de vos lectures...

Ah, y’en a eu d’autres ?

edit : ok, une 2ème trilogie par un autre auteur et une 3ème en cours par une autrice.

Bonjour,

A lire absolument !

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Berkeley, 1973. Département de dynamique des systèmes. Quatre jeunes chercheurs mettent les dernières touches au rapport qui va changer leur vie. Les résultats de l’IBM 360, alias « Gros Bébé », sont sans appel : si la croissance industrielle et démographique ne ralentit pas, le monde tel qu’on le connaît s’effondrera au cours du xxie siècle. Au sein de l’équipe, chacun réagit selon son tempérament ; le couple d’Américains, Mildred et Eugene Dundee, décide de monter sur le ring pour alerter l’opinion ; le Français Paul Quérillot songe à sa carrière et rêve de vivre vite ; et l’énigmatique Johannes Gudsonn, le Norvégien, surdoué des maths ? Gudsonn, on ne sait pas trop. Certains disent qu’il est devenu fou. De la tiède insouciance des seventies à la gueule de bois des années 2020, Cabane est le récit d’une traque, et la satire féroce d’une humanité qui danse au bord de l’abime. Après Soeur (sélection prix Goncourt 2019) et Le Voyant d’étampes (prix de Flore, finaliste Renaudot et sélection Goncourt 2021), Cabane est le troisième roman d’Abel Quentin.

https://www.arte.tv/fr/videos/122000-001-A/abel-quentin-nous-alerte-sur-l-effondrement-a-venir/

Abel Quentin, un jeune auteur sur lequel il faudra compter…
(“Le voyant d’Etampes” était déjà très bon mais son dernier est encore meilleur)

Bonne lecture.

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Je me suis “binge-readé” la trilogie du Problème à trois corps de Liu Cixin et… Wouha ! J’ai adoré, j’étais complètement happé.

J’ai débuté le premier tome en ignorant de quoi ça parlait. Je savais juste vaguement que ça parlait d’une

spoil

invasion extra-terrestre

et je suis bien content d’avoir tout pu découvrir par moi-même. Du coup je vais essayer de ne pas spoiler.

Le fait que l’auteur soit chinois nous bouscule dans nos schémas de pensée habituels. Heureusement les notes de la traductrice nous aide à comprendre certaines références, qui j’imagine sont évidentes pour le public cible. C’est là qu’on se rend compte qu’on ne connaît pas grand-chose de cet énorme pays, alors qu’une allusion à un événement survenu dans l’histoire américaine n’aurait pas eu besoin d’explication.
L’inconvénient, c’est que par moment j’avais vraiment du mal à suivre les différents protagoniste. Entre celui qui porte pour prénom le nom de famille d’un autre, ceux qui portent le même nom de famille sans avoir de lien de parenté… Je ne sais pas si c’est tellement courant en Chine ou si c’est l’auteur qui a voulu compliquer la vie au lecteur.

J’ai parfois trouvé que certaines notions étaient abusivement complexes, et j’avais du mal à me les représenter mentalement. Heureusement on arrive à comprendre l’idée générale et ce n’est pas bloquant pour la compréhension de l’intrigue.
Quelques exemples pour illustrer :

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  • Quand l’auteur aborde la 4ème, 5ème ou 6ème dimension et au-delà. Ou à l’inverse, la “bidimensionnalisation”.
  • Les intellectrons, j’ai à peu près compris le concept sans jamais vraiment comprendre comment ils fonctionnaient.

L’auteur sait nous tenir en haleine tout du long et propose quelques rebondissements qui n’ont rien à envier à Game of Thrones.
Dommage que parfois ils se lancent dans des sous-intrigues qui ne mène à rien, ou à si peu.
Me viennent en tête :

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  • Quand un Trisolarien explique qu’une fois qu’ils auront atteint la Terre, les humains ne pourront plus se reproduire. Pourquoi ? On ne sait pas. De toute façon cela ne sera plus évoqué dans le reste du livre.
  • Le poinçonnage mental défaitiste donne un prétexte pour que Zhang Beihai déserte avec un vaisseau, mais à part ça les milliers de poinçonnés n’ont aucun rôle dans l’histoire.

Malgré ces quelques critiques, je vous conseille vivement cette lecture si vous n’êtes pas allergiques à la SF. Je trouve que l’auteur a un point de vue bien différent de ce qu’on a l’habitude de lire et sait captiver le lecteur.

Je vais maintenant rapidement évoquer chaque livre individuellement.

Le problème à trois corps

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Comme je le disais en préambule, je savais vaguement que le roman avait pour trame de fond une invasion extraterrestre. Mais j’ai passé la moitié du bouquin à me demander si je ne m’étais pas trompé. Je me demandais à quel moment l’invasion allait avoir lieu, pour finalement me rendre compte que ce roman constitue en quelque sorte un préquel.
L’idée qu’une civilisation avancée puisse bloquer notre niveau technologique donne à réfléchir… Cette attente impuissante de se faire envahir n’est-elle pas quelque part une analogie à tous ces animaux que nous élevons et qui attendent de passer à l’abattoir sans espoir d’en réchapper ? C’est plutôt effrayant…
Le personnage de Shi Qiang est plutôt bien écrit, j’ai été content de le retrouver dans la suite, même si on comprend assez vite que malgré ses méthodes discutables il représente en quelque sorte la voix de la raison.

La forêt sombre

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Pour moi c’est le chef d’oeuvre de la trilogie, malgré le personnage de Luo Ji assez détestable au départ.
Pendant toute la lecture, je ressentais comme une forme d’oppression, car tout semblait aller trop bien et je me doutais que quelque chose allait finir par capoter. La question était surtout de découvrir à quel moment et comment. Et bien je dois dire que je n’ai pas été déçu. Voir la flotte terrestre de milliers de vaisseaux anéantie par une bête sonde trisolarienne minuscule avait quelque chose de profondément inquiétant. Cela donne à réfléchir : et si, dans notre monde humano-centré, nous étions un jour confronté à une civilisation avancée contre laquelle nous n’avions absolument aucun moyen de nous défendre ? Que nos défenses revenaient à se battre avec des bâtons contre des avions supersoniques ? Ça fait froid dans le dos.
Le rebondissement final est absolument énorme et inattendu ! L’histoire aurait presque pu s’arrêter là, ç’aurait été une belle fin en l’état.

La mort immortelle

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Bon alors déjà l’histoire commence plusieurs centaines d’années avant notre ère… Bon pourquoi pas. Même si à la fin de ma lecture, je me demande toujours quel est le rapport avec le schmilblick (à part lors de la prise d’assaut du vaisseau Gravité par l’équipage de l’Espace Bleu qui y fait allusion).
Et ensuite, ça recommence avant les événements de la Forêt Sombre. L’auteur était en manque d’inspiration et voulait nous sortir un préquel ? Mes craintes étaient hautes lorsque finalement le Gravité et l’Espace Bleu se font “détruire”. J’avais vraiment pensé à ce moment que tout cet arc était arrivé dans une impasse et que l’auteur voulait s’en débarrasser grossièrement.

Heureusement il n’en fut rien, mais c’est vrai que ce 3ème tome m’a laissé un début de mauvaise impression et que j’ai eu un peu plus de mal à me mettre dedans lors du premier gros tiers. Nouveau point de vue, nouveaux personnages… tout avait trop changé, alors qu’entre le 1er et le 2ème tome il y avait une certaine continuité.

L’auteur reprend quelques ingrédients de second tome, une humanité qui a certes gagné en humilité, mais qui une fois de plus se retrouve au final fort dépourvue… L’auteur aura tout du long partagé une vision très pessimiste de l’univers, je m’attendais à un dernier rebondissement, un deus ex machina qui permettra une fin heureuse, mais il n’en fût rien. Comme si la disparition de l’espèce humaine était inéluctable car trop jeune et technologiquement trop arriérée face aux différentes entités peuplant l’univers.

J’ai peut-être été un peu déçu par la fin, surtout après celle de la Forêt Sombre que j’ai trouvée extraordinaire, je m’attendais peut-être à quelque chose de plus grandiose. Les mini-univers dans l’univers, c’était… mouais. Et puis je ne sais pas trop pourquoi l’auteur a fait le choix qu’au final un des 2 survivants serait un personnage qui était très loin d’être l’un des personnages principaux de l’histoire.

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Je partage pas mal ton avis comme quoi le tome 1 est surtout une intro pour le tome 2 qui est à mon sens le top du top. Ce concept de Forêt Sombre est fascinant (et ça existait avant la sortie bouquin : https://fr.wikipedia.org/wiki/Théorie_de_la_forêt_sombrem et ça cite la théorie des jeux, d’ailleurs).

Et comme toi, j’ai trouvé que le tome 3 poussait un peu le bouchon.

Concernant le fameux truc du tome 1

Les Intellectrons (nommés “Sophons” dans : tu imagines 2 particules (des protons dans le bouquin, il me semble) reliées entre elles au niveau quantique. En méga-gros, quand il y en a une qui “bouge”, l’autre aussi, même si elle est à l’autre bout de l’univers.
Là aussi il y a des théories en cours dans la physique moderne.

Mais oui, il pousse un peu dans ses retranchements et joue avec la physique moderne. Mais j’adore ça.

Dans le même genre de “sci-fi en mode Hard-science qui joue un peu avec la physique et la vie venue d’ailleurs”, j’ai adoré Spin.

Super avis, pour un livre qui l’est autant !

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85% des chinois partagent une centaine de noms de famille.
Et il y a 7% de Wang et autant de Li et de Zhang ! (Non, ce ne sont pas des jeux du projet gipf)
Alors c’est normal même si c’est inhabituel pour nous.

Ca me rappelle la Coupe du monde de football 2002, où les joueurs de l’équipe de Corée du Sud avaient leurs prénoms floqués sur leurs maillots plutôt que leurs noms.
Vérification faite, parmi les 23 joueurs, il y avait : 5 Choi, 5 Lee, 3 Kim et un seul Park.

Je viens de terminer de lire Les monades urbaines de Robert Silverberg.

Le pitch : dans quelques centaines d’années, la très grande majorité des humains vivent dans des monades urbaines, des ensembles immobiliers de 1000 étages pour environ 850 000 habitants (pendant que les autres vivent dans des communes de façon relativement primitives afin de nourrir les habitants des monades). Derrière des règles de vie qui réduisent les frustrations, la jalousie et autres, la vie n’est pas si simple…

Ce livre est un recueil de 7 nouvelles qui sont intimement liées. Les thèmes abordées reviennent régulièrement et au final on a sentiment de redondance en lisant ces nouvelles. De même, l’écriture date des années 70 et cela se ressent fortement dans la description du monde idéal ou tout le monde (les hommes) peut coucher avec tout le monde, et cela est même fortement recommandé.

Bref, un livre pas désagréable à lire mais qui est daté et qui n’apporte au final pas grand-chose de mon point de vue (contrairement à l’avis de Gérard Klein).

Je viens de terminer Une femme à Berlin - journal 20 avril 1945 - 22 juin 1945 d’une inconnue.

Il s’agit du journal intime tenue par une femme d’une trentaine d’année sur une période de 2 mois couvrant l’arrivée des Russes à Berlin - et ce que cela a induit - l’armistice, et le tout début de la paix.
Il faut préciser que la personne qui a écrit ce livre était quelqu’un de cultivée et avait beaucoup voyagé en Europe car elle parlait correctement le Russe et le Français. Il en découle un témoignage poignant où la faim et les viols sont les craintes quotidiennes, et les petits rien de tous les jours deviennent de grandes victoires.

Je ne savais pas ce que contiendrait ce livre, mais j’ai énormément apprécié cette lecture, une sorte de documentaire très personnelle, loin de la “grande” histoire, et pourtant tout aussi intéressante, sans être pour autant du voyeurisme malsain. En bref, je conseille vivement cette lecture.

Je voulais vous parler de Mikhaïl Boulgakov dont je viens d’achever une lecture assez complète (merci les éditions de la Pléiade), mais je me sens soudainement incapable de communiquer tout ce que son oeuvre a pu me faire ressentir.
Il y a évidemment un biais. J’ai toujours eu une attirance pour l’histoire de l’URSS et un certain intérêt pour le fantastique. Voir mêler les deux d’une façon aussi brillante ne pouvait que me réjouir. Cela va pourtant bien au-delà.
J’ai lu deux fois Le Maître et Marguerite. Je pourrais le relire et y trouver encore des choses à en tirer. C’est un chef-d’oeuvre, sans hésitation, qui parvient à réunir tellement de thèmes. C’est une réflexion sur la foi, une satire de l’URSS, un récit fantastique, une magnifique histoire d’amour. C’est beau, c’est d’une incroyable densité et c’est surtout superbe à lire.

J’ai lu deux fois La Garde blanche. Roman historique, saga familiale, plongée dans l’histoire sanglante et dramatique de Kiev en 1919-1920, qui se voulait une suite et un hommage au Guerre et Paix de Tolstoï. Il y a une force dans les descriptions, un souci du détail, des personnages tellement vivants et une atmosphère crépusculaire qui vous happent tout au long de la lecture.

A côté de ces deux grands livres, je me suis régalé en lisant Les Oeufs du destin, une histoire fantastique, qui fait penser à du H.G. Wells par son ancrage dans une réalité sociale. C’est souvent drôle, parfois effrayant, toujours écrit dans un style d’une limpidité tellement évidente.

Je peux parler aussi de Coeur de chien, roman qui mélange aussi fantastique et description du quotidien moscovite des années 1920, où un chien devenu homme à la suite d’une opération (décrite avec des détails qui rappellent de Boulgakov était médecin et donne des sueurs tant elle est crue) entre en conflit avec son “créateur”, un médecin qui lutte pour préserver son appartement dans un contexte de collectivisation des logements. Comme ailleurs, critique du régime, humour et fantastique cohabitent dans un équilibre parfait.

Il y a aussi Carnets d’un jeune médecin, roman semi-autobiographique racontant la prise de poste d’un médecin fraîchement diplômé dans un petit dispensaire de la campagne russe. Récit initiatique, réflexion sur le rôle et la place du médecin de campagne, considérations sur l’état sanitaire de la Russie de l’époque. Pas du tout de fantastique mais beaucoup de situations tragiques.

Morphine exploite la même veine. La nouvelle raconte la déchéance d’un médecin de campagne (encore), incapable de surmonter son addiction à la morphine, dont à souffert Boulgakov. Forcément, on sent le vécu. C’est touchant et plutôt déprimant, mais quelle talent de conteur.

Je passe rapidement sur les pièces de théâtre et sa belle Vie de Molière, sur les récits écrits pour gagner sa croûte dans diverses revues, souvent très drôles, toujours avec un sens de l’économie des mots et un génie pour trouver la formule qui en exprime beaucoup avec peu. Quand on voit le niveau de ce qu’il écrivait en se faisant violence et contraint par la nécessité, on ne s’étonne pas que les romans qu’il a conçus avec toute son âme et tout son coeur soient de tels monuments de la littérature.

Le problème avec des écrivains comme Boulgakov est qu’après, on trouve tout le reste fade.

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C’est noté :+1:

Déjà lu
Le maître et Marguerite, journal d’un jeune médecin.

Du coup intéressé par la garde blanche
Merci :+1:

le grand cahier Agota Kristof

Un pays en guerre, les deux jumeaux sont confiés à leur grand-mère, à la campagne. La grand-mère est analphabète, méchante, avare…et sans doute meurtrière.
Du coup les jumeaux commencent leur propre éducation et notent tout dans un grand cahier.
Violence, privation, sexe.
Livre écrit dans un style froid et clinique. On n’est pas là pour rigoler

Au sud de la frontière, à l’Ouest du soleil Haruki Murakami
Un homme fait le bilan de sa vie, surtout amoureuse, réfléchit à ses choix d’adolescent. Jusqu’au retour de son amour de jeunesse (mais pourquoi apparaît elle toujours un jour de pluie ?)
Pour ceux qui ont aimé le grand Meaulnes (déjà ça limite), mais un Meaulnes qui consomme, lui.
Il y a un twist à comprendre qui donne une autre dimension au livre :wink:

Je vénère ce livre, l’un de mes favoris.

Merci pour ce cr, je note pour Coeur de chien et Les oeufs du destin, je ne les ai pas lu.

[quote=“Mr le Néophyte, post:4566, topic:16635, full:true, username:mr-le-neophyte”]

Je vénère ce livre, l’un de mes favoris.

Ah mince, va falloir que je le relise, pas de gros souvenir

Je viens de terminer le second tome de la série A la croisée des mondes, La tour des anges de Philip Pullman.

Dans ce tome, sans spoiler, on en apprend plus sur la poussière et un nouveau héro fait son apparition: Will.
Tout comme pour le premier tome, j’ai eu le sentiment de lire un concurrent d’Harry Potter mais dans une catégorie très inférieure. Ce n’est pas désagréable à lire mais je n’ai pas trouvé cela exaltant non plus et les personnages m’ont semblés moins charismatiques.

Je lirai le dernier tome, mais je ne pense pas que j’en conseillerais la lecture.

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J’ai eu une révélation pendant la nuit : Tolkien était dyslexique.
Et c’est pourquoi les Efles s’appellent les Elfes, et les Cros s’appellent les Orcs.
Il a aussi inversé les deux b des Hobbits, mais ça ne se voit pas.
Une question demeure : pourquoi n’a-t‑il pas aussi inventé les Nocs ? :thinking:

J’ai profité d’un moment de calme non anticipé pour dévorer les 3 tomes du chevalier aux épines de JP Jaworski.

J’imagine qu’il a déjà été présenté ici.

Qu’en dire sans en dire trop ?

L’écriture est parfois trop virtuose, trop érudite, trop indirecte. De ce point de vue, si le récit s’inscrit dans la continuité de gagner la guerre, la filiation avec les rois du monde est bien plus nette.

Le récit présente un corps solide mais s’enfuit parfois en digressions vaporeuses ou à l’inverse revient effleurer ses racines chtoniennes et chimériques. Cette architecture se révèle par touches successives. D’ailleurs, peut-être est-ce déjà déflorer que de le mentionner.

J’ai beaucoup aimé le voyage. Il ne plaira probablement pas à tout le monde. Comme les rois du monde, donc. Le récit commence fermement ancré à raz du sol, dans un contexte simple et familier mais l’écriture y est d’une virtuosité presque désagréable tant elle contraste avec le sujet. Comme si l’écrivain se regardait écrire, une forme f’onanmisme intellectuel. Pour un peu cela rappellerait du Damasio. Faites l’effort de passer outre, laissez vous enchanter par le récit et le verbe, tout finira par s’éclaircir.

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J’ai lu quelques histoires de Jaworski et de Damasio. Je préfère de loin le premier. L’érudition de son écriture est au service du récit. Il use d’un vocabulaire qui correspond parfaitement à ses personnages, au cadre et à son histoire.
C’est avec Damasio que j’ai du mal. Je trouve qu’il se regarde écrire. Il fait dans le néologisme, dans l’emphase, dans l’esbroufe. Il y a des choses bien vues ou bien décrites, mais je trouve qu’il fait trop dans le style pour le style.
Son essai “Vallée du Silicium” ouvre quelques pistes de réflexions ou des observations pas inintéressantes, mais il veut trop jargonner, inventer des concepts et fabriquer des mots qui claquent, des choses visiblement inspirées par sa lecture de Jean Baudrillard. Au bout d’un moment, je trouve que ça nuit à la clarté de son exposé.

En bref, Jaworski, ça m’a impressionné, Damasio, ça m’a vite lassé.

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Je trouve le parti pris de Damasio couillu, il tente, triture, invente, au risque de perdre du monde en route.
C’est à des années lumières de ce qui se fait habituellement dans le genre dans lequel il s’inscrit.
Je n’y vois pas de coquetterie mais une façon de faire différente, un amour de la littérature également, et je trouve que ça fait du bien.
Et ça ne dénature en rien le fond, au contraire, ça contribue grandement à rendre davantage vivant et immersif la plongée dans ses “mondes”.
Après forcément ça clive, mais j’apprécie qu’il y ait encore des écrivains qui prennent des risques.

Pas encore eu l’occasion de lire Jaworski, j’espère y remédier un jour.