Je viens de regarder le film d’Alain Tasma diffusé ce soir sur France 2.
J’ai été trés émue par ce film qui montre une petite partie de la réalité qui ont été la leur je pense mais qui montre bien certains aspects absurdes de leur histoire.
J’ai peut être été plus sensibilisée que d’autres à leur situation étant donné que je suis fille de pied-noir et que tout ce qui était mit en avant dans le film je l’ai entendu depuis toute petite à la maison.
Je voulais préciser que même si les rapatriés français d’Algérie n’étaient pas dans des camps, le retour a été difficile aussi pour bon nombre d’entre eux.
Mes grands-parents (qui étaient agriculteurs et proche de la population arabe) sont décédés trés vite après leur retour.
La France n’avait jamais été leur pays en réalité car ils venaient de Sicile et se retrouvaient dans une situation et une vie totalement non-choisie.
(J’arrête là puisque je sais que l’on m’accuse de faire du “réality” sur ce forum.
)
En tous cas, merci à Tasma pour cet hommage aux harkis.
Très bon film.
Un smaïn émouvant.
Déjà que je crevai d’envie d’aller voir “Indigènes”…
C’est curieux que personne n’intervienne.
C’est encore un sujet sensible, et les personnes concernées n’interviennent pas directement, c’est la deuxième ou troisième génération qui ose mettre le sujet sur le tapis.
Voilà mon point de vue, un peu troll, pour montrer encore un autre aspect de cette histoire.
Les harkis et pieds-noirs ont été mal traités, ça c’est clair. Mais dans la situation de l’époque, tout le monde a été traité à la même enseigne.
Mon père, fils de paysans normand qui n’avait rien à gagné dans ce conflit, mais tout à perdre, à fait deux ans de “Service militaire” là-bas, suivi d’une réquisition automatique de 1 an et demi de rempilement sans qu’on lui demande son avis. ça fait 3 ans et demi de sa vie!
Quand il en parle, il déplore la perte de ses amis harkis. Mais il ne parle jamais de lui: il s’est retrouvé d’un jour à jour à l’autre à Paris sans le sous, sans un merci, sans logement, sans diplôme et trop agé pour suivre une formation. Au revoir monsieur!
De plus il a failli mourir là-bas, éclat de grenade dans la gorge, plusieurs mois d’hopital. Ils sont des dizaines de milliers (ou plus? centaines de milliers?) dans son cas, qui ne se plaignent pas, c’est pas dans leur culture de revendication.
C’est clair que je n’ai pas le même point de vue sur ce conflit que lui: pour moi c’est à l’Algérie de s’excuser sur le génocide des Harkis, pas à la france. Qui tenait le couteau? Réconciliation nationale: c’était au dessus de leur capacité?
Pour l’accueil des réfugiés pieds-noirs, je ne sais pas si on aurait pu faire plus, il y en a eu combien de millions d’un coup? Combien de mort dans les appelés de métropole?: leur famille avaient déjà supporté un grand sacrifice.
Les appelés ont été les plus grandes victimes de cette histoire, à mon avis, s’il fallait faire une hiérarchie.
Les harkis et les pieds-noirs se battaient pour le futur de leur région, ils étaient directement concernés eux (généralement pour les harkis, car je suis au courant des enrôlement forcés, mais d’après mon père il n’en a jamais rencontré).
J’aime bien l’histoire, donc cette période ne m’est pas inconnue ; je conçoie que c’est utile pour le grand public qu’on lui rappele cette période. Mais je n’aime pas cette vue troncaturée de l’histoire à des fins de manipulation politique qui ne sont pas claires.
En gros, si on doit réouvrir le dossier, autant le faire pour tout le monde.
Je suis d’accord avec toi mais ta réaction est celle d’un jeune (je suppose) qui n’a pas connu l’obligation militaire. A l’époque, on avai tpa sle choix, on se posait pas la question, aller à la guerre c’était son devoir. Voilà pourquoi ton père et toi vous ne vous comprennez pas à ce sujet je pense.
Dans une guerre, il n’y a pas de hiérarchie à faire. Les rabes aussi avaient leurs raisons et surement des bonnes de dire “dehors” aux colons.
Pour ce que tu dis sur les harkis, n’oublie pas que le sfrançais les ont abandonné en Algérie mais que le génocide n’a pas été que de la main des arabes. Quelques français se les ont salies aussi. Dans le film, ils en parlent nottamment.
Je suis aussi ettonnée que ce sujet n’ait pa splus de popularité mais bon… Sujet difficile et polémique et surtout pas si vieux que ça. Quand Chirac est allé en Algérie pour l’anniversaire, j’ai trouvé ça trop tôt, en tous cas moi je n’y étais pas prête alors ceux qui l’ont vécu à fond…
Bon, “Indigènes” est un bon film, allez le voir.
On se sent un peu honteux à la lecture du texte final…
limp dit:Bon, "Indigènes" est un bon film, allez le voir.
On se sent un peu honteux à la lecture du texte final...
Un film avec Nicolas Cage sur le trafic d'arme donnait aussi ce sentiment!
Pour indigène, je vais le voir ce w-e j'espere!
Le prix d’interprétation gagné à Cannes était on ne peut plus mérité !
Au passage, attention à ne pas utiliser le terme “génocide” pour chaque massacre, aussi horrible soit-il. On ne peut certainement pas considérer les Harkis comme un peuple séparé.