Alors pour Lovecraft, le mieux est encore de le lire en VO. Ça demande un peu d’effort au début mais ça vaut largement l’investissement.
Un qui demande beaucoup plus d’effort c’est Neil Gaiman par exemple. Il manie la langue anglaise d’une telle manière qu’a moins d’être parfaitement à l’aise avec on passe à coté de beaucoup de choses.
J’ai relu dernièrement les 5 ouvrages qui composent le cycle du Fleuve de l’éternité de P-J Farmer. J’avais lu les trois premiers il y a (fort) longtemps, mais je ne sais plus très bien pourquoi je n’avais pas lu les deux derniers.
Le Monde du fleuve est le livre d’introduction et pose l’univers global de l’oeuvre avec les premières grandes questions ; Le bateau fabuleux est la suite mais on y rencontre surtout de nouveaux personnages et certains mystères commencent à être levés; Le noir dessein fait progresser dans la compréhension de l’histoire avec encore d’autres révélations ; Le Labyrinthe magique est mon préféré et il constitue selon moi la vraie fin du cycle, car curieusement on pourrait presque se passer du dernier livre intitulé Les Dieux du Fleuve… d’ailleurs, Farmer comptait s’arrêter avec le labyrinthe magique. Alors que le cycle a été écrit entre 1971 et 1983, on trouve quelques passages qui évoquent des problèmes dits sociétaux présents dans le débat politique actuel, mais ce n’est pas l’essentiel et la réflexion globale va plus loin. Les scènes d’action, combats (mention spéciale pour le Labyrinthe magique), explorations et autres sont contées d’une manière vraiment épique et l’auteur réserve bien des surprises au lecteur. Un cycle à redécouvrir selon moi.
Et maintenant, je replonge à nouveau dans d’anciennes lectures et j’ai choisis cette fois le cycle d’Hypérion de Dan Simmons.
Bonne et belle lecture, j’espère que Hyperion n’a pas trop vielli: il était un bon patchwork de différentes thèses de SF…,
Lami dit :Alors pour Lovecraft, le mieux est encore de le lire en VO. Ça demande un peu d'effort au début mais ça vaut largement l'investissement.
Navré de te contredire mais ça n’est pas certain. Lovecraft est difficile à lire en anglais même pour un Américain tellement le style et le vocabulaire sont particuliers. C’est pour cette raison que les traductions françaises furent si mauvaises pendant des décennies. David Camus a donné maints exemples des difficultés rencontrées pendant son travail titanesque. Et son intégrale est riche en notes de bas de page.
— I need it red for two months.
Le Zeptien dit :Et maintenant, je replonge à nouveau dans d'anciennes lectures et j'ai choisis cette fois le cycle d'Hypérion de Dan Simmons.
Je crois bien qu’Hypérion va être retraduit ou révisé. Il y avait eu changement de traducteurs entre les deux diptyques et des termes importants avait changé. Une uniformisation est la bienvenue.
Concernant les exemplaires que j’ai en main, Hypérion I et II ont été traduits par Guy Abadia, 1991. Je me suis pas encore procuré la suite car j’aime bien retrouver les éditions que je lisais à l’époque… je suis bien conscient que c’est de la nostalgie pure et simple afin de retrouver un format et surtout les illustrations de couvertures qui me faisaient rêver plus jeune (et même encore maintenant d’ailleurs ). je connais une boutique super pour ça (rien que son enseigne déjà : elle porte le nom en VF de Forbidden Planet, ce film de 1956 dans lequel apparait pour la première fois Robby le robot) où je trouve des livres d’occasion que je n’avais pu me procurer, comme par exemple certains exemplaires de la série Univers.
Bonjour les gens,
Laissez tomber les “Seigneurs des Anneaux”, “Trône de Fer”, “Dune” et autres “Hypérion”
Voici le MUST HAVE
Pyjam dit :Lami dit :Alors pour Lovecraft, le mieux est encore de le lire en VO. Ça demande un peu d'effort au début mais ça vaut largement l'investissement.Navré de te contredire mais ça n’est pas certain. Lovecraft est difficile à lire en anglais même pour un Américain tellement le style et le vocabulaire sont particuliers. C’est pour cette raison que les traductions françaises furent si mauvaises pendant des décennies. David Camus a donné maints exemples des difficultés rencontrées pendant son travail titanesque. Et son intégrale est riche en notes de bas de page.
— I need it red for two months.
Oui mais une fois le vocabulaire assimilé la construction reste assez classique même si archaïque même pour son époque. Et encore ça dépends des textes. Beyond the moutain of Madness par exemple n'est pas le texte le plus "archaïque" et donc le plus compliqué à lire (mais lorsque commence la découverte et la description de la cité alors s'opère une légère altération qui participe à mettre mal à l'aise).
C'est pour cela que je disais qu'il demandait un peu d'effort au début. Lovecraft aimait écrire et s'est essayé à différents styles. Lire l'AdC se révèle différent de lire les Fungi de yuggoth par exemple.
Je ne dis pas qu'il est facile de lire Lovecraft en VO mais l'investissement vaut largement le coup.
Un de mes textes préféré est Azatoth. court et poétique à souhait, il est rejoint par Nyarlathotep et The Strange High House in the Mist (l'étrange maison haute dans la brume). Et bien lire ces trois textes et appréhendés toute la subtilité que Lovecraft y a mis est loin d'être facile mais pour moi cela participe à l'ambiance. Ce coté archaïque dont je parlais justement qui fait que même les gens de son époque (et d'aujourd'hui) ont une impression de décalage car on ne parle pas (plus) la même langue.
J'ai lu Camus et son "Traduire une oeuvre monde", tâche difficile si l'en est mais on retrouve dans ça façon de faire les même difficulté que Daniel Lauzon a rencontré lorsqu'il s'est attelé à faire une nouvelle traduction du Lord of the ring et du reste des oeuvres de Tolkien. C'est énorme, c'est un monument et c'est limite un crime pour certains d'y toucher. Là encore le mieux est de lire en VO. Et dire que les traductions étaient mauvaises... mouais... y a traduction et Editions aussi hein. La traduction peut-être bonne/moyenne mais si l'éditeur tranche le texte effectivement ça va pas aider.
Mais on pourrait parler de cette traduction et du travail qu'elle a demandé plus en profondeur.
Et moi perso que ce soit Gaiman ou Pratchett j'y arrive pas. Et pourtant j'adore leurs livres en VF, mais j'y arrive pas en VO je m'arrache la tête sur certains passages.
Pour finir, le style Lovecraft ne plait pas à tout le monde loin de la. Il n'y a qu'à voir sur ce forum les gens qui n'aiment pas. Et le lire en VO ne vous le fera pas plus aimer. Mais ceux qui aiment, et j'aime Lovecraft, feront cet effort, non pas pour se le traduire à soi même, mais pour arriver à lire vraiment en VO; sans avoir besoin de faire la liaison en french dans sa tête.
J’aime beaucoup Azathoth. Je l’ai lu en anglais et j’avais même signalé une erreur à David Camus dans sa précédente traduction. C’est mon moment de gloire.
N’empêche. Ce texte est super hard. Je ne peux pas lire tout Lovecraft à ce rythme (je ne vivrai pas assez vieux).
L’original :
https://www.hplovecraft.com/writings/texts/fiction/az.aspx
Rien que la première phrase est intimidante. Mais j’admire le rythme et les sonorités.
When age fell upon the world, and wonder went out of the minds of men; when grey cities reared to smoky skies tall towers grim and ugly, in whose shadow none might dream of the sun or of spring’s flowering meads; when learning stripped earth of her mantle of beauty, and poets sang no more save of twisted phantoms seen with bleared and inward-looking eyes; when these things had come to pass, and childish hopes had gone away forever, there was a man who travelled out of life on a quest into the spaces whither the world’s dreams had fled.
En plus le lire en VO permet de se faire sa propre idée de se que voulait dire Lovecraft, et donc de faire évoluer son propre point de vue au fur et à mesure de ses relectures.
C’est un peu ce que Camus essaye (maladroitement selon moi) de dire lorsqu’il dit que personne n’a vraiment lu et compris Lovecraft en français car les traductions, mauvaises comme bonnes sont appelées à évoluer en fonction de la maitrise des deux langues, de sa compréhension de l’auteur et des différentes interprétations de toutes les personnes qui gravitent autour.
Mais bon on pourrait encore une fois je pense dédié un post complet à cette traduction et à tous ses changements, bons ou mauvais selon une interprétation personnelle, je continue à conseiller de se mettre à la VO pour lire Lovecraft. Si toutefois vous aimer ses textes et vous voulez aller plus loin. On peut tout à fait apprécier l’auteur avec toutes les traductions qui en ont déjà été faites jusque la.
DuncanIdaho dit :Pyjam dit :Oui ! Malheureusement, j'avais raté la campagne de financement participatif, mais Mnémos a mis des exemplaires en vente après coup, même si pas au prix dérisoire qui était proposé à l'origine.DuncanIdaho dit :Hello,
Je suis en train de relire tout LovecraftTu as donc l’édition collector toi aussi !
J'avoue que j'ai eu l'édition collector à 60€ et quand tu vois le coffret et la qualité, c'est incroyable!
Pas encore eu l'occasion de le commencer d'ailleurs, il faudrait que je mette les ebook sur ma liseuse.
Après avoir terminé Celle qui avait tous les dons de Mike Carey (je m'attendais à un thriller, j'ai eu des zombies et du post apo très agréable à lire), j'ai entamé Les Chroniques du Soupir de Mathieu Gaborit, bien connu des joueurs de jdr Fr.
J'ai du mal à me positionner sur cet auteur, j'ai beaucoup aimé son cycle Chronique des Féals, déçue de Confessions d'un automate mangeur d'opium et mitigée sur Abyme et Les chroniques des crépusculaires que j'ai trouvés bons mais inégaux dans le rythme. Pour l'instant Les Chroniques du Soupir n'est pas mal mais je me demande pourquoi il a ajouté inutilement du sexe? Pas énormément mais je n'en vois vraiment pas l'intérêt (il fallait vraiment qu'un elfe agrippe le sein d'une gamine de 15 ans pour la soigner??).
J'avais pledgé à l'époque Jadis sur Ulule (mon premier pledge !!) mais pas encore lu car j'attendais de découvrir l'univers des auteurs. Pour Mathieu Gaborit, ça devrait être bon maintenant
Et juste pour les yeux (et pour me la péter un peu ^^)
Je viens de terminer Les ballons dirigeables rêvent ils de poupées gonflables de Karim Berrouka.
Un recueil d’une vingtaine de nouvelles.
Autant, Le club des punks contre l’apocalypse zombie était très drôle, Fée weed et guillotine était anecdotique, là je n’ai vraiment pas aimé. J’ai trouvé qu’il n’y avait pas d’idées très intéressantes et que le style lourd et ampoulé n’aidait vraiment pas.
Bref, mauvaise pioche.
Mzelle dit :Pour moi c’est l’inverse. D’ordinaire je lis tout sur ma liseuse, mais là je me suis fait plaisir en lisant ces beaux livres.J'avoue que j'ai eu l'édition collector à 60€ et quand tu vois le coffret et la qualité, c'est incroyable!
Pas encore eu l'occasion de le commencer d'ailleurs, il faudrait que je mette les ebook sur ma liseuse.
Je regrette de ne pas posséder les Smith pour compléter ma collection.
Bonjour,
Je viens ici de temps en temps, vous écouter parler de vos lectures.
Merci pour le partage.
Ce sera mon premier post là.
J’en profite donc pour vous proposer des rations de lectures.
Mes derniers coups de coeur.
Alors en vrac…et pour tous les goûts.
« Sauvagines » de Gabrielle Filteau-Chiba (Stock).
L’auteure a quitté Montréal pour aller vivre trois ans dans une cabane, sans eau, sans électricité, dans la région déserte et glacée du Kamouraska.
De cette expérience, elle en tire un roman « éco-guerrier » qui finit en trhiller !
Une écriture poétique et sensible.
« La vérité pour vocation », une biographie de la philosophe Simone Weil, de Ludivine Bénard (L’Escargot).
A l’heure de cette lamentable campagne présidentielle, il est judicieux et éclairant de découvrir cette femme remarquable !
Son regard sur la politique, la vie, est enrichissant et nourrissant.
« Le Voyant d’Etampes » de Abel Quentin (L’Observatoire).
Une sorte de Houellebecq ressuscité, en plus jeune et plus amusant.
J’ai trouvé le dernier Houellebecq « Anéantir » déprimant, trop déprimant…
Abel Quentin nous offre une vision acerbe et corrosive de notre société d’aujourd’hui.
Mais avec de l’humour et même si on rit jaune ça fait grand bien !
Ben si vous avez encore la force de rire après le Quentin, jetez vous sur ce roman hilarant de Ante Tomi, « Miracle à la Combe aux Aspics » (Noir Blanc).
Pas facile de faire rire en littérature.
Difficile à raconter tellement c’est déjanté !
Alors je passe par la 4ème de couv’ :
« Loin dans les collines perdues de Dalmatie, dans un hameau à l’abandon, vivent Jozo Aspic et ses quatre fils. Leur petite communauté aux habitudes sanitaires et sociales contestables n’admet ni l’Etat ni les fondements de la civilisation - jusqu’à ce que le fils aîné, Kresimir, en vienne à l’idée saugrenue de se trouver une femme. La recherche d’une épouse se révèle rapidement beaucoup plus hasardeuse que la lutte quotidienne des Aspic pour le maintien de leur insolite autonomie. »
« Son Fils » de Justine Lévy (Stock).
A pleurer d’émotions. L’amour d’une mère pour son fils et pas n’importe quel fils puisqu’il s’agit du poète Antonin Artaud.
« La Diagonale Alekhine » de Arthur Larue (NRF).
Pour les amateurs d’Echecs mais pas uniquement.
La vie tumultueuse du seul champion du monde d’Echecs français…
« LQI , notre Langue Quotidienne Informatisée » de Yann Diener (Les Belles Lettres) ou l’informatisation du langage rend notre pensée toujours plus binaire !
« La Décision » de Karine Tuil (NRF).
4ème de couv’.
« Mai 2016. Dans une aile ultrasécurisée du Palais de justice, la juge Alma Revel doit se prononcer sur le sort d’un jeune homme suspecté d’avoir rejoint l’État islamique en Syrie. À ce dilemme professionnel s’en ajoute un autre, plus intime : mariée depuis plus de vingt ans à un écrivain à succès sur le déclin, Alma entretient une liaison avec l’avocat qui représente le mis en examen. Entre raison et déraison, ses choix risquent de bouleverser sa vie et celle du pays… »
Un roman autour d’une actualité brûlante où Karine Tuil ne tombe surtout pas dans le manichéisme mais plutôt dans la nuance comme seule sait le faire la littérature.
Voilà, voilà…bonnes lectures.
J’ai lu Metro 2033 et 2034 que j’avais appréciés, comme beaucoup, et ma route a croisé le Metro 2033 Rive Gauche de Pierre Bordage (même univers mais à Paris). Ben cela ne prend pas du tout pour moi ! J’en suis au deux tiers et je me demande si je vais aller au bout. L’histoire est un peu bateau, je trouve que la plupart des personnages sont peu attachants et ça manque singulièrement de fantastique. Peut-être que ce n’est pas assez dépaysant : autant je ne connais pas du tout le métro moscovite et mon imagination peut travailler à fond, autant le métro parisien m’est familier et ne me fait pas rêver du tout.
Je me permets de vous signaler la réédition prochaine de Créateur d’étoiles, d’Olaf Stapledon, chez Les Moutons électriques.
Ce livre a été indisponible en VF pendant plus de 40 ans (je me suis toujours demandé pourquoi il n’avait jamais été repris en poche).
On pourrait le décrire comme une sorte de récit poétique et philosophique de hard-SF, écrit par un philosophe britannique dans les années 30, peu avant le début de la seconde guerre mondiale.
On y trouvera un voyage vertigineux à travers le temps et l’espace à l’échelle de l’univers tout entier (voire plus encore), une réflexion sur la place de l’homme et des civilisations (extraterrestres), et sur la reproduction éternelle des mêmes schémas politiques, sociaux, militaires qui peuvent mener, ou pas, à l’utopie ou à l’effondrement.
C’est un livre qui a influencé beaucoup d’auteurs par la suite, notamment de SF (Clarke, Vinge, Baxter…), mais aussi Borges, et jusqu’à Lucazeau récemment, pour ceux qui ont lu La Nuit du faune.
Je ne sais pas s’il s’agira d’une nouvelle traduction, mais c’est un livre que je le relirai avec un grand plaisir
Je viens de terminer Transparence de Marc Dugain.
Le pitch : on suite Cassandre qui est à la tête d’une entreprise de nouvelles technologies spécialisée dans la récupération de données personnelles. A l’heure où les réserves naturelles de la planète s’épuisent, son programme Endless pourrait sauver m’humanité…
C’est le premier livre de Marc Dugain que je lis donc je n’ai pas de point de comparaison, mais il me semble qu’il n’est pas classé SF. D’ailleurs ce livre traite clairement d’un sujet SF mais la façon dont il est écrit le classerait plus dans une analyse de notre monde actuel.
Le pitch est volontairement très limité pour ne pas trop en dévoiler mais le sujet est vraiment traité avec brio. L’écriture est fluide, l’histoire intéressante, et les personnages sont attachants. Seule le twist final se révèle décevant, on sent que l’écrivain ne savait pas trop comment terminer son histoire. Mais ça reste un détail.
Bref, un super livre que je recommande chaudement.
Neirdax dit :Je me permets de vous signaler la réédition prochaine de Créateur d'étoiles, d'Olaf Stapledon, chez Les Moutons électriques.
C’est une nouvelle traduction, la troisième, par Leo Dhayer, et ça sort le 17 juin (d’après le grand fleuve), mais a priori avec une couverture différente (d’après le site de l’éditeur).
Il y aura une version papier, et une édition numérique à 10€. Excellente nouvelle.
Il existe une édition concurrente de ce texte libre de droit. Une traduction de Simon Ayrinhac aux Éditions Stapledoniennes Francophones qui a été rééditée en juin 2021.
stueur dit :Je viens de terminer Transparence de Marc Dugain.
...
Bref, un super livre que je recommande chaudement.
oui c'est un très bon bouquin d'anticipation
l'auteur est un mec brillant, c'est bien écrit
j'avais beaucoup aimé avenue des gants du même auteur
OliveMontpellier dit :
j'avais beaucoup aimé avenue des gants du même auteur
Merci, je prends note !