J’ai un copain qui ne ment jamais qui m’a assuré qu’il était détective privé. Comme il ne ment jamais, je l’ai crû. L’autre jour, je lui ai demandé d’enquêter pour savoir si le chifoumi (pierre-feuille-ciseaux) était un jeu de chance.
Cet après midi, avec ce copain, on a pris un café (il n’y avait qu’un chocolat alors on l’a joué… j’ai un peu optimisé mes chances pour gagner, j’aime trop les fèves !). Donc, mon pote a enquêté : il a joué 900 fois de suite au chifoumi avec un autre ami détective lui aussi et il a tout noté !
Ses résultats :
- Victoires : 300
- Nuls : 300
- défaites : 300
Du coup, il est catégorique, c’est vraiment un jeu de chance.
Sympa quand même, il a du refuser un filature pour me rendre ce service. Du coup, j’ai eu des remords de l’avoir arnaqué pour le chocolat lui qui est si honnête.
Réponse :
Mince, je me rends compte que je vais avoir du mal à détailler la réponse sans faire de maths. Et moi les maths…
Bon, dans l’idée, on va supposer que le chifoumi est un jeu de chance. Hola camarade, on se calme, j’ai dit “supposer”.
Dans ce cas, chaque partie est indépendante de la partie précédente. La répartition des résultat tend vers 1/3 de victoires, 1/3 de nulles, 1/3 de défaites, mais l’écart absolu augmente au court du temps.
C’est comme se positionner dans la partie centrale d’une courbe en cloche : elle est haute mais pas large du tout. La surface relative de la tranche par rapport à la surface sous la courbe est donc toute petite.
Donc, si c’est un jeu de chance, le résultat sur une observation de 900 parties a très peu de chances d’être parfaitement équilibré.
Conclusion : soit le chifoumi n’est pas un jeu de chance, soit mon ami me raconte des trucs… soit il s’est laissé embobiner comme pour le chocolat. C’est le problème avec les gens trop honnêtes.
Toujours adapté de “Elémentaire mon cher watson” de Colin Bruce.