En Inde, de nouveaux embauchés versent une caution à leur employeur
A voir sur 01Net
Les entreprises citées dans l’article sont spécifiquement celles qui viennent nous prendre les gros marchés industriels en France (et ailleurs)
D’une certaine manière, cela se passe donc chez nous.
D’autant que ces entreprises vont devenir rapidement nos premiers fournisseurs de prestations informatiques.
Pour info : un informaticien français est vendu entre 350 et 600€/jour, un indien entre 120 et 180€/jour.
Et ceux qui pensent encore que le travail des indiens n’est pas au niveau de qualité de celui des français, se trompent énormément.
=> Ils sont très bien formés, très bien encadrés (mieux qu’en France) et ils on appris de leur erreur.
Et ceux qui pensent que les entreprises françaises rechignent à faire travailler des étrangers, se trompent énormément.
=> Les acheteurs de prestations dans l’industrie française touchent des primes en fonction de la différence entre le budget prévisionnel et le budget consommé. Hors ces budgets sont encore élaboré selon les tarifs français. Imaginez le montant de la prime quand la prestation est finalement acheté à un indien ! Ce mécanisme ne vous rappelle rien ?
Je sens que je vais tourner collectivisme et fermeture des frontières si les patrons continuent leurs conneries à ce rythme là.
Le protectionnisme n’est économiquement pas une bonne solution (sauf en position de leader d’un marché comme aux US)
Par contre, quand l’état français subventionne des entreprises (comme Airbus) dans le but de créer de l’emploi et qu’il n’impose aucune contrepartie (notamment de ne pas délocaliser) je me dis qu’il n’a pas bien fait son travail (merci Chirac)
Un patron est par définition opportuniste. On ne pas lui en vouloir de vouloir faire baisser ses charges de production.
Y a même pire. Quand TATA et INFOSYS viennent s’installer devant Airbus Toulouse, le conseil général (via MD Expansion) se gausse, s’enorgueillit de la création et de la progression de ces structures étrangères sur notre “beau” territoire.
Or, ces boites ne créent aucun emploi local…
Il n’y a que de l’indien avec des visa pour 3 mois.
C’est de la bêtise ou de l’incompétence ?
Quand je rencontre un politique et que je lui demande s’il a conscience que l’informatique est, à court terme, un secteur sinistré de l’emploi en France… Il me dit que “oui” mais qu’il n’y a pas grand chose à faire !
C’est une pratique que l’on retrouve aussi en France sous une forme un peu différente. Quand un patron te demande de rembourser une formation reçue si tu pars de la boite avant X années cela me semble un peu le même principe ?
Quand à la qualité des indiens, je suis tout à fait d’accord pour travailler avec l’inde depuis maintenant 3 ans je confirme
A++ Stouf
Pas vraiment d’accord.
Pendant ta formation tu n’es pas productif.
Tu coutes et tu ne rapporte rien.
C’est donc normal que le patron te demande de rester au moins le temps de rembourser ta formation.
Cette histoire me rappelle la réaction des patrons anglais, qq années après l’introduction des contrats précaires.
Ils disaient qu’au début de ces contrats, ils étaient content de la souplesse du système (ils pouvaient facilement ajuster leur masse salariale en fonction de leur carnet de commande)
Mais maintenant ils déchantaient car le taux de turn over était si fort (80% des jeunes embauchés quittait leur 1ere entreprise avant la fin de la première année) qu’ils n’arrivaient pas à rentabiliser l’effort de formation, d’encadrement qu’implique la 1ere année de travail.
Il semblerait que la précarité du contrat de travail ne soit pas encore l’outil idéal du capitalisme.
Ils sont bête de ne pas avoir pensé à un contrat de travail à vie, que seul l’employeur pourrait rompre.
"Un patron est par définition opportuniste. On ne pas lui en vouloir de vouloir faire baisser ses charges de production. "
Pas d’accord, le patron est comme toi ou moi mmbre d’une “polis”.
On peut toujours trouvers moins cher ailleurs, il arrive un moment où il faut faire en sorte que tout le monde puisse faire son beurre.
Le jour où il n’y aura plus personne pour acheté ses produits parceque les travailleurs seront au chomage, il aurait fait une opération perdant-perdant.
Sans jouer les parangons de vertus, je pense qu’il est raisonable d’avoir un minimum de conscience citoyenne.
Entre je fais un max de produit et je fous mes concitoyens dans la merde, et je fais moins de profit mais je vis dans une société plus heureuse, et donc qui fait queje suis plus heureux, pour moi le choix devrait être vite fait. Apparemment ça n’est pas le cas.
Pour ce qui est des frais de formation à rembourser, la jurisprudence n’est pas très claire à ce sujet. Certains patrons en profitent pour te lier à eux pendant deux ans par exemple. Pas très “souple” je trouve comme comportement.
Pour ce qui est du protectionisme économique, tant qu’on s’arrange pour que tout le monde ait un boulot descend et rémunéré correctement, la question ne se pose même pas. A partir du moment où on vire des gens parcequ’on peut trouver moins cher à 15000 bornes, c’est à long terme scier la branche sur laquelle on est assit.
Maldo
D’un autre coté, bosser avec des indiens, on en revient au bout d’un moment…
Ça marche très bien dans certains contextes (genre développement sur des gros projets de milliers de jours/hommes en Inde), moins, avec l’import de main d’œuvre. Après, c’est comme tout, si c’est un choix politique de la société ou le gain financier (et encore, quand il s’agit de faire venir et héberger sur une longue durée une équipe complète…) compense la perte de qualité (et les coûts inhérents), ils assument (moins au moment des gros pépins).
Maintenant, au niveau formation, je ne pense que les indiens aient beaucoup à envier aux occidentaux, par contre, il y a un fort turn-over (soit entre société, soit à l’intérieur des équipes du prestataire). En général, dès qu’on a un correspondant au point sur un sujet (qu’il est maintenant le seul à maitriser, les équipes internes ayant été virées), on peut être sur que dans le mois qui suit (le trimestre au mieux), il est remplacé par un autre, et il faut repartir de 0. Les seuls qui sont restés plus de 6 mois sont justement ceux qui sont venus en France (je suppose que c’est plus dur de les sortir, et plus cher)
Richard dit:En Inde, de nouveaux embauchés versent une caution à leur employeur
A voir sur 01Net
Waou ! Payer pour pouvoir travailler, ça c' est fort !
drax dit:Richard dit:En Inde, de nouveaux embauchés versent une caution à leur employeur
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Waou ! Payer pour pouvoir travailler, ça c' est fort !
c'est vrai c'est classe comme idée, moi perso je n'y aurai pas penser
Il ne faut pas confondre le patron d’une PME et la chaine hiérarchique d’une multinationale.
Dans une grosse entreprise, la responsabilité est non seulement diluée mais les objectifs fixés à chaque responsable couvrent un périmètre très étroit et très spécifique.
Si la direction générale ne produit pas un schéma directeur dans lequel la place de l’éthique, de la morale, de la vision à moyen en long terme n’est pas clairement énoncée, il y a aucune chance que la politique achat soit emprunt de ce genre de valeur.
Pour répondre à Richard dans ma précédente SSII des collaborateurs ayant plusieurs années d’expériences pouvaient suivre des formations spécifiques sur des produits (en générale des formations de spécialisation) et une close au contrat spécifiait qu’ils s’engageaient à travailler pendant X mois dans la société avant de partir sinon ils devaient rembourser le coût de la formation.
La SNCF fait pareil pour certains cadres qu’elle va former à des métiers complexes et ultra spécifiques et à qui elle demande plusieurs années de travail en retour. L’armée doit aussi fonctionner sur un principe existant.
Quand un jeune diplomé indien arrive dans une société informatique comme Tata ou Infosys il commence très clairement sa vrai formation professionnelle et son plan de formation peut vraiment être important donc pour moi on est dans le même cas. les 3/4 du temps les jeunes diplomés ne sont même pas facturés sur les projets mais juste placés en ressources supplémentaires pour apprendre leur métier.
La vrai différence à mon sens est que le type doit avancer l’argent et là j’imagine volontiers la galère. Maintenant te demander de rembourser 10 à 15000 euros si tu finis pas ta période c’est tout aussi efficace pour t’assurer que tu ne partiras pas.
A++ Stouf
Oui, en France, on a effectivement des dédits formation.
La différence, sans parler de montant ou durée, c’est que s’il faut payer avant de commencer travailler, il faut très souvent passer par un emprunt, donc du coup, ça leur coutera toujours quelque chose.
Maintenant, un dédit formation peut toujours se négocier ou se faire payer par le futur employeur (négociation à l’embauche) et correspond à une vraie formation dispensée par un organisme (donc quelque part monnayable sur le CV mais surtout payante pour l’employeur), il n’est pas possible de coller un dédit formation juste parce qu’on considère que pendant 6 mois, il faut chaperonner un jeune avant qu’il ne soit autonome. Il n’y a pas du tout cette notion dans le système indien.
En contrepartie, en Inde, ni l’employeur, ni l’employé n’ont la garantie des 3 mois (je reste sur les SSII ou presque tout le monde est cadre par facilité) de préavis…
Le cas est exactement le même en Inde, à savoir que les formations ne sont pas forcément fictives.
Dans des cas très concrets que vis actuellement on parle de certifications de grand constructeurs ayant exactement la même valeur que celles dispensées en France.
Là où je te rejoins totalement et c’est la seule chose qui est vraiment choquante à mon sens c’est qu’il faut effectivement que le candidat apporte les fonds avec tout ce que cela implique en terme d’emprunt et d’intérêts.
A++ Stouf
Stouf dit:Le cas est exactement le même en Inde, à savoir que les formations ne sont pas forcément fictives.
Dans des cas très concrets que vis actuellement on parle de certifications de grand constructeurs ayant exactement la même valeur que celles dispensées en France.
Là où je te rejoins totalement et c'est la seule chose qui est vraiment choquante à mon sens c'est qu'il faut effectivement que le candidat apporte les fonds avec tout ce que cela implique en terme d'emprunt et d'intérêts.
A++ Stouf
Et ce sans garantie d'une formation, autre que l'apprentissage sur le tas.
Même si ça ne concerne pas tous les indiens, certains ont suremen tdes formations, je te l'accorde, mais ce n'est pas nécessaire systématiquement (tout dépend de la formation initiale).
Fadest a ecrit
Et ce sans garantie d’une formation, autre que l’apprentissage sur le tas.
Même si ça ne concerne pas tous les indiens, certains ont suremen tdes formations, je te l’accorde, mais ce n’est pas nécessaire systématiquement (tout dépend de la formation initiale).
Tout comme l’article ne stipule pas que cette pratique est devenue systématique chez Infosys pour tous les contrats de travail ni le % de sociétés qui utilisent un tel système. Car clairement si les multinationales occidentales ne pratiquent pas le même système, je peux te garantir que Infosys arrêtera vite faute de candidats ou alors ne généralisera pas le système. La seule chose que je veux dire c’est qu’on a une pratique plutôt gênante car elle demande au salarié d’avancer de l’argent et qui a fait 10 lignes dans 01Net et je tiens juste à dire que le travail en Inde c’est pas forcément que cela et qu’avant de s’indigner on peut trouver des pratiques proches et courantes chez nous.
A++ Stouf
Ce qui m’inquiète (en dehors du coté moral) c’est que c’est une réponse aux demandes des acheteurs français, d’avoir des ressources stables.
Quand on lutte contre les indiens sur des appels d’offres, chaque argument en faveur de l’offre française vaut de l’or.
Qualité : c’est mort : ils sont Cmmi 4 (ils capitalisent et progressent)
Proximité : c’est mort : y a des indiens partout dans Toulouse
Stabilité : c’est donc mort : ils sont pieds et poings liés à leur boite
Reste la différence culturelle : c’est maigre comme argument pour justifier le double de tarification…
Richard dit:Stabilité : c'est donc mort : ils sont pieds et poings liés à leur boite
Par expérience, le fait qu'ils soient liés à leur boite (en général, arrivés dans une très grosse boite, ils ne vont pas forcément voir ailleurs, la taille de la boite servant en quelque sorte de statut) ne signifie pas garantie qu'ils resteront x mois sur le même contrat.
On a affaire à un fort turn-over des points de contacts (et pas liés qu'à des démissions, simplement des changements d'affectation) en Inde et ça nous pose des problèmes. J'espère juste pour eux qu'ils en profitent pour avoir des jobs plus intéressants à chaque fois. Mais tous les 3 ou 6 mois, on doit recommencer à zéro avec des nouveaux (sachant que leurs fonctions ne sont plus couvertes par personne ici)...
Les seuls qui ont travaillés pour nous plus de 6 mois, c'est parce qu'ils sont ici, en France. Et en général, ils le vivent pas forcément bien, culture différente, éloignement géographique (certains ont une femme, des enfants resté en Inde), barrière de la langue en dehors du travail, congés "reportés" (ils se sont engagés à ne pas poser de vacances tant qu'ils sont en France), sans parler des différences culinaires (la nourriture occidentale n'est pas assez épicée), si bien que rares sont ceux qui restent plus de 12 mois.
Surtout qu'ils rêvent de repartir pour capitaliser sur leur séjour à l'étranger et prendre des responsabilités de des gros projets...
Edit : et sur le CMMI 4 (ou toute autre certification dont se prévalent nos SSII locales, ce n'est pas lié au CMMI 4), je serais plus circonspect, en règle générale, une certification est obtenue en auditant un petit projet et étendue d'office à l'ensemble de l'activité de la boite. Mais c'est vrai que ça en jette
J’écrivais dans un autre post que je nous voyais nous les informaticiens dans la même position que les ouvriers du textile des années 80 face à une concurrence où on ne peut pas gagner.
Je suis d’accord avec ton constat Richard et donc pour moi la transformation doit se faire de notre coté. Je crois que cela nous déstabilise pas mal de ne plus nous retrouver dans une situation dominante et avec seulement des incertitudes.
Comme je l’avais dis dans l’autre post, je ne vois pas 200 solutions pour s’en sortir.
1) Faire autre chose (bon nombre d’informaticiens quittent le milieu dégoutés ce que je peux tout à fait comprendre)
2) Passer dans le management, la gestion de projet, l’architecture, Design, bref des postes plus élevés.
3) Devenir un expert très pointu dans un domaine fortement recherché (SAP, Oracle, un langage recherché).
Après pour les petits projets l’effort que demande un management de projet à distance peut également être un vrai argument pour garder tes ressources prêt de toi.
A++ Stouf
Je suis ok que le cmmi4, c’est probablement de l’intox mais;
- faut déjà le passer (aucune boite française ne l’a et de loin : niveau 2 pour les grandes banques : CA, SG et BNP,… qui ont jugés que l’investissement était trop important par rapport aux gains escomptés ! )
- chez les indiens y a quand même une réalité derrière cette certification :
> Ils capitalisent : ce qui veux dire que chaque projet alimente les autres projets (je n’ai jamais vu une SSII françaises le faire)
> Ils progressent : ce qui veux dire que chaque projet est évalué en terme de Qualité vs Défaut et que les conséquences sont imputés sur les autres projets : s’il y a bien un truc que les français ne font jamais, c’est bien ça !
Richard dit:Je suis ok que le cmmi4, c'est probablement de l'intox
C'est exactement ce que me disait le directeur Qualité de ma boîte pas plus tard qu'il y a deux jours... C'est comme les étoiles sur les hôtels...