J’ai en effet l’impression que l’avis de Rody est basé sur une lassitude générale plus que sur un constat. Les éditeurs allemands sont toujours aussi présents, avec une production toujours aussi importantes. La qualité, ça va, ça vient, comme chaque année.
Evidemment, l’autre point, c’est l’évolution du forum de TT qui a su attirer des joueurs très différents de ceux qui trainaient originellement sur le forum (en tout cas depuis la disparition d’Ankou, car avant, je ne trainais pas trop ici). Peu à peu la population à évoluer, et certains éditeurs sont souvent mis en avant (FFG, DOW pour en citer parmi les plus emblématiques). Ce sont des éditeurs récents ou avec une poplitique éditoriale ayant évoluer récemment, qui font la part belle au matériel, un peu comme les effets spéciaux d’un film hollywoodien. Mais cette évolution d’éditeurs privilégiant le thème et le matériel ne s’est pas faite, de mon point de vue, contre les jeux allemands. Mais ces derniers sont moins tape-à-l’oeil que les autres. Et par là-même, leur visibilité extérieure a diminué (alors qu’à une époque, ils étaient presque seuls, ils ya maintenant plus de monde, et ce nouveau monde met en plus le paquet sur le visuel). Mais, pour l’amateur, l’info et le choix restent présents.
Je pense que, pour nous, français, ils manquent surement un éditeur capable de porter vraiment haut les couleurs du jeu allemand. Filosofia semble vouloir se porter sur ce secteur avec les traductions des Colons, des Piliers de la Terre, de Notre, de De cape et d’épée… J’espère que Filosofia pourra être l’équivalent d’un 999Games aux Pays-Bas ou d’un Rio Grande Games aux USA. Il reste encore du chemin, mais l’implantation du jeu allemand en France passe certainement par là. Car, avec ses qualités (efficacité, simplicité, rapidité), le jeu allemand peut réellement séduire le public s’il arrive à trouver un moyen de distribution efficace et un éditeur permettant un vrai flux de sortie.
Même, si, en effet, le jeu allemand souffre d’une image extérieure moins racoleuse, qui peut aller jusqu’à ne pas intéresser les vendeurs qui les mettent alors moins en avant, il existe certainement des politiques éditoriales efficaces (Gigamic a réussi a implanté Amigo dans de trs nombreux points de vente).
Sur l’évolution elle-même, il est certain que les deux écoles (américaines et allemandes) se sont clairement inspirées de l’autre. Ce renouveau de l’école américaine est quand même passé par un meilleur “huilage” des mécaniques, quand l’école allemand a essayé de mieux travailler ses thèmes.
Pour finir, je crois aussi qu’une partie de la frustration que peut ressentir un “joueur allemand” cette année vient du manque de “vraies” nouveautés. Thèbes est fort et bien distribué, mais ça reste uns réédition, Les Princes de Florence connait une magnifique édition, mais ça reste une réédition, Caylus Magna Carta est un jeu exceptionnel mais a un goût de déjà-vu, comme Zooloretto. Seul Aléa, chez les éditeurs “classiques” sort quelque chose de vraiment consistant. Après, on retrouve quelques jeux sympas avec Wikinger (mais l’échec au niveau du thème est dommageable) où des éditeurs plus petits qui sortent de bonnes idées avec Factory fun ou Guatemala Café. Essen fut plutôt bon, là, c’est plus calme, sentiment renfrocé par la sortie de tous ces jeux inspirés de.
Je ne pense pas que cela va durer, les éditeurs risquant de mettre le paquet sur Essen.
Bon, ça fait beaucoup d’idées lancées sur le clavier, désolé pour la longueur