Rodenbach dit :
J'ai déjà répondu à ces arguments, loic, donc je ne le referai pas.
T'as répondu qu'il faisait autre chose, donc que tu ne voyais pas ce qui était perdu. La ligne éditoriale de ce qu'était Ystari a complètement changé, donc on a perdu Ystari. Après, oui, c'est pour autre chose, mais le créneau eurogame d'1h30 ne croule pas sous les nouveautés, même chez les autres éditeurs. Donc, on y a perdu. Après, bien, pas bien, c'est une autre question. Mais, en tant qu'ex-ludicaire, je peux te dire que j'ai un paquet de clients qui n'ont pas apprécié l'arrêt des traductions de la gamme Dominion. Eux, ils y ont beaucoup perdu, entre autres.
Je trouve sain qu'on se questionne, mais même si Asmodée est incontournable, est ce qu'on peut parler d'hégémonie ? Ça me paraît prématuré.
L'hégémonie d'Asmodee remonte à plus de 10 ans, donc ça n'a rien de prématuré. Ils représentent plus de 50% du marché de la distribution en France et peut-être en Europe, c'est une position hégémonique. La concurrence existe (heureusement), mais à côté d'Asmodee; ce sont des Petit Poucet.
On est loin d'une situation de monopole.
Ce n'est pas un monopole, mais quand tu possèdes un paquet d'éditeurs à succès, que tu distribues la moitié du marché francophone, sans compter Pokemon et Magic et que tu possèdes la plus grosse boutique francophone, on est clairement dans l'hégémonie. Dans la plupart des secteurs économiques, ce serait très mal vu. Y'a un côté "bon enfant" dans le jeu et un passif "sympathie" pour Asmo qui fait que ça passe, mais c'est quand même une position de contrôle très très forte du marché. C'est un fait. Après, là encore, bien pas bien, l'Histoire nous dit qu'a priori, à moyen terme, c'est pas bien. A court terme, ça peut donner des trucs sympas (les synergies créés par les moyens offerts et les compétences acquises peut donner de bonnes choses).
Par ailleurs Philibert n'est pas non plus en position de monopole sur le marché en ligne.
Par contre là où je te rejoins, c'est en ce qui concerne l'avenir d'asmodée (et l'impact sur le marché, et le tissu des boutiques ludiques) si jamais son ADN disparaît au seul profit des fonds d'investissement...
Et je comprends que cette question te touche particulièrement en tant que ludicaire.
Je ne suis plus ludicaire, mais je continue à observer le marché et, clairement, à terme, je vois mal ce qui peut sortir de bons d'un tel mastodonte. L'arrivée d'Hachette sur le marché peut amener un dynamisme intéressant, mais là encore, à court terme. Si Hachette arrive à s'implanter sur le marché, on aura 2 géants qui feront peut-être encore plus de "mainstream" pour ne pas perdre de parts de marché. A court terme, il y aura sûrement de la prise de risques pour gagner des parts, après, ce n'est pas aussi sûr.
Mais bon, quand la finance s'en mêle, c'est rarement le client qui est gagnant.