Un conseil de lecture: Les chants de Maldoror!!! 
Tout d’abord Sherinford pardon pour mon post un peu long ci-dessus, mais c’était juste pour répondre, et il n’était pas plus hors sujet que ceux à qui je répondai.
Pour te répondre, Laureamont n’est pas mon modèle, mais ce livre (les chants de maldoror), au-delà du fait qu’il laisse rarement indéiférent, de part son style incandescent, et porteur pour moi d’une idée de fond qui va totalement à l’encontre d’une partie de la “modernité” qui pense que l’homme est naturellement bon et que c’est la société qui le rend mauvais. Maldoror lui pense que l’homme en fait est naturellement mauvais et composé d’une partie infime de bien. Ce qui permet à cette partie infime de bien de prendre le dessus dans la vie réelle, c’est pour moi la culture (au sens large, tout ce que nous apporte la société, l’éducation, etc. …). Mais Maldoror ne va pas si loin et s’arrête à l’homme naturellement mauvais (au sens profondément égoiste notemment).
Quelque part, Maldoror est un précurseur de sartre (on va m’allumer là je sens…), en ce sens qu’il pense que l’homme est fondamentalement libre, et est donc responsable, du début à la fin, de ses actes! (alors qu’aujourd’hui on deresponsabilise l’homme à tous les niveaux: tu es gros, c’est une maladie, tu es un délinquant, c’est la société, tu es un violeur, c’est une maladie, tu es un meurtrier, c’est au choix une maladie ou la société…)
Car Maldoror n’est pas un fou, d’ailleurs quand il “éduque” un jeune garçon, pour en faire un meurtrier, on voit bien qu’il n’est pas dément (tue celui qui te veux du mal, prends ce qui te fait plaisir). Pire que ça, il y a même préméditation! (prépares-toi physiquement, fais de l’exercice pour devenir fort).
Mais Maldoror n’est pas non plus sans coeur. Il est le seul à avoir pitié des prostituées. Il est révulsé par l’indifférence de ses contemporains vis à vis de la souffrance des autres (l’histoire de l’homme qui n’arrive pas à rattraper le bus et qui tombe au sol). Quelque part, sa révolte est aussi une révolte contre sa propre nature, car lui aussi fait partie de cette humanité, sauf qu’il va pousser sa nature en l’assumant plus loinque quiconque dans l’horreur. Car il s’assume parfaitement. Je me permets une citation qui intervient après l’un de ses “meurtres”:
"On t’appellera bon, et les couronnes de laurier et les médailles d’or cacheront tes pieds nus, épars sur la grande tombe, à la figure vieille. O toi, dont je ne veux pas écrire le nom sur cette page qui consacre la sainteté du crime, je sais que ton pardon fut immense comme l’univers. Mais, moi, j’existe encore! "
Ainsi si Maldoror ne peut pas être un modèle en soi, le message qu’il véhicule par contre me semble tout à fait intéressant et toujours d’actualité, qu’on y adhère ou pas, sur la liberté et la responsabilité des individus, ainsi que sur la nature intrinsèque de l’être humain, qui, pour citer sartre toujours, ne nait pas homme, mais le devient. Maldoror l’était devenu, mais il a choisi de faire marche arrière, car ne parvenant pas à aller plus loin, et surtout ne voyant personne autour de lui capable d’aller plus loin dans son humanité (individuation de jung).
“O Maldoror, est-il venu le jour où tes abominables instincts verront s’éteindre le flambeau d’injustifiable orgueil qui les conduit à l’éternelle damnation”.
Maldo