Discutons jeux ! (j'ai parcouru les 650 pages du forum)

Intéressant ce genre de posts, je me demande si un fou furieux lirait l’entièreté du forum Tric Trac des dernières 20 années.

Pour le reste c’est surtout KS qui a vraiment changé le hobby donc plus le marketing des jeux que les mécanismes en eux mêmes.

Les questions de représentation sont aussi bien mieux traitées, ce qui est une avancée bienvenue, ainsi qu’une plus grande diversité des thèmes, mais ça peut encore vraiment s’améliorer.

Aaah c’est trop fort cette remontée de topic !
J’ai l’impression d’être un petit nouveau-né à côté d’El Payo !
Mais je fais partie de ces “fous furieux” qui aiment bien, de temps à autres, fouiller les archives du forum pour réaliser comme les temps ont changé. C’est très drôle de voir le topic sur 7 Wonders à l’époque de sa sortie, par exemple, avec la hype de fou qu’il a généré. C’est assez réjouissant de se replonger dans cet enthousiasme de la nouveauté autour de ce qui est maintenant devenu un classique parmi les classiques.

J’ai retrouvé un topic de 2015 aussi (pas si vieux) qui s’intitulait “où sont les eurogames SF ?” et qui déplorait que, en terme de thématiques SF ou spaciale, il n’existait pratiquement que des jeux ameritrash. Et ce topic avait raison ! En gros il y avait RFTG, Eclipse et c’est à peu près tout. Vous vous rendez compte du nombre de titres qui sont sortis en 5 ans qui correspondent maintenant à la demande ? Terraforming Mars, On Mars, Projet Gaia, Black Angel, Pulsar 2849…

Fou furieux, fou furieux…
Faudrait demander à stueur, c’est lui qui s’approprie (respectueusement, c’est important), mais je pense que tu es aussi une mascotte du forum.

En tout cas tu as raison : l’archéologie c’est passionnant. Et tu as fait une belle trouvaille.

Je plussoie Metropolys qui est épouse-non-joueuse compatible. Une vingtaine de parties chez nous et on aime toujours autant, surtout à 2 joueurs (la config est excellente). Un jeu un poil oublié et c’est bien dommage.

Je plussoie également Carolus Magnus : après 25 parties à 2 joueurs, je peux affirmer que ce n’est pas le sort qui décide du vainqueur mais bien la bonne gestion des couleurs, des jetons numérotés et de la manipulation du board.

fdubois dit :Je plussoie Metropolys qui est épouse-non-joueuse compatible. Une vingtaine de parties chez nous et on aime toujours autant, surtout à 2 joueurs (la config est excellente). Un jeu un poil oublié et c'est bien dommage.

Je plussoie également Carolus Magnus : après 25 parties à 2 joueurs, je peux affirmer que ce n'est pas le sort qui décide du vainqueur mais bien la bonne gestion des couleurs, des jetons numérotés et de la manipulation du board.
 

Peut-être que metropolys n'est pas sorti au bon moment : mono-méca, froid et calculatoire malgré le thème graphique et le matos, format familial+ et durée moyenne dans une gamme traditionnellement portée sur les jeux longs, experts, et multi-méca, et beaucoup moins abstraits.
Il correspond plus à un format d'aujourd'hui, mais aurait il encore une chance...
En tous les cas j'ai du mal à me motiver et motiver les autres à faire une partie alors que je l'aime bien. Pas joué depuis des années et pourtant je ne m'en sépare toujours pas !

el payo dit :
Je vais donc vous faire la liste des au moins 25 jeux - mais en fait beaucoup plus - auxquels j'ai joués plus de 25 fois ou peut-être seulement 20, ça je ne le dirai pas parce que c'est pas l'ordre qui compte.

On y va ?



(Tout est parfait dans ce gif.. chaque tronche est à sa place)

Ça me rappelle quand j’avais fait mon bilan après 5000 parties…
Il s’incruste partout ce gars-là !

Tu n’es vraiment pas très sympa, Molmo.
Pour la peine je vais vous faire attendre encore quelques jours.

il y en a encore qui attendent ?

el payo dit :Tu n'es vraiment pas très sympa, Molmo.
Pour la peine je vais vous faire attendre encore quelques jours.
il y en a encore qui attendent ?

Je préfère partir plutôt que d’entendre ça plutôt que d’être sourd.

C'est quand même émouvant de revoir tes premiers pas en super-8 El Payo.
Qui aurait cru que ce petit scarabé deviendrait un jour un grand dragon ? crying

el payo dit :il y en a encore qui attendent ?

Oué.

znokiss dit :

Oué.

La même.
De toute façon, El Payo il pourrait me lire le Code de Justice Administrative que je boirais ses paroles.

Ah oui ? Et je pourrais te parler de jazz, de littérature et de politique, que tu boirais mes paroles aussi ?

C’est gentil en tout cas.

el payo dit :Ah oui ? Et je pourrais te parler de jazz, de littérature et de politique, que tu boirais mes paroles aussi ?
 

Oh ben sûrement, même si pour la politique c'est toujours délicat (mais toujours moins difficile à aborder que les jeux de société, où là je peux me fâcher à vie avec quelqu'un qui aurait des goûts de chiottes, où qui rangerait ses jeux à la verticale).
Mais on a déjà eu un bref échange où nous nous avouions notre admiration sans borne pour Oscar Peterson (). Et pour la littérature, j'essaie tant bien que mal de suivre le topic "De vos lectures", mais le nombre de livres que je n'ai pas lus est embarassant...

C’était une question un brin orientée.
Je t’envoie un MP.

Chakado dit : où qui rangerait ses jeux à la verticale

Moi c'est les sleeves. Mais on évitera ces sujets... tu as raison, il y a de la boue qu'il ne vaut mieux pas remuer.

Moi c’est les slips rangés à la verticale, comme quoi…

Pour fêter les 10 ans, je te propose la relecture des désormais 1251 pages, cher Payo. 

Pour que je retombe sur toutes les conneries que j’ai dites… merci bien ! 

et donc ça arrive ce bilan ?

5 jeux pour commencer. 
Sans ordre particulier, ni de préférence ni de nombre de parties jouées.


Dominion : à tout seigneur, tout honneur. J’ai dit que l’ordre ne comptait pas mais quand c’est à ce point, un peu quand même. Et puis je ne suis pas à une contradiction près, comme on le verra.
C’est de loin, de très loin, mon jeu le plus joué. Tous les jeux de la liste ont été joués au moins 20 fois. Quand on joue et rejoue 20 fois à un jeu, il y a une raison. Et souvent c’est l’amour. 
Alors près de 300 fois ? et je ne parle pas de parties en ligne, hein ! (Je ne joue pas en ligne).
300 fois j’ai trié les decks, 300 fois j’ai recomposé un nouveau set. 
Les cartes sont abîmées, cela va de soi. Et c’est bien comme ça. Encore de l’amour. Les traces d’usage. J’allais écrire usure mais ce n’est pas pareil.
J’ai fait découvrir ce jeu à tout le monde autour de moi. Je l’ai d’abord fait découvrir à mes frères, et chacun me l’a ensuite plusieurs fois réclamé. Puis chacun s’en est acheté au moins une boîte et j’y ai beaucoup joué chez eux, en plus de chez moi. Puis quand mon pote Nico s’est décidé à me demander de lui faire découvrir tous ces jeux que j’avais chez moi, c’est Dominion que j’ai apporté. 3/4 jours enfermés à ne plus jouer qu’à ça. Ça a bien défilé, les parties ! Lui s’en est acheté quelques boîtes à son tour, et on y a rejoué à bon nombre d’occasions. 
Mon amoureuse elle aussi. La première fois qu’elle a mis le pied chez moi. Elle savait que j’avais des jeux. Bon elle ne savait pas à quel point… Elle a été étonnée, et curieuse. Et forcément : “et celui-là c’est quoi ? il doit être bien, vu que tu en as plusieurs boîtes !
Ah tu vas voir s’il est bien ! Et hop : convertie elle aussi grâce à Dominion. Aujourd’hui mon amoureuse, mon pote Nico, mes frères, tous passionnés de jeux. Tous ont mis le pied à l’étrier avec Dominion.
C’est une institution à la maison. Les enfants à leur tour, chacun nous a vu y jouer tant de fois, sans avoir encore l’âge d’essayer… Puis : “Papa aujourd’hui j’ai 8 ans ! donc je peux jouer à Dominion ?”
J’exagère à peine. Mais à part ça ils sont normaux, ça va.
J’y ai joué avec tout le monde, et j’en oublie.
C’est un bon jeu.



Du coup on n’a pas d’autres jeux de cartes de deckbuilding.
Mais ce mécanisme me plaît beaucoup. J’en ai essayé quelques-uns mais la comparaison est souvent en leur défaveur.
Il y a deux jeux qui reprennent un peu un mécanisme similaire, parmi mes jeux les plus joués.

Les Charlatans de Belcastel : oui c’est un jeu récent. Le plus récent de cette liste en tout cas. J’aime énormément ce jeu. C’est un jeu hybride : c’est un jeu très simple à jouer qui procure pendant une heure et demi (soit la durée d’un jeu de réflexion sérieux) les sensations d’un excellent mais petit jeu de comptoir, avec un matériel abondant qui requiert une grande table et vingt minutes d’explication de jeu. Le cul entre deux chaises, diront certains. Tout ça pour ça, diront d’autres (j’ai les noms). Trop long pour ce que c’est, etc. Balivernes !
Moi je m’y amuse beaucoup. J’aime le principe d’améliorer le contenu de son sac (du bagbuilding, ça s’appelle), j’aime la prise de risque qu’on est tenté de prendre soit pour faire mieux que nos adversaires, soit parce que non cette fois on ne va pas la jouer petits bras. 
J’aime le hasard et les déconvenues que font vivre ce jeu parce que les jetons ne sortent pas toujours dans le bon ordre, celui qui réussit les combos (jamais ? allons, il faut jouer mieux…). J’aime ça car c’est le mal nécessaire à deux plaisirs sans égal : 
- celui de se surprendre à réussir une super combo ! Se surprendre soi-même ? Oui un peu, parce que même si on a bien réfléchi à quels jetons ajouter dans son sac, ça n’est jamais garanti de fonctionner comme prévu… Il vaudra mieux forcer la chance avec quelques effets bienvenus ou simplement en augmentant les probabilités en augmentant la proportion de ceux de la bonne couleur dans le sac. 
Mais on surprend aussi les autres, car comme on joue simultanément chacun aura un peu la tête dans son propre chaudron. A n’en pas douter ce cri de joie fera lever la tête à chacun, puis soit pester, soit rétorquer “oui bon tu as vu moi j’ai fait ça, c’est bien aussi !”. Oui, oui, c’est bien… rendez-vous à la fin de la manche.
- celui de réussir à piocher un bon jeton, même simplement un jeton pas mauvais, puis un autre, et encore un autre… alors que la raison aurait dû nous pousser à arrêter de prendre des risques démesurés. Ça n’arrive pas si souvent dans ce jeu. Ici les risques sont calculés, soupesés, car on essaye de se rappeler ce que contient notre sac (et il ne contient pas que du bon…). Mais quand on hésite, qu’on décide d’abord d’arrêter, puis non, puis allez si, puis en fait non parce que si on progresse encore un peu on peut faire mieux que ses adversaires, et si on les pousse à continuer ils peuvent échouer eux aussi, d’ailleurs tiens est-ce qu’ils décident d’arrêter oui ou non ? (il faut choisir simultanément)… bref quand on décide d’y aller sans y croire vraiment et que ça passe, oui c’est un plaisir sans égal. Généralement on se mord la lèvre inférieure et serre le poing.
J’ai fait éprouver ces bonheurs à tous mes publics, enfants, neveux, grands-parents, frères, amis. Et plusieurs ont acheté leur boîte.

Dice Forge : d’abord ce n’est pas mon jeu, je l’ai offert à ma fille pour ses dix ans. Ce défaut mis à part, c’est très bien. Les deux ou trois premières parties c’est l’effet “wahou !” (pour reprendre l’expression de Liopotame, c’est ce qu’il a dit quand il m’a conseillé ce jeu) qui suscite l’enthousiasme et l’envie de jouer. On a envie d’essayer d’autres manières de modifier nos dés. On apprend rapidement les deux ou trois petites choses à comprendre pour bien jouer. Mais on a envie d’y revenir, pour essayer d’autres sets de cartes, avec plus d’interactions, avec moins d’argent, en changeant plus de faces… 
Le succès de ce jeu chez nous tient à ce mécanisme bien foutu, au plaisir qu’on a tous à manipuler des dés (et ici imaginez-donc : on les modifie ! on remplace les faces !), mais ça tient essentiellement au fait qu’il a été le jeu de nos vacances l’été 2019, au fait qu’on a pu y jouer tous les 4 même avec le plus petit qui avait 6 ans. Fallait le pousser un peu au cul pour qu’il aille au bout de la partie. Ça a été mieux cette année. On a continué à y jouer cet été, en famille.



Seasons : même éditeur et même auteur que Dice Forge (les deux c’est Régis) et le jeu est assez proche, ç’aurait dû être le même univers d’ailleurs. Pas de machin-building cette fois mais encore des combos, des combos avec des cartes. Plein de cartes, car j’ai les deux extensions. Toutefois je me suis déjà fait la réflexion que Seasons était davantage un jeu de gestion de ressources qu’un jeu de combos de cartes.
Après notre période Dominion, on y a pas mal joué avec mon pote Eto.
Et Seasons a aussi été un de nos jeux en couple (non pas avec Eto, avec mon amoureuse), après Dominion, Saint Petersbourg, … (fatalement vous allez retrouver dans cette énumération toute la liste de nos jeux en soirées à deux).
Le plaisir de découvrir des combos, de planifier. Un jeu très beau aussi : ces bons gros dés gravés, ça joue. 
Ça faisait quelques années qu’on ne l’avait plus ressorti donc la flamme s’était un peu éteinte mais c’est un de mes jeux les plus joués. Il n’est pas suffisamment accessible pour que j’y fasse jouer mes parents ou des amis de passage simplement curieux. Faut être un peu motivé, quoi. Mais les enfants grandissent. Ma fille a essayé il n’y a pas longtemps et a bien aimé. Pas impossible qu’il revienne sur notre table pour encore une dizaine de parties.

Terraforming Mars : découvert tardivement, bien après tout le monde, parce que c’est difficile pour moi de dépenser plus de 40€ dans un jeu. Donc j’ai attendu, attendu, attendu des années de réussir à le choper d’occasion. Pendant ce temps tout internet disait que c’était génial. Il a même remporté la TTcup 2019. Une TTcup dans laquelle je me suis investi bien plus que d’habitude. D’habitude je soutiens Seasons à corps et à cris, avec force de mauvaise foi, de promesses bidons, et de photomontages racoleurs. Cette année-là j’ai dû m’intéresser à la compétition plus loin que le premier tour (dans lequel Seasons perd toujours…). Terraforming Mars a tout écrasé sur son passage.
Ça m’a décidé à ne plus attendre et je l’ai acheté neuf. De toute façon personne ne vendait Terraforming Mars (un signe, sans doute).
Quel pied ce jeu ! C’est bien simple, on a enchaîné 4 parties en 24h. Puis une dizaine en une semaine. Pour un jeu où les parties durent (chez nous) plus de 3h, ça ne signifie pas rien. Pendant un moment nous n’avons eu, mon amoureuse et moi, envie de ne jouer qu’à Terraforming Mars.
La difficulté des choix dans la planification de nos cartes, les renoncements difficiles, une rivalité sur le terrain et sur les objectifs, une tension et une intensité à tous les moments de la partie, le plaisir de réussir des sacrés coups préparés de nombreux tours à l’avance, des rebondissements selon les cartes piochées ou les cartes jouées par l’adversaire. 
Et à la fin, c’est serré. Et à la fin, aussi, le plateau est rempli de belles tuiles et de jolis cubes brillants : Mars est terraformée, c’est beau !
(Non, ne me parlez pas de ces odieuses tuiles en plastique sculpté…)



J’ai pas mal d’extensions pour ces 5 jeux-là.
Dominion parce que j’ai toujours eu envie d’avoir de nouvelles cartes.
Charlatans, la seule qui existe mais je lorgne sur le 2ème à venir.
Dice Forge, même si je ne joue qu’avec les cartes et pas les modules.
Seasons, même si je ne joue qu’avec les cartes et pas les modules.
Terraforming Mars, Prelude, Hellas et Elysium, les plateaux personnels double couche.

(à suivre)