Mercredi, j'ai fini "Le parfum d'Adam", de JeanChristophe Rufin...
Un thriller dans le milieu des éco-terroristes radicaux...
Un peu facile, mais un bon scénar... ça se lit tranquille... une fois passé la première centaine de pages, les 400 suivantes filent comme de l'eau...
Et l'idée qui sous-tend tout ça... glauque... terriblement réaliste, hélas...
Bref, lisez-le, c'est pas si éloigné de la réalité, en fait... (groupes manipulés, actions souterraines, théories radicales...)
Je laisse la parole à un type qui écrit mieux que moi :
Incontestablement, Jean-Christophe Rufin est un savant diseur d’histoires. C’est sous la forme d’un thriller “écologique”, qu’il vient cette fois nous conter des aventures aux saveurs de voyages lointains. Comme dans ‘Rouge Brésil’ ou ‘La Salamandre’, ‘Le Parfum d’Adam’ est baigné des idéaux de brassage des cultures et d’amour de la nature qui lui sont chers. Seulement, thriller oblige, la poésie de ses précédents ouvrages a du mal à percer, tant le genre semble lui imposer ses codes. Bien sûr, on retrouve ça et là des descriptions éthérées d’une nature portée aux nues, mais le nouveau roman de l’écrivain engagé n’a pas la force littéraire des précédents.
Et pourtant, s’il peut d’abord sembler regrettable que Rufin soit allé se fourvoyer dans un genre grand public, il faut bien reconnaître qu’il a le mérite de nous servir un thriller de qualité. L’intrigue repose moins sur l’enquête que sur une réelle réflexion philosophique et écologique, nous épargnant au passage des rebondissements aussi improbables qu’insupportables. Et si l’on peut reprocher à Rufin de jouer sur les peurs qui sont le fonds de commerce de nombreux médias, son ouvrage est de toute évidence le fruit d’une sincère empathie et d’un humanisme acharné.
Les questions de la crise écologique et du surpeuplement sont clairement posées, comme des enjeux fondamentaux de l’avenir de l’humanité, comme des sujets si sensibles qu’ils peuvent mener à toutes les dérives. Rufin, l’amoureux du Brésil, met en scène dans les favelas insalubres de Rio ses craintes les plus terribles, pour qu’au travers d’une oeuvre de fiction somme toute divertissante, s’éveille la conscience de l’homme à la fragilité de son environnement. Il fait le pari du thriller pour livrer une fable glaçante sur les rapports entre humanité et nature. Un roman qui interroge nos instincts primitifs plus qu’il ne réveille nos peurs primaires.
Thomas Flamerion