Actorios dit:C'est marrant, je les connais tous !
INTERACTIF
- Age of Steam 9
- Funkenschlag 9
- Tigre et Euphrate 8
- Caylus 7
- Yspahan 6
- Puerto Rico 6
- L’Année du Dragon 5
- Agricola 5
- Prince de Florence 5
- Race for the Galaxy 4
- Notre Dame 3
PERSONNEL
Je développe.
J'interprête l'interactivité comme
le fait de devoir prendre en compte les choix d'autrui dans ses propres décisions.
En bas de la liste (sans jugement de valeur, j'adore ce jeu)
Notre Dame On peut pratiquement gagner sans lever les yeux de son plateau, simplement en faisant les bons choix d'actions en fonction du tirage des personnages. Le presque correspond à la calèche (très importante), au blocage (sur l'argent, les cubes, les points de victoire) et à Notre Dame. Notre Dame a des allures de course en solitaire, c'est vrai. Ceci étant dit, j'adore. Mettons lui (3).
Race for the Galaxy est peu interactif, c'est vrai mais plus que Notre Dame. En fonction du jeu de l'adversaire, vous allez jouer certaines cartes de développement et de colonisation plutôt que d'autres (exemple: Robots Replicateurs contre Militaire), vous allez sélectionner certaines actions moins profitables pour eux ou vous attendre à certaines actions de leur part. Enfin, vous allez thésauriser certaines cartes trop bénéfiques à vos adversaires. Ca fait du choix. Ceci dit, l'objectif premier est de monter une machine à points de victoire. Mettons lui (4).
Princes de Florence est un peu à la croisée des chemins. D'un côté, il implique une enchère qui, par essence, est très interactive (même si, et tout particulièrement dans ce jeu, il faut que les joueurs s'approprient ce mécanisme). De l'autre, le reste est très individuel : on achète ses bâtiments (certes en nombre limité), ses libertés, on gère son petit parc et on se construit une stratégie sur la base des cartes en main. On passe du temps, et tout particulièrement à la fin, à regarder ce que font les autres mais on joue aussi beaucoup à se construire un chemin vers la victoire. Princes de Florence est, à mon avis, avant tout un jeu de planification. Les choix d'autrui peuvent au démarrage vous faire changer de cap mais une fois engagé, la liberté d'action se réduit. Mettons lui (5).
Agricola est pour moi de la même trempe. Il faut savoir ce que l'on veut et gêner ses adversaires à la marge. Pourquoi donc "à la marge" ? Tout simplement parce que vous n'avez pas beaucoup de latitude dans votre course à la nourriture et au développement. Vous ne pouvez pas trop vous éloigner des choix qui vous sont nécessaires pour marcher sur les plate-bandes de vos opposants. Bien sûr, on pourra me dire que le deck "Interactif" accroît cette dimension. Certainement, mais je ne pense pas qu'il soit le plus joué. Mettons lui (5) également.
L'Année du Dragon a souvent été comparée à Notre Dame. Pourtant, je trouve que l'interaction est bien différente. Sur tous les choix faits pendant la partie, l'impact des adversaires sur soi (et vice-versa) est non-négligeable. Il est selon moi impossible de faire la course en dernière position, il faut donc jouer des personnages pour l'initiative en fonction des choix faits précédemment. Certes, l'Année du Dragon est une course d'obstacle mais tout le monde doit franchir les mêmes. Cela change un peu la donne. J'ai tout de même un peu de mal à dire "l'Année du Dragon" est plus interactif que les Princes de Florence. Mettons le à (5) également.
Puerto Rico est un cran au-dessus. Le contrat est clair: vous devez faire ce qui vous arrange le plus et ce qui avantage le moins les autres. Se concentrer sur une stratégie sans regarder les ressources et les bâtiments des autres conduit immanquablement à sa perte. Ceci dit, la dimension stratégique du jeu vous conduit également à tenir une ligne directice. Mettons lui (6).
Je ne connais pas très bien
Yspahan. J'ai dû faire deux partie en face à face et un certain nombre en ligne contre l'ordinateur. Ce que j'ai pu remarquer, c'est qu'il ne sert à rien d'essayer d'appliquer une martingale individuelle (les résultats s'en ressentent nettement). Je pense donc que le qualifier d'interactif est raisonnable. Sur la base de cette expérience limitée, je serai tenté de lui mettre (6).
Nous arrivons à
Caylus. Bon, je ne suis pas un grand fan malgré un certain nombre de parties au compteur. Mais, je suis bien conscient de son interactivité: oui, il faut regarder les ressources que les autres joueurs ont, ce qu'ils cherchent à faire et leur faucher l'herbe sous le pied au moindre coût (notamment avec l'ignoble prévôt). L'auteur du jeu s'est déjà exprimé sur le sujet en disant que le jeu était très tactique et impliquait souvent de faire ce que les autres ne font pas. On peut donc parler d'interaction nette dans ce jeu. Une preuve de l'interactivité est d'ailleurs le fait que les esprits s'échauffent vite à Caylus ! Je montrais donc la note à (7).
J'ai mis
Tigre & Euphrate à ce niveau là. Certains pourront être surpris mais il faut comprendre que, pour moi, plus d'interaction ne veut pas dire "meilleur". Oui, T&E est interactif: on attaque, on réagit. Le jeu est assez sanguin et tendu. Ceci dit, à 2 ou 3 joueurs, l'interaction est plus limitée. Et, de manière générale, ce sont des phases dans le jeu. Une grande partie du jeu est aussi de savoir marquer simplement quand on en a l'occasion, de renforcer son ou ses royaumes, d'anticiper. On garde un oeil pour le "coup" ou pour des risques potentiels (et c'est très important !) mais il y a aussi des phases plus passives où l'on se surveille du coin de l'oeil et où l'on essaye surtout de gérer sa main et son placement. Ceci étant dit, le suivi des scores relève une importance toute particulière et impose de bien savoir où l'on se trouve par rapport aux autres. Disons (8).
Funkenschlag est très interactif et ce tout au long du jeu: enchères, ordre de tour, placement, pression sur les marchés des ressources, il y a de quoi faire. Chaque fois que je joue sur BSW, je me rends compte que je rate une marche face aux joueurs expérimentés. La chose est sans doute due au fait que je ne les surveille pas assez et que je n'exerce pas assez de pressing sur les enchères. Le système de fin de partie est particulièrement redoutable à ce titre. Mettons lui (9).
Enfin,
Age of Steam qui est très proche de Funkenschlag, propose une phase d'enchère encore plus violente du fait du prix à payer pour ne disposer que de la plus faible action. A cela s'ajoute le placement sur le plateau et le fait que rien n'est acquis. Les ressources peuvent disparaître sous votre nez en un tour de main et le réseau que vous avez construit peut sans cesse être court circuité. Je ne suis pas expert dans le jeu, donc je vais tempérer ma note et lui mettre (9) également.
Voilà. En faisant l'exercice, je me rends compte que l'interactivité et la dimension tactique tendent à aller de paire. Si vous bâtissez des plans à long terme, le jeu prend plus des allures de course en solitaire... Ceci dit, je n'ai rien à reprocher aux jeux les moins interactifs de ma liste et j'aurais même tendance à les apprécier plus particulièrement que d'autres joueurs.