Depuis 15 ans que je m’intéresse au JDS, c’était cette année la 4ème fois que je me rendais à Essen. Je connais peu de monde à saluer sur place et je sais que économiquement, je n’ai pas grand chose à y gagner mais bon, histoire de contrer de temps en temps ma réputation d’ermite, je bouge.
Toutefois, mes congés d’enseignant ne m’ont jamais permis d’y aller en semaine. C’est donc encore une fois le samedi que j’ai pu me balader, péniblement, parmi les allées et la foule esseniennes.
En général, c’est-à-dire les trois fois précédentes, j’ai fait le trajet en une journée (depuis Bruxelles), avec mon épouse. On démarre tôt, on arpente les diverses salles, j’achète ce que je suis capable de porter et ma femme prend quelques pièces de vaisselle décorées de meeples, pions ou pièces de puzzle. On repart en fin d’après-midi. Et les enfants sont chez leurs grands-parents pendant une journée et deux nuits.
Mais cette année il y avait du nouveau : la semaine de congés scolaires suivait le plus grand événement ludique d’Europe. Nouspouvions donc aller à Essen le samedi et puis de là de repartir en Hongrie, lieu de villégiature habituel parce que partie de la moitié de la famille. Comme les enfants commencent à être grands (15, 13 et 8 ans), cela pouvait être l’occasion de leur montrer un événement ludique d’ampleur.
Que de mauvaises idées s’imbriquaient là les unes dans les autres ! Tout se mettait en place pour une visite des plus foireuses, je récapitule :
1) le samedi est à éviter, tout le monde le dit, et à raison. Ca n’avance pas et on ne voit rien. Il y a trop de monde ! Mais bon, quand on ne peut y aller que le samedi, hein…
2) Y aller avec des enfants en tant que joueur n’est pas la chose à faire : j’ai passé quatre heures à vérifier que tout le monde suivait et qu’on ne perdait personne, à répondre aux questions incessantes de mon plus jeune qui repérait surtout les jeux que nous avons déjà à la maison (j’en ai tout de même près de 400) et je n’ai pas pu m’intéresser à un stand plus de quelques minutes tant je sentais qu’on m’attendait et s’impatientait et, a contrario, j’ai senti que moi non plus je n’étais pas libre d’avancer comme je voulais.
Mais, il n’y avait pas que cela :
3) Nous devions partir de Bruxelles à 7 heures, et nous sommes partis avec une demi-heure de retard. Cela peut n’être rien, une demi-heure. Sauf que cela peut faire la différence entre un parking proche encore ouvert et un parking proche déjà fermé ! A peine étions-nous passés devant le salon que nous étions redirigés vers le P10, à l’extérieur. En compagnie de centaines et de centaines d’autres voitures ! On avançait au pas ! Le P10 n’est pas si gênant que cela : il est excentré, certes, mais il est grand, il y a de la place et les navettes qui relient le centre-ville sont rapides et fréquentes. On y est serrés comme des sardines et il faut oublier l’idée de vouloir s’asseoir, mais c’est gratuit, on ne peut pas tout avoir. C’est surtout le fait d’y aller avec autant d’autres voitures qui était enrageant et décourageant. In fine, on est entrés dans le salon vers 11 heures, une heure où les ultragamers habitués disent unanimement qu’il n’y a plus rien à voir ou prendre à bon prix depuis deux jours ! Mais bon, on s’était levé tôt pour un samedi de début de vacances, on avait fait le trajet, supporté d’être redirigés vers le P10, on n’allait pas renoncer si près du but, d’autant que nos entrées étaient prépayées.
Mais…
4) Nous sommes entrés par la porte Ouest, directement dans le Hall n°3. Pas mal le 3, encombré, familial comme tout Essen ce WE-là en fait, mais pas mal. Le problème c’est que par là, on n’a pas eu le plan du salon et que je ne me rappelais plus comment pouvaient être attribués / répartis les halls parmi les éditeurs et autres exposants. On a donc enchainé avec le 4, puis le 5, puis le 6. Heureusement que le 7 était vide ! Et au fur et à mesure de nos pas, je m’étonnais de ne pas trouver les jeux qui faisaient le buzz (parce que j’avais quand même préparé un minimum le truc et j’avais mon papier avec une liste de jeux que je souhaitais voir de plus près). Bref, on a tourné dans des allées moyennement intéressantes jusqu’à ce qu’on cède aux demandes répétées du petit dernier qui avait FAIM. (La gastronomie à Essen, faudrait écrire un livre là-dessus, mais je sens que mon intervention commence déjà à être longue depuis quelques dizaines de lignes…)
Bref, au final, j’ai pas vu grand chose et j’ai pas l’impression que j’aurais eu beaucoup de temps pour voir ce que je voulais. Je ne sais pas si c’est moi ou si ce sont les conditions, mais pour tester des jeux, je préfère une atmosphère plus posée et plus calme. Aussi ai-je préféré repartir vite, aussi parce que j’avais de la route à faire (1000 km). J’ai tout de même fait quelques achats : Bruxelles 1897 (que j’avais déjà pu feuilleter à Bruxelles, justement), Zoom in Barcelona (joli, jouable à 5 et pas cher), Origins (un vieux Matagot à 25€), Ticket to ride London (pour 15€, j’ai cédé) et Shanghaien à 3 euros, qui rejoint la petite liste des jeux que j’ai eus, puis revendus ou donnés et ensuite rachetés. Et au passage, j’ai vu que plusieurs jeux qui m’avaient tapé dans l’oeil sur Internet étaient déjà sold out ou n’étaient finalement pas si bien / accessibles / intéressants que ce que j’avais imaginé : On the Origins of Species (sold out), 1987 Channel Tunnel (bof), 1942 USS Yorktown (?), Alubari (sold out), Porto (un peu cher pour ce que c’est, non?), Troia (finalement bof).