es jeux de stratégies purs, en d’autres termes les jeux qui nécessitent une réflexion, perdent de proche en proche leur magnétisme sur l’esprit humain. Celui-ci, frustré, impatient, bombardé aux quotidiens par des images qui nourrissent l’illusion, semble tétanisé, paralysé, incapable de mettre en branle des facultés cognitives autre que la mémoire immédiate, sommaire, chevilléé à des émotions brutes. Les jeux aléatoires, les jeux de sensations physiques, les jeux de masques, bref, tous les jeux qui procurent un vertige, une rupture profonde entre la conscience et la mort dont le marqueur dominant reste une poussée d’adrénaline, font autorité dans l’espace public. Oui, jouer avec la mort, mourir pour de faux, renouer avec la partie la plus archaique de notre cerveau pour éprouver la sensation délicieuse d’être revenu d’entre les morts, font de nous des êtres irrationnels, addicts aux illusions, viscéralement tournés vers une conscience désincarnée et une autodestruction incarnée. Les jeux de réflexions purs ne sont pas une alternative, ni un pendant des jeux qui suscitent le vertige, ils incarnent l’esprit humain, la clef de voûte de la sagesse. Les jeux qui procurent un vertige ouvrent une voie royale aux illusions, à l’irresponsabilité, à une violence dont les effets pervertissent et altérent le locus où s’élaborent la curiosité, l’éveil, le discernement, la lucidité. Les jeux de réflexions purs nécessitent un apprentissage, une formation, une construction intellectuelle à même de fortifier le libre examen, de soutenir in fine la quête de la sagesse. Lorsque je dispute une partie de jeux de stratégie pure, ma déception en cas d’échec découle d’une stratégie défaillante, c’est-à-dire une mauvaise lecture de la stratégie adverse. Il me faudra travailler davantage pour corriger mes points faibles. Mon échec ne suscite acune culpabilité, en ce sens que ma déception émane d’un champ intellectuel, la qualité de ma stratégie est perfectible par la réflexion. En revanche, comment juguler la violence d’une addiction au jeu de hasard , comment juguler une culpabilé envahissante qui jaillit d’une conscience au fur et à mesure de la pathologie, anesthésiée, nécrosée, éteinte ?
Et pourquoi ne pas commencer par l’éloge de la touche entrée, celle qui permet de faire des paragraphes et d’aérer un texte ?
Et une fois aéré, l’éloge de l’index du forum, pour ne pas poster n’importe où à plusieurs reprises …
Donc, pour résumé ta pensée: vous êtes tous des cons car vous n’avez pas voulu tester mon jeu KCLNAP3… c’est bien ça???
Kavern.
Étant un grand amateur de jeux abstraits (surtout à 2 joueurs), j’ai bien pris le temps de regarder la vidéo de ton jeu (et en entier s’il vous plait !).
A mon sens, il y a beaucoup trop d’informations. L’avantage du jeu abstrait et d’avoir une grande liberté intellectuelle, que ce soit dans la façon de jouer ou d’interpréter le jeu.
Dans le cas de Kcnalp3, le surplus d’information “donc de mémorisation”, à mon sens, casse tout le potentiel du jeu. Dans la mesure ou les billes se ressembles énormément, j’ai du mis reprendre à 3 fois pour comprendre les techniques de prise.
Tout ça pour dire, qu’avec un public déjà restreint (je parle de l’abstrait), je ne suis pas certain que beaucoup de monde prenne un réel plaisir à assimiler les règles (qui sont indigestes) et pour an final se faire poutrer par l’auteur qui n’en aura tiré qu’une satisfaction intellectuelle personnelle, ce qui en plus d’une incompréhension total, s’avérera frustrant.
Voilà… je saigne du nez
J’espère avoir aidé
J.B
J’ai de plus en plus de mal avec ce genre de hiérarchisation des jeux: “Le jeu abstrait c’est plus noble que les jeux de gestion qui sont plus intéressants que les jeux de placement/blocage qui sont bien plus riche que les améritrash qui sont vraiment moins chiant que les kubenbois…” Etc etc ad nauseum…
Et plus on enrobe ce genre de discours de logorrhée verbeuse, plus je n’y voie que snobisme et étroitesse d’esprit.