Cripure dit :Ben moi dès que je peux me dé-confiner (euh, suis obligé d'aller au taf' de temps en temps) je pars illico presto me confiner dans ma librairie préférée. A l'heure de la fermeture je me planque derrière un rayon (de préférence celui de la littérature étrangère) sous une table (si possible celle qui expose les nouveautés) et j'y passe la nuit avec mon sandwich...ça me manque trop !
Cripure, ta réaction me rappelle furieusement un épisode de "Twilight Zone", que tu connais certainement.
Celui où un petit employé de banque passionné de lecture se retrouve être le seul survivant d'une catastrophe à l'arme chimique parce qu'il est enfermé dans le coffre fort de la banque où il travaille et qui approche de la grande bibliothèque nationale avec des étoiles dans les yeux... Je m'arrête là dans l'histoire pour les quelques chanceux qui ne connaîtrait pas la fin et qui éventuellement voudraient découvrir.
J'ai l'impression de vivre pour moi et pas pour mes employeurs.
On est pas mal à penser ça. Au delà du confinement, je veux dire. (Bon, pour moi qui bosse mes 42h par semaine en télétravail, j'ai pas remarqué de gros changements si ce n'est pas de trajets).
Mais y'a quand même pour pas mal de monde le fait de sortir un peu la tête du métro-boulot-dodo épuisant, qui s'arrête à la retraite.
"Ah tiens, mais en fait, quand on dispose d'un peu de temps on peut en faire, des trucs !" Et quand bien même la sacro-sainte croissance en prends un coup, on remarque qu'au final, c'est pas non plus la fin du monde si on consomme un peu moins.
Je rêve un peu, mais j'espère que cette idée fera son petit chemin et participera à changer progressivement la mentalité globale.
(Même si je sais bien que dès le déconfinement, ça repartira comme en 14 avec les entreprises qui y iront même du "hop hop hop, va falloir cravacher pour rattraper tout ça..)
Je suis indépendant, dans la merde financièrement, donc oui le hop hop hop j’y compte bien malheureusement. Le confinement n’a pas le même impact fonction de la situation professionnelle, il y a des gouffres et des inégalités qui biaisent le ressenti que ce confinement provoque
C’est vrai pour ces inégalités. Mais pour beaucoup, qu’on puisse en profiter ou pas, qu’on travaille ou pas, le confinement souligne bien souvent l’aliénation que provoque le travail (Et ce, même si on aime son boulot, en fait !) ou même l’injustice flagrante des salaires de certains métiers dévalorisés qui apparaissent soudain essentiels. Effectivement, j’espère que cette période un peu suspendue laissera des traces sur notre rapport au temps et à nos activités - tout en espérant que ça ne foute pas en l’air trop de petites boîtes et/ou travailleurs indépendants qui sont les plus fragiles (je m’en fais bizarrement peu pour les boîtes cotées au CAC 40…)