De vos lectures

le grand cahier Agota Kristof

Un pays en guerre, les deux jumeaux sont confiés à leur grand-mère, à la campagne. La grand-mère est analphabète, méchante, avare…et sans doute meurtrière.
Du coup les jumeaux commencent leur propre éducation et notent tout dans un grand cahier.
Violence, privation, sexe.
Livre écrit dans un style froid et clinique. On n’est pas là pour rigoler

Au sud de la frontière, à l’Ouest du soleil Haruki Murakami
Un homme fait le bilan de sa vie, surtout amoureuse, réfléchit à ses choix d’adolescent. Jusqu’au retour de son amour de jeunesse (mais pourquoi apparaît elle toujours un jour de pluie ?)
Pour ceux qui ont aimé le grand Meaulnes (déjà ça limite), mais un Meaulnes qui consomme, lui.
Il y a un twist à comprendre qui donne une autre dimension au livre :wink:

Je vénère ce livre, l’un de mes favoris.

Merci pour ce cr, je note pour Coeur de chien et Les oeufs du destin, je ne les ai pas lu.

[quote=“Mr le Néophyte, post:4566, topic:16635, full:true, username:mr-le-neophyte”]

Je vénère ce livre, l’un de mes favoris.

Ah mince, va falloir que je le relise, pas de gros souvenir

Je viens de terminer le second tome de la série A la croisée des mondes, La tour des anges de Philip Pullman.

Dans ce tome, sans spoiler, on en apprend plus sur la poussière et un nouveau héro fait son apparition: Will.
Tout comme pour le premier tome, j’ai eu le sentiment de lire un concurrent d’Harry Potter mais dans une catégorie très inférieure. Ce n’est pas désagréable à lire mais je n’ai pas trouvé cela exaltant non plus et les personnages m’ont semblés moins charismatiques.

Je lirai le dernier tome, mais je ne pense pas que j’en conseillerais la lecture.

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J’ai eu une révélation pendant la nuit : Tolkien était dyslexique.
Et c’est pourquoi les Efles s’appellent les Elfes, et les Cros s’appellent les Orcs.
Il a aussi inversé les deux b des Hobbits, mais ça ne se voit pas.
Une question demeure : pourquoi n’a-t‑il pas aussi inventé les Nocs ? :thinking:

J’ai profité d’un moment de calme non anticipé pour dévorer les 3 tomes du chevalier aux épines de JP Jaworski.

J’imagine qu’il a déjà été présenté ici.

Qu’en dire sans en dire trop ?

L’écriture est parfois trop virtuose, trop érudite, trop indirecte. De ce point de vue, si le récit s’inscrit dans la continuité de gagner la guerre, la filiation avec les rois du monde est bien plus nette.

Le récit présente un corps solide mais s’enfuit parfois en digressions vaporeuses ou à l’inverse revient effleurer ses racines chtoniennes et chimériques. Cette architecture se révèle par touches successives. D’ailleurs, peut-être est-ce déjà déflorer que de le mentionner.

J’ai beaucoup aimé le voyage. Il ne plaira probablement pas à tout le monde. Comme les rois du monde, donc. Le récit commence fermement ancré à raz du sol, dans un contexte simple et familier mais l’écriture y est d’une virtuosité presque désagréable tant elle contraste avec le sujet. Comme si l’écrivain se regardait écrire, une forme d’onanmisme intellectuel. Pour un peu cela rappellerait du Damasio. Faites l’effort de passer outre, laissez vous enchanter par le récit et le verbe, tout finira par s’éclaircir.

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J’ai lu quelques histoires de Jaworski et de Damasio. Je préfère de loin le premier. L’érudition de son écriture est au service du récit. Il use d’un vocabulaire qui correspond parfaitement à ses personnages, au cadre et à son histoire.
C’est avec Damasio que j’ai du mal. Je trouve qu’il se regarde écrire. Il fait dans le néologisme, dans l’emphase, dans l’esbroufe. Il y a des choses bien vues ou bien décrites, mais je trouve qu’il fait trop dans le style pour le style.
Son essai “Vallée du Silicium” ouvre quelques pistes de réflexions ou des observations pas inintéressantes, mais il veut trop jargonner, inventer des concepts et fabriquer des mots qui claquent, des choses visiblement inspirées par sa lecture de Jean Baudrillard. Au bout d’un moment, je trouve que ça nuit à la clarté de son exposé.

En bref, Jaworski, ça m’a impressionné, Damasio, ça m’a vite lassé.

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Je trouve le parti pris de Damasio couillu, il tente, triture, invente, au risque de perdre du monde en route.
C’est à des années lumières de ce qui se fait habituellement dans le genre dans lequel il s’inscrit.
Je n’y vois pas de coquetterie mais une façon de faire différente, un amour de la littérature également, et je trouve que ça fait du bien.
Et ça ne dénature en rien le fond, au contraire, ça contribue grandement à rendre davantage vivant et immersif la plongée dans ses “mondes”.
Après forcément ça clive, mais j’apprécie qu’il y ait encore des écrivains qui prennent des risques.

Pas encore eu l’occasion de lire Jaworski, j’espère y remédier un jour.

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Je te rejoins sur “les furtifs” DamDam, clairement il se regarde écrire. En revanche, “La horde du Contrevent” est clairement une claque littéraire. L’esbrouffe tout ça je te comprends ça peut perdre le lecteur, mais ça décoiffe et sur “la horde” j’adore. Qui est ce Jean Baudrillard ? Un titre peut être a proposé à lire pour exposer ton point de vue ?

Je ne connais pas non plus Jaworski, j’ai un peu peur des suites qui n’en finissent plus, un titre à proposer ?

Je fais partie de ceux qu’il a perdu en route.
J’admets que c’est très différent et je ne nie pas qu’il aime les mots et jouer avec, mais je trouve qu’il en fait trop et, je persiste, je pense qu’il se regarde écrire en ce qu’il abuse de ses effets de styles inédits qui n’apportent rien d’autre qu’une démonstration de virtuosité littéraire.
La scène du duel d’éloquence ou de poésie dans la Horde du Contrevent est pour moi le parfait exemple. C’est long et ça ne sert qu’à montrer comment il manie bien les mots.

Jaworski, à l’inverse, c’est la recherche du mot le plus précis pour éviter de faire des circonvolutions qui alourdissent la phrase. Ca le mène à explorer un lexique archaïque ou technique mais toujours dans le souci d’apporter une distinction profitable à son histoire.

La Horde du Contrevent c’est un bon livre, c’est original, c’est prenant, ça décrit des personnages et un univers singulier. Mais par moments, c’est trop.

Jean Baudrillard, je n’en ai jamais rien lu, mais Damasio en parle à plusieurs reprises dans Vallée du Silicium.
C’était un philosophe qui s’est intéressé à la sémiotique et à la communication. Il faut demander à Internet ce qu’il a écrit de plus accessible.

Jaworski, j’ai lu Janua Vera, Gagner la guerre et le Sentiment du fer. Le premier est un recueil de nouvelles, dont certaines sont excellentes. C’est une bonne introduction. Si tu accroches, Gagner la guerre prolonge une des histoires de Janua Vera.

Je suis plutôt d’accord avec @jer concernant Damasio. Et moi aussi je lui préfère Jarowski. Mais j’ai trouvé que Jarowski tombait dans des travers comparables dans ses écrits plus récents (cycle des rois du monde), peut-etre plus perdu dans -ou grisé par- sa virtuosité qu’auto-admiratif. Mais ça reste vraiment excellent, voire exceptionnel. Le traitement du fantastique dans le premier tome m’a particulièrement marqué, tout est presque comme un semi rêve éveillé permanent et on ne sait si le merveilleux est dans la nature ou dans l’oeil de celui qui la regarde, j’ai adoré.

Dans le chevalier aux épines l’écriture des premières pages m’a fait initialement craindre une bascule encore plus marquée dans le paganinisme littéraire. Mais passé cette ouverture, l’ensemble d’équilibre et devient une partie même du récit.

Très chouette.

Selon moi il faut débuter directement par gagner la guerre.

Les nouvelles sont à mon avis d’un abord plus difficile. D’autant que pour certaines d’entre elles, il s’agit de pastiches plus ou moins appuyés (ou alors je me plante totalement). Bref. Autant partir directement sur le morceau de bravoure je pense !

A part sa saga des “Rois du monde”, il n’y a pas trop de suites chez Jaworski.

edit : j’ai écrit le paragraphe ci-dessous avant de voir que des copains avaient déjà répondu plus haut.

Je conseille le recueil de nouvelles Janua Vera, où l’on fait connaissance dans l’une d’elle de Benvenuto, cette canaille qui sera le héros de Gagner la Guerre, mais on y croise aussi Ædan, le fameux Chevalier aux épines du roman sus-cité.

Comme dit, il s’amuse un peu dans Janua Vera : chaque nouvelle est faite sur un style en mode gros clin d’oeil, et l’amateur ne devrait pas avoir trop de peine à deviner les hommages à Lovecraft, Chrétien de Troyes voire même une touche d’humour à la Pratchett (avec le très bon “Jour de Guigne”).

Après, si tu n’as pas trop de temps ou la flemme , je te conseille directement Gagner la Guerre, qui a été une bonne petite claque ici. Janua Vera peut se lire après coup. Et j’ai aussi fort aimé le recueil Le Sentiment du Fer, qui pimente un peu son univers du vieux royaume de touches surnaturelles bienvenues.

En résumé, mon conseil pour démarrer, Gagner la Guerre pour la baffe épique directe, ou Janua Vera pour découvrir l’univers et le style assez caractéristique de l’auteur.

Pour le Chevaliers aux Epines, j’ai lu le premier tome, et même avis que @fabericus plus haut : ça part parfois bien loin (le ruisseau qui coule sur un chapitre entier, ou encore ce scrogneugneu de chat :sweat_smile:) mais ça retombe toujours sur ces pattes (comme ce scrogneugneu de chat)… dans l’ensemble, j’ai quand même bien aimé. Cela dit, j’attends un peu avant de démarrer la suite.

En effet, je démarre le tome 5 de The Expanse, et c’est toujours aussi épique.

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Gagner la Guerre a été un de mes très gros coups de cœur des dernières années ainsi que Janua Vera. Par contre, autant j’ai adoré la série The Expanse, autant je me suis lassé un peu vite de la série de romans du même nom. Peut-être la faute à la série TV qui est géniale.

Sinon ma mère m’a refourgué un peu de force quelques tomes de la série des Poulpe. J’en avais un souvenir mitigé, de part le côté fan service de chaque tome et la gouaille un peu forcée de certains auteurs. Et puis certains tomes ont un peu vieilli mais c’est de la littérature de gare qui s’assume, c’est très bien entre deux stations de métro.

J’ai aussi récemment lu « Sur les Rails » de Julien Hervieux. On reste dans un style de polar un peu misanthrope ou un jeune dealer sans envergure croise à la sortie du tribunal un col blanc qui lui propose une association pour le moins surprenante. Impossible de ne pas penser à Breaking Bad auquel ce livre emprunte sans doute beaucoup mais ce livre déborde d’humour et de personnages tous plus détestables les uns que les autres. J’ai bien aimé.

Je viens de terminer la lecture de Texto de Dmitri Gloukhovski.

Dans la banlieue de Moscou, Ilya sort de 7 ans de prison, pour un acte qu’il n’a pas commis, et va rejoindre sa mère. Arrivé à son domicile il apprend qu’elle est décédée la veille. De tristesse et de rage, il va retrouver son bourreau et l’envoyer dans l’au-delà… Ilya va s’emparer du téléphone de ce dernier. S’ensuit un thriller rythmé par les textos que va recevoir Ilya sur le téléphone.

Le livre est bien écrit mais manque de pêche car il y a beaucoup de monologues intérieurs. Les intrigues sont bien ficelées même si elles sont parfois un peu brouillon en dehors de celles concernant la famille du mort, qui elles, sont top.

J’avais beaucoup aimé les autres livres de cet auteur, en particulier Nouvelles de la mère patrie et Futu.Re. Celui est un cran en-dessous. Il y a peu de protagonistes actifs et cela se ressent dans la lecture car il y a énormément de monologues intérieurs relativement long. Et, même s’ils sont bien écrit et nous plonge dans l’atmosphère, ils cassent le rythme du thriller que j’aurai apprécié plus nerveux.
Bref, pas un mauvais livre, mais j’ai préféré les autres que l’auteur a écrit.

J’avais adoré FUTU.RE du même auteur.

Je viens de terminer le 11ème tome des aventures du Bourbon kid et de ses potes les Dead Hunters, Kill the rich d’un auteur toujours anonyme.

Cette fois-ci, les vampires mettent la main sur une cape d’invisibilité et tous les plus grands dirigeants de la planètes décèdent en quelques heures, les uns après les autres. Un riche mafieux fait appel aux Dead Hunters pour protéger sa fille sur le trajet de l’école. Le président américain (avant son décès) demande aux Dead Hunters de descendre un dangereux hypnotiseur. Flake et Sanchez sont récompensés pour avoir sauvé la fille du président. Bref, pleins d’aventures en perspective…

Tout comme pour les tomes précédents, il va se passer énormément de choses, cossasses, drôles, exaltantes… Mais cette fois-ci, bien que la déontologie du groupe soit pour le moins spéciale, elle ressort à travers certains éléments de façon bien plus prononcé que dans les tomes précédents. Pour le rythme, ça va toujours à fond, et le fait de ne pas suivre l’histoire de façon chronologique permet de mieux mettre en perspectives certains éléments qui se recoupent.

En résumé, ce livre tout comme les autres (sauf les 3 premiers où l’on sent que le style n’est pas encore bien maitrisé) est jouissif au possible. Les personnages sont toujours aussi déjantés et c’est un plaisir de suivre les aventures des Dead Hunters. Je recommande chaudement la lecture de ce livre !

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Biographie d’un jeune homme de la bourgeoisie moyenne de province, que rien ne pourra jamais sortir de sa condition et de sa destinée, sinon une période troublée de l’Histoire où les cartes et toute l’organisation sociale vont être rebattues.

Engagée volontaire lors de la levée en masse 1789, il s’agit de sauver la Révolution des royalistes.
Blessé au siège de Longwy (merci Lafayette), il est libéré par les Autrichiens à condition de ne pas être employé aux armes contre eux avant 1 an.
Pas de problème, la France ayant de nombreux ennemis, il sera envoyé à l’armée du Sud, puis au siège de Toulon où il rencontre un jeune officier d’artillerie à l’activité, au génie organisationnel et aux capacités de travail hors norme qui aura vite besoin d’un aide de camps…
Le général auquel Junot est attaché refusant d’être nommé à l’Armée de l’Ouest (pour lutter contre des Français), ils attendront (plutôt dans la misère) d’être affectés à l’Armée d’Italie, une armée en sous effectif et sous équipée ayant pour mission d’ouvrir un front secondaire et de créer une diversion à la grande offensive prévue par le Directoire avec l’Armée du Rhin…
J’arrête là mais sachez que rien ne se passera comme prévu, c’est le début de l’inattendu et du hors norme pour les nation Européennes…
Egypte, Portugal, Russie, on croise dans ce livre les destins de milliers d’hommes aussi le destin particulier de noms plus connus, Bessieres, Rapp, Lannes…

Passionnant pour les accros de la période, mais abordable pour les plus novices.
Il est particulièrement intéressant de recroiser des noms, des situations déjà connus mais évoqués par d’autres témoins dans d’autres ouvrages.
(Un peu comme dans Balzac où il est décrit la présence d’un personnage secondaire lors d’une scène qui sera évoquée par ce personnage dans un autre livre).

Enfin moi j’ai aimé, mais je suis plutôt en territoire connu. (Encore que les campagnes d’Espagne et du Portugal soient souvent méconnues).

Édit: le livre s’attache à la personnalité de Junot, qui sera souvent employé à des misions et des opérations secondaires, l’homme ayant quelques défauts :wink:

Ce que je trouve fascinant avec la Révolution et les guerres de l’Empire, c’est comment des types d’origine modeste ont réussi à se retrouver généraux, maréchaux, quand ce n’est pas carrément souverains.
On nous bassine aujourd’hui avec le rêve américain et les self-made-men qui sont pour une grande majorité des héritiers de richards. A l’époque c’était littéralement en se bagarrant qu’ils ont réussi à se faire une place.
Bon, est-ce que pour autant on doit espérer une période de trouble pour essayer de grimper l’échelle sociale et au détriment de qui ou de quoi, mais ça reste des destins exceptionnels.

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