Je me sens si seul ....

arthemix dit:
Je me bas contre l'hypocrisie qui consiste à mettre en place, au nom de la solidarité, une mesure qui profite plus au patronnat qu'aux personnes en difficulté.


Ils profitent de quoi les patrons?
Denis dit:
arthemix dit:
Je me bas contre l'hypocrisie qui consiste à mettre en place, au nom de la solidarité, une mesure qui profite plus au patronnat qu'aux personnes en difficulté.

Ils profitent de quoi les patrons?


Il profitent de 7 heures de travail en plus, qui ne leur coûtent que les charges patronales.
Pour un salarié payé au smic, une journée normale coûte à l'employeur (à la louche, je n'ai pas de pourcentages précis sous les yeux) :
56 euros de salaire brut (dont 11 euros de charges salariales)
34 euros de charges patronales
soit un total de 90 euros

Le même temps de travail à l'occasion de la journée de solidarité ne coûtera à l'employeur que les 34 euros de charges patronales. Plus exactement, la "cotisation de solidarité" (je ne sais pas le niom exact) versée est de 0,3% du salaire brut annuel. En calculant ainsi, je trouve environ 43 euros.

Soit une journée de travail qui coûte entre 50 et 66% moins cher.

Doux Jésus… Travailler le lundi de Pentecôte… et pourquoi pas aussi travailler le dimanche ? (Enfin, je veux dire, pour moi, parce que je veux les restaurants ouverts, les musées et autres lieux culturels, les centres de loisirs, les services de santé, la gendarmerie, les stations essence et péages d’autoroute…)

Le problème majeur de cette loi c’est qu’elle est illégale depuis qu’elle est devenue plus souple.

Les jours restent fériés, on choisis celui pendant lequel on vient bosser, gratuitement. Etre obligé de travailler gratos, c’est interdit, c’est du travail forcé.

Si vous ne voulez pas travailler le jour férié donné, personne ne peut vous sanctionner. Ni l’Etat, ni votre patron.

Les tribunaux ont déjà tranché, par exemple de cette façon là :
extrait CFDT (mais vous pouvez aller voir votre syndicat préféré) L’une des questions soulevées par la journée de solidarité est de savoir si l’absence du salarié ce jour là peut donner lieu à une retenue sur salaire. Le Conseil de prud’hommes de Romans sur Isère a eu à répondre à cette question dans un jugement rendu le 4 avril 2006. Dans l’affaire qui lui était soumise, un salarié ne s’était pas présenté à son poste de travail le lundi de Pentecôte, « journée de solidarité » dans l’entreprise. L’employeur a retenu une journée sur son salaire. Le salarié a contesté cette retenue en soutenant qu’il s’agissait d’une sanction pécuniaire, sanction prohibée par le code du travail. Le Conseil de prud’hommes a suivi son argumentation et lui a donné gain de cause.

Si on supprime le lundi de Pentecôte des jours fériés, tout serait différent, il n’y aurait plus ce flou juridique ni ce flou tout court. L’idée de base est bonne, la solution trouvée est absurde (et je ne connaissais même pas le calcul d’Arthemix sur une journée de travail à prix soldés…) !

Moi, je m’en fous, je suis venu bosser… et c’est calme ici :)

Monsieur Lapin dit:
Talo dit:Pour nous, ils ont gardé le jour férié, mais tous le monde donne une heure de plus chaque jour pour ce jour férié...

Donc en fait tu as le droit d'avoir 7 heures chômées le Lundi de Pentecôte, mais en échange tu bosses une heure de plus tous les 249 autres jours ouvrables de l'année. Je te soupçonne d'avoir un employeur un peu fourbe....


J'avoue aussi que je ne sais pas trop, il ne font évidemment pas ca sur toute l'année, dés que je retourne au bureau je recherche exactement la citation...

De toute facon par un accord tacite avec notre chef de service ca ne nous concerne pas nous faisons déjà des heures sup qui ne seront jamais payé ni rattrapé... Alors...

A ce sujet, les heures sup de ce jour seront elles versées à l’état, comme le salaire ?

Fadest dit:A ce sujet, les heures sup de ce jour seront elles versées à l'état, comme le salaire ?


Le salaire n'est pas reversé à l'état ! Juste l'équivalent des charges patronales. Et vu que c'est forfaitarisé sur l'année, je ne sais pas comment ça se passe pour les heures supplémentaires. A mon avis, elles sont prises en compte (la base du calcul, c'est 0,3% de la masse salariale). A confirmer...

D’ailleurs, il passe ou mon salaire vu que je ne suis pas payé aujourd’hui ?
Les salariés de Vinci le savent eux au moins maintenant :roll:

Fadest dit:D'ailleurs, il passe ou mon salaire vu que je ne suis pas payé aujourd'hui ?

dtc

Cher Monsieur Arthémix,

Je peux vous assurer que mon patron, qui facturera ma journée à mon client comme d’habitude ne se trouve pas à l’endroit auquel vous faites allusion.

Sinon, cette fascination pour les mouches, ça date de quand :holdpouic: ?

arthemix dit:
Soit une journée de travail qui coûte entre 50 et 66% moins cher.


Je ne savais pas que seules les charges patronales allaient à la solidarité.
Maintenant ceci ne concerne qu'une journée.

Moi, les 35H payées 39 m'ont coûté 10% de masse salariale supplémentaire, ainsi qu'à beaucoup de petits patrons qui n'ont pas la possibilité de négocier des horaires plus "productifs". Mais quand c'est les patrons qui paient plus, ça fait beaucoup moins de monde à rouspéter. Et puis c'est pas grave car de toute façon, c'est bien connu, les patrons s'en mettent plein les fouilles (et on mélange allègrement les petits patrons, les grands...) :roll: .

Mon cher Denis, même si nous n’avons pas vraiment les mêmes idées, je te remercie de ne pas me faire dire ce que je n’ai pas dit, et de ne pas tout mélanger.

En l’occurence, quand je parle d’hypocrisie dans cette mesure, c’est la réalité. Au nom de bons sentiments, et de culpabilisation post-caniculaire, Raffarin a fait passer une mesure dans l’urgence, qui est, comme on le voit encore plus clairement cette année, bancale, pas adaptée voire carrément rétrograde (c’est quand même la réinvention du travail non rémunéré, soit un saut de 2 ou 3 siècles en arrière.

En plus, comme tu le dis, pour un petit patron comme toi, ça représente un gain de productivité minime contre encore des charges supplémentaires à payer. En revanche, pour une grosse société (par exemple une société de service en informatique), cela représente des journées facturées tout à fait normalement, pour un coût minime. Soit un système toujours plus inégalitaire.

Et de savoir que dans le don (forcé) des salariés, 60% revient au patron et 40% au personnes agées ou dépendantes, moi, ça me laisse vraiment un goût amer.

Sinon, par rapport à l’autre sujet que tu abordes (les 35 heures), tout le monde sait que ça a proportionnellement coûté plus au petits patrons qu’aux grandes multinationales. Mais c’est un autre sujet.

Denis dit:Mais quand c'est les patrons qui paient plus, ça fait beaucoup moins de monde à rouspéter. Et puis c'est pas grave car de toute façon, c'est bien connu, les patrons s'en mettent plein les fouilles (et on mélange allègrement les petits patrons, les grands...) :roll: .


Je suis exactement sur la même longueur d'onde que Denis.
Une info Denis... La manière d'échapper de manière parfaitement légale au fléau des 35 heures, c'est d'embaucher directement les gens à 39 heures.
arthemix dit:En revanche, pour une grosse société (par exemple une société de service en informatique)

A titre d'exemple, ma société aura facturée hier un peu plus de 500 EUR, pour au final ne payer que les charges patronales. Déjà qu'en temps normal, la marge est "intéressantes" (pour ne faire d'allusion à des pratiques réprouvées par les mouches :lol: ), une journée comme ça, ils ne crachent pas dessus.
Par contre, je ne suis pas certain qu'il y avait grand monde à joindre dans les bureaux administratifs hier...

Bref, je suis d'accord avec Arthemix, c'est mal pensé, mal organisé (ou alors pas completement), bref, à revoir de A à Z.

Ca y est j’ai retrouvé ce qui est noté sur nos fiches temps :

“Depuis le 1er janvier 2005 la durée annuelle effective du travail est passée à 1607 heures. Au ********, les sept heures de travail supplémentaires sont prises de manière fractionnée en heures.”

D’ou le fait que l’on ne travaillait pas hier.

arthemix dit:Mon cher Denis, même si nous n'avons pas vraiment les mêmes idées, je te remercie de ne pas me faire dire ce que je n'ai pas dit, et de ne pas tout mélanger.
Sinon, par rapport à l'autre sujet que tu abordes (les 35 heures), tout le monde sait que ça a proportionnellement coûté plus au petits patrons qu'aux grandes multinationales. Mais c'est un autre sujet.


Si justement il faut tout mélanger. Si l'on ne regarde que les mesures impopulaires aux yeux des salariés on pourrait s'imaginer que c'est systématiquement dans ce sens.
Il existe énormément de mesures impopulaires aux patrons, que d'ailleurs beaucoup d'employés n'imaginent même pas, et je sais de quoi je parle puisque j'ai été employé pendant 9 ans, comme des augmentations arbitraires et colossales de taxe professionnelle sans aucune concertation avec les patrons...

Donc, pour résumer je ne dirai pas comme toi que nous n'avons pas les mêmes idées : cette histoire de lundi de Pentecote peut être un recul pour les salariés, mais il existe aussi de plus en plus de charges pour les patrons, hélas, nous n'avons pas les moyens d'en faire tout un foin et l'on en entend pas forcément parler.
En n'oubliant pas que lorsque l'on parle de charge pour le patron c'est en fait une charge pour l'entreprise, ce qui entrave aussi grandement des augmentations salariales potentiels, car je suis totalement pour la répartition des produits de l'effort avec les salariés, encore faut-il qu'il y ait bénéfice.

Pour finir, je dirai juste que je n'aime pas lorsque l'on monte une partie de la société contre une autre : les bons à droite, les méchants à gauche.
Ce n'est d'ailleurs pas ce que tu as dit, je voulais juste donner le fond de ma pensée.

Si tu veux mon avis, je pense qu’il est grand temps que “les petits patrons” et “les petits actionnaires” se prennent vraiment en main pour faire le ménage dans le monde impitoyable qu’est le capitalisme à la sauce mondialiste d’aujourd’hui. Qu’il y ait une vraie lutte, menée par de vraies organisations, pour faire la guerre aux directeurs à plus de 300 smics, aux parachutes dorés, et autres fonds de pensions américains qui ne regardent que le profit à très court terme. Et plus cette partie-là des entrepreneurs (qu’on peut parfois entendre, à l’occasion des débats sur le CPE par exemple), moins tout-en-chacun-et-les-media-en-premier-lieu fera l’amalgame entre tous les patrons.

Au sujet de l’aspect “richesse du patron” = “richesse de l’entreprise”, il y a là aussi un immense fossé entre les petites et les grosses entreprises. Mais l’évolution naturelle de la société ne va hélas pas dans le sens que tu évoques, qui est certainement le cas pour les gens comme toi qui ont créé leur activité par passion, mais qui n’est absolument pas ce que l’on voit tous les jours.