Faire le méchant

Kinder dit:Après cela dépend dudit poste, mais un futur collaborateur qui doit se présenter devant le client ne doit pas craquer si le sujet dépasse le cadre du travail. Si les langues sont importantes, il faut les vérifier. Il faut comprendre ce que la personne est en grade de faire.

Entièrement d'accord là-dessus : l'entretien devrait dépendre des qualités et compétences que l'on recherche, pas d'un stéréotype à la con où A est le gentil et B le méchant. Vérifier le niveau d'anglais de quelqu'un qui ne l'utilisera jamais est débile. Lancer une attaque pour voir comment la personne réagit n'a de sens que si le candidat est amené a être confronté directement aux clients. Dans ce cas, on recherche quelqu'un de solide, et tester cela est normal.

Ca me rappelle un entrtien ou on m'avait demandé ce que je ferai d'un budget illimité que je pourrai utiliser pour acheter le système informatique de mes rêves, numéros de versions à l'appui. Après on m'a annoncé que je débuterai par de la hot-line et du colisage pendant 6 mois avant de faire du dev. Pour ça et pour d'autres raisons, j'ai conclu l'entretien en disant que je n'étais pas intéressé... Ca m'a fait du bien !

arthemix dit:
Kinder dit:
Krka dit:Je ne sais pas si je peux vraiment être méchant quand il s'agit de la vie professionnelle d'un gars

En réalité, ça n'est pas tant être méchant que "dur" dans la sélection. Si le gars doit travailler avec toi par la suite et qu'il ne te convient pas, mieux vaut le comprendre de suite en étant "méchant", plutôt que faire le gentil et d'avoir des problèmes quelques semaines/mois plus tard. C'est mieux pour toi, mais aussi pour lui (même si sur le moment, ça n'est pas agréable)...

Sauf que je ne vois pas en quoi le mettre en difficulté te révèlera quoi que ce soit à sa capacité d'assurer professionnellement. Ca ne fait qu'avantager les grandes gueules, qui n'assureront pas forcément après coup.


+1 !

J'ai du faire passer des centaines d'entretiens d'embauche (en tant que recruteur), j'ai recruté plus de 140 personnes, j'ai du faire moins de 4 erreurs et dans ces erreurs, tous auraient passé l'épreuve du méchant sans problème !

Vérifier le contenu d'un CV n'a rien de méchant.

Par contre, quand j'étais débutant, on m'a fait le coup du méchant. Quand la boite qui m'a fait le coup du méchant m'a fait une offre, j'ai dit non : trop con, pas envie de bosser avec eux.
Si je n'avais pas eu le choix j'y serai allé à reculon, en restant en veille pour trouver moins con.


Tout dépend de la boite et de son métier. On ne recrute peut etre pas un ingénieur ou un vendeur de photocopieur de la même façon. Il y a de toute façon mille façon de "sentir" un candidat sans être méchant.

J'ai l'impression que l'on est tous à peu près du même avis sur le forum sauf que l'on n'entend la même chose à propos de "méchant".

En ce qui me concerne, j'intreprète comme ceci : méchant = tatillon + exigeant (naturellement eu égard à la fonction demandée).

C'est sûr que si l'on parle du "méchant" de Guyomar... :roll:


PS (jmguiche) : tu n'as pas quelques petites perles à nous raconter parmi tes centaines d'entretiens ? :P

Kinder dit:C'est sûr que si l'on parle du "méchant" de Guyomar... :roll:

Le méchant de guyomar n'est pas que méchant, il est idiot et mesquin.

Pour moi, un "méchant", c'est quelqu'un qui cherche à déstabiliser.

Il y a un certain nombre d'année, lorsque j'ai postulé pour mon emploi actuel (SSII), la plus longue partie de l'entretien consistait pour tous les candidats à défendre un projet pour la construction d'un aéroport dans une ville universitaire. Il s'agissait principalement de démontrer sa capacité à résister au stress (amusant, les questions sur le budget..), à convaincre et à improviser de manière convaincante. Pour se lancer, chacun avait droit à 10-15 minutes de préparation, histoire de structurer un tout petit peu sa présentation. Passionné de Jdr, cela m'avait terriblement amusé et comme j'avais pris cela comme un jeu, je n'étais pas vraiment stressé. Par contre le candidat suivant qui, déjà crispé, ses feuilles de présentation à la main, a été accueilli au début de sa présentation très sérieusement par 'Alors cet hôpital en Inde, allez-y, montrez-nous votre projet' ne s'en est jamais remis.

Je ne sais toujours pas si j'ai trouvé que cette plaisanterie était un moyen déplacé de tester le sens de l'humour ou si c'était un bon moyen de tester la résistance au stress et à l'imprévu...

Kinder dit:PS (jmguiche) : tu n'as pas quelques petites perles à nous raconter parmi tes centaines d'entretiens ? :P



Pas tellement, ou des histoires tristes... Les candidats pas à l'aise, ne savant pas se présenter ou se mettre en valeur, cela ne m'a jamais fait rire. Je faisait des entretiens pour recruter, pour réussir. J'étais malheureux face à un candidat mal à l'aise. J'essayait de tendre des perches pour le sortir de sa timidité, de sa maladresse, pour qu'au moins, même s'il n'était pas pris, il n'en sorte pas trop mal. u'il puisse au moins se dire, "il ont trouvé quelqu'un qui correspondait mieux" plutot que "j'ai été nul".


Une fois j'avais pris rendez vous dans l'apres midi avec 4 types de la même école, les CV étaient assez proches, mais correspondant aux profils que je cherchais. Je les avais selectionnés dans un paquet d'une centaines de CV, je n'avais rien remarqué.
Il s'est avéré qu'ils travaillaient ensemble depuis 5 ans : mêmes études, co manipes même projet de fin d'étude, même physique (petits mince), même réserve, copains depuis 5 ans ! Ce que me racontait le 1er était interessant... Au troisième ça a commencé à me barber (ils avaient aussi visiblement suivi les mêmes formations de préparation aux entretiens !).
J'ai fini par embaucher les 4 (comment choisir ? en plus j'avais besoin de monde.).
Je ne l'ai pas regretté.


La "perle" qui m'a le plus barbé n'était pas au recrutement mais aprés. En rentrant dans ma boite on commençait par un à deux mois de formation. Pour une petite SSII, c'était un sacré effort. J'ai recruté un type qui au bout de la formation, est venu me voire pour me dire qu'il se barrait, du jour au lendemain (période d'essai), on lui proposait mieux ailleurs, surtout apres la formation... On a changé les contrats de travail.

Une autre fois, à une candidate j'avais répondu : " Votre CV est interressant, mais là, j'ai rien... Plus tard peut etre... ". On traversait les années horribles de 1994... Pas d'embauche, on se sert la ceinture... (on a reussi à ne virer personne mais on a eu chaud, comme toute la profession).
Quelques mois plus tard, on s'en sort. On passe une annonce... Et je reçoit une lettre, "ouai, c'est pas juste, vous dites que mon cv vous interesse mais quand vous recrutez à nouveau vous ne me contactez pas." ... C'est bien la première fois que je me fait engueler ou presque dans une lettre de candidature. Amusé et intrigué, je convoque et je recrute. Pareil, je n'ai jamais regretté.

Une dernière, encore une fille, plus que charmante. Elle se pointe à l'entretien en jupette et bas noirs... filés sur la longueur de la cuisse... Elle était assez malheureuse et tirait sur la jupette pour cacher le desastre, bien inutilement... Evidemment, "je n'ai rien vu", rien dit, pas un sourire... Je l'ai recruté elle aussi. Pas à cause de ses jambes, parfaites. Bien que celibataire à l'époque, mes conceptions de la relation entre patron et salariée m'interdisaient bien des choses.
Elle était professionnelement super.


Bref, les histoires que j'aime me rapeller sont plutot les histoires de reussite, même si elles démarrent curieusement.

jmguiche dit:Une fois j'avais pris rendez vous dans l'apres midi avec 4 types de la même école, les CV étaient assez proches, mais correspondant aux profils que je cherchais. Je les avais selectionnés dans un paquet d'une centaines de CV, je n'avais rien remarqué.
Il s'est avéré qu'ils travaillaient ensemble depuis 5 ans : mêmes études, co manipes même projet de fin d'étude, même physique (petits mince), même réserve, copains depuis 5 ans ! Ce que me racontait le 1er était interessant... Au troisième ça a commencé à me barber (ils avaient aussi visiblement suivi les mêmes formations de préparation aux entretiens !).
J'ai fini par embaucher les 4 (comment choisir ? en plus j'avais besoin de monde.).
Je ne l'ai pas regretté.


Franchement, les prénoms auraient dû te mettre la puce à l'oreille : Jo, Jack William et Averell, c'est pas très courant...

arthemix dit:
jmguiche dit:Une fois j'avais pris rendez vous dans l'apres midi avec 4 types de la même école, les CV étaient assez proches, mais correspondant aux profils que je cherchais. Je les avais selectionnés dans un paquet d'une centaines de CV, je n'avais rien remarqué.
Il s'est avéré qu'ils travaillaient ensemble depuis 5 ans : mêmes études, co manipes même projet de fin d'étude, même physique (petits mince), même réserve, copains depuis 5 ans ! Ce que me racontait le 1er était interessant... Au troisième ça a commencé à me barber (ils avaient aussi visiblement suivi les mêmes formations de préparation aux entretiens !).
J'ai fini par embaucher les 4 (comment choisir ? en plus j'avais besoin de monde.).
Je ne l'ai pas regretté.

Franchement, les prénoms auraient dû te mettre la puce à l'oreille : Jo, Jack William et Averell, c'est pas très courant...


:lol: :lol: :lol:

J'ai entendu dire que pour les oraux de CAPES,c'est un peu le même principe: 3 jurys:
Le neutre,
Le sympa et
Le méchant...
Le truc étant de ne pas se prendre le bec avec le méchant...

Mais c'est pas cette année que j'aurais l'occasion de vérifier par moi-même :cry:

Les milieux proffessionels etant en general des petits mondes, il y a de fortes chances de recroiser un jour qqu'un qu'on a eu en entretien....
Donc faire le mechant, c'est prendre un risque.

tres interessant ce sujet....

ca peut servir pour la suite 8)

C'est pas faux.

Dans mon cas,
faire le méchant ca voulait dire notamment pauser pas mal de questions techniques très précises, voire s'ils connaissaient le sujet, et comment il réagirait à une question qu'il ne connait pas. Bref, rechercher ses limites.