Du sevrage ludique

Je réitère ma phrase : faudra m’expliquer. Tu peux répondre par mail ou par MP si c’est pro (parce que ça n’a rien à faire ici dans ce cas).

pour revenir au sujet initial, je ne pensais pas un jour arriver à me faire sevrer contre ma volonté.
Mais depuis quelques mois, l’éloignement du boulot, l’occupation soudaine de mes soirées et les temps de transport ont entaillé considérablement mon temps de plaisir ludique.
Ben finalement, vu comme je suis occupé, j’ai guère le temps de m’en rendre tellement compte, mais ça manque quand même… Les rares fois où un jeu sort, c’est à 2 joueurs et ça devient un peu frustrant.

Enfin comme quoi on peut vivre en levant le pied après avoir carburé à je ne sais combien de parties par semaines pendant un an ou deux.

Bah, les pâtissiers sont souvent les moins gourmants parce qu’ils sont écoeurés par la pâtisserie à force d’en faire…

J’avais discuté une fois dans une soirée avec un mec qui avait bossé pendant des années dans un magasine spécialisé dans le cinéma. A la base, il était passionné de cinéma. Et puis, avec son boulot, il a vu des centaines et des centaines de films, plusieurs fois par jour parfois. Il a fini en avoir plein le dos et il a changé de boulot, sans regret. Il n’allait plus au ciné que de temps en temps, par plaisir.

En l’écoutant, je me disais “mince, ce type ne payait pas le ciné, au contraire, il était payé pour y aller autant de fois qu’il le voulait et ça l’a saoulé, c’est un peu gonflé quand même”… Mais en fait je le comprends. Et je comprends donc ceux qui bossent dans le jeu et l’édition et qui arrivent à saturation. Même si, de l’extérieur, on peut dire qu’ils ne mesurent pas la chance qu’ils ont… :)

Je crois que c’est un peu vrai pour tous les métiers en fait.

Mathias dit:Bah, les pâtissiers sont souvent les moins gourmants parce qu'ils sont écoeurés par la pâtisserie à force d'en faire...
J'avais discuté une fois dans une soirée avec un mec qui avait bossé pendant des années dans un magasine spécialisé dans le cinéma. A la base, il était passionné de cinéma. Et puis, avec son boulot, il a vu des centaines et des centaines de films, plusieurs fois par jour parfois. Il a fini en avoir plein le dos et il a changé de boulot, sans regret. Il n'allait plus au ciné que de temps en temps, par plaisir.
En l'écoutant, je me disais "mince, ce type ne payait pas le ciné, au contraire, il était payé pour y aller autant de fois qu'il le voulait et ça l'a saoulé, c'est un peu gonflé quand même"... Mais en fait je le comprends. Et je comprends donc ceux qui bossent dans le jeu et l'édition et qui arrivent à saturation. Même si, de l'extérieur, on peut dire qu'ils ne mesurent pas la chance qu'ils ont... :)

Je comprends Rody et l'exemple de Mathias doit ressembler effectivement à ce que vit Rody.

Pour la plupart des gens sur ce forum, nous restons dans une boulimie ludique non-satisfaite. On reste avec des envies du style "aah, si j'avais ce week-end/ ces soirées complètement libres, je ferais plein de jeux en plus". Et, en voyant ce que ressent Rody, c'est peut-être beaucoup plus gai d'être en manque que d'avoir pris trop de dose...

Lorsqu'on voit l'Edito de Xavo sur Ludigaume, on ressent le même état d'esprit.

De mon côté, ça fait presque trois mois qu'il n'y a presque plus de jeu mais personnellement, ça me manque...
Jabberwock dit:Je crois que c'est un peu vrai pour tous les métiers en fait.


Bien sur, c'est vrai dans tous les métiers. Et j'ai du mal à plaindre ceux qui en ont marre d'aller au ciné quand je pense à ceux qui en ont marre de visser la même vis toutes la journée ou ceux qui en ont marre de décharger les mêmes camions toute la journée... Prendre du recul sur son activité professionelle pour pouvoir en comprendre ses avantages me semble plus intéressant que de changer en permanence sans savoir ou ca va nous mener...
sebduj dit:
Jabberwock dit:Je crois que c'est un peu vrai pour tous les métiers en fait.

Bien sur, c'est vrai dans tous les métiers. Et j'ai du mal à plaindre ceux qui en ont marre d'aller au ciné quand je pense à ceux qui en ont marre de visser la même vis toutes la journée ou ceux qui en ont marre de décharger les mêmes camions toute la journée... Prendre du recul sur son activité professionelle pour pouvoir en comprendre ses avantages me semble plus intéressant que de changer en permanence sans savoir ou ca va nous mener...


Oui, sauf qu'aller au ciné, c'est un plaisir et un loisir pour plein de gens alors qu'à ma connaissance, personne ne travaille à la chaîne ou décharge des camions par plaisir ! :)
Ce qui interpelle, c'est de devenir blasé quand on exerce une activité professionnelle qui est un loisir pour d'autres. Mais encore une fois, je le comprends. Ce qui est un loisir pour certains devient un travail pour d'autres et le travail, c'est toujours synonyme de contraintes, d'impératifs, de stress, d'horaires, etc... Même si on aime ce que l'on fait.
Rody dit:Juste un petit mot pour dire que cela fait 2 mois (à deux jours près) que je n'ai pas joué à un seul jeu, plus ou moins volontairement.
Je ne compte pas le festival de Cannes, ni le boulot sur les tests de prototypes, où il est difficile de faire autrement.
He ben... ça ne me manque pas du tout !
Comme quoi, l'addiction, c'est totalement surfait...



Héhéhéhé.
.....ça me fait penser aux discours de personnes toxicomanes: " Mais nan je ne me drogue plus.....je prends des produits de substitution!"
sebduj dit:Bien sur, c'est vrai dans tous les métiers. Et j'ai du mal à plaindre ceux qui en ont marre d'aller au ciné quand je pense à ceux qui en ont marre de visser la même vis toutes la journée ou ceux qui en ont marre de décharger les mêmes camions toute la journée... Prendre du recul sur son activité professionelle pour pouvoir en comprendre ses avantages me semble plus intéressant que de changer en permanence sans savoir ou ca va nous mener...


Décidément je suis comme Rody, j'ai du mal a te cerner tes propos moralisateurs...
En quoi des personnes devraient elles se contraindre à poursuivre leur métier sous pretexte qu'il est "cool" ?
Pourquoi elle n'auraient pas le droit de vouloir changer ?
Et, en quoi ces personnes ayant un métier passionnant, se devraient de poursuivre cette passion en dehors de leur travail ?
Fabrice dit:
sebduj dit:Bien sur, c'est vrai dans tous les métiers. Et j'ai du mal à plaindre ceux qui en ont marre d'aller au ciné quand je pense à ceux qui en ont marre de visser la même vis toutes la journée ou ceux qui en ont marre de décharger les mêmes camions toute la journée... Prendre du recul sur son activité professionelle pour pouvoir en comprendre ses avantages me semble plus intéressant que de changer en permanence sans savoir ou ca va nous mener...

Décidément je suis comme Rody, j'ai du mal a te cerner tes propos moralisateurs...
En quoi des personnes devraient elles se contraindre à poursuivre leur métier sous pretexte qu'il est "cool" ?
Pourquoi elle n'auraient pas le droit de vouloir changer ?
Et, en quoi ces personnes ayant un métier passionnant, se devraient de poursuivre cette passion en dehors de leur travail ?


Tu as entièrement raison.

Rody partage une page de sa vie sur le forum et là j’ai l’impression qu’on lui en fait procès. Je trouve ça dommage. De quoi l’encourager dans son sevrage à ne plus venir sur le fofo en plus :(

Personnellement, je comprends ce que dit Rody. C’est un phénomène récurrent. L’expression “Le cordonnier est toujours le plus mal chaussé” est juste, parce que passée la journée de boulot, l’envie n’y est plus pour reproduire en soirée ou en loisirs ce qui a jalonné sa journée. :D

Il y a des moments où l’ordre des priorités et des préférences changent et la surdose (plus que l’overdose) y est souvent pour beaucoup.

Maintenant, le manque ne se manifeste peut-être pas parce que justement Rody joue régulièrement au boulot. Même si l’édition n’implique pas que de jouer j’imagine. Peut-être est-il temps de prendre un bon mois de congé. Peut-être le plaisir de jouer reviendra après un petit temps de sevrage complet. :)

Et sinon, ben c’est la vie après tout. Ca n’empêche pas Rody de participer à nous sortir Tumblin’ Dice et d’autres jeux qui nous nous apportent du plaisir :P

Rody dit:Juste un petit mot pour dire que cela fait 2 mois (à deux jours près) que je n'ai pas joué à un seul jeu, plus ou moins volontairement.


Tu t'es égaré dans les jardins de Palais Royal ?
TS Léodagan dit:
Personnellement, je comprends ce que dit Rody. C'est un phénomène récurrent. L'expression "Le cordonnier est toujours le plus mal chaussé" est juste, parce que passée la journée de boulot, l'envie n'y est plus pour reproduire en soirée ou en loisirs ce qui a jalonné sa journée. :D


Voila pourquoi pour ma part je ne ferai jamais mon métier d'une passion (que ce soit les jeux ou autre).
Passion rime avec plaisir. Travail rime avec horaires à respecter, contraintes, concurrence,.....Passion ne rime pas avec travail pour moi.
Je suis content de rentrer chez moi avec une belle journée de travail pour me jeter dans une de mes passions.
N'allez pas croire que je "n'aime" pas mon boulot.....au contraire je ne l'échangerai avec personne..... pour le moment.
papillon dit:Tu t'es égaré dans les jardins de Palais Royal ?

Exactement ! :wink:
krapoto dit:Je suis content de rentrer chez moi avec une belle journée de travail pour me jeter dans une de mes passions.


Ah mais je te rassure, c'est mon cas aussi !
krapoto dit:
Voila pourquoi pour ma part je ne ferai jamais mon métier d'une passion (que ce soit les jeux ou autre).


Je crois pour ma part qu'il n'est que difficilement envisageable de bosser dans l'édition si on n'est pas soi-même passionné de jeux. Après, tout dépend du poste que l'on occupe, mais dès que l'on se retrouve directement impliqué dans l'élaboration d'un jeu (test proto, rédaction & traduction des règles, etc.), il faut absolument connaître le milieu. Il faut savoir penser "joueur" et ce n'est qu'en tant que passionné que l'on peut arriver à anticiper (et à plus forte raison, à satisfaire) les demandes des joueurs.
Tiberias dit:Je crois pour ma part qu'il n'est que difficilement envisageable de bosser dans l'édition si on n'est pas soi-même passionné de jeux. Après, tout dépend du poste que l'on occupe, mais dès que l'on se retrouve directement impliqué dans l'élaboration d'un jeu (test proto, rédaction & traduction des règles, etc.), il faut absolument connaître le milieu.


Attention tout de même. Ce n'est pas que ça le travail d'édition, loin de là. Et tu serais étonné du nombre de personnes qui ne sont pas "joueuses" et qui y travaillent (quelle que soit la taille de la boîte).
Rody dit:
Tiberias dit:Je crois pour ma part qu'il n'est que difficilement envisageable de bosser dans l'édition si on n'est pas soi-même passionné de jeux. Après, tout dépend du poste que l'on occupe, mais dès que l'on se retrouve directement impliqué dans l'élaboration d'un jeu (test proto, rédaction & traduction des règles, etc.), il faut absolument connaître le milieu.

Attention tout de même. Ce n'est pas que ça le travail d'édition, loin de là. Et tu serais étonné du nombre de personnes qui ne sont pas "joueuses" et qui y travaillent (quelle que soit la taille de la boîte).


Bien sûr, d'où ma restriction comme quoi "tout dépend du poste que l'on occupe". Je suis tout à fait conscient que tous ne sont pas des passionnés.
Tiberias dit:Il faut savoir penser "joueur" et ce n'est qu'en tant que passionné que l'on peut arriver à anticiper (et à plus forte raison, à satisfaire) les demandes des joueurs.


Je suppose que ça dépend si l'on fait des jeux à destination des passionnés ou non.