tehem dit:
Tu n'as pas compris. Je n'ai peut-être pas été assez clair.
En reprenant la fin de ta phrase, ça me donne: ils feraient perdre quelque chose aux bloqués. Les bloqueurs ne perdent rien et font payer au bloqués le prix de leur droit d'étudier. C'est paradoxale?... Ah bon!
Un bloqueur est un étudiant, un bloqué est un étudiant. Comment l'un peut-il ne rien avoir à perdre tandis que l'autre y perd beaucoup ? Il ets là ton paradoxe. Ne me ressers pas l'idée à l'emporte pièce qui voudrait que les bloqueurs soient tous des incapables qui ne foutent rien et dont l'année est déjà fichue. Il y a bien autant d'étudiants de ce genre qui en profitent pour rester les pieds en éventail devant la télé. Il y a bien des bloqueurs qui n'étaient pas des fainéants sans avenir, et si je les conjugue au passé c'est parce que ce ne sont plus ceux là qui voulaient encore bloquer les fac après avoir obtenu la mort du CPE.
Ajoutes y ceux qui ne voulaient pas des blocages mais étaient contre le CPE... Pour la plupart ils se rendent bien compte que sans les blocages ils n'auraient pas pris la peine et le risque de rater un cours pour aller manifester - même durant les journées nationales d'action.
Puis, il y a ceux qui se sont ralliés aux deux groupes précédents après avoir constaté que la surdité du governement dépassait l'absurdité des blocages.
Il y a aussi les enseignants, les personnels, les familles, toutes ces personnes concernées par le fait que le principal lieu de formation supérieure soit complétement paralysé sans que le gouvernement ne daigne faire ce qu'il faut pour que cela se débloque alors que tous les réclament, y compris le patronat.
Il y a enfin les présidents d'université, leurs conseils d'amdinistration, la CPU, qui ont intercédé directement auprès des ministres et jusqu'auprès de De Villepin, qui n'ont cessé de rappeler le gouvernement à la raison pour que les choses puissent rentrer dans l'ordre dans leurs établissements.
Sans les blocages, aussi ******* soient-ils, il n'y aurait pas eu autant de monde dans les rues, il n'y aurait pas eu une telle prise de conscience. Tu peux accorder une importance aussi démesurée que tu veux aux manifestations, elles ne l'auraient pas eu sans les blocages. Ils ont également eu une influence directe et indépendante des manifs, sur la capacité des étudiants mobilisés et actifs, à procéder à des actions "coup de poing"; sur l'inquiétude des politiques quant aux questions de sécurités face à tant de jeunes apparemment incontrôlés; sur des gens qui ne se seraient pas manifesté sans les blocages, maintenus qu'ils sont par leur devoir de réserve.
Oui le blocage peut s'assimiler au chantage, oui il fraie avec les limites de la démocratie et des libertés, oui c'est très ******* d'être bloqué. Mais sans blocage les choses ne se seraient vraisemblablement pas déroulées comme ça. Fallait-il bloquer si tôt ? Quel était le moment opportun de montrer jusqu'à la contestation pouvait aller ? Ce sont des questions trop complexes pour que toi ou moi y répondions. On ne peut que constater que les blocages ont objectivement fait partie de cette crise, qu'ils ont forcément eu une influence sur l'issue de cette dernière, et que l'indignation de certains face à un mode d'action aussi dur prouve bien que ce mode d'action est loin de laisser indifférent.
L'offuscation un peu puritaine des électeurs de la droite traditionnelle me porte plutôt à la sympathie pour ceux qui ont ainsi bousculé leur petit confort basé sur l'idée que les ministres à nom à particule pouvaient ordonner n'importe quoi sans même s'abaisser à discuter avec les infâmes gauchistes des syndicats. Je vois bien moins d'anti-CPE s'indigner des blocages, même si beaucoup - comme moi - regrettent qu'il faille en passer par de telles extrêmités pour obtenir ce qui devrait être naturel et ce à quoi le gouvernement s'était engagés: la concertation avec les partenaires sociaux.