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Dixit se prête à pas mal de variantes.
Ou tout simplement à un atelier d’écriture, à partir de 3 cartes tirées au hasard.
Devinerez-vous lesquelles ?
J’en donne une la numéro 69 parce que j’ai utilisé un hautbois au lieu d’une contrebasse.
Les deux autres sont faciles. Les trouverez-vous ?
Au plaisir de lire vos petites bafouilles avec cartes visibles ou à trouver.
Les hauts bois du Nord.
Moi, Pierrot, petite âme solitaire et mélancolique. Il est des songes qui m’habitent le soir en m’endormant, et qui me viennent de mes périples, parfois lointains. Aujourd’hui, je m’en vais vous conter cette histoire du nord de l’Europe qui avait si bien commencé.
Enfants de tous pays, ne critiquez pas vos maîtres, vos parents, ni tous ceux chargés de votre éducation. Elle peut vous être utile.
Non, ce ne sont pas les grandes forêts du Canada peuplées d’érables séculaires qui parsèment les grands espaces scandinaves l’hiver, mais les collines enneigées qui laissent, volontiers, la trace ongulaire des grands cervidés.
L’un d’eux, trop jeune pour être avisé, a suivi sa fortune jusqu’au cœur d’une modeste chaumière perdue dans les sapinières. Pensant trouver là un abri, sa mère lui faisant défaut, il s’est aventuré dans la vieille grange, et la porte qu’il avait poussée, furtivement, à petits coups de museau, il n’a su la débloquer.
Le matin l’a trouvé là, en même temps que la fermière.
Il a grandi, choyé de la veuve et du vieux cheval, et jusqu’au gros matou, Léo, qui lui fit don de son amitié indéfectible, comme le sont toutes celles de cette race de bête.
Vous baillez ? Prenez votre mal en patience.
Le temps a accompli son œuvre, tranquillement, et les bois alentours n’avaient pas pris la peine de s’épaissir davantage que ceux de notre jeune faon avaient parus. Léo avait été le premier à les remarquer, et il jouait fréquemment à donner de rapides coups de pattes dessus quand il n’y plantait pas ses griffes.
C’était la nuit de la Saint-Sylvestre, et la neige avait durci sur le sol, mais pas suffisamment. Suivre les traces sur un tel sol n’est pas aisé. Seuls les bons pisteurs y parviennent en lisant dans le paysage, le déplacement des fourrés ou les bois secs qui se brisent sous le sabot des bêtes.
Qu’en savait-il, lui, si choyé, sa mère lui ayant fait défaut, de la nature sauvage de l’homme ?
Oh, son instinct l’a bien alerté mais sa curiosité et son sentiment de sécurité ont été les plus forts.
En définitive, c’est lui qui s’est approché.
C’est le chat qui a entendu les trémolos du hautbois au tréfonds de son âme.
La fermière, elle, l’a appris par l’un d’entre eux qui a reconnu l’animal, après coup. Les hommes ont été sympas. Ils ont offert le massacre à la fermière, en souvenir.
Le temps a accompli son œuvre, tranquillement.
La forêt s’est épaissie. La fermière est morte et la chaumière, perdue au cœur de la sapinière s’est retrouvée abandonnée, puis quelques tuiles ont commencé à tomber du toit.
Parfois, un groupe de chasseurs s’y abrite, rapidement, à l’heure du déjeuner.
A cette occasion, on murmure, sous le manteau, que les bois du faon continuent de pousser, et que les nuits de la Saint-Sylvestre, Léo, le vieux matou, afin d’ honorer sa promesse d’amitié éternelle, laperait consciencieusement, les larmes de regrets qui ruissellent des yeux morts, ce qui serait la raison de sa grande longévité.
Chers auditeurs. Voyez comme l’on est superstitieux, dans ces contrées.
Les gens ont de ces façons de vous raconter ces choses qu’on les croirait vécues.
Au fait, savez-vous comment le fils du garde-chasse a cette manière particulière de raconter “Les hautbois du nord” ? Non, forcément. Cette histoire, il la nomme “Léo boit du mort”.
Brrr. Sinistre, n’est-il pas ? Allons donc, tournez la page.
Votre bon et dévoué serviteur, Pierrot.