Frais de port chez Amazon et qualité de la presse

Bonjour,
Certains d'entre vous l'ont probablement remarqué : depuis hier, amazon (mais bientôt également la Fnac et tous les libraires en ligne) applique la nouvelle loi interdisant la gratuité des frais de port pour l'achat de livres. Ca courrait depuis un moment, faisait l'objet d'un consensus rare entre gouvernement et opposition et voilà, c'est fait.
Aujourd'hui, qu'on soit pour ou contre cette loi sensée protéger les petits libraires, je voudrais passer un coup de gueule contre la presse et sa manière de relayer l'info.
Tapez "loi anti amazon" dans google, vous verrez une myriade d'articles disant qu'amazon a contourné cette loi, que cette loi est obsolète 24h après sa parution au journal officiel et autres âneries. La raison ? Amazon facture désormais ses frais de port la somme dérisoire de 0.01€. Et les lecteurs de se marrer en commentaires après ce gouvernement débile, que c'était prévisible, que ça ne change donc rien pour le consommateur, etc.
Seulement, rares sont les journalistes à avoir remarqué que la loi interdisait désormais également aux libraires en ligne d'appliquer la remise de 5% qu'ils pratiquaient systématiquement. Puisqu'il savent écrire, on s'attend à ce que les journalistes sachent aussi lire une loi de 4 lignes, et bien ce n'est manifestement pas le cas pour un certain nombre d'entre eux.
J'ai le sentiment que le prix des livres aurait pu doubler depuis hier que beaucoup ne verraient encore que le malheureux centime agité comme un leurre... Pourtant, ça se voit, il suffit d'aller sur amazon voir le prix de n'importe quel bouquin, il a augmenté de 5% de son prix éditeur.
Donc si vous avez suivi l'affaire de loin, sachez que non, cette loi n'a pas été contournée et a parfaitement atteint son but puisque tout livre acheté sur amazon sera désormais strictement plus cher que dans n'importe quelle librairie physique.

Je n'achète jamais de livres (ni quoi que ce soit d'autre d'ailleurs) chez Amazon, cette entreprise qui traite ses employés comme de la merde.
Du coup, je me fous de cette loi.
En revanche, la fin de la remise des 5% sur la vente des livres, ça c'est une belle connerie.

Jer dit:En revanche, la fin de la remise des 5% sur la vente des livres, ça c'est une belle connerie.

Je précise au cas où ce n'est pas clair : cela ne concerne que les libraires en ligne. Les libraires physiques qui souhaitent le faire le peuvent toujours.

DuncanIdaho dit:
Jer dit:En revanche, la fin de la remise des 5% sur la vente des livres, ça c'est une belle connerie.

Je précise au cas où ce n'est pas clair : cela ne concerne que les libraires en ligne. Les libraires physiques qui souhaitent le faire le peuvent toujours.

Ce qui est interdit maintenant, c'est de cumuler la gratuité des frais de port et la remise de 5%.
http://www.franceinfo.fr/actu/economie/article/amazon-et-la-fnac-repliquent-la-loi-sur-le-prix-des-livres-530989

Je n'en connais plus trop, des librairies qui font encore la remise des 5%. Ou alors si on prend des cartes de fidélité.
J'étais complètement passé à côté de ces changements.
Il faut dire que j'achète peu de livres (j'en ai tellement en retard) et que le prix ne me freine que rarement.

C'est un peu idiot tout cela. La bonne réponse aurait été de proposer une manière de faire émerger un concurrent Français sérieux en termes de catalogue et de prix (y compris une agrégation de libraires). La loi de "protection" des libraires est juste un truc absurde dispensant les libraires de s'adapter au monde moderne. A moyen terme cela ne marchera pas.

Jacob101O dit:
DuncanIdaho dit:
Jer dit:En revanche, la fin de la remise des 5% sur la vente des livres, ça c'est une belle connerie.

Je précise au cas où ce n'est pas clair : cela ne concerne que les libraires en ligne. Les libraires physiques qui souhaitent le faire le peuvent toujours.

Ce qui est interdit maintenant, c'est de cumuler la gratuité des frais de port et la remise de 5%.
http://www.franceinfo.fr/actu/economie/article/amazon-et-la-fnac-repliquent-la-loi-sur-le-prix-des-livres-530989

Ca, c'est ce que dit la presse, pas ce que dit la loi, et c'est justement ce qui m'énerve. Ce que dit franceinfo.fr dans ton lien est faux car sous entend qu'amazon pourrait en faisant payer les fdp 0.01€ maintenir la remise de 5%. Voici le texte de loi :
« Lorsque le livre est expédié à l'acheteur et n'est pas retiré dans un commerce de vente au détail de livres, le prix de vente est celui fixé par l'éditeur ou l'importateur.Le détaillant peut pratiquer une décote à hauteur de 5 % de ce prix sur le tarif du servicede livraison qu'il établit, sans pouvoir offrir ce service à titre gratuit. »
Il n'y a pas de choix à faire, le prix de vente est le prix éditeur, pas moins. Les frais de port peuvent eux être réduits de ces 5%, ce qui est très hypocrite puisque ces frais de ports sont de toutes façons établis par le vendeur lui-même. Et après réduction, il ne doivent toujours pas être gratuits. Concrètement, un livre à 10€ prix éditeur sera vendu 10.01€ sur amazon alors qu'un vendeur physique (et amazon hier) peut le vendre à 9.50€.

Jeremie dit:C'est un peu idiot tout cela. La bonne réponse aurait été de proposer une manière de faire émerger un concurrent Français sérieux en termes de catalogue et de prix (y compris une agrégation de libraires).

Pas sûr que quiconque puisse désormais concurrencer Amazon sur ce terrain-là, tout comme il ne viendrait pas à l'idée de grand monde d'essayer de détrôner Google du podium des moteurs de recherche. Pour preuve, je ne sais pas si vous avez suivi le feuilleton opposant Amazon à Hachette aux US, où la boutique de Bezos s'est arrogé le droit, sur la base d'un simple désaccord concernant les prix de vente des ebooks Hachette, d'asphyxier les ventes de bouquin Hachette (faisant passer les délais de livraison à 5 semaines ou plus, ou les déclarant indisponibles) puis carrément de débaucher les auteurs en leur promettant 100 % de bénéfices sur chaque vente, rien que ça. Amazon n'est plus une librairie depuis longtemps, c'est un ogre qui, à mon humble avis, commence à devenir sérieusement dangereux pour les libraires, certes, mais aussi pour les éditeurs et, à terme, les auteurs.
Je rejoins donc Duncanidaho : cette loi, même s'il est de bon ton de se moquer d'elle, est importante. Pas révolutionnaire, non, mais importante.
Jeremie dit:La loi de "protection" des libraires est juste un truc absurde dispensant les libraires de s'adapter au monde moderne. A moyen terme cela ne marchera pas.

"Dispenser les libraires de s'adapter au monde moderne", ça veut tout simplement dire les empêcher de crever la gueule ouverte. Connaissant pas mal de libraires indépendants, je peux t'assurer que sans la loi Lang sur le prix du livre et le système de retour à l'éditeur, tu ne trouverais tes bouquins plus qu'à la fnac, sur amazon ou chez Leclerc. Parce que des enseignes de cette taille n'auront aucun problème à brader des bouquins deux semaines après leur parution, là où des libraires ne s'y retrouveraient pas financièrement. Je ne dis pas qu'Amazon est l'unique responsable du déclin des librairies, hein, mais il en est un facteur important.
Après, on peut considérer en effet que dans notre monde marchand, une entreprise qui a besoin de perfusions pour survivre mérite de crever. Je comprends ce point de vue darwiniste, mais dans la mesure où aucune "adaptation" (pour reprendre ton terme, Jérémie) n'est possible, il faut choisir. Pour avoir bossé en boutique de jeux, d'ailleurs, le problème se recoupe un peu : concurrencé par les boutiques en ligne et les marges importantes pratiquées sur les prix, on a perdu la clientèle gamers et, le sentiment de "crise" aidant, on s'est ramassé sur deux Noël de suite. Au final, on a fermé. (Une fois encore, je ne rejette la responsabilité ni sur les boutiques en ligne, qui font du très bon taf, ni sur les clients qui ont bien raison d'aller au moins cher si la qualité est au rdv. C'est juste qu'à moins d'avoir des reins en adamantium, on ne peut pas lutter.)

Au début de la voiture en Angleterre les cochers -qui étaient un bon lobby- avaient réussi à obtenir que chaque voiture doive impérativement être précédés d'une calèche pour prévenir les autres usagers. Cette voie n'était pas la bonne.
Au début des calculatrices, il y a eu le même genre de réticences car pas mal de monde était payé à faire des additions pour la compta et des calculateurs prodiges travaillaient des les labos. Même Euler c'est amusé à participer à des compétitions calcul de logarithmes pour montrer la supériorité de l'humain et l'inutilité des machines. Cette voie n'était pas la bonne.
En ligne c'est structurellement moins cher et avec un choix plus important. Si les boutiques physiques veulent se maintenir elle doivent offrir quelque chose de différent. Si elle deviennent des genre de café philo ; des lieux d'échange et de rencontre physique ben je trouve que c'est bien.
Je pense qu'Internet est en train de rendre obsolète la notion de pur magasin physique hormis pour les produits frais. Avec du bon conseil il y a eu moyen de repousser un peu les choses, mais aujourd'hui le "bon" conseil désintéressé est davantage disponible en ligne qu'auprès de vendeurs.
Ce qu'il faut voir c'est qu'en maintenant les prix élevés sur les livres, on enlève du pouvoir d'achat aux lecteurs et on freine la diffusion des livres. Si on leur rend cet argent ils auront tendance à le dépenser autrement, le défi c'est de leur proposer les nouvelles formes de consommation qui vont avec.
Après s'il y a des pratiques anticoncurrentielles car Amazon deviendrait ultra dominant, alors il reste les lois anti-trust.

Sauf qu'avec les voitures et les calculatrices, on parle d'évolution technique et d'obsolescence. Dans le cas du livre, la technologie n'a en rien évolué depuis 150 ans (si l'on excepte les liseuses, qui révolutionnent un mode de consommation, mais pas le livre comme support d'information en lui-même). On parle d'un changement de mode de distribution, dans notre cas, pas d'un remplacement d'une technologie par une autre (domaine où la nouveauté finit toujours par l'emporter)

Jeremie dit:En ligne c'est structurellement moins cher et avec un choix plus important. Si les boutiques physiques veulent se maintenir elle doivent offrir quelque chose de différent. Si elle deviennent des genre de café philo ; des lieux d'échange et de rencontre physique ben je trouve que c'est bien.Je pense qu'Internet est en train de rendre obsolète la notion de pur magasin physique hormis pour les produits frais. Avec du bon conseil il y a eu moyen de repousser un peu les choses, mais aujourd'hui le "bon" conseil désintéressé est davantage disponible en ligne qu'auprès de vendeurs.

Tout à fait d'accord. Mais rien n'empêche de vouloir sauver ce qui peut encore l'être et, surtout, de permettre aux libraires de faire leur boulot sans en faire des cafetiers/gentils animateurs/organisateurs de rencontre humaine (d'autant que la plupart des libraires que je connais sont plutôt frileux, côté social^^). D'autant que de nombreuses librairies n'ont pas attendu Amazon et l'émergence du commerce en ligne pour créer de l'animation (au sens large : rencontres thématiques, dédicaces, etc)
Jeremie dit:Ce qu'il faut voir c'est qu'en maintenant les prix élevés sur les livres, on enlève du pouvoir d'achat aux lecteurs et on freine la diffusion des livres. Si on leur rend cet argent ils auront tendance à le dépenser autrement, le défi c'est de leur proposer les nouvelles formes de consommation qui vont avec.

Le prix élevé du livre ne sort pas de nulle part : il s'agit bien souvent d'un tarif minimum permettant à l'éditeur de survivre tout en payant la chaîne de production : auteur-(éventuellement traducteur)-préparateur-correcteur-PAO-imprimeur-diffuseur. Je ne dis pas que ce n'est pas cher, mais qu'il s'agit (souvent, hors livres d'art, édition collector, etc) d'une donnée brute, pas d'une variable d'ajustement. Par ailleurs, baisser le prix du livre ne changerait absolument rien à la donne pour libraires : amazon continuerait de rafler la mise. Dégager la loi Lang en plus (qui fixe le prix éditeur avec les 5% de marge de manœuvre), c'est ouvrir la voie au dumping et signer la mort, non seulement des libraires (de toutes façons condamnés par la vision darwiniste des choses) mais aussi des petits éditeurs. Les gros survivront, aucun doute là-dessus.

Oui mais ta solution correspond à dire on fait ce que l'on peut pour que rien ne change plutôt que d'innover.
A mes yeux :
- Technique de distribution et technologie sont intimement liés. En effet le but est de remplir un service ; ici la fourniture d'information et de divertissement sous forme écrite. Quand la distribution devient plus facile, des nouveaux modes d'usage peuvent apparaître. De l'impression sur demande par exemple.
- Sur le rôle des libraires que tu défend (ie distribution de livre et conseil de proximité), aujourd'hui Amazon fait mieux (disponibilité, prix,...) et pourrait faire encore plus. Avec la loi on essaye de lui attacher une main dans le dos plutôt que de réfléchir à comment on pourrait le concurrencer.
- Le livre électronique est loin d'être anecdotique. Ce dernier trimestre sur les 6 livres que j'ai lu, 4 l'on été sur une liseuse ou un téléphone portable. Je pense que je vas accentuer cela, car le papier c'est encombrant et les liseuses sont devenues confortables. Il n'y a que pour les BDs que le papier est encore clairement supérieur (mais je n'ai plus assez de place chez moi pour des nouvelles). Le prix des versions électroniques en revanche est scandaleux. C'est à mon avis comme cela qu'il faut faire si on veut encourager le piratage massif.
- Quel est le rôle des "petits" éditeurs à l'époque du livre électronique et des Kickstarters ? Quelle est leur valeur ajoutée quand n'importe qui peut faire sa mise en page sur un ordinateur grand public et ou les systèmes de recommandation collaboratif se chargeront d'identifier les meilleurs contenus ? Les systèmes de la forme Kickstarter ne sont-ils pas également un début de solution pour limiter les risques des activités des "petits" ?

Jeremie dit:
- Sur le rôle des libraires que tu défend (ie distribution de livre et conseil de proximité), aujourd'hui Amazon fait mieux (disponibilité, prix,...) et pourrait faire encore plus. Avec la loi on essaye de lui attacher une main dans le dos plutôt que de réfléchir à comment on pourrait le concurrencer.

Sur le prix, peut être , sur la disponibilité non, j'ai trouvé dans de petites librairies des exemplaires introuvable sur le net.
De plus il n'y a aucun conseil sur amazone, alors que je connais une petite librairie qui s'appelle L'esprit livre à Lyon (un peu de pub ça peut pas faire de mal) qui est composée de 3 personnes ,chacune ayant son rayon de spécialité, et bien j'y ai toujours des conseils fabuleux qui me font découvrir des livres que JAMAIS je n'aurais eu l'idée de lire via amazone.

Il y a quand même les avis et les recommandations basées sur les avis. Après c'est vrai que ce n'est pas aussi bien que les conseils d'un spécialiste. Et pour un vendeur spécialiste honnête, combien font une recommandation à coté de la plaque -consciemment ou non- pour pouvoir réaliser une vente ? De manière un peu similaire dans le jeu de plateau, il y a une boutique que j'évite maintenant systématiquement depuis que le vendeur à conseillé des produits de substitution foireux à ma femme qui passait un midi me prendre quelques trucs non disponibles.
Toutefois, je suis assez d'accord pour dire que dans le très spécialisé, il y a probablement encore une carte à jouer pour les libraires. Mais comment cela doit-il se faire d'un point de vue économique ?

Amazon n'est pas un libraire : il n'aime pas les livres, il n'aime pas les auteurs, il n'aime pas la culture. C'est une entrerprise qui vise à dominer le marché de la vente par Internet et qui est prêt à vendre n'importe quoi pour ça, profitant de sa force de frappe et de sa puissance financière pour casser les prix, et les salaires.
L'objectif d'Amazon est de se réduire à une seule personne, qui dirigera une armée de robots qui prendront et prépareront les commandes. D'ici quelques années, tous les centres de stockage d'Amazon seront automatisés. Ca laissera sur le carreau des milliers de personnes.
Alors, on peut débattre de "l'efficacité" du système Amazon. Il ne faut pas perdre de vue les conséquences humaines, sociales et culturelles de sa domination sur le marché de la vente des livres.
J'ai des libraires compétents et passionnés dans ma ville, je n'irai jamais chez Amazon. C'est une question de principe.

L'automatisation à mes yeux c'est la meilleure chose qui nous est arrivée ces deux derniers siècles.
Par contre je suis d'accord pour dire qu'il y a un débat sur la répartition de la valeur ajouté produite par les robots. Aujourd'hui c'est quasiment tout pour le propriétaire du robot, cela ne devrait pas être le cas. Une part devrait revenir à la société.

La comparaison cocher vs voiture, puissance du calcul manuel vs puissance du calculateur (informatique) ne se justifie pas de mon point de vue. Si l'on avait inventé/découvert une technique/un procédé pour ingurgiter plus (m/p)assivement des connaissances, j'aurais compris le raisonnement. Mais on en est toujours au même stade de l'écriture et de la lecture. Je ne crois pas que Amazon ait jamais inventé/découvert quoi que ce soit*.
Question nouveauté, on ne parle là que des circuits de distribution avec les possibilités offertes par des techniques modernes. Toutes choses auxquelles l'industrie du disque et littéralement la consommation de musique ont déjà été confrontées. Formellement, les structures du monde du Livre n'étaient déjà pas comparables. Fondamentalement, la différence provient du fait que ce dernier est _ et reste _ le meilleur support de transmission des pensées/idées/connaissances. Chaque personne qui lit un livre est un individu pensant qui connait son solfège/son alphabet. Ce n'est pas le cas s'agissant de musique. En bref, le monde du Livre déborde amplement du cadre consumériste.

Jeremie dit:Et pour un vendeur spécialiste honnête, combien font une recommandation à coté de la plaque -consciemment ou non- pour pouvoir réaliser une vente ?

Tu ne peux pas à la fois expliquer l'émergence d'Amazon grâce à une conception darwiniste, et expliquer la prédominance de mauvais libraires à l'aune d'une conception anti-darwiniste (où la demande serait assujettie à l'offre :wink: ). Or, Amazon, sous sa forme actuelle, met en danger la partie florissante du monde de l'édition _ celle qui peut "innover", suivant ton raisonnement. Son existence, sous sa forme actuelle, est donc une régression, en rien un progrès :
- La question n'est pas de savoir si l'automatisation des techniques de distribution est plus efficiente*, mais de savoir si elle a une influence sur les contenus dont elle se charge. Si oui, en bien (enrichissement) ou en mal (appauvrissement). Poser la question, c'est déjà y répondre :).
- Plus largement (politique), la question est de savoir de quelle(s) société(s) on veut ou ne veut pas. & ensuite de décider ce que l'on prend en charge à cette fin.
- Encore plus largement (métaphysique), on peut s'interroger sur la réelle nature de l'efficacité [quels sont réellement les objectifs poursuivis ?] de ces pseudo-optimisations dans le cadre de pensée du darwinisme dit social.
:arrow: Minute perso yakafokon :
Si, en biaisant ce marché avec un subventionnement intelligent par exemple, l'on peut renforcer la vivacité du monde du Livre, c'est une très bonne chose.
*En outre, j'ajouterais que Amazon ne crée aucune richesse, mais autorise seulement des économies d'échelle au prix d'une centralisation destructrice, et d'un bête usage des techniques de son temps.

Le monde de l'édition est florissant car mis hors concurrence réelle, comme les notaires, huissiers, pharmaciens... Il ne faut pas se leurrer cela a un cout pour le reste de la société. Mais oui cela est un choix politique que l'on peut ou non partager.
Amazon rien inventé ??? Ce n'est pas sérieux et signe d'une méconnaissance totale du milieu des nouvelles technologies. Google un peu amazon EC2 ou S3. Il y a tout le travail en reco aussi. Amazon emploie des vrais chercheurs, c'est aussi ca l'avantage des concentrations : des nouveau métiers.
Le livre meilleur support de la transmission du savoir ? Non c'est fini ca. Aujourd'hui il y a bien mieux : les moocs, les videos, les pages webs de chercheurs, wikipedia,...
Enfin la vision du vendeur ne faisant pas du conseil honnête est malheureusement très compatible avec la vision darwienne...
Edit : j'ajoute que dans le milieu scientifique, après avoir été très utiles, les éditeurs sont aujourd'hui devenus une plaie : prix excessifs pour les accès en ligne et les bibliothèques. De plus ils ne rémunèrent même pas la matière première (les chercheurs en sciences ne sont pas payés, voire doivent payer -pour l'open access- pour leurs publis contrairement aux sciences humaines). Des collectifs de médaillés ont même suggéré de les boycotter car ils sont aujourd'hui nuisibles à la diffusion du savoir.

Jer dit:Amazon n'est pas un libraire : il n'aime pas les livres, il n'aime pas les auteurs, il n'aime pas la culture. C'est une entrerprise qui vise à dominer le marché de la vente par Internet et qui est prêt à vendre n'importe quoi pour ça, profitant de sa force de frappe et de sa puissance financière pour casser les prix, et les salaires.
L'objectif d'Amazon est de se réduire à une seule personne, qui dirigera une armée de robots qui prendront et prépareront les commandes. D'ici quelques années, tous les centres de stockage d'Amazon seront automatisés. Ca laissera sur le carreau des milliers de personnes.
Alors, on peut débattre de "l'efficacité" du système Amazon. Il ne faut pas perdre de vue les conséquences humaines, sociales et culturelles de sa domination sur le marché de la vente des livres.
J'ai des libraires compétents et passionnés dans ma ville, je n'irai jamais chez Amazon. C'est une question de principe.

Oui, mais le "progrès" passe par là. Sinon, on serait toujours à l'age de pierre.
Ce qui est pourri, ce sont certains salaires de dirigeants, les actionnaires, etc...

Je ne vois pas où est le "progrès" avec Amazon.
Avant Amazon il était déjà possible d'acheter des livres par correspondance et on avait des librairies chez qui on pouvait avoir tous les livres qu'on voulait, soit tout de suite, soit en les commandant.
Amazon ne fait que de la prédation en tuant les petits commerçants.
Je ne trouve pas très glorieux de se féliciter de voir une industrie étendre une domination sur un secteur en instituant des conditions de travail indigne.
Les seuls qui peuvent se réjouir sont les roboticiens, qui vont fournir leurs machines à Amazon.

C'est parceque tu n'es pas client des anciens... Amazon c'est incroyablement rapide - avec l'abonnement premium tu es même livré sans frais supplémentaires dans les 24h - et le SAV est un des meilleurs France.
D'un point de vue informatique, leur système d'information est vraiment un beau système. Je suis même certain que sur la localisation des colis et les remontées de problèmes ils sont meilleurs que les livreurs qu'ils emploient.
Enfin l'expansion de la robotique à un nombre croissant d'applications, je pense que c'est vraiment l'industrie des prochaines années. C'est là qu'il faut investir (formations, aide aux projets,...).