Difficile d’isoler un moment, l’ensemble forme un tout cohérent, c’est dommage de le couper en morceaux. J’ai beaucoup aimé entre autres les interventions d’Assita Kanko tout au long du reportage (il y en a une à 16’:20’'.) Je te comprends, moi même j’ai du mal a regarder des videos longues sur internet. J’avais vu ce reportage à la télé et je l’avais trouvé vraiment passionnant. Je te conseille vraiment de trouver le temps de le regarder en intégralité c’est réellement très instructif.
Quand le sexisme est systémique, faire de l’écriture inclusive c’est “aussi” nommer le problème, car c’est systémique, comme le dit Proute. Toutes les causes subissent malheureusement une instrumentalisation à un moment ou à un autre. Cela n’empêche pas de faire à la fois, à nos petits niveaux, accepter ou mieux, écrire d’une manière inclusive sans oublier de parler des inégalités de salaires et de carrières. (En tout cas on peut essayer, ça ne tue personne)
On ne peut pas non plus reprocher le fait que l’on parle davantage de l’écriture inclusive plutôt que de la condition des femmes, car la question n’est pas de mettre en opposition les combats, (l’un n’entravant pas l’autre, car la lutte est bien réelle). Et adopter de telles postures pourraient être pour certain, une façon de minimiser et balayer les petits combats, comme l’écriture inclusive. Quand à ceux qui se cachent derrière l’écriture inclusive, nous n’avons qu’à leur demander des comptes.
Tout ce que tu décris en ce qui concerne les conditions de la femme, l’accès à l’emploi, aux études et en partie vrais. Mais lorsqu’on regarde dans le détail la réalité peut être un peu plus complexe. Je suis enseignante et nous recevons tous les ans, les résultats du ministère concernant la réussite. Les derniers résultats démontraient que les garçons étaient bien derrière les filles en terme de résultats scolaires et, notamment en mathématique. (Le notamment n’exclu pas les autres matières, mais souligne un plus grand écart).
Donc, il n’y a pas de combats inutiles, que cela soit pour les garçons ou pour les filles, que cela soit pour de petits actes comme de l’écriture inclusive ou le fait de ne pas systématiquement faire rentrer les gens dans des cases. Et je trouve très bien que tu parles des discriminations faites aux femmes, au moins, nous ne parlons pas que d’écriture inclusive.
Ca ne parle pas que des origines et c’est un phénomène encore bien présent en 2024 même si ce terme est moins revendiqué. C’est sûr que l’extrême droite s’en sert pour disqualifier tout et n’importe quoi, mais ce n’est pas pour ça qu’il faut fermer les yeux et ignorer un phénomène qui existe bien. Certains rassemblements étudiants récents où étaient exclus des étudiants en fonction de leur race/nationalité ou de leur sexe en sont de tristes exemples.
Tout dépend de quoi on parle… Il est logique que des rassemblements contre le racisme ou le sexisme soit menés par celles et ceux qui le subissent directement… Et si les premier(e)s concerné(e)s estiment qu’à certain moments où endroits ils/elles préfèrent être entre premier(e)s concerné(e)s je ne vois pas le problème… En fait il y a énormément d’endroits qui sont soi disant mixtes mais où ce sera beaucoup plus simple à vivre si tu es un mâle alpha blanc… Petit exemple perso : les 2 uniques fois où je me suis fait draguer de manière lourde en 42 ans (une fois par une meuf bourrée qui avait les mains baladeuses, une fois par un barman homo qui se permettait des familiarité déplacés) j’ai trouvé ça bien relou, sauf que en tant que mec blanc hétéro cisgenre ça ne m’est arrivée que 2 fois en 42 ans et pourtant j’ai bourlingué… Demande à n’importe quelle femme le nombre de fois qu’elle a du supporter des relous dans sa vie et pour toute femme séduisante, tu peux lui demander combien de fois par jour… Donc quand tu comprends ça tu peux peut être comprendre les réunions non mixtes … Et ça peut par exemple donner des résultats très concrets comme ceux que j’ai vu à un festival de théâtre de rue cet été : au niveau du camping des festivaliers il y avait un peu partout au niveau des communs (douches, toilettes, lavabo) des pancartes qui rappelaient aux hommes d’éviter de se transformer en relou avec pleins d’exemples clairement tirés de situations vécues sur des petites phrases que certains vont considérer comme anodine mais qui sont clairement pénibles voir oppressantes pour les femmes, “c’est pour moi cette petite jupe ?”, etc… Il y avait aussi des piqûres de rappels sur le principe du consentement. Je suis certain que la majorité des femmes présentes ont apprécié.
Et pour revenir à l’écriture inclusive, les représentations d’une manière générale ne sont pas neutres… Je fais parti d’une génération qui a grandi en regardant Indiana Jones embrasser de force des femmes qu’il vient à peine de rencontrer, avec le dessin animé “Les merveilleuses cités d’or” où le héro est un petit colon espagnol, courageux, intelligent, avec son copain indien qui est le rigolo de service et qui fait le boulet et sa copine indienne qui a peur de tout dans le rôle de la faible femme qu’il faut aider/sauver, etc… Les choses évoluent doucement mais c’est pas encore gagné quand tu vois par exemple les rayons jouets à Noël à Auchan où tu as les “rayons filles” avec du rose partout, les dinettes, les jouets pour le ménage et les poupées et de l’autre les “rayons garçon” avec du bleu partout et pleins de machins guerriers ou de construction…
En tant qu’animateur enfant, un truc tout bête (en plus des nécessaires discussions pour éviter que ça soit les filles qui fassent tout le temps le ménage ou qui se prennent des remarques relou dans mon groupe de préado) : je fais attention dans mes programmes illustrés qu’il y ai des filles de représentées car je me souviens d’une remarque d’une préado qui me disait que je faisais des “programmes pour les garçons” . Je n’étais pas d’accord, on a discuté… Elle était d’accord que les activités s’adressaient tout aussi bien aux filles mais ce qui lui a fait dire ça c’est que les illustrations que j’avais choisie était principalement masculine ou bien “faisait garçon”, c’était totalement inconscient mais c’était vrai, depuis j’y fais attention…
Bref tout ça pour dire que je remarque que depuis le début que l’on commente l’indignation de Alpha sur l’écriture inclusive, l’intégralité des femmes qui ont commenté étaient favorable à cette initiative alors que les critiques venaient d’hommes, cqfd… ^^
Les deux premières qui me viennent à l’esprit sont le latin et le grecs ancien. Cela devrait répondre à ta question sur l’égalité homme femme corrélée au genre dans la langue.
Il y a l’Allemand aussi. Culture où la place de la femme est traditionnellement « Kinder, Küche, Kirche » (les enfants, la cuisine, l’église). Mais y’a un genre neutre ! Cela devrait interroger les militants de l’écriture inclusive sur l’efficacité de la chose.
Je suis entièrement d’accord sur l’ensemble de ton propos, je poserais peut être une nuance sur les “rayons de jouets” rose et bleu de l’autre. Peut-on parler d’une discrimination quelconque ou d’une stigmatisation, ou d’une mise en case si les garçons ont accès autant au bleu qu’au rose, et les filles autant au rose qu’au bleu ?
Les constructions sociétales de ce type ne me dérange pas à partir du moment ou les enfants, le citoyen, peut choisir, peu importe son sexe ou son genre. Cela ne me dérange pas non plus, que dans certaines sociétés, telle génération, tel sexe, tel genre préfère telle ou telle couleur. A partir du moment ou il n’y a ni discrimination, ni stigmatisation.
L’anglais américain peut tendre vers une neutralité de genre. Cette langue est moins connotée que le Français il me semble :
Police Man → Police officer
Fire Man → Firefighter
Sinon je crois qu’il y a le Turc et le Japonais, de mémoire…
Mais ça ne règle pas le souci des études sur l’égalité salariales F/H ni l’impact de la langue dans tout ça…
Possible, je ne sais pas… si c’est vrai, encore 2 cultures ou l’égalité homme femme est un des piliers !
Décidément il y a urgence à faire pareil en français !
Après vérification : pour le turc c’est vrai. La langue n’a pas de genre grammatical. Pour. Le japonais, c’est pas clair. Quand on parle ne neutre, c’est plutôt pour exprimer une manière de parler sans forme de politesse particulière. Cela ne semble pas être une affaire de genre.
On a le Basque je crois !
Sur les basques et les corses, il ne faut rien dire qui pourrait être mal pris dans un sens ou dans l’autre.
« La Finlande présente un écart de rémunération entre les sexes de 16 %, alors que la moyenne européenne est d’environ 14 %. En outre, son marché du travail est l’un des plus ségrégués d’Europe, les hommes et les femmes étant regroupés dans des professions spécifiques. Les femmes travaillent généralement dans les secteurs des services et des soins. Selon un rapport de l’OCDE, les femmes migrantes en Finlande occupent notamment des emplois précaires et mal rémunérés ou n’exercent aucun travail rémunéré parce que rester à la maison est aussi avantageux financièrement qu’un emploi. »
Du coup ta conclusion c’est que le langage n’influe aucunement au niveau sociétale ?.. Il n’y a pas lieu de féminiser le langage puisque cela ne change rien ?
On en a plastiqué pour moins que ça.
J’en suis intimement persuadé. La présence de un genre neutre dans une langue n’a jamais créé ou influé vers une société égalitaire.
Les chemins que je pense crédibles sont la loi (obliger les entreprises du moins tant que c’est nécessaire) et l’éducation.
Mais je pense que consciemment ou pas, les plus sexiste de la société font profil bas des qu’on parle d’égalité de rémunération ou autres… ils n’ont que des arguments pourris et le savent, mais dès qu’on a parlé de neutraliser la langue, ils ont répondu, cela fait un débat, une cristallisation. Du coup le reste passe presque à la trappe.
L’écriture inclusive c’est la muleta, les féministes sont le taureau…
C’est mon analyse, on peut ne pas être d’accord, en attendant une langue avec genre neutre ne fait pas une société égalitaire c’est donc un combat sans intérêt. Du coup moi, je m’en fout. Alors que la représentation des rôles garçons filles dans les manuels scolaires ou soutenir les filles qui veulent faire des sciences dures ou la lutte pour l’égalité dans le monde du travail, ça ça fait sens.
Après on peut perdre de l’énergie là dedans. Si telle est le combat que souhaite la gente féminine je n’y peux rien ! Mais le prénom iel ne va pas leur permettre d’avoir plus de reconnaissance dans la société ! Ça ne le fait dans aucune culture où il y a déjà du neutre !
D’ailleurs regardez à quel point la muleta fonctionne : j’ai lancé des piques sur la représentation des femmes dans l’industrie du jeu en parallèle du débat sur « les joueuses », personne n’a relevé et on reste sur cet inutile langage inclusif. C’est génial non d’aveugler comme ça ? C’est super efficace.
J’arrête d’intervenir, la muleta est trop efficace et je n’ai aucune chance d’attirer l’attention sur le matador. Vive l’écriture inclusive !
Merci de ta patience et de ton temps pour répondre à cela Krrro.
Pour moi il y a le côté : la bagarre, la construction et les voitures c’est en bleu donc c’est pour les gar-çons, tout le monde a bien compris ? Et les bébés, le ménage et la cuisine c’est pour ? C’est pour ? Ouiii les filles bravo ! On a tout mis en rose pour qu’on se rappelle bien…
En discutant avec ma mère (70 ans), elle ne se rappelait pas que les jouets étaient autant genrés quand ma sœur et moi étions petit… Je trouve ça dommage, heureusement il y a plein d’enfants et de parents qui ne s’arrêteront pas à cela mais je trouve que ça envoie quand même un message pas terrible…
Si on lit l’article, ce n’est pas qu’une question de chiffres et ils ont des avancées ou nous on a du retard. Et le salaire moyen est plus élevé chez eux, que chez nous. (Cela n’excuse pas l’écart, mais peut apporter son lot d’explications, il faudrait creuser).
Le contexte historique fait que les femmes sont moins bien rémunérées là-bas. Mais le Finlandais à toujours été “non genré”, ce qui signifie qu’il est difficile d’en étudier son impact, puisque l’inverse n’existe pas et n’a jamais existé. Alors, comme c’est la norme, comment peut-on conclure que ça n’a pas d’influence ? Nous n’avons pas d’éléments comparatifs. Je pense qu’en France ça vaut le coup d’essayer.
L’article semble dire que la “division sexuée du travail" que nous avons moins en France par exemple “peut” expliquer cet écart plus important, car le marché du travail finlandais est “profondément sexué”. Aussi, comme partout en Europe, la montée de l’extrême droite et du populisme antiféminisme progresse et fait très mal.
Et ce qu’ils ont et que nous n’avons pas, c’est un parti “reconnu” qui se consacre spécifiquement à la promotion du féminisme.
L’article que tu nous donnes parle quand même de la “Nation la plus égalitaire du monde”, cela ne signifie pas que tout est parfait, mais si la France était la Nation la plus égalitaire du monde ça se saurait.
Je pense que la, c’est clairement une question d’éducation. Nous ne sommes pas obligés de dire :
“la bagarre, la construction et les voitures c’est bleu, c’est pour les garçons.”
On peut simplement dire que la norme c’est le bleu pour les garçons, mais que si l’on est une fille et que l’on aime le bleu on a le droit de s’habiller en bleu.
Il y en a ici qui auraient bien besoin d’un peu de lecture:
Mes 2 centimes:
L’écriture inclusive est une absurdité, c’est illisible, est c’est inutile, car la langue française permet déjà d’écrire “les joueurs et les joueuses” ou même “les joueuses et les joueurs” pour ceux qui préfèrent.
PS: Le rose était la couleur des petits garçons fut-il un temps, on le considérait comme une forme plus douce du rouge, une couleur masculine, associée au pouvoir et à la guerre. Les petites filles s’habillaient plutôt en bleu justement, et ce n’est que très récemment que le rose est devenu une couleur qui leur est associée.