de vos lectures...

Je viens aussi de terminer Le bot qui murmurait à l’oreille de la vieille dame de Serge Abiteboul.

Le pitch : il s’agit de 16 très courtes nouvelles (entre 2 et 10 pages), chacune suivie d’une explication de l’auteur sur le sujet. Il faut préciser que les nouvelles sont très liées à l’informatique et que l’auteur est chercheur à l’INRIA et membre de l’ARCEP.

Les nouvelles étant très courtes, elles ne peuvent pas mettre en place d’intrigues. Il s’agit plus de mises en situation pour aborder des sujets tels que le droit à la déconnexion, la réalité virtuelle, le transhumanisme…
Le livre datant de 2017, même si les propos sont intéressants et ouvre des pistes de réflexion, ils sont quand même datés pour un certain nombre de sujet et ne sont donc plus d’actualité. Ça permet quand même de se rendre compte de l’évolution énorme qui s’est fait en quelques années.

Pour le coup, je ne peux pas en conseiller la lecture pour le plaisir de lire, ni pour les propos tenus qui sont trop datés, néanmoins, la façon dont l’auteur aborde ces sujet est loin d’être inintéressant.

Pendant ces vacances, au lieu de m’occuper de mes obligations professionnelles, j’ai préféré lire.
Du coup, je suis super mal à l’idée de retourner au boulot près n’avoir presque rien fait mais j’ai pu terminer “Les Jardins statuaires” de Jacques Abeille, dont j’avais entendu parler ici.

Ca raconte l’histoire d’un voyageur, dont on ne sait finalement pas grand-chose, qui explore une contrée où des jardiniers font pousser des statues. D’emblée, on se retrouve face à un monde étrange, hors du temps et situé on ne sait pas trop où. Gros dépaysement, ambiance très calme et, assez vite, sentiment d’avoir affaire à une société qui cache des moeurs pas toujours très sympathiques.
Abeille a une belle maîtrise de la langue : c’est truffé de mots rares, de phrases bien tournées, de descriptions parfois un peu longues et de dialogues bourrés de sous-entendus. Il y a quelques petites choses que je critique : d’abord l’impression que tous les personnages ont la même façon de s’exprimer, la même pensée, la même politesse et bonne éducation. Quelque soit l’origine du personnage, on dirait qu’ils sortent tous de la même école et partagent les mêmes valeurs. Je trouve que ça manque de tranchant.
Ensuite, il y a, je trouve, des longueurs dans ces descriptions ou dans l’exposé des réflexions du narrateur. On ne peut pas dire que c’est bavard, mais juste que l’auteur prend beaucoup de lignes pour raconter quelque chose qui pourrait en prendre bien moins. D’où un sentiment de lenteur qui traverse tout le roman. C’est probablement voulu, mais parfois, ça lasse.
Enfin, un rôle réservé aux femmes qui fait très vieux jeu. Dès qu’apparaît le premier personnage féminin, forcément bien foutue et à moitié dévêtue, on sait que ça va finir au lit. Et ça se répète plus loin, de façon gratuite. On dirait un James Bond.

L’atmosphère du roman est néanmoins très envoûtante et l’univers succinctement décrit éveille la curiosité.
J’ai trouvé ça pas mal, mais sans être exceptionnel.

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Je bloque sur Le nom de la rose d’Umberto Eco…
Entre les digressions qui demandent une connaissance pointue des événements religieux de l’époque, les descriptions a n’en plus finir, les paragraphes en latin, j’ai vraiment du mal à accrocher.
Dommage car j’avais vu le film et je me souviens que l’intrigue est bien ficelée !
Me conseillez-vous d’insister ?

Oui, pas facile d’accès, Le Nom de la Rose. Surtout, je crois qu’on se trompe un peu sur ce roman à cause de son adaptation grand public au cinéma. C’est moins une histoire policière qu’un roman historique doublé d’une réflexion théologico-philosophique savante et référencée. Rien à voir (enfin si, un peu), mais je déconseille fortement la mini-série qui en a été tirée récemment, malgré un casting prometteur (John Turturro, Richard Sammel, Ruppert Everett). Il y a quelques bonnes idées, mais sinon, c’est assez mauvais. Intrigue téléphonée et/ou improbable, comédiens qui surjouent, etc. J’ai pas réussi à aller jusqu’au bout.

Non, c’est normal, c’est Umberto Ecco.
J’ai un souvenir tres penible du Pendule de Foucault. C’est un linguiste, probablement tres brillant, et qui ne manque jamais une occasion de te le rappeler. Un auteur que je fuis.

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C’est marrant j’ai revu le film hier, pour le montrer à la petite.
Ambiance bien pesante, belle photo, ça le fait encore. Mais effectivement le livre est beaucoup plus littéraire.
Eco est réputé faire ennnorrmmmement de recherches en parallèle de ses bouquins.

En fait j’avais lu que cela le passionnait + que le livre fini en lui-même

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Oui :slightly_smiling_face:
Après, ça dépend où tu en es. Si tu as atteint le quart, je suppose que ça ne vaut pas la peine de continuer…

Dans mon souvenir, le problème avec ce livre n’était pas qu’il fût linguiste mais que ça donnait l’impression : « Eh, regardez, j’ai tout lu sur les sociétés secrètes et je vais tout régurgiter devant vos yeux ébahis. » Ayant lu quelques livres de la collection L’Aventure mystérieuse bien avant cela, ça ne m’a nullement impressionné…

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J’ai pas de pb avec le fait qu’il soit linguiste, y en a des biens !

Sylvano a bien résumé le problème : Le Nom de la rose c’est avant tout un roman historique qui parle de plein de choses, fort intéressantes si on est un peu initié à cette discipline.
Le film est remarquable, et parvient à glisser dans un film de moines une des scènes les plus érotiques du cinéma. En plus il y a Sean Connery.

Le Pendule de Foucault, j’avais trouvé ça parfois un peu long et parfois passionnant. L’avantage avec Eco est qu’il maîtrise vraiment ce qu’il expose et qu’on n’est pas face à une Histoire en carton-pâte.

Le Cimetière de Prague est intéressant en ce qu’il tourne autour de la question du complot, thème devenu d’actualité aujourd’hui. Il écrit des choses qui permettent de comprendre comment et pourquoi des gens créent des faux délibérés et pourquoi et comment d’autres y croient.

J’ai aussi lu L’Ile du jour d’avant, mais je n’en garde aucun souvenir et Comment voyager avec un saumon, qui rassemble des textes courts dont certains sont assez drôles. Mais c’est souvent de l’humour d’universitaire : érudit et intellectuel.

En fait, je réalise que j’ai lu beaucoup de ses livres.

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non, tu peux arrêter est passer à autre chose (ahma)
perso j’ai essayé trois fois de le lire mais 3 fois echecs…
je le trouve “mal écrit”
en plus, si tu as vu le film tu connais l’intrigue…

J’en pense comme beaucoup de monde ici.
Je l’ai lu il y a bien 20 ans maintenant, j’ai réussi à le terminer, mais je crois qu’aucun livre ne m’a paru aussi interminable.

Après j’ai essayé à deux reprises de lire Le Pendule de Foucault, le sujet me semblait passionnant, mais à chaque fois j’ai perdu patience.
Et Comment voyager avec un saumon, idem, c’était présenté comme des textes pastiches et comiques, le seul moment où j’ai dû sourire c’est quand j’ai décidé de l’abandonner.

L’érudition d’Umberto Eco, je la trouve prétentieuse et ultra élitiste, car jusqu’au-boutiste.

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Sinon, ces derniers jours j’ai lu mon premier Franck Thilliez, évoqué plus haut par certains : Train d’enfer pour ange rouge.

Bon ben ça sera sûrement mon dernier : du sadisme à tous les étages, un flic cow-boy torturé, un énième tueur psychopathe, bref le paradis du cliché à la sauce ultra-violence.
Je n’ai pas de problème avec la violence en littérature en général, sauf quand elle m’apparaît être totalement gratuite, et là c’est complètement le cas.
On n’y apprend rien, on est dans le divertissement pur et dur semble-t-il, mais ça, personnellement, ça ne me divertit en rien.

Pour me remettre, je suis allé me réconforter chez ce bon vieux Jim Harrison et l’un de ces romans mineurs, Faux soleil.
Le narrateur, un journaliste-écrivain du type bon-vivant qui aime la bonne chaire, les boissons qui font tituber et les jolies femmes (ça va Jim, on t’a reconnu), part à la rencontre d’un ingénieur richissime spécialisé dans la construction de barrage de par le monde, et gravement handicapé des jambes suite à un accident, dans l’espoir d’en tirer de quoi écrire sa biographie.

Ce dernier mène une vie de reclus dans le Michigan où il s’évertue à retrouver l’usage de ses jambes, accompagné de son gros chien et de sa sublime belle-fille.

Le procédé narratif est l’un des principaux atouts de l’ouvrage : tour à tour, on y lit les actes et pensées qui jalonnent le quotidien de l’écrivain, puis le récit direct que lui fait l’ingénieur de sa trépidante vie, ainsi que le compte-rendu des bandes enregistrées sur lesquelles celui-ci se raconte.

C’est calme, poétique, la nature est omniprésente, bref, on est en terrain connu pour qui aime cet auteur.
Pas à la hauteur de Dalva ou des récits qui composent Légendes d’automne, mais une belle lecture quand même.

Et là, je viens d’achever un ouvrage bien bizzaroïde nommée La fin des mystères, d’une dénommée Scarlett Thomas.
On y suit les aventures d’une jeune thésarde anglaise, ma foi un peu destroy, prénommée Ariel, passionnée de littérature et de science du XIXème siècle entre autres, et qui met la main sur un ouvrage qu’elle pensait totalement disparu et qui aurait la particularité de provoquer la mort de celles et ceux qui auraient la mauvaise idée de le lire.
Au final : le chat de Schrodinger, Samuel Butler, de la physique quantique, un dieu-souris, de la romance (un peu bof, cet aspect là), du fantastique, de la pensée créatrice, etc…
Une Umberto Eco qui aurait frayé avec Poe ou King, je sais pas, mais franchement, même si tout n’était pas parfait, j’ai trouvé ça chouette et vraiment original.

Prochaine lecture : une plongée documentaire de 1000 pages dans l’enfer de Baltimore (par David Simon, le papa de The Wire)

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Pas accroché de mon côté :confused:

Ha mince.
Etant donné l’épaisseur du bouquin, j’espère que ça va me plaire :sweat_smile:.

Il est vrai que ce livre est truffé de violences gratuites, inutiles, à répétitions. Toutefois, pour avoir lu d'autres livres plus récents, son style a changé. J'ai cru comprendre même qu'après deux ou trois livres il s'en était excusé auprès de ses lecteurs & avait corrigé son écriture. Ce que j'ai bien constaté au fur & à mesure dans les suivants.

C’est rassurant ce que tu écris là, je me demandais si toute son oeuvre était de la même eau.
Après, pour le peu que j’ai fouillé, le livre a de bonnes critiques quand même.
Moi j’avoue que ça m’a totalement calmé.

Hello,

Dernière lecture SF : [anatèm] de Neal Stephenson. J’en avais lu des critiques dithyrambiques et j’en attendais beaucoup, je n’ai pas été déçu. Ce n’est pas facile d’accès, c’est sans doute pour les lecteurs férus du genre, mais quelle claque !

Pourtant, dès le départ, il y a de quoi être dérouté : on ne sait ni où ni quand ça se passe. Est-ce la Terre dans un futur indéterminé ? Est-ce une autre planète ? On nous propose en préambule une chronologie des quelques milliers d’années qui précèdent l’histoire mais en nous prévenant d’entrée de jeu qu’elle sera incompréhensible pour le lecteur qui est ensuite lâché sans plus de ménagement dans une histoire où un mot sur trois est un néologisme. Par bonheur, il y a un glossaire à la fin du bouquin, quelques 1000 pages plus loin.

Ce que l’on finit par comprendre, c’est que fraa Erasmas est un avôt décénarien de la concente de Saunt Edhar, et que l’histoire sur passe sur Arbre peu avant l’aperte au cours de laquelle il pourra passer dix jours dans le Saeculum et y retrouver sa jermène. Vous vous doutez bien qu’à partir de ce moment là, l’histoire ne pouvait que déraper ! :slightly_smiling_face:

L’univers est fascinant. Au début, il y a un côté intemporel. L’histoire débute dans une sorte de monastère sauf que ce sont les scientifiques qui y sont cloîtrés, avec des interactions très réglementées avec l’extérieur. En effet, depuis les Evénements horrifiques, on se méfie des sciences appliquées. On peut donc y réfléchir autant qu’on veut, mais hors de question de contaminer le monde extérieur avec des idées neuves et risquer de créer ainsi une nouvelle technologie capable de raser le monde. Et quand on a que ça à faire à part planter des tomates, on réfléchit beaucoup : de Platon à Einstein, le lecteur a ainsi droit à un bon gros cours de rattrapage en science et en philosophie.

Et puis soudain, un événement inattendu va venir perturber cette petite vie tranquille et changer le roman en une espèce de road trip post apocalyptique. Mais pas du post apo dans un monde tout gris et tout triste où l’humanité est retombée dans le cannibalisme, non, ce serait trop beau ! Le monde extérieur ressemble au nôtre : oui, il y a eu des bouleversement climatiques, oui, probablement des hivers nucléaires, mais on s’est à chaque fois redressés et on a retrouvé le chemin de la civilisation. J’en veux pour preuve le temps que chacun passe avec son téléphone portable ou plutôt, son “brelot”, comme ils l’appellent (la traduction des néologismes est géniale) !

Je m’arrête là pour le résumé, je pense que vous saisissez l’ambiance. S’en suit une intrigue qui va toujours dans le plus grand, qui brasse plein de thèmes abordés dans la SF mais d’une manière originale. Il y a vraiment là beaucoup d’influences bien digérées, et tout ça en se payant le luxe de toujours garder une touche d’humour pour ne pas tomber dans le prétentieux.

Le seul reproche que je puisse faire est le suivant : quand on aime la SF, qu’est-ce qu’on peut bien lire après ça ? Impressionnant.

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C’est rigolo, je l’ai lu à sa sortie et je n’en avais strictement aucun souvenir. Je pourrais le relire du coup :sweat_smile:

Ca m’est arrivé une fois d’emmener en vacances un bouquin en me disant que ça faisait longtemps que je voulais le lire. Et bien en fait, je l’avais déjà lu ! :joy:

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