Blue dit:Vieux chat dit:Cookie dit:Blue dit:
Imagines que tu dis, bon, on va faire une dictée, mais vous n'écrivez aucun mot... Prenez un papier et un crayon.
Et tu commences ta dictée.
à ton avis, il réagissent comment tes élèves de CM2 ?
A mon avis, ils paniquent !!! 
Exactement. C'est un double bind que tu leur demande : une chose et son contraire (il ne s'agit donc pas là d'un exemple relevant d'une lecture attentionnée d'un énoncé, car la dernière question "annule" les précédente. Or ta formulation que tu me proposes n'annule en rien : tu leur demande une chose et son contraire. tout "l'art" d'enseigner est de trouver la formulation juste. Faire de l'a peu près c'est foirer sa leçon avant même de l'avoir commencée)
Je ne vois pas la différence entre le coup de la dictée et le coup des 10 questions avec en commentaire de ne pas y répondre.
Je me suis mal exprimé alors car mon message visait à expliquer cette différence

Dans un double bind tu demandes "en même temps" une chose et son contraire d'où une incapacité pour l'élève de répondre.
Ta formulation :
bon, on va faire une dictée, mais vous n'écrivez aucun mot... Prenez un papier et un crayon.
Le problème c'est que le mot dictée veut dire d'écrire ce que l'on va dire. Or tu demandes de ne pas écrire ensuite ce qui est contraire à la consigne de "dictée". Tu demandes donc de faire une dictée ET de ne rien écrire, ce qui est impossible.
En fait le souci vient de l'oralisation de la consigne : à l'oral toutes les
consignes sont comprises comme "simultanée" à moin d'utiliser des mots "ensuite, après" etc...
Sur une feuille avec une numérotation des questions il y a séquenciation, ce qui implique implicitement un "ordre" pour les faire. Donc la consigne 6 peut très bien "annuler" la consigne 1 2 3 4 et 5.
A l'oral pour obtenir cet "effet" il faudrait vraiment découper les choses très nettement et pas uniquement par le ton mais aussi par la formulation.
De plus on passe aussi beaucoup de tmeps à leur demande de réfléchir : beaucoup d'élèves n'auraient pas l'automatisme de sortir une feuille quand je dis "bien c'est l'heure de la dictée". En général on leur dit "S'il y a une dictée que doit-on faire?" On leur demande d'être capable d'anticiper les choses, de ne pas être de bêtes moutons à attendre la "sainte" parole de l'enseignant, bref à ne pas obéir bêtement.
Par exemple reprenons le truc des consignes avec "ne faites pas la dernière consigne".
S'il s'agit d'un exercice sur les consignes et qu'ils en sont prévenus (du type d'exercice) alors ils éviteront le piège en général.
Par contre s'ils s'attendent à une évaluation comme d'habitude alors ils se diront simplement "c'est n'importe quoi ce qu'il demande, c'est une évaluation que l'on fait" et ils ignoreront sciemment la consigne piège.
Ca arrive souvent quand on met des pièges sans le faire exprès

Ca m'arrive de me tromper dans mes consignes d'évaluation, et bien souvent les élèves corrigent d'eux-mêmes. ..à part les 3 ou 4 qui ont peur de rater et qui veulent absolument suivre la consigne à la lettre : "Mais maître dans la question 4 tu dis que .... mais ... alors?"
Bon j'ai bien conscience que c'est un chouilla technique mais j'espère avoir été plus clair cette fois-ci

A monsieur 27 : En effet je ne peux parler que de mon cas et de ceux que je connais. Ceci étant dit ce que je dis est suivi par ce que préconise les instructions officielles ainsi que les conseillers pédagogiques, qui eux ont du temps pour comparer les pratiques pédagogiques de par le nombre de classes qu'ils visitent lors de leur carrière. Donc évidemment il ne s'agit pas d'un fait statistique mais quand même d'une conception des choses qui a de forte chance de correspondre à la réalité du terrain