Hello tout le monde,
Je suis étudiant en master 2 au centre européen des produits de l’enfant à Angoulême, et je réalise une étude sur les jeux coopératifs et la manières dont ils sont perçus par les consommateurs.
Ayant déjà à ma disposition des témoignages de néophytes et de non initiés, je recherche plusieurs témoignages d’habitués ou même de vétérans de ce genre de jeu (et si vous êtes un vétéran dans d’autres types de jeu, vous pouvez aussi répondre, votre point de vue m’intéresse !).
Outre le fait d’obtenir 20/20 avec ce devoir , mon objectif est aussi d’enrichir ma culture perso (le sujet de ce devoir était libre tant qu’il tournait autour du monde des jeux, et les jeux coopératifs m’intriguent au plus haut point!) et de pourquoi pas lancer des débats !
Je fréquente Tric Trac depuis quelques années et je me suis dis que certaines bonnes âmes passionnées pourraient m’aider à apporter la touche experte qu’il manque à mon dossier.
Pour ceux que ça intéresse, la question est simple : Qu’elle image avez-vous des jeux coopératifs ? Et de quoi êtes vous persuadés à leur propos ?
Je reste très vague volontairement pour ne pas influencer vos réponses. Je donnerai des pistes plus tard si le sujet ne prend pas.
2 ou 3 témoignages avant le 3 décembre seraient top, et je me propose en échange d’envoyer le résultat final à ceux qui auront bien voulu prendre 5minutes de leur temps pour me donner leur opinion.
Merci d’avance à ceux qui auront l’esprit “coopératif”
Patex
Salut,
Je t’envoie un petit mp ce soir! Si jamais j’oublie relance moi!
Bye
Salut,
Je ne pense pas etre un expert mais les jeux coop me passionnent donc je vais te donner quelques points qui selon moi sont intéressants dans ce type de jeu (les amateurs n’y trouveront par contre surement rien d’inédit)
Le premier qui est évident c’est qu’on joue tous non pas contre d’autres joueurs mais contre le jeu, du coup, on s’entraide (un bon coopératif nécessite de l’interaction sinon l’intérêt est moindre) et on vit une aventures ludique tous ensemble, ce qui permet de créer rapidement des liens et de connaitre facilement de nouvelles personnes. Souvent, chaque personnage ou joueur aura des caracteristiques specifiques qui aideront le groupe a progresser et a avancer ensemble, si un membre de l’équipe est défaillant, toute l’équipe peut perdre. De plus ça adoucit les mauvais perdants car si tout le monde perd, c’est dommage mais au moins il n’y a pas d’adversaire pour remuer maladroitement la plaie comme ça peut arriver.
Deuxièmement, un jeu coopératif doit présenter un challenge significatif pour atteindre son but. Si le jeu est trop facile, il n’apportera pas les sensations décrites plus haut et l’impression d’avoir réussi une quête malgré la difficulté.
Troisièmement, un jeu coop permet d’initier des débutants (ludique ou sur un jeu précis) sans créer de frustration liée a la différence de niveau entre le debutant et le joueur plus confirmé, ce dernier étant la surtout pour expliquer le fonctionner et guider le novice dans sa decouverte du jeu et de ses subtilités.
Les points faibles de ce type de jeu, car il y en a aussi (bien que mineusr pour moi), c’est déjà qu’il est possible dans beaucoup de jeux, que le joueur le plus expérimenté se transforme en leader et décide trop pour les autres, surtout quand les données de chaque joueur sont connues de tous. Il est important de tenir compte de cet aspect et de faire attention de rester dans le conseil et non le dirigisme. Ca nous amène au 2e point qui est que si un joueur fait n’importe quoi, il plombe la partie de tout le monde (dans un jeu non coopératif souvent aussi) et donc les joueurs experimentés auront tendance a lui dire quoi faire et on revient au 1er point. Pour ces points faibles, cela dépend vraiment du caractère de chacun et de sa façon de jouer, pour certains ça ne posera pas de problème particulier mais il faut savoir trouver le juste équilibre. Certains jeux (comme Hanabi par exemple), ne permettent pas ce dirigisme car les informations de chacun ne sont connues que de lui même (critère de qualité pour ce type de jeu selon moi)
Un autre point négatif est la gestion de l’IA du jeu, car il peut etre difficile de faire jouer le jeu de facon cohérente, imprévisible au moins en partie et assez varié pour préserver une durée de vie suffisante. C’est la tout le challenge pour les auteurs de ce type de jeu, en plus de la mécanique, il faut trouver comment équilibrer le jeu afin qu’il ne soit pas trop répétitif et que le niveau de difficulté soit bien ajusté.
Enfin, il existe aussi les jeux semi-coopératifs qui peuvent etre 1 contre tous et on se rapproche d’un jeu non-coop (l’IA étant gérer par un joueur) mais également des jeux avec des roles ou objectifs secrets qui ajoutent aux qualités précédentes, une part d’intrigue et de suspicion envers les autres joueurs qui apportent d’autres sensations interessantes.
Donc un bon jeu coopératif est un jeu qui arrive a mettre en avant les qualités de ce type de jeu et essaie le plus possible de diminuer ses points faibles, tout ça en plus des autres qualités habituelles d’un jdp. Je pense que c’est un des types de jeu les plus difficiles a faire mais n’étant pas auteur, je ne m’avancerai pas plus la dessus.
J’espère t’avoir apporter quelques éléments meme si je ne pense pas avoir appris grand chose aux amateurs du genre…
Si tu veux des précisions sur certains points n’hésite pas et le retour de ton dossier sera intéressant a communiquer.
Aaaaah, déjà merci à vous 2 pour vos réponses!
Et Kristouf, c’est intéressant ce que tu dis car je trouve dans ton témoignage des points de vue non évoquées par les personnes que j’ai interviewé jusqu’à présent, mais je trouve aussi des similitudes (Je précise que j’ai interviewé des non joueurs ou des joueurs très occasionnels). Ce sera avec plaisir que je te communiquerai le rendu final de mon boulot (tu peux m’envoyer ton mail en MP).
Ci après le texte d’un article paru dans la revue “l’école des parents” n575 en janvier 2009
Jeux coopératifs, jeux compétitifs : jouer mais pour gagner quoi ?
La plupart des néophytes ne connaissent pas les distinctions que les joueurs opèrent entre les différents types de jeux…et ne connaissent donc pas l’existence du jeu coopératif.
Michel Van Langendonckt : On parle souvent du jeu de coopération qui se différencie du jeu coopératif. La coopération est le fait d’agir ensemble, conjointement, dans un même lieu ou un même temps, autrement dit tous les jeux à plusieurs sont des jeux de coopération, puisqu’on s’accorde sur une règle et qu’on participe ensemble ! Arrêtons nous un instant sur les critères d’une victoire au jeu, ils sont variables : soit je gagne moi ou mon équipe, soit nous jouons mais sans qu’il n’y ait de vainqueurs ou de perdants (c’est le cas du petit enfant qui joue avec sa mère à la marchande par exemple…), soit comme dans le jeu coopératif, l’on gagne ou l’on perd tous ensemble…Une certaine confusion règne parce qu’il peut exister –ou pas- de la coopération dans ces trois types de jeux. Ainsi dans le jeu pour petits, Felix Flotte, publié par Habba, un gros poisson mange des tout petits et les enfants sont spectateurs, solidaires certes face à la situation de hasard, mais sans interaction ni coopération entre eux. Les exemples les plus connus de jeux coopératifs sont Le Parachute, un jeu d’adresse manuelle et Le Verger qui fait figure emblématique dans sa catégorie : on essaie tous ensemble de cueillir des fruits sur quatre types d’arbres, alors que plane un danger, un corbeau qui peut apparaître sur le dé…Il s’agit donc autour de la table, de s’entraider pour ramasser le plus possible de fruits.
Bruno Cathala : Je distingue trois catégories de jeux :
- les jeux compétitifs (chacun essaye de gagner contre les autres), qui ont le plus souvent ma préférence en tant que joueur: la principale difficulté, dans ce type de jeu, est de pouvoir opposer des joueurs de niveaux équivalents. Par exemple, je me souviens avoir détesté découvrir que ma mère perdait volontairement contre moi ! Je me suis senti humilié car toutes mes victoires passées n’avaient plus aucun poids…Je pense que lorsque l’on joue à des jeux compétitifs avec des enfants, il suffit de choisir ceux pour lesquels la part de hasard est d’autant plus importante que l’enfant est petit, pour qu’il ait une chance de gagner…On remplace la part de compétence et de réflexion par une part d’aléatoire suffisante. J’observe que la population des joueurs de ce type est masculine à 80%.
- les jeux coopératifs (on gagne tous ensemble, ou on perd tous ensemble) qui ont longtemps été considérés comme des jeux pour les enfants. Il n’existe pas dans ces jeux de drame en cas d’échec, l’enfant ne se sentant pas inférieur s’il perd, puisque tout le monde perd. Aujourd’hui on note une véritable mode autour de ces jeux, maintenant conçus aussi pour les adultes, et qui réunissent aussi bien hommes que femmes.
- les « party-game » (des jeux où l’important est de s’amuser, de rire, bien avant la notion de compétition. Comme, par exemple le Pictionnary, du Taboo ou du plus récent Time’s up (1) qui connaît un énorme succès). Si on retrouve autour des tables de ce type de jeu autant d’hommes que de femmes, notons que c’est souvent vous, mesdames, qui prenez l’initiative de proposer un party-game.
Quelles sont les qualités développées par le jeu coopératif ?
MVL : Il nous propose un cheminement alternatif à celui de la compétition où l’on se dépasse soi-même en s’entraînant dans l’adversité mais en mettant l’affectif à lourde épreuve. Dans le jeu coopératif, on apprend le sentiment partagé, on relativise victoire et défaite. C’est l’occasion d’apprendre sans douleur, d’élaborer des stratégies communes. Quand en compétition on garde tout pour soi et -à la limite- on scrute la faiblesse de l’adversaire, en coopératif, on comprend que quatre personnes sont plus fortes qu’une seule. Voici une leçon fondamentale pour l’enfant et l’adulte : coopérer sur un pied d’égalité, réfléchir avec les autres, parvenir à un but et si c’est le cas, se réjouir ensemble d’avoir mené à bien ce projet de société en commun. Les plus jeunes vont apprendre à progressivement se décentrer et à jouer avec les autres. Ils vont comprendre que l’objet est différent d’eux et que ce pion devant eux appartient à tout le monde. En cas de défaite, la charge de l’échec doit être partagé et il ne doit pas y avoir de bouc-émissaire. Dans un système compétitif, la personne un peu plus faible peut refuser de jouer parce qu’elle ne se sent pas à la hauteur du défi.
Quelles sont les qualités développées par le jeu compétitif ?
BC : Le jeu compétitif développe naturellement des compétences stratégiques (quel plan macroscopique appliquer pour faire pencher une situation stable à son avantage) et tactique (que faire à l’échelon local), mais aussi des compétences d’analyse, de rigueur, et même de communication (le jeu compétitif ne se limite pas au jeu à un contre un… et dans des jeux à plusieurs dans lesquels il n’y a qu’un seul vainqueur, le sens de la tchatche et des alliances successives n’est pas à négliger). Pour ma part, ces compétences, développées depuis l’enfance au travers du jeu, m’auront sans aucun doute été profitables dans ma vie professionnelle en entreprise.
On peut donc prendre du plaisir aux jeux compétitifs comme coopératifs et ne pas forcément les opposer ?
BC : Bien évidemment ! Même si ma préférence va aux jeux compétitifs, je pratique tous types de jeu avec plaisir. Et puis, en compagnie de Serge Laget, j’ai moi-même contribué à créer, « Les Chevaliers de la Table Ronde », il y a cinq ans. Un jeu coopératif pour tous âges, mais dans lequel nous avons introduit la possibilité que l’un des joueurs soit un traître : je crois que c’est cette tension qui me plaît !
Par ailleurs, je dirais aussi que plus l’on vieillit, plus l’on joue contre soi-même…La vraie compétition est face à soi-même ! Puis-je maintenir mon niveau voire l’améliorer légèrement ? C’est ce qui importe et pas forcément de s’étalonner face à une population de joueurs : perdre en étant content du parcours accompli dédramatise la défaite.
Le plus important, finalement, ce n’est pas la catégorie du jeu, mais l’état d’esprit dans lequel on l’aborde : dans leur grande majorité, les joueurs sont sympathiques, amicaux, ouverts. Ils jouent pour gagner parce que la moindre des politesses que l’on doit à son adversaire est de tout faire pour l’emporter, afin que le vainqueur puisse vraiment apprécier sa victoire… Mais il y a aussi le côté obscur de la force: ceux qui placent la compétition au mauvais endroit : ils veulent gagner pour démontrer leur prétendue supériorité intellectuelle. Ils font beaucoup de mal, sont méprisants, au lieu d’être les ambassadeurs du jeu. Ils ne sont d’ailleurs pas forcément bons, ayant certes atteint un niveau d’expertise dans un ou deux jeux, mais ne possédant finalement pas une capacité cognitive et d’adaptabilité très grande et dès que l’on change leur chemin de jeu, ils ne savent pas contrer… Par chance, ils sont peu nombreux, facilement identifiables, et si vous savez les éviter, de longues heures de partage et d’amitié vous attendent autour d’une table de jeux, qu’ils soient compétitifs, coopératifs ou conviviaux.
MVL : Le plaisir dans le jeu coopératif réside dans la force de l’enjeu, primordial pour que la charge de l’ambiance dans le jeu soit forte. Sauver la terre contre un virus, se battre sur l’île de Pâques pour placer son moï, sa grande statue…Les jeux coopératifs comportent des thèmes forts, pour faire monter la tension : des jeux où le temps compte où l’on doit faire vite parce qu’il n’y a pas la tension du gain. On est bien dans du jeu à enjeu ((2), supérieur et qui nous incombe à tous. La plupart de jeux que nous pratiquons sont une simulation de la réalité de notre société, essentiellement compétitive. L’ethnologue Margareth Mead dans son étude sur les sociétés de Papouasie/ Nouvelle Guinée a comparé les tendres les Arapesh aux féroces Mundugumor. Elle a montré que les premiers ont des jeux coopératifs, où l’on bannit la violence et la compétition dès le plus tendre âge, et de l’autre à l’inverse, la loi du plus fort, le culte de la force physique priment…générant une société plus violente. Notre civilisation occidentale a choisi son camp. Ne pourrions nous pas rééquilibrer la donne et nous dire que nos enfants et nous-mêmes nous avons besoin des deux : de la compétition mais aussi d’éprouver les sensations de la solidarité pour les faire vivre un jour ? Fondamentalement on nous ampute d’une partie ludique importante en ne nous présentant pas enfants, toutes les catégories de jeux. Une éducation ludique la plus large possible est souhaitable… Cependant…une catégorie hybride, de jeux semi coopératifs se développe, qui représentent bien notre société en mutation : on reste individualiste et capitaliste mais l’on commence à être conscientisé !
Propos recueillis par Isabelle Guardiola
(1)Un jeu en équipe où le joueur essaye de faire deviner le plus de personnages possibles à son équipe pendant le temps d’un sablier de 30 secondes.
(2)à la différence remarque Michel Van Langendonckt du jeu associatif, né dans les années 70, où l’on évolue dans un monde imaginaire, prétexte à la parole, qui remplacent les veillées d’autrefois…
Michel Van Langendonckt est enseignant à la Haute Ecole de Bruxelles en sociologie et politique de l’éducation. Il est président de l’association des ludothèques et des ludothécaires de la communauté française de Belgique. Il intervient régulièrement dans des conférences sur le thème du jeu coopératif.
Bruno Cathala est concepteur de jeu depuis 2002 mais également consultant et animateur… Très productif, il publie trois à cinq jeux par an en moyenne. Il est l’auteur de « Chevaliers de la Table Ronde », « Mr Jack », « Du Balai » voir son blog bruno-des-montagnes.over-blog.com
Le jeu coopératif apporte très souvent une émulation saine autour de la table car on joue ensemble et on gagne ensemble, des valeurs malheureusement peu présentes dans nos sociétés individualistes. Le jeu coopératif est un bon exemple du dicton “l’union fait la force” et pas seulement en ce qui concerne d’associer ses méninges pour trouver la clé, mais aussi dans le sens qu’on se relève plus facilement après une défaite, le regard de l’autre et l’amour propre aidant.
A contrario, nombre de jeux coopératifs tendent à mettre en valeur un meneur quand il y a un caractère plus affirmé entre les joueurs, peu de jeux m’ont donner la sensation d’une réelle liberté d’acte. Peut-on y voir là, à l’instar du chien, du loup et tant d’autres animaux un besoin de chef chez l’humain ? Chef qui peut tant être un catalyseur de la pensée commune qu’un despote…
Le jeu coopératif pur est un genre assez nouveau au regard de la production ludique, les affrontements ou courses à la victoire individuelle sont arrivé bien plus tôt. Mais le jeu coopératif fait ( sauf erreur de ma part) toujours appel à la confrontation contre un ennemi commun. D’où ma question, l’homme n’est-il dans le fond qu’un animal doté d’une bonne partie de pensées guerrières , patrimoine instinctif de son évolution et sa survie dans un monde pour lequel la nature l’avait à l’origine doté de bien peu d’atouts. D’ailleurs les productions les plus récentes tendent vers du semi-coopératif…à mûrir.
Tout comme le Jazz et la New Wave sont des champs d’expérimentation musicale, dont l’un est devenu un classique et l’autre a sombré dans l’oubli. A voir dans les années à venir si le coopératif sera un genre pérenne ou s’il va finir dans un placard. Ou si le semi-coopératif sera la marche de son évolution quasi Darwinienne pour mieux se plier aux exigences de l’intellect schizophrène de l’espèce humaine qui bercé par l’amour et de merveilleuses aspirations reste encore à ce jour l’espèce la plus belliqueuse que la terre n’ait jamais porté.
Salutations ludiques, en espérant aider.
J’ai envie de rajouter un truc de papa :
le jeu coopératif me permet d’initier très tôt mes enfants à des jeux “complexes”. J’ai en tête Ghost Stories et L’île interdite, qui permettent à la famille de se réunir autour d’un même objectif, en guidant et en expliquant au plus petit (4 ans et demi) ses options de jeu. Il faut bien sûr veiller à ne pas jouer à sa place, mais les conseils passent mieux si tout le monde est concerné.
Quand je le “conseille” sur un jeu compétitif, pour lui cela revient au même mais pour moi c’est un peu frustrant.
Au delà de ses mécaniques et valeurs particulières, le jeu coop a chez moi le mérite d’inclure toute la famille autour de la table, en rendant floues les notions d’âge requis et en sortant d’univers/de thèmes enfantins.
Je veux dire, les poules et les oeufs c’est sympa, mais les fantômes chinois ninjas et les aventuriers héliportés ça marche aussi avec les tout-petits !
Merci à vous tous pour vos apports. C’est très sympathique de votre part.
Cependant, une question me taraude. Aucun d’entre vous ne parle de prix, du côté peu commun de ce genre de jeu ou de compléxité des règles. Hors cela revenait souvent dans les témoignages des non initiés (“ce doit être un jeu aux règles compliquées”, “cela doit valoir un certain coût”, “c’est innovant”, etc…).
J’en tire donc des conclusions (arrêtez moi si je me trompe) comme le fait que le prix ou la compléxité des règles ne sont pas des éléments clés chez les passionnés (quand on aime, on en compte pas), et qu’ils connaissent déjà ce type de jeu (culture jeu plus importante que les non initiés), et donc que ce dernier ne leur parait pas plus innovant que ça.
A vrai dire, je lance le débat ! êtes-vous plutot d’accord ou plutot pas d’accord?
Patex dit:Cependant, une question me taraude. Aucun d'entre vous ne parle de prix, du côté peu commun de ce genre de jeu ou de compléxité des règles. Hors cela revenait souvent dans les témoignages des non initiés ("ce doit être un jeu aux règles compliquées", "cela doit valoir un certain coût", "c'est innovant", etc...).
Comme tu le précises, ici tu parles à des personnes qui connaissent l'univers du jeu de société.
Il est difficile pour une personne qui cotoie TricTrac régulièrement de s'interroger sur le prix d'un jeu, qu'il connaît et qu'il sait semblable à celui des autres jeux, qu'ils soient coopératifs ou pas.
Je peux tenir le même discours avec les règles, et leur perception.
Un jeu coopératif n’est ni plus cher ni moins cher qu’un jeu compétitif, je ne vois aucune raison pour que ce soit le cas.
Un jeu coopératif n’est ni plus compliqué ni moins compliqué qu’un jeu compétitif. En revanche il est généralement plus facile d’apprendre un jeu coopératif : on apprend en jouant, avec celui qui connait les règles et on peut s’entraider en cours de jeu, c’est même fait pour ça ! Cela rejoint l’idée du “jeu pour papas” plus haut !
Ensuite pour le côté moins commun, c’est vrai qu’il existe proportionnellement moins de jeux coopératifs que compétitifs, mais il commence à y en avoir pas mal !
Entièrement d’accord avec Christian et qu’en plus bcp d’entre eux ont trouvé différents “trucs” pour éviter l’écueil du joueur dirigiste et des moutons de Panurge.
Neuro dit:J'ai envie de rajouter un truc de papa :
le jeu coopératif me permet d'initier très tôt mes enfants à des jeux "complexes". J'ai en tête Ghost Stories et L'île interdite, qui permettent à la famille de se réunir autour d'un même objectif, en guidant et en expliquant au plus petit (4 ans et demi) ses options de jeu. Il faut bien sûr veiller à ne pas jouer à sa place, mais les conseils passent mieux si tout le monde est concerné.
Quand je le "conseille" sur un jeu compétitif, pour lui cela revient au même mais pour moi c'est un peu frustrant.
Au delà de ses mécaniques et valeurs particulières, le jeu coop a chez moi le mérite d'inclure toute la famille autour de la table, en rendant floues les notions d'âge requis et en sortant d'univers/de thèmes enfantins.
Je veux dire, les poules et les oeufs c'est sympa, mais les fantômes chinois ninjas et les aventuriers héliportés ça marche aussi avec les tout-petits !
Citer l'exemple de ghost stories qui permet de jouer avec toute la famille dont son enfant de 4 ans et demi, c'est juste du grand n'importe quoi... et si c'était pas ça l'explication alors c'était bien mal tourné... ok si il est sur les genoux et qu'il déplace les figurines sur le plateau ou tu lui dis...
Ahah, je suis d’accord avec vous en ce qui concerne le prix et la difficulté des règles. Mais pourtant, c’est bel et bien l’idée que ce font les non initiés d’un tel jeu.
(Ce qui je trouve au passage très interressant comme différence de point de vue).
Je suis content, ça me fait de la matière !
Sismik dit:Citer l'exemple de ghost stories qui permet de jouer avec toute la famille dont son enfant de 4 ans et demi, c'est juste du grand n'importe quoi... et si c'était pas ça l'explication alors c'était bien mal tourné... ok si il est sur les genoux et qu'il déplace les figurines sur le plateau ou tu lui dis...
Je suis d'accord, c'est un peu mal choisi comme exemple.
Ceci dit j'investis dans le long terme, et les enfants surprennent toujours par leur faculté à apprendre en s'amusant. Pour prendre un autre de mes exemples, l'Ile interdite, je t'assure qu'il y joue bien mieux que sa première partie, (on doit en avoir une dizaine au compteur), qu'il comprend son rôle et l'ordre des urgences.
Je ne te dis pas qu'il joue comme un adulte et anticipe 2 ou 3 coups à l'avance, mais déjà il s'amuse, il se charge d'inonder toutes les tuiles, il fait ses 3 actions. Et on le conseille en essayant de ne pas être trop interventionnistes...
Après, mes enfants ont aussi une maturité et un éveil vis à vis du jeu assez précoces, puisqu'ils venaient toutes les semaines à la ludothèque dans laquelle je travaillais, en plus des jeux à la maison qui sortent souvent. (Cet aprèm on a joué à Smallworld à 3, puis à RFTG et Summoner wars avec ma fille qui a 8ans)
Tout ça pour dire qu'effectivement, Ghost stories à 4ans et demi, ça fait beaucoup de paramètres

Terra
un des premiers jeux coopératifs par Bruno Faidutti
qques trucs intéressants
http://www.faidutti.com/index.php?Modul … ichier=212
" La dynamique à l’œuvre dans Terra est celle du paradoxe d’Olson, également connu sous le nom de paradoxe du passager clandestin.
En 1965, dans The Logic of Collective Action, Mancur Olson mettait en évidence ce qu’il appelait le paradoxe de l’acion collective, et qui est un peu une généralisation du célèbre dilemme du prisonnier. Olson étudiait alors la participation individuelle aux mouvements sociaux, notamment de type syndical, et expliquait sa faiblesse par les comportements de “passagers clandestins”. L’individu rationnel s’abstiendra de toute action collective, sachant qu’il bénéficiera de toute façon des avantages obtenus, alors que la participation a pour lui un coût, en temps et en argent. Bien évidemment, si tous les individus font le même calcul rationnel, aucune action ne sera jamais menée, et les intérêts collectifs du groupe n’ont alors aucune chance d’être atteints.
Habituellement appliqué à l’étude des mouvements sociaux, le paradoxe d’Olson est également une approche pertinente des problèmes actuels de l’action internationale, notamment en matière d’environnement. Si chacun parie que les efforts pour, par exemple, réduire les émissions de gaz à effet de serre, seront supportés par les autres, on n’a pas fini d’avoir chaud. Bref, nous nous retrouvons tous passagers clandestins d’un avion sans pilote bientôt à court de carburant." Brno Faidutti