Discutons jeux ! (j'ai parcouru les 650 pages du forum)

el payo dit :
Terraforming Mars
Et à la fin, c'est serré. Et à la fin, aussi, le plateau est rempli de belles tuiles et de jolis cubes brillants : Mars est terraformée, c'est beau !

 

On se faisait justement la reflexion ce week-end après une partie intense à 2 joueurs où on a fini 133 à 132. C'est dingue comme c'est sérré alors qu'on a l'impression qu'on peut scorer dans tous les coins.

Dans toutes les parties qu'on a faite, il n'y a jamais eu un énorme écart entre nous, alors qu'on part parfois sur des statégies complètement différentes.

5 autres jeux, eux aussi des jeux joués en couple, souvent des parties en série, soirs après soirs avant d’avoir envie d’en essayer un autre.

Taluva : une autre époque, une autre vie. Un des rares jeux auxquels ma compagne d’alors acceptait de jouer.
Parce qu’elle n’était pas plus mauvaise que moi.
Parce que c’était court.
Parce que je crois que c’était son type de jeu : abstrait et agressif.
On en a fait pas mal de parties. Suffisamment pour être dans cette liste (je vous rappelle qu’il s’agit des jeux joués au moins 20 fois).
Un jeu abstrait et agressif, très bon dans le genre. Très agréable à jouer, à manipuler, à regarder.

Patchwork : le premier jeu que j’ai offert à mon amoureuse (ça y est on est revenus à ma vie actuelle). Abstrait celui-ci aussi mais tellement plaisant ! (Je dis mais parce qu’habituellement les jeux abstraits je sais pas trop pourquoi mais bon…)
Cela dit ce n’est pas un jeu de confrontation sur le même tablier. Chacun a son espace à lui et le but c’est de réaliser l’assemblage le plus efficace. 
La petite idée en plus qui change tout c’est la gestion de la ressource temps, influent sur l’ordre de tour. Les choix que ça implique si on veut jouer deux fois de suite, ce genre de chose. 
Bon vous connaissez. Rien de bien inconnu dans cette liste.
Patchwork on en a fait beaucoup de parties, en couple donc. Puis mon amoureuse a initié ma fille, j’y ai joué avec elle moi aussi. Le petit en a fait une partie il y a quelques mois. 
C’est vraiment un bon jeu super agréable.
Pas prêt de le revendre ! (ah oui… c’est pas le mien de toute façon…)

Saint Petersbourg : un jeu de gestion a priori très mathématique : gérer les sous pour se développer, maintenir l’écart avec les autres joueurs puis, au bon moment de la partie, basculer dans une course aux points de victoire. Basique ? peut-être mais pas si simple. Courant ? sans aucun doute aujourd’hui mais à l’époque… Quoi qu’il en soit, j’aime toujours y jouer, il ressort régulièrement.
À une époque Saint Petersburg a été notre jeu fétiche, celui auquel on jouait chaque soir.
N’y voir qu’un jeu mathématique c’est passer à côté de l’aspect interactif et vache du jeu. Aspect fondamental.
Chaque partie a son lot de dilemmes, d’hésitations, de sourires narquois et de regards aux paupières plissées. Après 2 ou 3 parties et un peu d’expérience ça tourne souvent à “ça tu ne l’auras pas”, “je ne prends pas de carte parce que je ne veux pas t’offrir plus de choix au tour suivant”, “je ne te laisse que des cartes que tu ne peux pas te payer”, etc.
On se pose toujours deux questions “est-ce que ça vaut le coup pour moi ?” et “est-ce que ça va arranger mon adversaire ?”.
A titre d’indication, un truc dont on abuse parfois elle et moi et qui surprend un peu quand on y joue avec une tierce personne c’est le fait de passer son tour sans avoir vraiment l’intention de s’arrêter là, juste pour voir ce que va faire l’autre s’il joue avant : si l’autre passe aussi (et donc c’est la fin de la manche) ce n’est pas grave parce qu’on pourra revenir sur certaines cartes plus tard ou bien on est quitte et ni l’un ni l’autre n’a pris plus de revenus ou plus de points, et s’il joue encore un tour alors on revient en jeu aussi mais avec une information supplémentaire ou un choix en moins. On joue donc à Saint Petersburg de manière très tendue, en comparant sa progression à celle de l’adversaire, pas juste chacun dans son coin à développer son tableau de cartes.
L’autre truc dont on abuse, mais c’est classique et c’est un des petits détails géniaux du jeu qu’on découvre dès les premières parties, c’est le fait de juste prendre une carte pour libérer un emplacement et donc avoir une carte supplémentaire à révéler à la prochaine manche. Evidemment on fait ça en fonction des manches où on est premier joueur : parce que parfois un nombre impair d’emplacements libres c’est la possibilité d’empocher une carte de plus que l’adversaire, ou alors parce qu’en fin de partie on veut révéler un maximum de cartes nobles ou améliorations pour avoir le maximum de chances d’avoir au moins un nouveau noble qu’on n’a pas déjà, ou au contraire on souhaite limiter les emplacements libres pour limiter les choix de l’adversaire si soi-même on n’a pas suffisamment de roubles en main, etc.
Ça nous suffit, on adore.
Ma fille s’y est mis récemment en plus, et elle aime beaucoup elle aussi. Vraiment un de nos classiques.

Kingdom Builder : de temps en temps il nous faut un jeu à jouer en dilettante, de manière purement opportuniste comme on dit ici. Sortir Kingdom Builder à deux joueurs, comme on l’a fait si souvent mon amoureuse et moi, c’est chausser sa meilleure paire de pantoufle. On fait un toujours un thé. Parfois c’est à se demander si c’est pas l’envie de thé et l’ambiance peinarde de l’après-midi qui ne nous dicte pas l’envie de sortir Kingdom Builder.
J’ouvre la boîte, je sors des plateaux quasi au pif (il y en a 1 ou 2 que je refuse systématiquement), je bats les cartes objectifs et c’est parti ! Première chose à faire : regarder le plateau, les terrains vastes et ceux peu étendus, leur position centrale ou non selon les objectifs, les bonus disponibles sur le plateau… 
C’est ce genre de jeu où l’analyse préliminaire du plateau est importante. Après ça déroule peinard. On peut avoir plus ou moins de chance au tirage des cartes… On s’en fout, le thé est bon non ? Et chacun jouera bien quelques beaux coups, dans son coin avec un beau combo de bonus, ou bien en venant marcher sur les plates-bandes de l’adversaire. 
De toute façon c’est toujours un bon moment, parce qu’il faut réfléchir à faire au mieux avec ce qu’on a, c’est ça qu’on aime dans ce genre de jeux.
Et puis… c’est beau toutes ces maisons en bois ! (Oui, parfaitement !)

Un monde sans fin : le problème d’avoir si bon goût (c’est de moi que je parle) c’est qu’on fait de super cadeaux et bientôt la ludothèque de mon amoureuse va être mieux que la mienne… :smiley:
Michael Rieneck c’est le gars qui fait des jeux et qu’on oublie toujours.
Un coup c’est écrit en gros JULES VERNE sur la boîte, un coup (3 fois même) c’est écrit KEN FOLLETT, et enfin quand il fait un jeu avec Stephan Feld tout le monde parle du dernier Feld.
Pourtant je l’aime bien cet auteur, enfin j’aime bien ces jeux. 
Et le meilleur de tous, selon moi, c’est Un monde sans fin. Selon moi, j’ai dit, mais j’aurais dû dire selon toute ma famille. Qu’est-ce qu’on en a fait des parties en famille avec ce jeu ! 
C’est tellement bon enfant !
NON PAS DU TOUT ! Il faut toujours faire les choix les plus pénalisants pour les adversaires. 
Tendu, vache et plein d’interactions !
Difficile de tout faire à chaque manche (6 tours par manche), on ne sait jamais à quelle action renoncer… et en plus des événements négatifs s’en mêlent !
Mais on trouve toujours un moyen d’y parvenir plus ou moins, c’est hyper satisfaisant. 


(à suivre)

ptitepeluche05 dit :
el payo dit :
Terraforming Mars
Et à la fin, c'est serré. Et à la fin, aussi, le plateau est rempli de belles tuiles et de jolis cubes brillants : Mars est terraformée, c'est beau !

 

On se faisait justement la reflexion ce week-end après une partie intense à 2 joueurs où on a fini 133 à 132. C'est dingue comme c'est sérré alors qu'on a l'impression qu'on peut scorer dans tous les coins.

Dans toutes les parties qu'on a faite, il n'y a jamais eu un énorme écart entre nous, alors qu'on part parfois sur des statégies complètement différentes.

C'est parfois le signe d'un jeu trop équilibré. Je veux dire, toutes les actions se compensent.
Ou pire, le signe que quoi que tu fasses tu marques autant de points. Que toutes les actions se valent.
Ces jeux ne me plaisent généralement pas trop, parfois heureusement quand un jeu est bien conçu ça ne se voit pas.

Terraforming Mars c'est pas du tout le cas. C'est un jeu qui offre plusieurs axes de développement qui se valent, mais la mise en oeuvre varie vraiment selon les choix de cartes, et du bon timing pour les poser.
Jouer contre un joueur moins en forme ou moins expérimenté (ou moins chanceux... ça arrive), hé bien c'est la garantie de l'enfoncer assez radicalement.

Souvent c'est serré chez nous parce qu'on se vaut. On a découvert et progressé ensemble sur le jeu. C'est ça qui est cool. 
Cela dit... la dernière fois, elle n'a pas du tout apprécié la déculottée que je lui ai mise. 

el payo dit :
Seasons : même éditeur et même auteur que Dice Forge (les deux c'est Régis) et le jeu est assez proche, ç'aurait dû être le même univers d'ailleurs. Pas de machin-building cette fois mais encore des combos, des combos avec des cartes. Plein de cartes, car j'ai les deux extensions. Toutefois je me suis déjà fait la réflexion que Seasons était davantage un jeu de gestion de ressources qu'un jeu de combos de cartes.
Après notre période Dominion, on y a pas mal joué avec mon pote Eto.
Et Seasons a aussi été un de nos jeux en couple (non pas avec Eto, avec mon amoureuse), après Dominion, Saint Petersbourg, ... (fatalement vous allez retrouver dans cette énumération toute la liste de nos jeux en soirées à deux).
Le plaisir de découvrir des combos, de planifier. Un jeu très beau aussi : ces bons gros dés gravés, ça joue. 
Ça faisait quelques années qu'on ne l'avait plus ressorti donc la flamme s'était un peu éteinte mais c'est un de mes jeux les plus joués. Il n'est pas suffisamment accessible pour que j'y fasse jouer mes parents ou des amis de passage simplement curieux. Faut être un peu motivé, quoi. Mais les enfants grandissent. Ma fille a essayé il n'y a pas longtemps et a bien aimé. Pas impossible qu'il revienne sur notre table pour encore une dizaine de parties.
C'est marrant c'est exactement ce qui s'est passé chez nous cet été avec Seasons. On y a beaucoup joué à 2 avec Madame principalement dans les années qui ont suivi sa sortie, et puis avec des potes de temps en temps. Puis on l'a plus sorti pendant longtemps et là on y a joué pendant les vacances avec notre fils de 9 ans et on s'est dit "ah ouais il est toujours aussi bien ce jeu".

J'ai acheté les 2 extensions la semaine dernière :)

Pour Kingdom builder et un monde sans fin j’aurais pas dit mieux ! (J’aurais éventuellement ou pu faire pire et parler des graphismes de KB  mais il faut cesser le harcèlement sur les jeux handicapés !)

Bon, c’en est trop !
Moi il me plaît même visuellement, ce KB, et d’ailleurs j’ai ressorti les boîtes pour y jouer ce midi si on a le temps !
Sinon on fera un petit Port-Royal ou un Tea for 2.

Yep…

Faut être bien motivé pour parser tous les sujets ou fou…

Ce qui est sur, c’est que tu as bien compris que l’aspect ‘moubourrage’ était très très présent ici et les KS ont plutôt aggravé le problème puisqu’on arrive à fantasmer un jeu en construction et dépenser des centaines d’euros pour des boîtes qui au final prennent la poussière.

A cela tu rajoutes le fait qu’il y a des centaines de sorties par an, il devient dur de s’y retrouver et on passe souvent à côté de bons jeux.

Mais bon, au final, ce qui devient lassant, c’est de voir ta ludothèque croupir faute de joueurs ou parce que tu as trop de choix et qu’au final, quand vient le jour de sortir une boîte, tu privilégies celle dont tu auras le moins besoin de relire les règles.

La tendance étant aux jeux simples à sortir avec un minimum d’explication, certaines perles ludiques avec courbe d’apprentissage sortent pas ou peu.

De temps en temps tu arrives à sortir des bombes comme l’est Terraforming Mars et tu t’amuses (très) bien mais le challenge devient plus un combat contre soi même que contre les autres.

Ce qui est sympa à regarder surtout, ce sont les rééditions qui sont souvent gages de qualité. Par exemple, en petit jeu, Gigamic a remis au goût du jour l’excellent Non merci, beaucoup de monde attend impatiemment Orléans. Dans un autre style, on a aussi La Guerre de l’Anneau. Bref, des fois, sans aller chercher trop loin, on a du bon.

el payo dit :5 autres jeux, eux aussi des jeux joués en couple, souvent des parties en série, soirs après soirs avant d'avoir envie d'en essayer un autre.

Taluva : ...

Patchwork : ...

Saint Petersbourg : ...

Kingdom Builder : ...

Un monde sans fin : ...
 

4 jeux qui sont dans ma liste de courses depuis longtemps et que je reporte, que je reporte...

Taluva a l'air top mais j'ai du mal avec les jeux abstraits. Je perds toujours autant que les autres jeux, mais le plaisir en moins.
Sauf que là, le matos à l'air quand même hachement chouette.
Invitation au voyage, Tahiti, KeenV et tutti quanti.

Patchwork : j'adoooore les jeux à 2, car je joue le plus souvent à 2. Et celui-là est super bien côté.
Je le verrais bien entre Jaipur (mon chouchou ), 7WD, et le vilain SunTzu.

Sankt Petresb, Petersg, Pet... heu : j'ai eu lu à plusieurs reprises que c'était le papa spirituel de Splendor (que j'adoooore lui aussi). Mais qu'il avait veilli. Mais qu'il était toujours aussi bien. Mais que quand même.
Ne sachant pas à quel Saint (Petersburg, haaa voilà) me vouer, il faudra bien que je le l'essaye qq part.

Kindom Builder : il serait pas un peu... MOCHE ce jeu ? 

Pour finir, Un Monde sans fin c'est de la balle.
Les évènements, les contrats de construction, les impôts, le choix du bonus perso / voisins, les avantages en bas du plateau, que de bonnes idées !
Ajoutons à cela le talent du dessinateur Michael Menzel a son apogée...
Je ne comprends pas pourquoi il n'est toujours pas réédité.
Enfin je me doute : droits d'auteur à succès, éditeur filosofia racheté, rythme de la prod actuelle hallucinant, on secoue tout ça et voilà. Je suppose que le rapport complications / gain n'est pas assez intéressant.
 

St Petersbourg est en beta sur BGA.

babaaast dit :
Kindom Builder : il serait pas un peu... MOCHE ce jeu ? 

Pour finir, Un Monde sans fin c'est de la balle.
Les évènements, les contrats de construction, les impôts, le choix du bonus perso / voisins, les avantages en bas du plateau, que de bonnes idées !
Ajoutons à cela le talent du dessinateur Michael Menzel a son apogée...
Je ne comprends pas pourquoi il n'est toujours pas réédité.
Enfin je me doute : droits d'auteur à succès, éditeur filosofia racheté, rythme de la prod actuelle hallucinant, on secoue tout ça et voilà. Je suppose.
 

1) Soyons précis : moche et nul !

2) UMSF est pour moi un chef d'œuvre (mon kubenbois préféré en fait) et je trouve aussi qu'il manque. Comme tu dis, pour le rééditer il y a beaucoup de paramètres. La disparition de filo n'est pas un problème pour moi, on ne manque pas de bonnes maisons d'édition dont certaines se font fort de ressortir des classiques. Mais effectivement les histoires de droits et l'état du marché  peuvent être un problème...

Toujours un plaisir que de lire votre prose, M. El Payo.
Même si on n’a pas tout à fait les mêmes goûts en matière de jeux, j’arrive tout à fait à m’identifier aux différents paragraphes. Parce que la manière la plus juste de parler de jeux, c’est comme tu le fais, à la première personne. Il y a des jeux qui nous marquent, non parce qu’ils sont intrinsèquement bons (même si c’est généralement une condition sine qua non), mais parce qu’ils arrivent à un moment particulier de notre vie, avec certaines personnes.
Il y a des jeux que j’aurais peut-être oubliés si je les avais découverts avec un autre groupe de joueurs et à un autre moment.
Et donc, expliquer pourquoi on aime un jeu, c’est aussi raconter son histoire personnelle.

Pour rebondir sur certains passages :
Dominion :
C’est le cas typique dont je parlais plus haut. Peut-être qu’en d’autres circonstances, ce serait devenu mon jeu fétiche, et je ferais partie des nombreuses personnes qui enchaînent des centaines de parties. En tout cas, on me l’a fait découvrir à une époque où j’entrais à peine dans le milieu du JdS. J’ai admiré la mécanique du jeu, comme on peut admirer une belle pièce d’horlogerie. Mais je n’ai ressenti aucune réelle émotion. J’en ai refait quelques parties depuis, ça n’a jamais été désagréable, mais je n’arrive pas à ressentir de l’amour pour ce jeu.

Charlatans et Dice Forge :
Ça me fait très plaisir que tu mettes en valeur ces jeux familiaux, pas très “gamer sérieux”, mais qui dégagent vraiment quelque chose. C’est Dice Forge que je connais le mieux, j’en ai animé des parties en festival, et je dois en avoir une bonne vingtaine au compteur (mais je n’ai jamais joué avec l’extension), et il apporte vraiment quelque chose au plaisir régressif de lancer des dés.
En tout cas, tu m’as donné envie de ressortir mes Charlatans, j’aime beaucoup, mais va savoir pourquoi, il reste au placard depuis quelques mois…

Seasons

Toutefois je me suis déjà fait la réflexion que Seasons était davantage un jeu de gestion de ressources qu’un jeu de combos de cartes.

J’ai toujours du mal avec ce jeu, et tu mets le doigt sur quelque chose, là. Si je ne me trompe pas, à l’origine le prototype de Regis Bonessée était effectivement un jeu de gestion de ressources plus classique dans son thème (genre, on construit des bâtiments dans l’antiquité). L’idée maîtresse qui le distinguait des autres jeux était d’avoir des ressources dont l’abondance varie au cours des saisons (ce qui est quand même ultra thématique, on trouve vachement moins de blé en hiver, vous avez remarqué). Et les cartes étaient donc des bâtiments qui avaient tous un pouvoir particulier. Ce n’est que plus tard dans le développement qu’ils ont changé le thème pour ces batailles de mages, ces objets magiques, et ces fichus cristaux.
Et ça doit être une de mes plus grandes frustrations de ma vie de joueur que la non-édition de ce Seasons avec des ressources et des bâtiments. Ça m’aurait tellement plus parlé, et j’aurais été prêt à accepter le côté fiddly du jeu. En attendant, je n’arrive pas du tout à me motiver à fabriquer des cristaux (quelle idée ! pour quoi faire ?)

Terraforming Mars
Là, rien à dire, je suis d’accord sur tout, il y a une magie qui opère à chaque fois avec Terraforming Mars. Indéniablement un des jeux les plus importants de ces dernières années. Et de ma propre observation, à ma petite échelle, c’est un jeu qui a été capable d’emmener des joueurs sur le côté “expert” du hobby. Je connais pas mal de joueurs exclusifs de Pandémie / 7 Wonders qui ont été capables de franchir un cap avec Terraforming Mars.

Taluva, Patchwork, Saint-Petersbourg
C’est là aussi où nos goûts diffèrent quelque peu, mais ça vient aussi clairement du fait que je ne joue quasiment jamais à deux joueurs et que le créneau “petits jeux abstraits rapides” a peu d’emprise sur moi, du coup.

Kingdom Builder
Je connaissais ce titre de réputation mais je n’y ai joué pour la première fois que très récemment. Ça tombe bien, il semble être revenu dans la Hotness Tric-Trac au vu des derniers messages du forum. 
Si l’on passe sur le côte presque trollesque de la dichotomie entre illustration de couverture et aspect du matériel (on en parlait ici), je trouve ce jeu vraiment exceptionnel. Un jeu avec un principe tout con qui s’explique en 1min, le truc que tu peux présenter à vraiment n’importe qui, et qui pourtant ne ressemble à aucun autre jeu dans les sensations qu’il procure et la petite gymnastique mentale qu’il force à mettre en route.
Je suis complètement nul à ce jeu mais j’adore, et j’admire.

Un Monde Sans Fin
Peut-être qu’un jour, j’arriverai à y jouer… Je me rappelle que le taulier des lieux, Monsieur Phal, a été un fan indéfectible, à une époque. J’en entends énormément de bien, en tout cas, et cette série de jeux aura au moins eu le mérite de me faire me pencher sur Ken Follet. Je n’ai lu que les Piliers de la Terre pour l’instant, mais j’ai vraiment beaucoup apprécié. Ce n’est pas si courant, que le jeu amène à la littérature ! (Ça m’est arrivé également pour le Shakespeare d’Ystari, qui m’a fait lire les oeuvres complètes du monsieur, et l’édition avortée de la Horde du Contrevent chez les mêmes Ystari, qui m’aura fait lire le roman, donc tout n’a pas été en vain).

La suite ! La suite !

Rodenbach, Chakado, Babaaast,
Vous êtes des gens de bon goût, et moi aussi j’aime bien vous lire.

Ah non Rodenbach je le retire de la liste, en fait. Kingdom Builder j’ai toujours pas compris si tu le défends ou si tu mènes une cabale.


Bon sinon si vous passez un jour en banlieue parisienne (pour quoi faire, je me demande bien…), faites-moi signe, on se fera une session de tous ces super jeux que vous ne demandez qu’à connaître.

babaaast dit :
el payo dit :5 autres jeux, eux aussi des jeux joués en couple, souvent des parties en série, soirs après soirs avant d'avoir envie d'en essayer un autre.

Taluva : ...

Patchwork : ...

Saint Petersbourg : ...

Kingdom Builder : ...

Un monde sans fin : ...
 

4 jeux qui sont dans ma liste de courses depuis longtemps et que je reporte, que je reporte...

Taluva a l'air top mais j'ai du mal avec les jeux abstraits. Je perds toujours autant que les autres jeux, mais le plaisir en moins.
Sauf que là, le matos à l'air quand même hachement chouette.
Invitation au voyage, Tahiti, KeenV et tutti quanti.

Patchwork : j'adoooore les jeux à 2, car je joue le plus souvent à 2. Et celui-là est super bien côté.
Je le verrais bien entre Jaipur (mon chouchou ), 7WD, et le vilain SunTzu.

Sankt Petresb, Petersg, Pet... heu : j'ai eu lu à plusieurs reprises que c'était le papa spirituel de Splendor (que j'adoooore lui aussi). Mais qu'il avait veilli. Mais qu'il était toujours aussi bien. Mais que quand même.
Ne sachant pas à quel Saint (Petersburg, haaa voilà) me vouer, il faudra bien que je le l'essaye qq part.

Kindom Builder : il serait pas un peu... MOCHE ce jeu ? 

Pour finir, Un Monde sans fin c'est de la balle.
Les évènements, les contrats de construction, les impôts, le choix du bonus perso / voisins, les avantages en bas du plateau, que de bonnes idées !
Ajoutons à cela le talent du dessinateur Michael Menzel a son apogée...
Je ne comprends pas pourquoi il n'est toujours pas réédité.
Enfin je me doute : droits d'auteur à succès, éditeur filosofia racheté, rythme de la prod actuelle hallucinant, on secoue tout ça et voilà. Je suppose que le rapport complications / gain n'est pas assez intéressant.
 

3 choses sur lesquelles j'aimerais rebondir (non pas 4, KB je préfère ne pas relever) :

- Taluva c'est abstrait, vraiment abstrait. Genre jeu sur tablier. Mais jouable de 2 à 4 joueurs ce n'est pas si courant. C'est vrai qu'il est beau et je ne voudrais pas cracher sur un jeu qui m'a donné une trentaine de parties agréables, mais si tu n'es pas client de l'abstrait je te conseille de faire l'impasse.

- Sankt Petersburg le papa spirituel de Splendor ? Hum.. ok peut-être. Splendor ça ne m'attire pas du tout. Sankt Petersburg (je reste volontairement sur cette orthographe qui renvoie à la première édition - qu'il faut préférer) j'ai tout dit, mathématique et simple mais ce qui est intéressant c'est ces petites mécaniques qui créent de la rivalité et de la tension entre les joueurs, qui poussent à prendre des risques ou au contraire attendre et voir.
Comme je le disais, faut le tester chez moi. Parce que franchement, tester online c'est passer à côté des regards en chien de faïence et des aspects "psychologiques" (?) de la partie.

- Cette histoire d'aimer les jeux spécifiquement 2 joueurs parce qu'on joue souvent à 2, je pige pas trop. Enfin sur le papier je comprends. Mais je trouve qu'il y a tellement de jeux 2 à 4 joueurs excellents et meilleurs à 2 que la moyenne des jeux spécifiquement 2 joueurs. Y'a pas photo je dirais même.

Chakado dit :Toujours un plaisir que de lire votre prose, M. El Payo.
Même si on n'a pas tout à fait les mêmes goûts en matière de jeux, j'arrive tout à fait à m'identifier aux différents paragraphes. Parce que la manière la plus juste de parler de jeux, c'est comme tu le fais, à la première personne. Il y a des jeux qui nous marquent, non parce qu'ils sont intrinsèquement bons (même si c'est généralement une condition sine qua non), mais parce qu'ils arrivent à un moment particulier de notre vie, avec certaines personnes.
Il y a des jeux que j'aurais peut-être oubliés si je les avais découverts avec un autre groupe de joueurs et à un autre moment.
Et donc, expliquer pourquoi on aime un jeu, c'est aussi raconter son histoire personnelle.

Pour rebondir sur certains passages :
Dominion :
C'est le cas typique dont je parlais plus haut. Peut-être qu'en d'autres circonstances, ce serait devenu mon jeu fétiche, et je ferais partie des nombreuses personnes qui enchaînent des centaines de parties. En tout cas, on me l'a fait découvrir à une époque où j'entrais à peine dans le milieu du JdS. J'ai admiré la mécanique du jeu, comme on peut admirer une belle pièce d'horlogerie. Mais je n'ai ressenti aucune réelle émotion. J'en ai refait quelques parties depuis, ça n'a jamais été désagréable, mais je n'arrive pas à ressentir de l'amour pour ce jeu.

Charlatans et Dice Forge :
Ça me fait très plaisir que tu mettes en valeur ces jeux familiaux, pas très "gamer sérieux", mais qui dégagent vraiment quelque chose. C'est Dice Forge que je connais le mieux, j'en ai animé des parties en festival, et je dois en avoir une bonne vingtaine au compteur (mais je n'ai jamais joué avec l'extension), et il apporte vraiment quelque chose au plaisir régressif de lancer des dés.
En tout cas, tu m'as donné envie de ressortir mes Charlatans, j'aime beaucoup, mais va savoir pourquoi, il reste au placard depuis quelques mois...

Seasons

Toutefois je me suis déjà fait la réflexion que Seasons était davantage un jeu de gestion de ressources qu'un jeu de combos de cartes.

J'ai toujours du mal avec ce jeu, et tu mets le doigt sur quelque chose, là. Si je ne me trompe pas, à l'origine le prototype de Regis Bonessée était effectivement un jeu de gestion de ressources plus classique dans son thème (genre, on construit des bâtiments dans l'antiquité). L'idée maîtresse qui le distinguait des autres jeux était d'avoir des ressources dont l'abondance varie au cours des saisons (ce qui est quand même ultra thématique, on trouve vachement moins de blé en hiver, vous avez remarqué). Et les cartes étaient donc des bâtiments qui avaient tous un pouvoir particulier. Ce n'est que plus tard dans le développement qu'ils ont changé le thème pour ces batailles de mages, ces objets magiques, et ces fichus cristaux.
Et ça doit être une de mes plus grandes frustrations de ma vie de joueur que la non-édition de ce Seasons avec des ressources et des bâtiments. Ça m'aurait tellement plus parlé, et j'aurais été prêt à accepter le côté fiddly du jeu. En attendant, je n'arrive pas du tout à me motiver à fabriquer des cristaux (quelle idée ! pour quoi faire ?)

Terraforming Mars
Là, rien à dire, je suis d'accord sur tout, il y a une magie qui opère à chaque fois avec Terraforming Mars. Indéniablement un des jeux les plus importants de ces dernières années. Et de ma propre observation, à ma petite échelle, c'est un jeu qui a été capable d'emmener des joueurs sur le côté "expert" du hobby. Je connais pas mal de joueurs exclusifs de Pandémie / 7 Wonders qui ont été capables de franchir un cap avec Terraforming Mars.

Taluva, Patchwork, Saint-Petersbourg
C'est là aussi où nos goûts diffèrent quelque peu, mais ça vient aussi clairement du fait que je ne joue quasiment jamais à deux joueurs et que le créneau "petits jeux abstraits rapides" a peu d'emprise sur moi, du coup.

Kingdom Builder
Je connaissais ce titre de réputation mais je n'y ai joué pour la première fois que très récemment. Ça tombe bien, il semble être revenu dans la Hotness Tric-Trac au vu des derniers messages du forum. 
Si l'on passe sur le côte presque trollesque de la dichotomie entre illustration de couverture et aspect du matériel (on en parlait ici), je trouve ce jeu vraiment exceptionnel. Un jeu avec un principe tout con qui s'explique en 1min, le truc que tu peux présenter à vraiment n'importe qui, et qui pourtant ne ressemble à aucun autre jeu dans les sensations qu'il procure et la petite gymnastique mentale qu'il force à mettre en route.
Je suis complètement nul à ce jeu mais j'adore, et j'admire.

Un Monde Sans Fin
Peut-être qu'un jour, j'arriverai à y jouer... Je me rappelle que le taulier des lieux, Monsieur Phal, a été un fan indéfectible, à une époque. J'en entends énormément de bien, en tout cas, et cette série de jeux aura au moins eu le mérite de me faire me pencher sur Ken Follet. Je n'ai lu que les Piliers de la Terre pour l'instant, mais j'ai vraiment beaucoup apprécié. Ce n'est pas si courant, que le jeu amène à la littérature ! (Ça m'est arrivé également pour le Shakespeare d'Ystari, qui m'a fait lire les oeuvres complètes du monsieur, et l'édition avortée de la Horde du Contrevent chez les mêmes Ystari, qui m'aura fait lire le roman, donc tout n'a pas été en vain).

La suite ! La suite !

 

Charlatans c'est un vrai coup de coeur. Je ne m'en lasse pas depuis 2 ans que je l'ai.
Un monde sans fin fait partie des jeux totems qui trôneront toujours en bonne place dans le salon. C'est un de nos jeux.


Je me vois un peu embêté parce que je ne voulais pas faire ma pute à clic mais ce que tu dis dans ton dernier paragraphe me pousse à sortir des rangs.
J'ai quelques centres d'intérêt, des passions. Et je suis quelqu'un de curieux en général, du moins j'aime bien m'intéresser à des trucs (pas tout, hein...j'ai quand même un esprit critique - un gros bien relou même), lire plein de choses, faire la synthèse de plein de connaissances.
Une des choses qui m'intéressent depuis quelques temps, je réfléchis même à en faire un projet personnel, c'est de faire le lien entre des domaines culturels différents, je dis "tirer des ponts" ou des passerelles.
Faire le lien entre des bouquins et des jeux, des jeux et des musiques, des musiques et des bouquins, des jeux et l'histoire... enfin je sais pas je ne m'interdis rien. Je ne parle pas de dire "écouter du Ennio Morricone quand vous jouer à Colt Express" ou "tiens tel jeu est adapté de tel bouquin" (enfin ça, ça pourrait). 
Je veux vraiment parler culture. Limite intello mais faut que je fasse attention de garder un ton qu'on a envie d'écouter (de lire).

Bref, tu sais que je t'en ai déjà parlé mais là on dirait que tu me tends la perche.
C'est ce genre de choses que je vais faire, entre autres, sur le site que je viens de créer.


Et c'est déjà prévu de parler de Charlatans, Un monde sans fin, Terraforming Mars, Saint Petersbourg, bref les jeux que j'aime. Pas sur ce mode-là. Mais juste en parler, dire pourquoi je les aime.

@el payo : 
ma vraie position sur KB est en fait très simple : j’adore ce jeu découvert très tard mais je trouve le plateau très laid.
Mais je m’amuse beaucoup sur le forum ces derniers jours, d’un fil à l’autre :wink:
Sans doute que la mauvaise foi de la TTcup me manque un peu !

Un monde sans fin, peu importe avec qui, j’ai aimé toutes mes parties, et je crois qu’il m’a permis de définir les qualités mécaniques que j’aime trouver dans les jeux : l’opportunisme, les choix cornéliens, la programmation, et ce petit truc que j’adore vraiment dans ce jeu qui est s’essayer de scorer tout en essayant de lutter contre des contraintes fortes (les évènements et les impôts), et jouer des actions qui donnent l’impression de coûter cher pour pas grand chose alors qu’elles révèlent leur potentiel plus tard. Ça met à rude épreuve le cerveau humain qui cherche par défaut la solution qui paraît le plus satisfaisant/rentable sur  l’instant. C’est juste génial :heart:
Et le matériel est magnifique (on lui pardonne d’être peu lisible).

Bon allez je continue avec une salve de jeux familiaux.
Je ne joue pas qu’en couple, je joue aussi beaucoup avec les enfants. Ma fille a 11 ans, ça fait des années qu’elle adore jouer. Le petit 7 ans a plus de mal à se concentrer longtemps, c’est un rêveur. 

Et je joue avec mes parents, mes frères.

Première salve, 5 jeux familiaux auxquels j’ai beaucoup joué aussi avec des adultes.



Les aventuriers du rail. J’ai la version Europe mais je ne crois pas que ça soit si important, toutes fonctionnent aussi bien à mon avis (sauf Marklin j’en sais rien je n’y ai jamais joué mais je suppose). 
Je ne fais pas partie de ces joueurs qui disent “on a fait mieux depuis”. J’ai souvent été agacé par cette formule d’ailleurs. On lit beaucoup ça à propos de Catane (pas un de mes jeux préférés pourtant mais je le défends). Mais quand on demande “vas-y, quoi par exemple ?”, hé bien les réponses n’ont rien à voir avec Catane, il s’agit donc uniquement de jeux qu’ils préfèrent.
Les aventuriers du rail, c’est bien simple, il m’arrive encore de le conseiller en premier jeu quand on me demande, en tant qu’expert à la ludothèque ostentatoire : “quel jeu acheter pour y jouer à 3 ou 4 avec mes enfants de 8 à 10 ans, mais un truc pas trop compliqué, et amusant ?”
Rien que la question est comique. Moi j’ai plein de jeux que j’adore, c’est con j’aurais pu les conseiller mais ils sont pas amusants. Ils font partie de la fameuse catégorie des jeux chiants géniaux.
Bref, les aventuriers du rail je ne vois pas ce qu’on a fait de mieux. Ok on a fait plein d’autres super jeux, peut-être même que ce serait plus équitable de mettre ceux-là en avant plutôt que toujours le même best seller, mais très honnêtement c’est une évidence ce jeu.
Et ne me dites pas que c’est trop long pour ce que c’est… me cherchez pas, j’étais pas parti pour écrire un truc sur les poncifs pénibles des joueurs.
Donc… les aventuriers du rail, ça marche à chaque fois. Jouable de 2 à 5 joueurs en plus. Bien dans toutes les configs, idéal à 3 ou 4 qui est la configuration familiale par excellence.
Mais pourquoi c’est bien ?
Le jeu a deux dimensions :
- une dimension collecte de cartes proche du rami, avec une légère prise de risque sur la vitesse de pose des cartes ou l’attente pour se constituer de gros lots (cet aspect est familier et installe une ambiance pépère et sympathique - même si pas folichonne)
- et une dimension placement, blocage, objectif à réaliser, sur un plateau d’une redoutable efficacité et graphiquement très réussie. 
L’alliance de ces deux aspects n’est pas si courante (placement de pions et progression sur un plateau selon la gestion d’une main de cartes qu’on se constitue au fil du jeu). Il y en a. Pas mal. D’ailleurs c’est toujours bien je trouve. Mais de ce niveau d’évidence et qui emporte si facilement l’adhésion, je dis qu’il est inégalé.
La durée d’une partie, et même la surface du jeu, en font un jeu de grande tablée familiale par excellence.
En tout cas, en premier jeu, pour y jouer en famille, y compris avec enfants mais aussi entre adultes de générations différentes, c’est une source sûre. 
Si je me fie aux retours que j’ai eu, je ne me suis pas trompé.
Chez nous, ce jeu à eu la même histoire. Des dizaines de parties depuis le début de la constitution de ma ludothèque (j’en parle dans les premières pages de ce fil). Enfants, grands-parents, cousins, etc. Pas mal de boîtes vendues viennent de mon rayon d’action. Days of Wonders, jamais un petit geste… ingrats !


L’âge de pierre aussi a été un de mes meilleurs ambassadeurs. Je n’y ai pas joué tant que ça. C’est un de ceux auxquels j’ai joué genre 20 fois mais qui ne sont pas dans mon h-index. Pour deux raisons.
La première c’est que je débutais et je n’avais pas beaucoup d’occasions de jouer (je n’avais même pas encore fait mon coming out), et ma compagne de l’époque ne jouait pas.
Le seconde c’est que je l’ai plutôt destiné à des cercles de joueurs motivés, et donc contrairement à beaucoup d’autres jeux que j’ai acquis plus tard, il n’est pas sorti chaque soir pendant plusieurs semaines.
Par la suite, quand les meilleures conditions ont été réunies, j’avais plein d’autres jeux. Toutefois il entre quand même dans le Panthéon. Et 20 parties de nos jours et pour certains c’est un nombre impressionnant. 
Très bon ambassadeur notamment de cette mécanique de placement d’ouvriers qui a fini aujourd’hui par être usée jusqu’à la corde. Avec un matériel superbe, un plateau illustré qui généralement plait beaucoup (Menzel aussi a fini usé jusqu’à la corde…), ça a contribué aussi pour qu’on me le réclame. 
Peu joué avec les enfants bizarrement, signe qu’il a été acheté au mauvais moment dans ma vie de joueur.
Aujourd’hui je suis un peu lassé de la mécanique de placement d’ouvriers, et plus encore du système de points par contrats… Mais l’âge de pierre c’est une de mes premières amours.
Et un très bon jeu quand même. 


Via Nebula. Un autre jeu qui a été sorti surtout avec des adultes, pas tellement avec mes enfants, et pourtant dans un contexte familial ou souvent avec des novices curieux. Là aussi il y a des contrats, mais je ne sais pas c’est pas pareil, là ça passe très bien. Pour ceux qui ne connaissent pas, ça ressemble un peu au rejeton illégitime d’Age of Steam et de Solenia. Et le facteur ressemblerait à Himalaya… Je peux pas dire mieux, désolé.
C’est un jeu très agréable, à manipuler, à regarder. Avec du beau matériel à placer sur un grand plateau. Souvent ça me suffit. 
Mais là, en plus il s’agit d’un jeu plein de tension et de rivalités entre les joueurs. Avec la possibilité d’aider tantôt l’un, tantôt l’autre de ses adversaires. Et retours de bâtons.
Idéalement il faut optimiser ses actions, le nombre est limité. Essayer de profiter au maximum des actions des autres, et à l’inverse éviter d’ouvrir des possibilités dont les autres pourront profiter. Vous voyez, ce genre de jeu.
Opportuniste aussi : quelques effets à déclencher au bon moment, toujours faire attention d’avoir de quoi rebondir si un contrat nous file sous le nez.
Un de ces jeux où il faut bien regarder les éléments en présence à la mise en place. Les bons choix se font dès le début. Bref, c’est calculatoire et vicieux. Le tout sous un habillage et des mécanismes de jeux familiaux. Voilà pourquoi je l’ai surtout sorti entre adultes.


Indigo. Puisque je parle de jeux vicieux et d’alliances temporaires, il est temps d’ajouter Indigo à cette liste des jeux familiaux pour adultes. Même si mes enfants ont commencé à y jouer, l’essentiel de mes parties a été avec mes parents. Jeu de pose de tuiles genre “plombier”, de coups tordus et de chemins tout autant. Son seul défaut c’est d’être un peu trop rapide à mon goût. Toutefois l’immersion n’est pas énorme donc y passer deux heures je ne suis pas sûr que ça me botterait comme sur la plupart des autres jeux que j’aime.
C’est sympa, c’est abstrait, c’est joli, c’est agréable à manipuler et il y a de quoi faire grincer les dents. Bon petit jeu !


Fabulosa Fructus. C’est une frustration pour moi ce jeu. J’en ai fait une trentaine de parties, j’étais accro mais on y a beaucoup joué à deux et ce n’est clairement pas la configuration idéale. On y a joué aussi avec ma famille mais pas les enfants. Ils étaient trop jeunes. Ça ne saute pas aux yeux tant le jeu à l’air enfantin et tant effectivement il est simple mécaniquement, mais il faut bien lire et avoir l’esprit d’optimisation pour bien jouer. Une légère impression bizarre en fin de partie quand même : quand le vainqueur met fin au jeu, il y a toujours quelqu’un à table qui aurait gagné lui aussi si le tour de table avait continué jusqu’à lui; du coup c’est un peu l’ordre du tour qui tranche. Ça c’est bof.
Mais vraiment à ce jeu c’est le génie de la conception qui épate. Le jeu se joue en campagne et les cartes évoluent, arrivent dans un ordre construit par l’auteur pour révéler beaucoup de surprises mécaniques, d’interactions imprévues entre les cartes. En fait, même si l’intérêt du jeu ne se résume pas qu’à ça, j’avais toujours envie d’y rejouer pour découvrir les nouvelles cartes, les nouvelles idées et les nouvelles surprises pensées par Friedemann Friese (c’est lui le génie).
Mon amoureuse s’est lassé à force d’y jouer à deux. Et donc même si on y a déjà pas mal joué, on n’est pas allé au bout de la campagne (on en a commencé plusieurs avec plusieurs groupes de joueurs). C’est ça ma frustration : je n’ai pas encore tout découvert dans ce jeu.
Mais les enfants seront bientôt prêt. La grande c’est bon, le petit j’attends encore un petit peu.





Rodenbach dit :Mais je m'amuse beaucoup sur le forum ces derniers jours, d'un fil à l'autre 😉
Sans doute que la mauvaise foi de la TTcup me manque un peu !
Oh tu sais moi je fais ça toute l'année. Faut suivre un peu partout dans tous les sujets, mais les vrais comprennent. cool

 
Rodenbach dit :Un monde sans fin, peu importe avec qui, j'ai aimé toutes mes parties, et je crois qu'il m'a permis de définir les qualités mécaniques que j'aime trouver dans les jeux : l'opportunisme, les choix cornéliens, la programmation, et ce petit truc que j'adore vraiment dans ce jeu qui est s'essayer de scorer tout en essayant de lutter contre des contraintes fortes (les évènements et les impôts), et jouer des actions qui donnent l'impression de coûter cher pour pas grand chose alors qu'elles révèlent leur potentiel plus tard. Ça met à rude épreuve le cerveau humain qui cherche par défaut la solution qui paraît le plus satisfaisant/rentable sur  l'instant. C'est juste génial ❤️
Et le matériel est magnifique (on lui pardonne d'être peu lisible).
Superbe synthèse de ce que je pense. De ce jeu mais du jeu en général, du fait de jouer. Parfait. 
Quel bon jeu !
Rodenbach dit :@el payo : 
ma vraie position sur KB est en fait très simple : j'adore ce jeu découvert très tard mais je trouve le plateau très laid.
Tu y joues sur ta table avec le vrai plateau en carton sous les yeux ? 
Ou sur bga.... ?
Il est beau ce jeu. Tu es dingue !
forest dit :Yep...

Faut être bien motivé pour parser tous les sujets ou fou...

Ce qui est sur, c'est que tu as bien compris que l'aspect 'moubourrage' était très très présent ici et les KS ont plutôt aggravé le problème puisqu'on arrive à fantasmer un jeu en construction et dépenser des centaines d'euros pour des boîtes qui au final prennent la poussière.

A cela tu rajoutes le fait qu'il y a des centaines de sorties par an, il devient dur de s'y retrouver et on passe souvent à côté de bons jeux.

Mais bon, au final, ce qui devient lassant, c'est de voir ta ludothèque croupir faute de joueurs ou parce que tu as trop de choix et qu'au final, quand vient le jour de sortir une boîte, tu privilégies celle dont tu auras le moins besoin de relire les règles.

La tendance étant aux jeux simples à sortir avec un minimum d'explication, certaines perles ludiques avec courbe d'apprentissage sortent pas ou peu.

De temps en temps tu arrives à sortir des bombes comme l'est Terraforming Mars et tu t'amuses (très) bien mais le challenge devient plus un combat contre soi même que contre les autres.

Ce qui est sympa à regarder surtout, ce sont les rééditions qui sont souvent gages de qualité. Par exemple, en petit jeu, Gigamic a remis au goût du jour l'excellent Non merci, beaucoup de monde attend impatiemment Orléans. Dans un autre style, on a aussi La Guerre de l'Anneau. Bref, des fois, sans aller chercher trop loin, on a du bon.

Très motivé ! La réponse est : j'étais très motivé. 

C'était il y a 10 ans, tu l'as compris ça ? 
Pour le reste, tu sais que tu parles à quelqu'un qui a revendiqué tout ça dans tous les sens depuis des années, partout sur le forum, le putsch tout ça ?

C'est pas très clair, j'ai l'impression que c'est la première fois que tu sors de la section "vous dites". Ou bien d'hibernation. C'est Rodenbach qui t'a ramené avec lui ?

Dis-donc ! Je ne vais pas endosser tous les crimes, quand même ! J’hibernais seul !

Sinon pour KB je vais te faire une confidence, j’ai découvert le jeu grâce à l’appli Android et il me tarde d’avoir une boîte bien à moi pour y jouer sur une vraie table, mais du coup je pense m’orienter vers Winter Kingdom.

Ça fait quelques heures que je réfléchis à lancer un sujet sur les conséquences des versions numériques sur l’expérience de jeu. Car ça peut a voir un effet très différent selon le moment où la version numérique d’un jeu entre dans ta vie de joueur…

Je détesterais encore splendor si j’étais resté sur mes deux premières parties sur table. J’aurais continué à bouder KB si ce n’était l’appli. Je n’aurais pas progressé à Star realms. Mais par contre je n’ai pas été emballé par mes parties de rallyman sur BGA par exemple, je n’ai eu aucun coup de coeur pendant ludistories…