Des fautes d'orthographe

« Vu bousculer » et « vues bousculées » signifient tous deux « vues en train d’être bousculées ».

N’était parce que tu me mets le doute, je suis sûr que « vu bousculées » est incorrect. Bref, c’était juste un aparté pour illustrer la complexité (la compliquitude traduit mieux ce que je veux dire mais notre « riche » langue ne l’autorise pas. Principes, principes…).

Je voudrais bien savoir quel est le but exact de cette réforme ?
S’agit-il d’aplanir les difficultés pour donner l’illusion que plus personne ne fait de fautes ?

Moi j’aime bien cette complexité de notre langue française avec ses chausse-trappes, ses exceptions, ses irrégularités, ses inconvenances, ses pieds de nez, ses incohérences.

Oui elle demande des efforts à lire et à écrire.

Etre moderne aujourd’hui serait de réformer la langue française pour la rendre insipide.
Etre moderne aujourd’hui serait de préférer étudier un texte de rap plutôt qu’un Molière pour ne pas trop “fatiguer” nos élèves “incurieux” (mot inventé) déjà blasés-lassés de tout.
Quand on voit tous ces élèves qui savent à peine écrire phonétiquement.

Ne me dites pas que communiquer par écrit ne sert plus à rien : qu’est-ce qu’on est en train de faire en ce moment sur le forum ?

Je dois être un bon vieux réac’ à la Finkielkraut mais j’assume.

Un amoureux fou de la littérature…

Combien parmi ces réformateurs auto-déclarés “officiels” lisent des livres ?
La langue française n’a pas besoin de hiérarchies de salons, elle s’auto-réforme.
Vive l’autogestion de la langue !

Lisez Alain Rey.



P’tain relisez Rabelais, Baudelaire, Balzac, Hugo pour vous délecter de belles phrases.

Bon faut que je me calme.mais ça m’a fait du bien

Bons jeux et bonnes lectures à tous.

Je savais bien que j’allais faire chauffer les neurones. 

Cripure dit :Combien parmi ces réformateurs lisent des livres ?

Tu veux dire les gars de l'Académie Française? Bof, à peine un ou deux.
Sinon, pourquoi tu n'écris pas "escrire" ou "aigneau" ?

Et combien d’amoureux de la langue française se rendent compte que le français qu’ils parlent aujourd’hui est le résultat de réformes successives, de décisions administratives et historiques, visant à la rendre compréhensible et utilisable par le plus grand nombre ?
Parce que quand même, si on nie cette réforme vieille de 26 ans, pourquoi ne pas nier les autres, les antérieures qui ont, pour les élites de l’époque, nivelé par le bas cette magnifique langue française qui ne pouvait être lue et écrite que par les instruits?

Et citer Rabelais pour mettre en avant la beauté de la langue française actuelle, alors que 98% de la population française est incapable de lire le texte dans sa version originelle, la vraie version, pas celle qui est retranscrite dans le français insipide et normé d’aujourd’hui, c’est un peu fort. 

Juste pour dire que relecteur c’est un métier.
J’ai eu la chance d’en connaître et d’en fréquenter pour pouvoir apprécier cette compétence qui, contrairement à ce qu’on pourrait croire n’est pas accessible à tous.
Et comme un métier cela coûte même si les relecteurs ont souvent un autre poste (typographe, saisie,…)
Il faut en général 4 ou 5 personnes “normalement” douées pour faire le travail d’un relecteur pro.
Forcément, plus de qualité dit prix plus élevé.
Soit parce qu’on paye un pro soit parce qu’on y passe plus de temps.

Comprenez que ceci n’est pas une excuse mais juste un argument circonstanciel.

Malheureusement, l’équation est simple. Financièrement, la différence de volume de vente AVEC une correction pro ne sera pas suffisante pour justifier l’existence de ce poste. On s’en remet donc au moindre mal en faisant appel au personnel déjà présent pour les relectures. Ce qui implique comme le disait Matthieu Bonin, une grande circulation de documents entre traduction-maquette-saisie-relecture. Et le plus souvent chacune des étapes chevauche l’autre ce qui occasionne de multiples failles d’attention.

Maintenant si une personne douée de compétences pro est capable de passer son temps à faire des corrections pour quasi rien, elle sera bénie de tous les éditeurs qui ne demanderont que ça de faire appel à elle. D’ailleurs elle peut me contacter personnellement ici même :wink:

Ça fait bien plaisir de vous revoir participer aux discussions cher docteur.

daroul dit : pour les élites de l'époque, nivelé par le bas cette magnifique langue française qui ne pouvait être lue et écrite que par les instruits?

 

Les élites, les élites, les élites...nous avons les élites que nous méritons.
A nous de les bousculer de leurs hautains piédestaux avec de la (bonne) volonté.

Camus et Istrati, ces merveilleux écrivains, entre de nombreux autres, ne sortent pas de la cuisse de l'élite que je sache.
Ils sont nés dans des bas-fonds culturels et économiques (ce qu'on nomme aujourd'hui pudiquement des familles défavorisées) et nous admirons aujourd'hui la preuve de leur amour pour la langue française.
Respect.

Rien n'est réservé à l'élite et surtout pas la langue française.

Ne nous contentons pas de misérables miettes réformistes.

A eux la Haute Culture et à nous le prêt-à-penser télévisuel et le langage babillant-balbutiant, c'est cela que nous voulons ?
Petit fils et fils de pauvres cheminots, j'ai plus de 10 000 livres chez moi.
Et je sais lire Rabelais. Avec un peu de volonté on peut y arriver.
Et je ne le dois à personne.

A nous de leur (re)prendre ce qu'ils croient posséder

P'tain suis énervé là...
Je vais aller me faire un Xenoshyft Onslaught, taper du monstre pour me détendre un peu...

Allez bonnes parties à tous.
 

Ah, manifestement, je me suis mal exprimé: Je faisais un parallèle entre les élites d’antan, celles qui refusaient qu’on touche à la langue française, parce que le français, c’est comme ça et pas autrement, et les personnes qui, aujourd’hui, poussent des cris d’orfraie parce qu’on ose toucher à l’accent circonflexe, parce que le français, c’est comme ça et pas autrement.
Les gens qui refusent obstinément qu’on fasse évoluer la langue française aujourd’hui sont ceux-là même qui demain, seront responsables de sa sclérose, et de sa mort. Comme le latin, quoi.

daroul dit :
Les gens qui refusent obstinément qu'on fasse évoluer la langue française aujourd'hui sont ceux-là même qui demain, seront responsables de sa sclérose, et de sa mort. Comme le latin, quoi.

C'est qui le "on" ?
La langue évolue d'elle-même, à quoi bon parler réforme et instaurer une nouvelle orthographe que personne n'utilise ou n'utilise plus.

L'exemple qui me vient à l'esprit est le pluriel de "banal", originellement "banaux", mais plus couramment "banals" désormais. Enfant, je me faisais reprendre, mais m'obstinais à employer "banals" parce qu'il sonnait mieux. Je ne devais pas être le seul, puisque aujourd'hui les deux sont communément admis. C'est selon moi, cette forme d'évolution qui est naturelle.
Si le sens d'un mot s'est détourné de ses origines au fil du temps et est maintenant employé sans corrélation avec son sens premier, et notre vocabulaire en dénombre quelques uns de ces mots, c'est là le propre d'une langue vivante.

Les élites cela fait un petit moment qu’elles ne lisent plus, ils sont tous rivés sur leurs écrans à regarder les cours de leurs actions en bourse.

Je trouve cet argument (que tu n’es pas le seul a avoir évoqué, mais tu es le dernier a l’avoir fait, donc c’est toi que je cite) contradictoire :

Si la langue évolue “naturellement”, entendez par l’usage commun, en quoi la réforme de 1990 ne convient-elle pas ?
Je vous accorde que pour tomber d’accord sur ce point, il faudrait déjà admettre que cette réforme est bien représentative de l’usage courant.
Qui a des chiffres sur la fréquence d’utilisation de maîtresse / maitresse, etc. ? (au passage, je serais curieux de connaitre quelle est la bonne ponctuation pour finir cette question)


PS : J’ai failli oublier. Bon retour parmi nous cher Dr Mops ! Je n’avais appris que tardivement vos soucis de santé, et suis bien content de pouvoir enfin vous relire !

Govin dit :

C'est qui le "on" ?
La langue évolue d'elle-même, à quoi bon parler réforme et instaurer une nouvelle orthographe que personne n'utilise ou n'utilise plus.

Bien sûr, qu'elle évolue d'elle-même. Mais ça n'est pas une raison pour ne pas la cadrer. Et c'est ce que fait l'académie française.
Prenons l'exemple du pluriel de banal, en grossissant un poil le trait, et en admettant que l'académie française ne statue plus sur la règle.
Dans le Nord de la France, on utilise "banals" comme pluriel de "banal". Dans le Sud, c'est l'usage de "banaux" qui reste le plus répandu. Une personne qui voyage du Nord au Sud et qui écrit "banals" commet donc une faute.
Poussons le bouchon un peu loin. S'il n'y a pas d'instance qui définit l'orthographe correcte d'un mot ou son usage, alors notre langue va évoluer en de multiples langues et dans une centaine d'années, un Picard ne pourra plus communiquer avec un Savoyard autrement qu'en anglais, par exemple, jusqu'à ce qu'un gouvernement décide de créer une langue commune pour tout le territoire français, ou de se référer à cet ancien français qui était normé et donc bien utile.

genesteal dit :Les élites cela fait un petit moment qu'elles ne lisent plus, ils sont tous rivés sur leurs écrans à regarder les cours de leurs actions en bourse.

MasterZao dit :Qui a des chiffres sur la fréquence d'utilisation de maîtresse / maitresse, etc. ? (au passage, je serais curieux de connaitre quelle est la bonne ponctuation pour finir cette question)

Tu as bon sur la ponctuation. Autant parfois elle est illogique, autant là elle l'est.

Malika Sorel-Sutter, notamment " Immigration-Intégration : Le langage de vérité " pour comprendre pourquoi le système éducatif s’agenouille face à une certaine médiocrité, elle même érigée en valeur et emblème d’une lutte contre la France et ses symboles.

Chapitre 2.

Une vidéo intéressante d’une chaîne intéressante sur le sujet:
https://youtu.be/nJ-3WWqm9V8

Avoir une langue « officielle » sert aussi à savoir ce qu’il faut considérer bon ou mauvais lors des examens publics comme le brevet, le bac ou les concours de l’agrégation… Et ce d’autant plus qu’en dehors de ces cadres scolaires, je ne vois pas qui ferait attention à ce point là sur les fautes concernées par cette réforme.

Ce qui me chagrine le plus dans cette reforme, c’est la disparition du tiret dans le mot chauve-souris. Comment prononce-t-on chauvesouris ? Chauvezouris ? Ou c’est une nouvelle exception comme parasol et tournesol ? Dans ce cas, je trouve dommage de simplifie pour introduire une nouvelle exception.

(Et non je n’ai pas d’accent a ma disposition)

onverracz dit :Ce qui me chagrine le plus dans cette reforme, c'est la disparition du tiret dans le mot chauve-souris. Comment prononce-t-on chauvesouris ? Chauvezouris ? Ou c'est une nouvelle exception comme parasol et tournesol ? Dans ce cas, je trouve dommage de simplifie pour introduire une nouvelle exception.

(Et non je n'ai pas d'accent a ma disposition)

Je n'y avais pas réfléchi. Joli paradoxe qu'une simplification qui crée une nouvelle exception.
Cette soustraction du tiret servira peut-être les "portefeuilles" souvent malmenés (il n'y aucun second degré, ni double sens).