doublon
Dire
<< les gens ont une perte de pouvoir d’achat mais ils sont cons ils achètent des écrans plats >>
c’est à peu près aussi embrouillant que de dire
<< Il y a des familles qui vivent des allocs et du RMI, qui sont propriétaires de leur logement, payé par l’Etat, qui ont des superbes équipements et qui en plus partent en vacances >>
Les constats, les anecdotes ne font pas les choix politiques.
Les gens ont un problème de pouvoir d’achat ET un problème de priorités, d’éducation à la consommation, de désirs, de souhaits. L’un n’éclipse pas l’autre.
Même si les gens venaient à mieux cibler leurs achats, ils auraient toujours le problème du pouvoir d’achat pour accéder aux bien vitaux : toit, eau, nourriture. Le fait qu’ils soient mal éduqués à la consommation aggrave leur cas, mais ce n’est qu’un facteur aggravant. Par ailleurs, ces équipements sont achetés pour les plus pauvres, je pense, à crédit. L’étude ne dit pas si elle compte les mensualités ou le prix des équipements. Et comme il n’y a pas d’historique, on ne sait pas s’il s’agit d’un pic de consommation high tech ou une progression ou une diminution.
Puis, il y a tout de même 18% du budget qui est consacré aux dépenses liées à la presse, les jeux vidéo, les vidéos (DVD, VOD), la musique et le cinéma (409 E par an).
Tout comme les allocs et le RMI sont en trop pour certains, ces versements sont vitaux pour d’autres, c’est pour cela que cela existe et que cela doit continuer d’exister, malgré les abus.
La tribune parle également de cette étude.
MrGirafe dit:Les gens ont un problème de pouvoir d'achat ET un problème de priorités, d'éducation à la consommation, de désirs, de souhaits. L'un n'éclipse pas l'autre.
Je crois qu'on est bien d'accord là-dessus. Il y a juste qu'il fallait remettre le premier en perspective avec le second.
MrGirafe dit:Même si les gens venaient à mieux cibler leurs achats, ils auraient toujours le problème du pouvoir d'achat pour accéder aux bien vitaux : toit, eau, nourriture. Le fait qu'ils soient mal éduqués à la consommation aggrave leur cas, mais ce n'est qu'un facteur aggravant.
C'est quand même important un facteur aggravant. Le supprimer serait déjà quelque chose, non?
Maintenant, je n'ai pas compris le post initial de Rody comme une attaque ou une critique des gens pauvres, RMIstes ou autres qui ont du mal à joindre les deux bouts, mais bien de ceux qui se plaignent et pleurnichent après leur pouvoir d'achat sans se rendre compte de la manière absurde dont ils gèrent / dépensent leur argent.
Les personnes les plus pauvres ne sont pas celles qui se plaignent le plus. Et celles qui se plaignent ne sont bien souvent pas les plus démunies / les plus à plaindre.
En outre, les dépenses liées aux loisirs, si elles ne sont pas de première nécessité comme le fait de se loger, se nourrir et se vêtir, ont également leur importance dans l'équilibre d'un individu. Maintenant, je ne dis pas non plus que l'achat d'un écran plasma est lié à un besoin inassouvi de culture ! Mais la société nous présente comme normal de dépenser / consommer / acheter sans réfléchir. Le crédit nous facilite même les choses. Mais personne n'a encore fait la démarche de se faire interdire de supermarché ou de magasin hi-fi come on peut se faire interdire de casino. Pourtant...
Budnic dit:Maintenant, je n'ai pas compris le post initial de Rody comme une attaque ou une critique des gens pauvres, RMIstes ou autres qui ont du mal à joindre les deux bouts, mais bien de ceux qui se plaignent et pleurnichent après leur pouvoir d'achat sans se rendre compte de la manière absurde dont ils gèrent / dépensent leur argent.
Je confirme, c'est bien ça.
Les personnes les plus pauvres ne sont pas celles qui se plaignent le plus. Et celles qui se plaignent ne sont bien souvent pas les plus démunies / les plus à plaindre.
C'est clair !
Je vais vous faire part d’un réflexion que j’ai eue vendredi en écoutant la radio dans la voiture. On y parlait du seuil de pauvreté qui est considéré pour un isolé à 850 euros et pour un couple avec 2 enfants à 1800 euros de revenus net.
Ces chiffres sont ce qu’ils sont mais ce qui m’a fait rire c’est que lors de la naissance de la 1e fille il y a 5 ans (2e enfant au total) je ne gagnais pas plus que ça avec ma femme encore étudiante. A l’époque mon employeur me refusait les chèques repas sous prétexte que je gagnais trop (un comble) et la crèche m’a soudainement demandé plus parce que d’un coup à son arrivée mon brut fut un rien moins taxé ce qui me donnait un net légèrement plus élevé … mais toujours inférieur ou égal à ces 1800 euros … comme quoi il y a de quoi rire … jaune.
Dans le même temps un “ami” a commencé à me faire des remarques sur mon “gros salaire” pour ce que je faisais … 
Je me suis fait la même réflexion il y a peu.
Il y a trois ans, durant mon retour d’un an en Belgique, je gagnais moins de 1800 € par mois. Nous étions une famille de 4 personnes avec la naissance de la petite deuxième en novembre. Ma femme ne travaillait pas, n’avait aucun revenu. Pour un prof, j’étais bien payé. Je ne me sentais pas “pauvre”.
Alors d’un côté, je n’avais pas l’impression d’être pauvre, je dépensais mon argent sans avoir l’impression de me priver : une dizaine de jeux, environ 200 DVD (en promo pour la plupart), vêtements pour les filles.
D’un autre côté, nous ne sortions quasiment jamais : n’allions presque pas au cinéma, rarement au restaurant, et jamais prendre un verre. Peut-être était-ce dû aux deux filles que nous avions et qu’il aurait été difficile d’amener avec nous, néanmoins, c’était un comportement moins dépensier, attentif aux dépenses… En outre, j’ai pris maintenant l’habitude d’emprunter à la bibliothèque les livres que je veux lire (et de télécharger…)
Rody dit:Budnic dit:Maintenant, je n'ai pas compris le post initial de Rody comme une attaque ou une critique des gens pauvres, RMIstes ou autres qui ont du mal à joindre les deux bouts, mais bien de ceux qui se plaignent et pleurnichent après leur pouvoir d'achat sans se rendre compte de la manière absurde dont ils gèrent / dépensent leur argent.
Je confirme, c'est bien ça.
Je rebondie simplement sur le "manière absurde dont ils gèrent / dépensent leur argent.
Dans l'absolu je suis assez d'accord avec vous deux.
Maintenant il convient de mettre ce type de consommation avec la société telle qu'elle est.
Posséder, c'est exister.
Si je n'ai pas tel ou tel équipement, je passe pour un "con". Cela est rappelé quotidiennement : publicité, discours informels, mise en avant des consommations extrêmes (jet-set...).
Tout cela produit énormément de frustration pour ceux qui n'ont pas les moyens et participent à la thématique "problème de pouvoir d'achat". Problématique qui ne touche pas que les pauvres mais beaucoup les classes moyennes dont je fais parti (enfin je crois, je m'y perd de plus en plus à ce niveau là).
La société de consommation pousse quelque part à la schizophrénie :
acheter pour exister / gérer pour vivre.
Rody dit:Budnic dit:
Les personnes les plus pauvres ne sont pas celles qui se plaignent le plus. Et celles qui se plaignent ne sont bien souvent pas les plus démunies / les plus à plaindre.
C'est clair !
Je pense que les questions de pauvreté et de pouvoir d'achat ne revêtent pas les mêmes réalités, ni les mêmes groupes de personne.
Pauvreté et misère vont être le quotidien de personne totalement exclu du système (logement précaire, revenus minimaliste, pas forcément de comptes bancaires, en gros aucune insertion).
Pouvoir d'achat en berne, c'est plus la réalité d'une classe de la population dont les revenus, profession... n'ont pas changé et qui voit tout augmenter. Du coup, la nécessité de faire des choix se pose alors que l'aspiration est toujours de "passer dans la classe supérieure".
Il y a un truc effectivement pas très clair dans cette notion de classe moyenne qu’on pourrait résumer à peu près ainsi : la classe moyenne c’est des gens qui sont propriétaires de leur logement (appartement dans un quartier pas pourri ou maison), qui partent en vacances 2 fois par an minimum et à l’étranger (moyen de locomotion préféré : l’avion), qui ont investit dans la technologie de pointe (écran Plasma, Portable 4e génération ou IPod, etc.) et qui mettent encore de l’argent de côté.
Aujourd’hui ça se résume à ça et j’avoue ne pas en faire complètement partie … comme 90% de la population.