Bon, à la cantonade, encore une petite discussion à la con
J’aimerais savoir comment vous pensez que fonctionne votre perception de ce qu’on appelle communément le présent, notion plus ou moins clairement définie comme “ce qui se passe ici et maintenant”.
Comparons le temps qui passe à une bande magnétique en train de se dérouler et que vous décodez avec une tête de lecture. Ce que vous avez déjà lu est votre passé. Ce que vous n’avez pas encore lu est votre futur. Ce qui vous êtes en train de lire est votre présent.
Admettons par principe que votre tête de lecture a une “taille”. La première question qui me tarabuste est d’ordre introspectif : combien mesure-t-elle à votre avis ? 1 seconde ? Moins ? Plus ?
La deuxième question est plus “computer science”. Si votre tête de lecture mesure disons 1 seconde, et que celle de votre voisin/voisine mesure 5 mn, comment faites-vous pour vous interfacer ?
Et la troisième question est plus ésotérique. A votre avis, existe-t-il des techniques mentales pour “agrandir” la taille de la tête de lecture ? Admettons que oui, et que vous réussissiez à lui donner une taille de disons 3 jours, par quoi se traduirait cette modification sur le plan sensoriel ?
Le présent c’est le moment que je vis, le passé ou le futur celui que je raconte. C’est donc tout le temps le présent.
Le présent ne dure pas.
Davidof
Le présent est un concept. Il s’agit ni plus ni moins de la transformation du futur en passé.
Le présent est cette transition et est donc immuable et identique pour tout le monde.
Mais chacun appréhende le présent à sa manière et ne le voit donc pas forcément du même oeil que son voisin.
Pour tes questions :
- La taille de ma tête de lecture varie selon ce qu’elle lit. Une chose intéressante et longue peut être intégrée au présent, une chose futile mais courte sera aussitôt envoyée vers le passé.
- L’interface entre deux têtes de lecture différentes est réalisable mais générera des tensions quotidiennes, au sujet de détails futils mais nombreux.
Exemple : “Tu te ressers encore ? Tu viens d’en boire un à l’instant !”
“Mais… c’était il y a 5 minutes…”
- Pour modifier la taille de sa tête de lecture, peut-être qu’en se mettant au bouddhisme ou en atteignant un état de zénitude absolu on peut appréhender une large bande passante… A creuser…
une éternité !
J’ai dit plusieurs minute.
Il coupe du bois.
Temps du verbe : présent
Temps pour couper du bois : au moins plusieurs minutes
A priori du moment qu’une action présente dure, elle reste dans le présent.
Sinon, il y a quelques année je m’étais posé la question, et je m’étais dit : moins d’une seconde, le temps de dire ou faire quelque chose et on est déjà dans le futur.
Blue dit:une éternité !
+1
Le secret de l'immortalité, c'est de vivre pleinement le moment présent.
Chewy203 dit:L'interface entre deux têtes de lecture différentes est réalisable mais générera des tensions quotidiennes, au sujet de détails futils mais nombreux.
Exemple : "Tu te ressers encore ? Tu viens d'en boire un à l'instant !"
"Mais... c'était il y a 5 minutes..."
Bon, mais dans ton exemple, est-il possible de prouver de façon tangible que le "maintenant" des deux personnes a lieu au fond au même moment ?
Chewy203 dit:Pour modifier la taille de sa tête de lecture, peut-être qu'en se mettant au bouddhisme ou en atteignant un état de zénitude absolu on peut appréhender une large bande passante... A creuser...
En parlant de ça, mais là on sort de la métaphore de la bande magnétique dont la lecture serait continue, le bouddhisme tibétain postule que l’esprit est discontinu par nature, granulaire en quelque sorte.
On ne glisserait donc pas progressivement dans le futur mais on « sauterait » par saut de puce vers le futur, un intervalle quasi-imperceptible séparant chaque état de conscience. C’est la fameuse notion de bardo (intervalle), avec l’idée que la pensée est un phénomène discret, on pourrait presque dire quantique, et non pas continu.
La relation au temps est étrange.
L’illustration la plus étrange reste, pour moi, la musique. On n’entend, pour simplifier, qu’une note à la fois. Que cette note soit tirée de la danse des canards ou du concerto pour violon et orchestre no 1 de Mozart (K 207 pour les intimes), ça ne fait pas le même effet. La succession des notes a elle un effet. Ca m’a toujours faciné.
Le présent dure toujours : on est toujours dans le présent.
Le présent dure 5,39121 * 10 puissance -44 secondes (temps de planck, la durée la plus petite ayant un sens d’après ce que nous savons de la physique)
un round!
l’action finie , je relance les dés pour la phases suivante
râliste, car je le joue bien
Le présent n’existe pas, car au moment où l’on parle du présent, celui-ci fait déjà partie intégrante du passé
C_H, qui s’en retourne picoler pour retirer son mal de crane (réflechir ça fait maaaaaal!! )
jmguiche dit:L'illustration la plus étrange reste, pour moi, la musique. On n'entend, pour simplifier, qu'une note à la fois. Que cette note soit tirée de la danse des canards ou du concerto pour violon et orchestre no 1 de Mozart (K 207 pour les intimes), ça ne fait pas le même effet. La succession des notes a elle un effet. Ca m'a toujours faciné.
Très bon exemple. Ca m'a également toujours fasciné.
Ca pose justement la question de la "granularité" temporelle dans la perception musicale : au niveau de la triple croche, de la noire, de la mesure, du morceau complet ? C'est effectivement étrange.
Ticoche dit:J'ai dit plusieurs minute.
Il coupe du bois.
Temps du verbe : présent
Temps pour couper du bois : au moins plusieurs minutes
A priori du moment qu'une action présente dure, elle reste dans le présent.
Sinon, il y a quelques année je m'étais posé la question, et je m'étais dit : moins d'une seconde, le temps de dire ou faire quelque chose et on est déjà dans le futur.
amusant, une réponse "grammaticale", j'y avais pas pensé
(évidemment, "je tape un message sur TT" est une phrase au présent, mais j'ai d'abord tapé le "a", puis le "m", quand j'en suis au "m" le "a" est mon passé, tu ne coupes pas non plus toujours la même buche au même endroit)
d'ailleurs c'est un piège cette histoire de bande qui présente la question sous un jour scientifique : la réponse est littéraire