sûr, à siéger au Haut Conseil de la Famille, un machin créé, le 28 octobre 2008, par la secrétaire d’Etat chargée de la famille, Nadine Morano, et présidé par François Fillon.

Extraordinaire hasard, Darcos, ardent supporter de l’Enseignement catholique, a préparé le terrain. Le 14 novembre 2008, devant les sénateurs, le ministre de l’Education affirmait que l’école maternelle était tout à fait inadaptée aux moins de 3 ans, et qu’il vaudrait mieux s’orienter vers des « jardins d’éveil ».

En juillet dernier, déjà, Darcos avait poussé ce cri du cœur :

« Est-il vraiment logique, alors que nous sommes si soucieux de la bonne utilisation des crédits de l’Etat, que nous fassions passer des concours à bac + 5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants, ou de leur changer les couches ? »

Excepté le ministre Darcos, tous les parents savent que l’école n’accueille pas les enfants qui ne sont pas propres. C’est même LA condition pour l’entrée des têtes blondes dans le circuit scolaire.

Darcos ne s’est pas appesanti sur cette vérité statistique toute bête : faute de postes d’instits, 40 000 bambins, pour la plupart issus des milieux défavorisés, n’ont pu être scolarisés à la rentrée 2008 – 2009.

Les cathos vont accomplir un miracle ?

Brigitte Rossigneux, Le Canard Enchaîné, 26 novembre 2008, page 4.

Je n’ai pas accès au lien ci-dessus mais pour citre notre cas perso, on a un fils né le 4 janvier. Il n’a pas pu rentrer à l’école maternelle de notre village à 2 ans et demi car, pour 4 jours, il n’était pas de la bonne année… Et comme visiblement les effectifs étaient déjà trop importants…

Si on avait voulu qu’il n’attende pas 3 ans et demi pour rentrer en maternelle, il aurait fallu qu’on le mettre dans l’école privée catho du coin… :?

Ben du coup, on a payé une nounou un an de plus alors qu’il avait vachement envie d’aller à l’école… L’année suivante, il était moins motivé…