[Witty Pong]
D’abord féllicitations aux zauteurs, zédinautes et à witty pour cette première naissance.
Je profite de cet événement pour revenir sur une ou deux choses à propos de laquelle nous avions été consulté par witty et à propos desquelles cette première expérience m’a fait changer d’avis.
D’abord sur l’opportunité d’autoriser les auteurs connu. Lorsque Witty nous avait consulté à ce propos à l’époque je n’y voyais pas d’inconveignant d’autant que je pensais qu’ils pouvaient être de bon porte étendard pour la société. Or il s’avère que les édinautes semblent être plus là pour spéculer et essayer de gagner de l’argent en misant sur des valeurs sûres que pour promouvoir des jeux et des jeunes auteurs. Ce qui implique que par la force des choses les auteurs reconnus font de l’ombre aux petits nouveaux. Ce qui me rend un peu plus modéré quant à mon enthousiasme de faire concourir (au final c’est de cela dont il s’aggit les jeux sont mis en concurrence plus que jamais sur Witty) des débutants face à ces “pointures”.
Second point sur lequel je ne pense pas que l’on ait été consulté: La charte graphique et éditoriale. A l’origine j’avais trouvé ça sympa et original que tous les jeux se rapportent au même univers de witty. ainsi chaque jeu permettais de promouvoir tous ces petits frères. Néanmoins je crois qu’à force ça va devenir assez limitatif dans les propositions d’auteur possibles. Maintenant concernant la charte graphique. A mon humble avis elle est trop particulière, trop flashie pour plaire au plus grand nombre et cela peut fortement lester les intentions d’achat. Sans parler de la pérennité d’une charte aussi particulière. Il faudrait partir sur quelque chose d’un peu plus sobre ou du moins neutre. Ici je m’appuie sur mon expérience perso. La charte graphique ne m’a pour le moment pas donné envie de m’intéresser à ne serait-ce qu’un jeu. Même celui comptant B. Cathalla parmis les auteurs. On a beau dire mais c’est comme le coup de foudre. Même si ce qui compte c’est ce qu’il y a à l’intérieur de la personne, la première impression passe par les yeux et c’est elle qui donne envie de s’atarder pour creuser un peu.
En espèrant par ces quelques remarques avoir aidé à faire avancé le schmilblik.
Sur le premier point : j’ose espérer que la réussite de Witty Pong, puis son arrivée en boutique avec une commercialisation réussie montrera à certains sceptiques que Witty Games sais gérer sa boutique, sa distri et tout le toutim. Après, il semble bien que faire investir sur un inconnu c’est bien plus dur. Et ça ça laisse un peu dubitatif malgré tout.
Concernant la charte graphique, il me semble qu’il a déjà été dit que pour les jeux suivants ils pourraient ne pas la respecter.
@FOX62 : Je dois dire que je partage complètement ton opinion. Je suis plutôt déçu de voir que les édinautes sont finalement dans une logique de star system - car il s’agit bien de ça, plutôt que de réellement espérer gagner de l’argent. Quand on lis les calculs de la brève du Docteur Mops, on comprend vite qu’on ne va pas devenir riche à moins qu’il s’en vende des millions. Au final ce n’est pas aux Editions Witty qu’il faut jeter la pierre, mais aux investisseurs. Que Witty ait voulu se faire connaitre, et sans doute faire connaitre ses autres jeux en ajoutant dans son catalogue un jeu signé Bauza+Cathala, pourquoi pas : mais force est de constater que ça n’a pas dopé les investissements dans les autres jeux.
Pour ce qui est de la charte graphique, le sujet a été évoqué sur un autre sujet avec Witty - en revanche, je ne vois pas en quoi ils auraient dû consulter qui que ce soit, c’est leur choix éditorial, après un édinaute investit en connaissance de cause. Pour ma part c’est l’unique raison pour laquelle je n’ai pas encore investi dans Witty Bananas, qui a l’air d’être un bon jeu. Je trouve aussi ça trop flashy, sans âme, la charte graphique unique met bien plus en valeur l’éditeur que le jeu lui même, qui est noyé dans une gamme qui se veut très lisse et très familiale, et les trucs prédigérés au marketing plutôt qu’au feeling, moi j’ai du mal - navré si je suis un peu abrupt, l’illustrateur ne manque pas de talent, mais je ne suis clairement pas la cible.
Bonne chance malgré tout aux auteurs qui se sont lancés.
Attention, j’ai pas dit qu’ils auraient du consulter qui que ce soit pour le choix de la Charte Graphique. Ce que je voulais dire c’est qu’ils avaient consulté pas mal de monde ici notamment mais que je ne me souvenais pas qu’ils l’aient fait pour la Charte graphique c’est tout.
Au sujet des stars qui font de l’ombre aux petits, n’est-ce pas encore plus le cas dans l’édition “classique”?
pour ma part (désolé je vais radoter parce que je m’étais déjà exprimé en ce sens quant à Witty et également dans un fil sur la Fabrik), je ne trouve pas non plus mon compte (en tant que consommateur ou édinaute potentiel) dans cette démarche.
Pour moi, dans l’hyper-foisonnement actuel d’éditeurs et de jeux produits, ce type de modèle n’a de sens que pour permettre l’édition de jeux qui ne peuvent rencontrer la ligne éditoriale d’un éditeur du marché classique en raison d’une vision d’auteur trop affirmée (que ce soit au niveau du traitement graphique, de la thématique, de la cible particulière du jeu,…)
En fait, même si la réalité est certainement plus complexe que ça, si je n’ai pas cette impression d’un projet “atypique”, alors j’aurai naturellement soit une méfiance vis-à-vis d’un effet “fond de tiroir” (dans le cas d’auteurs connus qui ont fait la preuve qu’ils savent faire des bons jeux et ont les portes du système classique ouvertes) ou “risque de jeu pas génial”.
Dans les deux cas j’me pose en fait la question suivante: “Pourquoi un éditeur classique, qui a besoin de sortir des jeux à fréquence élevée dans le mode de consommation actuel basé sur la nouveauté, n’édite pas ce jeu?”
Bon après pour ce qui est de la ligne graphique choisie par Witty, pour moi c’est juste pas possible, aux antipodes de ce que j’attends par rapport à mes goûts. Quel que soit le projet c’est rédhibitoire d’emblée, impossible de m’y intéresser en l’état.
Ca ne m’empêche pas de souhaiter bonne réussite à ce projet. J’essaierai de suivre avec intérêt les résultats de vente en boutique. Par contre, je vois d’un oeil très très négatif le fait d’avoir cherché à faire investir les boutiques dans l’édition: Quand je vais acheter un jeu, même si en général je ne suis pas trop la cible du conseil/vendeur, j’ai pas envie d’avoir à me demander si le vendeur me conseille un jeu parce qu’il pense que c’est le bon jeu pour moi ou parce qu’il a tout simplement un plus grand intérêt financier à le faire… Je trouve ça limite
viking dit:Au sujet des stars qui font de l'ombre aux petits, n'est-ce pas encore plus le cas dans l'édition "classique"?
Justement est ce que cela a du sens dans la démarche de witty?
Mon opinion sur le sujet :
Pour un auteur méconnu, l’avantage de l’édition classique par rapport à l’édition communautaire est que la renommée de l’éditeur permet de donner une certaine légitimité au jeu et donc par ricochet à l’auteur, ce qui augmente la confiance des acheteurs potentiels dans la qualité du jeu (et par ricochet dans le talent de l’auteur dans la conception du jeu).
Un exemple tout simple avec le fil de discussion Quelle est votre maison d’édition préférée et pourquoi ? et Ystari.
Le public aura confiance dans un jeu créé par un auteur inconnu et édité par Ystari, justement parce qu’il connait les goûts et le jugement sûr de l’éditeur qui se doit d’éditer de bons jeux qui peuvent bien se vendre par rapport au public ciblé.
Cette assurance ne se retrouve pas dans l’édition communautaire puisque l’éditeur ne vient pas vraiment par son choix des jeux à éditer “accroître” la confiance du public dans la qualité du jeu, le risque d’édition restant à la charge du public.
Cela explique, selon moi, pourquoi Witty Pong est en passe d’être édité par rapport aux autres protos, sans que leurs qualités intrinsèques rentrent en ligne de compte.
Le public ne pouvant plus se baser sur sa confiance en l’éditeur ne peut que se baser sur celles en l’auteur, d’où la mise en avant d’auteurs reconnus.
Je ne suis même pas sûr que l’édition de Witty Pong ouvre vraiment la voie à l’édition d’autres jeux d’auteurs inconnus, ce qui est bien dommage et risque d’aller à l’encontre de l’objectif premier de l’éditeur.**
Redneck84 dit:"Pourquoi un éditeur classique, qui a besoin de sortir des jeux à fréquence élevée dans le mode de consommation actuel basé sur la nouveauté, n'édite pas ce jeu?"
Je pense, au contraire, que les éditeurs ont un large choix de jeux à éditer (Pour la France, entre les nouveautés françaises et les nombreux jeux à traduire) et donc que beaucoup de projets ne trouvent pas acquéreurs, sans forcément être mauvais.
Certains jeux auto-édités sont de très bonne qualité, même s'ils ont eu un parcours chaotique et rencontré de nombreux obstacles (Rallyman par exemple).
L'important est encore une fois de déterminer les raisons qui font qu'un jeu ne trouverait pas d'éditeur.
Thot dit:Redneck84 dit:"Pourquoi un éditeur classique, qui a besoin de sortir des jeux à fréquence élevée dans le mode de consommation actuel basé sur la nouveauté, n'édite pas ce jeu?"
Je pense, au contraire, que les éditeurs ont un large choix de jeux à éditer (Pour la France, entre les nouveautés françaises et les nombreux jeux à traduire) et donc que beaucoup de projets ne trouvent pas acquéreurs, sans forcément être mauvais.
Certains jeux auto-édités sont de très bonne qualité, même s'ils ont eu un parcours chaotique et rencontré de nombreux obstacles (Rallyman par exemple).
L'important est encore une fois de déterminer les raisons qui font qu'un jeu ne trouverait pas d'éditeur.
ben je sais pas si j'ai été très clair pour exprimer mon point de vue (probablement pas) mais c'est bien ça que je veux dire dans le fond: c'est la question que je me pose en me plaçant du point de vue du consommateur qui n'a pas de moyen de juger de la qualité intrinsèque du projet.
L'exemple de Rallyman est typique pour moi d'un jeu très bon mais qui ne rentrait pas dans la ligne éditoriale des éditeurs classiques.
C'que j'veux dire c'est que c'est possible qu'un jeu d'apparence classique soit très bon et soit passé au travers. Mais j'aurai quand même plus de suspicion naturelle (ou dans l'autre sens moins de curiosité de répondre à ladite question) si le jeu présenté est un jeu au thème consensuel de commerce moyenâgeux que s'il s'agit d'un jeu de sport ou assimilé, ou avec un thème décalé ou un traitement cynique, par exemple...
Je ne veux pas dire par là que tout jeu susceptible d'être édité classiquement serait mauvais s'il ne l'est pas et atterrit dans l'édition "alternative", simplement en tant que consommateur je ne vois pas trop l'intérêt puisque je sais que je peux avoir grosso modo les mêmes ressorts mécaniques, le même format, le même thème dans l'édition classique, avec en prime le confort de pouvoir faire confiance en l'historique ludique de l'éditeur
Bonjour,
Je pense que Thot a énoncé très clairement la situation en ce qui concerne le fait que ce soit un jeu d’auteur qui sorte du lot. Le joueur, client ou dans le cas présent édinaute a besoin d’une valeur sûre, ici, ne connaissant le travail de l’éditeur, il se rabat sur l’auteur.
Après en ce qui concerne Witty en particulier, je suis pas spécialement fan du concept en général ou peut-être juste de la méthode je ne sais pas trop. L’accent est quand même mis sur le “faites de l’argent en investissant sur un jeu” qui n’est pas vraiment dans ma philosophie (mais ça à la limite on s’en tape) mais surtout moyennement réaliste, enfin, sait-on jamais, peut-être qu’ils en vendront des caisses.
Ce qui me chagrine un peu plus, c’est que je n’ai ni envie de devenir édinaute, ni spécialement envie d’acquérir les dits jeux qui ne sont pas spécialement ce que je recherche niveau gameplay. Bien sûr, cela ne concerne que moi, cependant j’ai le même avis sur le graphisme qui a plutôt tendance à me rebuter.
Je pense par contre et c’est tout ce que je leur souhaite que ce type de jeu trouvera son public. Le seul hic à mon sens est que parmi les gens informés du projet, les édinautes sont les clients potentiels et les non édinautes ne seront vraisemblablement pas clients (dans le sens où ils connaissent le projet mais ne souhaitent pas s’y investir).
Reste donc à savoir si ça ira plus loin que ce premier jeu. Après reste suffisamment de monde pour que ça marche et c’est tout ce que je leur souhaite.
++
(edit : J’avais pas vu le coup de l’investissement des boutiques. )
Je suis tout à fait d’accord avec Redneck84, ça me paraît éthiquement incorrect de demander à des boutiques d’entrer dans l’édition, les vendeurs perdent alors leur rôle de conseiller et deviennent des arnaqueurs…
Yzar dit:Je suis tout à fait d'accord avec Redneck84, ça me paraît éthiquement incorrect de demander à des boutiques d'entrer dans l'édition, les vendeurs perdent alors leur rôle de conseiller et deviennent des arnaqueurs...
J'ai hésité à poster sur ce sujet délicat vu le peu de recul dont on dispose ...
Premièrement pour réagir au fait que les boutiques interviennent dans le processus d'édition. Un vendeur est un vendeur, il peut aussi être joueur, mais bon il faut bien qu'en fin de compte il vende les jeux qu'il a fait rentrer en boutique.
Normalement il fait une sélection en amont et ne prend que des jeux qu'il apprécie ou qu'il est sûr de vendre du fait de la demande.
Pourquoi il en serait différent avec le principe de Witty Editions ?
Le jeu a été testable avant, des protos ont été imprimables, donc il n'est pas inconcevable de penser qu'une boutique qui investisse dans Witty Pong le fasse parce qu'elle croit en ce jeu, comme s'il avait été édité classiquement.
Après il y a peut-être des opporunistes dans le lot, mais ceux là pourraient très bien aussi vendre une daube ludique à leurs clients en leur prétendant que c'est le jeu de l'année ...
Ensuite concernant le modèle de Witty Games et le fait que le premier jeu à sortir soit Witty Pong, je pense que cela est essentiellement dû au fait que les édinautes ont joué le jeu et on choisit 2 pointures non pas pour être rassurés sur la qualité du jeu vu que l'éditeur est nouveau. Mais surtout pour pouvoir se dire, je l'ai fait !
Et quitte à se payer une tranche de fun autant le faire avec des auteurs de renom.
Le vrai problème est d'après moi que les gains des édinautes seront minimes mieux ou plus certainement ne seront pas. Du coup je vois mal ce qui va les pousser à investir dans le jeu d'un inconnu, vu que le côté "je suis un fou je mets 50 € sur un Bauza/Cathalla à fond perdu" ne sera pas présent.
On peu également imaginer que des édinautes militants viennent investir en masse dans un jeu auquel ils croient, mais très honnêtement, je n'y crois pas énormément ... j'espère me tromper vu que Froggy Rally est dans la pépinnière (dans les marécages de la pépinnière, mais dans la pépinnière quand même )
Dans tous les cas, même si ça devait être le seul jeu édité par My Witty Games, on peut leur tirer notre chapeau parce qu'ils l'ont fait en un temps record et cela sans ménager leur temps et leurs efforts
astur dit:Yzar dit:Je suis tout à fait d'accord avec Redneck84, ça me paraît éthiquement incorrect de demander à des boutiques d'entrer dans l'édition, les vendeurs perdent alors leur rôle de conseiller et deviennent des arnaqueurs...
J'ai hésité à poster sur ce sujet délicat vu le peu de recul dont on dispose ...
Premièrement pour réagir au fait que les boutiques interviennent dans le processus d'édition. Un vendeur est un vendeur, il peut aussi être joueur, mais bon il faut bien qu'en fin de compte il vende les jeux qu'il a fait rentrer en boutique.
Normalement il fait une sélection en amont et ne prend que des jeux qu'il apprécie ou qu'il est sûr de vendre du fait de la demande.
Pourquoi il en serait différent avec le principe de Witty Editions ?
Le jeu a été testable avant, des protos ont été imprimables, donc il n'est pas inconcevable de penser qu'une boutique qui investisse dans Witty Pong le fasse parce qu'elle croit en ce jeu, comme s'il avait été édité classiquement.
Pour ce qui me concerne j'irais pas jusqu'à dire que ça fait automatiquement des boutiques qui rentrent dans ce système des arnaqueurs.
Par rapport à ce que tu dis, Astur, ça me semble quand même changer la donne:
-dans un rapport classique, certes le vendeur a pour objectif de vendre ses jeux mais bon à format égal entre l'un ou l'autre jeu qu'il a en boutique on peut imaginer qu'il marge sensiblement de la même manière (effectivement unitairement il pourrait avoir plus d'intérêt à te vendre un gros jeu FFG à 100 euros qu'un petit mais bon ça me semble un cas moins problématique). Il a donc simplement intérêt à te vendre le jeu qui lui semble correspondre le mieux aux informations que tu veux bien lui donner pour qu'il t'aiguille
-dans ce rapport investisseur/vendeur, dans un même format donné, il va avoir un différentiel d'intérêt quand même plus important entre le jeu dans la production duquel il a investi directement (ne serait-ce que pour ne pas perdre trop d'argent, si on considère qu'il n'y a pas de testicules dorés à se faire) et les autres jeux "lambda" (pour lui)
après ça ne l'oblige pas privilégier la vente de ce jeu (si on considère que ça ne crée pas déjà un rapport affectif forcément biaisant), mais en tant que client on sera obligé de se poser la question, ce qui est déjà, pour moi en tout cas, déplaisant
Sinon, une autre question quant à cette édition de Witty Pong, qu’on pourrait relier directement à ce que disait Fred Henry dans un autre topic sur son désir de pouvoir investir dans l’édition de ses propres jeux pour rendre plus rentable son travail d’auteur:
Sur les fonds levés pour la production du jeu, quelle part provient des deux auteurs eux-mêmes (entourage proche compris)?
c’est (=cette structuration plus professionnalisée que la moyenne de leur activité d’auteur) peut-être (?) à prendre en compte pour expliquer la levée rapide des fonds