Je suis d’accord. Une petite phrase explicative permet de faire comprendre ses intentions sans que l’autre en face, peut-être moins prêt, ne soit brusqué.
Dans ce style aussi j’ai lu une règle (mais incapable de me rappeler du nom du jeu) où le choix d’écriture était au masculin et une note indiquait dès la première page que le terme « joueur » incluait les « joueuses ». Une petite phrase fine et maligne sans en faire des caisses.
Cela ne m’a pas gêné.
Il est d’ailleurs expliqué à la fin des règles qu’une règle sur deux, de cet éditeur, emploiera joueurs et une règle sur deux, joueuses.
Et je trouve cela bien mieux que joueurs.euses.
Ca c’est un truc qui m’énerve. Le wokisme existe bien, de mon point de vue c’est une déviance qui passe d’un extrême à l’autre. Malheureusement ce terme a été récupéré par l’extrême droite ce qui fait qu’on ne peut plus l’utiliser sans passer pour un facho. C’est vraiment dommage car en ce qui me concerne je déteste autant le wokisme que l’extrême droite. Et cette manie de changer le Français est totalement ridicule, comme dit plus haut il vaut mieux s’attaquer aux vrais problèmes d’inégalité homme femme plutôt qu’essayer de changer la langue et d’écorcher les yeux et les oreilles de la plupart des gens, hommes et femmes. C’est totalement contre-productif !
En fac de sciences il y a quand même beaucoup beaucoup de filles et dans les masters ou j’enseigne (qui sont compétitifs) on peine à trouver des mâles.
Mais c’est normal : le métier de scientifique ne paye pas.
Et concernant l’inégalité des tâches ménagères elle est pour beaucoup liée aux arbitrages financiers (dûs à l’inégalité salariale) chez les plus jeunes générations et pas seulement à l’éducation sexiste reçue par les garçons et les filles.
Anecdote : dans mon labo les jeunes papas qui se barrent tôt pour s’occuper des gamins se prennent des remarques pas très bienveillantes des dernières mandarines…
Je parle des écoles d’ingénieurs ou la proportion filles est faible.
Et, à moins que cela a changé il en est de même pour les études de physique et de math. C’est en effet moins vrai pour tout ce qui tourne autour de la biologie.
Je précise tout de suite qu’il y a par contre des stats pas reluisantes du tout dans le même rapport (genre dans l’accès et le maintien dans l’emploi scientifique)
Edit : de fait, c’est bien en médecine+bio où l’équilibre est le meilleur. Les progrès en maths physique ingé ce n’est pas dingue. Le tout en %ages.
Du coup je me demande s’il n’y a que de la bio à Jussieu (plus sérieusement si la taille des effectifs par discipline biaise le ressenti)
C’est surtout un épouvantail brandi par la droite dure et l’extrême droite pour disqualifier tous ceux qui considèrent que les inégalités basés sur le genre, la sexualité ou la couleur de peau doivent cesser… Qui se revendique d’être woke ? Personne… Qui traite les autres de woke ? Des politiques de droite dur/extrême droite…
Dans mon groupe de joueurs,nous sommes six ou sept hommes et une femme, pareil au club de jeux de rôles.
Le comble du ridicule serait de mettre les règles d’un wargame au féminin.
Sur Vin d’jeu ils mettent joueuse dans leurs articles, mais ils sont presque tous des hommes. Tous peut être ?
Les faits sont têtus!
Je t’avoue que je n’ai pas le temps de regarder 1H de documentaire sur les origines du “wokisme”, donc s’il y a des extraits qui te semblent important merci de nous dire à combien de minutes ils se trouvent. Mais plutôt que de parler des origines, je préfère parler de 2024 et de l’utilisation actuelle de ce mot, or en 2024 personne ne se revendique “woke”, par contre des politiques de droite dure et d’extrême droite s’en servent pour disqualifier les progressistes et Alpha nous a ressorti ce mot pour qualifier ceux qui ont écrit la règle de Captain Flip car pour lui c’était insupportable de lire quelques “joueuses” à la place de “joueurs”, ce qui ferait de l’éditeur et de ceux à qui ça ne pose pas de problèmes de dangereux “wokes”… Franchement c’est si “grave” que ça quelques gouttes de féminisation d’un texte de règle tout ce qu’il y a de plus clair ? Et qu’est ce qui est “grave” ? Quelques “joueuses” à la place de “joueurs” ou les inégalités et oppressions que continuent de subir les femmes entre autre ?
Intéressant.
J’avoue avoir lu et expliqué Captain Flip, mais alors aucun souvenir d’avoir lu joueuse à la place de joueur (comme quoi ^^).
Mais je pense que la réponse se trouve dans ton commentaire. Quand j’explique une règle, je dis “on”, je dis “tu” ou je dis “vous”, donc forcément la tournure de la règle m’importe peu finalement (et c’est tant mieux).
Après c’est un débat immense et qu’on retrouve dans sa plus infime protubérance dans un débat sur une tournure de règles de jeux de société. Donc pour moi, y’a débat où il ne devrait pas forcément en avoir un : joueurs, joueuses, joueur.se.s. Peu importe, je respecte le parti pris de l’éditeur car même si c’est une goutte d’eau dans l’océan de ce combat, elle a le mérite d’exister et je ne vois pas matière à en faire un débat (après si ça permet d’ouvrir la discussion sur le sujet, c’est finalement un plus ^^)
Je lis/entends souvent qu’au lieu de s’occuper de l’écriture inclusive on ferait mieux de s’occuper des vrais problèmes. Et je suis d’accord avec le fait de devoir s’occuper des vrais problèmes, mais :
1 - l’écriture au masculin ne fait-elle pas partie du problème global ? (on oublie vite les femmes quand tout est rédigé au masculin et ce n’est pas qu’une vue de l’esprit — et je me souviens de l’effet que cela a fait sur nous les petites filles lorsque l’institutrice nous a expliqué que même s’il y a un garçon au milieu d’un million de filles, le masculin l’emporte et qu’il faut dire ils)
2 - que ce soit crétin ou pas, on n’a jamais autant parlé des “autres problèmes” que depuis qu’on utilise l’écriture inclusive. Comparé à une campagne de pub, c’est pas mal. (et la preuve : sans l’écriture inclusive dans la règle en question nous ne serions pas en train de discuter de sexisme systémique. Or, pour résoudre un mal, il faut d’abord le nommer, dixit Alice Miller.)
Maintenant, c’est sûr, il reste encore à agir et je me demande vraiment, mais vraiment, combien agissent (même à petit niveau, parce qu’on ne peut bien entendu pas tous faire de grands actes décisifs, mais le sexisme étant systémique, les petits actes sont vraiment très précieux) parmi tous ceux qui disent que c’est pas l’écriture qu’il faut changer, mais le système. (Et si on changeait les deux ? )
Pour ce qui est de l’hypocrisie d’un “sexisme-washing”, je pense que malheureusement le machin-washing existe dans tous les domaines, mais est-ce qu’on fustige les méthodes/mesures par exemple des écologistes sous prétexte qu’elles sont reprises dans des techniques de greenwashing ?
Et pour finir, sur l’écriture inclusive et/ou au féminin, j’ai à peu près le même avis qu’Antoinette (la différence est que lire l’inclusif ne me pose pas spécialement de problème : je m’adapte vite).
Exactement !!! Certains disent qu’on s’en fou, mais en fait ça participe énormément (et de manière inconsciente) à la manière dont on s’imagine les choses. Personnellement, en lisant des “ils” partout, j’ai plutôt tendance à m’imaginer des groupes d’hommes plutot qu’un million de femmes entourant un homme.
D’ailleurs, ce genre de sujet me fait toujours énormément penser au comics “Y, le dernier homme” où tous les hommes sont morts, sauf un. Dans cette histoire, il y a donc pratiquement que des femmes, et en lisant ça, j’ai vraiment pris conscience d’à quel point mon esprit (du fait d’avoir grandi dans cette société) trouvait ça bizarre. Alors que ça ne m’a jamais rien fait de voir des scènes remplis exclusivement d’hommes dans d’autres BDs ou films ou séries.
Faire de l’écriture inclusive n’est pas nommer le problème.
Le fait qu’on parle en même temps d’écriture inclusive et des injustices sexistes ne défini aucune relation de cause à effet, c’est juste une corrélation.
Le discours sur l’écriture inclusive est à mon avis parfaitement instrumentalisé : on parle plus d’écriture inclusive que d’inégalité salariale et d’inégalités de carrière.
Chacun son avis sur le sujet. On peut trouver ça bien.
Pour moi, ces combats de langage sont des miroirs aux alouettes, de même nature que les beaux discours auxquels tant de gens sont sensibles.
Le langage, la parole, le discours ne vaut rien, ce sont des instruments de pouvoirs qui permettent de prolonger le statu quo.
Le problème n’est pas de se mettre à écrire étudiant.e.s, c’est d’arrêter le fait que 60% des étudiantes dans les sciences ont reçu de la part de leurs enseignants des « découragements » d’y aller et qu’on en parle moins que de l’écriture inclusive.
Alors bon… on a le droit de trouver que l’écriture inclusive c’est plus important et que c’est normal qu’on milite plus pour ça. C’est juste pas mon cas.
L’écriture inclusive m’en fout. Joueur ou joueuse m’en fout : je ne suis pas … au point de ne pas savoir qu’un joueur dans une règle, c’est une personne (ho c’est féminin !) qui joue indépendamment de son genre. Le fait qu’on décourage des talents à cause de préjugés sexistes ça, ça me gonfle.
D’ailleurs remarquons à quel point la fonction de détournement d’attention fonctionne bien.
On parle ici d’écriture inclusive pour la nième fois, on ne parle jamais de la surreprésentation des hommes dans le milieu des créateurs et des éditeurs de jeu et du fait que les femmes, dans ce milieu, ne font pas grand chose d’autre que du marketing.
Les femmes dirigeante de studio ou de maison d’éditions se comptent sur les doigts d’une main, pareil pour les autrices qui sont bien moins nombreuses que les auteurs, pareil pour les illustratrices, alors que là, en plus on est dans des talent artistiques et des études d’art dans lesquels les femmes sont, je crois savoir, bien représentées.
Ça me semble une meilleure question que joueur joueuse dans une règle de jeu, mais le débat sur l’écriture et le langage a permis de déplacer l’attention du problème vers un trucs sans enjeu. Le débat sur le langage a bien rempli son office.
Je suis assez d’accord avec jmguiche. Mais je suis un vieux male blanc cysgenre .
Est-ce que l’égalité salariale et les équilibres dans la répartition des tâches non rémunérées est statistiquement meilleure dans les sociétés dont la langue possède un genre neutre ?
Reste que je trouve ça assez intéressant de me confronter à des textes écrit au féminin, le petit moment où tu te sens exclu avant de t’habituer est instructif.
(NB. J’ai trois filles et ça biaise aussi des trucs je pense)