Jeux, écologie et transparence

deltajordan dit:
Kouynemum dit:C'est un débat très intéressant et c'est vrai que ce serait bien de le développer de façon durable dans la forme et donc sans agressivité :wink:

Tu viens d'inventer le concept de développement durable d'un fil de discussion, c'était fait exprès ? Sinon la coïncidence est cocasse ! :P


:mrgreen:

Je n'ai pas tout lu en détail.
Mais du point de vue de la mise en œuvre au niveau des entreprises, la notion de Responsabilité sociétale et environnementale ou RSE associe bien tous les volets cités dans le post initial

Si vous voulez plus de détail c'est par là : http://www.developpement-durable.gouv.fr/Responsabilite-societale-des.html

Les grosses société ont désormais l'obligation de consacrer une partie de leur rapport d'activité à cette RSE.

Les collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants sont également tenues d'élaborer annuellement un rapport sur la situation en matière de développement durable, tel que précisé dans le décret suivant : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTex ... rieLien=id

D'après la loi (http://www.legifrance.gouv.fr/affichCod ... 0006074220), 5 finalités caractérisent le développement durable :
1° La lutte contre le changement climatique ;
2° La préservation de la biodiversité, des milieux et des ressources ;
3° La cohésion sociale et la solidarité entre les territoires et les générations ;
4° L'épanouissement de tous les êtres humains ;
5° Une dynamique de développement suivant des modes de production et de consommation responsables.

Je ne pense pas que le milieu ludique génère une grosse pollution.
Si on compare pour le même volume, faire du carton, des pions en bois ou même des dés ou des figurines en plastiques, c'est sans doute infiniment moins polluant que la fabrication et le fonctionnement de n'importe quel joujou électronique, même une "banale" télé.

En plus, ce sont des objets pérennes. Pas d'obsolescence programmée, ni date de péremption bidonnée. La seule durée de vie d'un jeu, c'est celle qu'on veut bien lui donner dans le flux des nouveautés.


Pour moi, le seul point critiquable, ce sont les emballages : boites sur dimensionnées et thermoformages sans nécessité d'ergonomie.
Mais pour être honnête, ce n'est qu'un cas particulier de suremballage, et certainement pas le bout par lequel il conviendrait de commencer à traiter ce vaste problème.

Roswell dit:Je ne pense pas que le milieu ludique génère une grosse pollution.
Si on compare pour le même volume, faire du carton, des pions en bois ou même des dés ou des figurines en plastiques, c'est sans doute infiniment moins polluant que la fabrication et le fonctionnement de n'importe quel joujou électronique, même une "banale" télé.

100% d'accord avec toi ! Néanmoins les questions initiales qui m'ont fait ouvrir ce fil n'était pas de me demander si le milieu du jeu était une source de pollution importante / supérieure à un autre secteur (car la réponse est indéniablement NON) mais vraiment de l'origine des produits et de leur empreinte écologique, sociale et sanitaire tout simplement car c'est dans les jeux que partent le principal de mes dépenses en loisir et que donc j'ai envie de savoir dans quoi j'injecte (de manière consentante) mon argent.
C'est sûr qu'une boîte de jeu tout en carton et bois tu l'enterres dans un jardin il n'en restera rien ou presque 10 ans plus tard, on est d'accord. En revanche si j'apprends que les kubenbois d'un jeu proviennent d'exploitations forestières malaisiennes qui trucident de l'orang-outan ou que les encres utilisées sont produites dans des usines qui rejettent leurs polluants dans les fleuves je me passerais de l'acheter. On (y compris moi-même) pourra me rétorquer que mon minuscule geste ne changera rien et que je pisse dans un violon et "on" aura malheureusement raison.. quoique. N'empêche que moi je me sentirai déjà plus en accord avec mes convictions qui me sont personnelles (et ce n'est pas pour ça que je vais faire la guerre à ceux qui ne les partagent pas).
Roswell dit: En plus, ce sont des objets pérennes. Pas d'obsolescence programmée, ni date de péremption bidonnée. La seule durée de vie d'un jeu, c'est celle qu'on veut bien lui donner dans le flux des nouveautés.

Pour la pérennité des jeux oui, 2 fois OUI. Je vais même ajouter de l'eau à ton moulin en rappelant que
1. le circuit de l'occasion est très utilisé dans le milieu ludique permettant d'augmenter la durée de vie des jeux et de limiter la consommation de jeux neufs (va faire ça avec des Iphones...). C'est d'autant plus efficace que le joueur moyen (de ce que j'en ai vu et lu) est une personne méticuleuse et très intolérante à la détérioration de ses jeux d'où des jeux d'occasion en très bons états, des cartes protégées etc Pour ça je trouve que la communauté ludique est exemplaire !
2. c'est un milieu où il est facile de faire "pot commun"dans le cadre d'associations, de cafés/bar ludiques, de ludothèques et où les occasions de tester avant d'acheter sont nombreuses (à part les livres je vois pas beaucoup de secteurs où ces possibilités sont aussi présentes, Autolib et Vélib à Paris vont d'une certaine manière dans ce sens).
En revanche tu parles du flux de nouveautés c'est là que le bât peut blesser car nous somme tous d'accord ici pour dire que le secteur explose et que les nouveautés vont bon train. Après, ce côté est largement contrebalancé par les possibilités de revente, et puis un jeu sur une étagère ça ne pollue pas, au contraire c'est de l'espace dans lequel tu ne mettras pas un autre truc à moins de revendre (j'en sais, ou plutôt ma copine, en sait quelque chose :P)
Roswell dit: Pour moi, le seul point critiquable, ce sont les emballages : boites sur dimensionnées et thermoformages sans nécessité d'ergonomie. Mais pour être honnête, ce n'est qu'un cas particulier de suremballage

Encore d'accord avec toi, on ne va citer aucun nom d'une part parce que ce n'est pas le débat et que je n'ai pas envie que celui-ci soit jeté dans les douves à juste titre par notre Monsieur Phal national, d'autre part car pour ce à quoi on pense très probablement, on est beaucoup à en avoir dans nos étagères :P De ce côté là rien ne changera si les consommateurs ne se bougent pas (en n'achetant pas) donc autant dire que ça va prendre beaucoup, beaucoup de temps...
Roswell dit: et certainement pas le bout par lequel il conviendrait de commencer à traiter ce vaste problème.


Et pourquoi pas Roswell ? Comme je l'ai écrit plus haut, ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Nous sommes entrés dans une époque où le consommateur a un grand pouvoir qui dépasse son acte d'achat : blogs, forums, réseaux sociaux, associations de consommateurs et plus médiatiquement les class actions.

Il suffit de voir le phénomène anti huile de palme (encore les orang-outans) qui n'est parti de rien. Au début on entendait vaguement l'idée que l'huile de palme posait des problèmes. Relayé par les réseaux sociaux cette information a fait du chemin chez certaines marques qui s'en sont emparés pour écrire sur leur produit "sans huile de palme", les gens ont acheté, les gens se sont posés des questions. Et hop Casino a boycotté l'huile de palme dans tous ses produits, a sorti sa propre pâte à tartiner sans hdp et ça a fini jusque dans l'assemblée nationale (la fameuse loi Nutella) et dans les journaux. Pas mal je trouve. Idem pour le bio, le commerce équitable, la fourrure, ça fait du chemin tout ça mine de rien. Et si on me rétorque que ces phénomènes ont pris de l'ampleurs simplement parce que des entrepreneurs y ont vu un moyen de faire du blé, j'ai envie de dire tant mieux si c'est du gagnant-gagnant !

La seule question est toujours de savoir s'il est possible de faire autrement d'un point de vue écologique ET social (j'insiste) tout en restant viable économiquement (on retrouve les trois piliers du DD). J'ai lu plus haut que les jeux cartons étaient produit en Europe et je vois que le Petit Prince est produit en Chine. Le Petit Prince, une jolie référence de la littérature française, dont le jeu est produit en Chine, moi ça me rend triste... N'empêche que je l'ai acheté (j'ai dit dès le début que je n'étais pas parfait) car j'ai trouvé le jeu excellent, par hommage pour Saint-Exupéry et car j'aime beaucoup le travail de Ludonaute. Certains éditeurs font dans l'écoconception, pourquoi pas les autres ? Certains éditeurs produisent en Europe (en France je ne sais pas), pourquoi pas les autres ?

Ce sont finalement mes seules questions !

Pour info : un Petit Prince produit en France avec du carton recyclable, sans déconner j'en achetais 5 boîtes, une pour moi et 4 pour offrir à des amis/famille ! :P

Juste pour info, je posais déjà la question en 2005 :

http://www.trictrac.net/jeux/forum/view ... alai+chine

On m'a alors accusée de vouloir boycotter la sortie d'un jeu.
Pourtant, je crois toujours que l'utilisateur final peut infléchir les tendances.
Il faut reconnaître que cela passe par une modification profonde des mentalités et des réflexes de consommation.
Pour le jeu comme pour le reste.
Le jeu grand public peut-il supporter des hausses de prix significatives ? Qui va commencer ? Asmodee ? Dow ? Hasbro ? Mattel ?
Le jeu pour gamers ? Quand on voit les discussions à longueur de forum pour économiser 50 cts ou pour privilégier les sites allemands alors que les magasins de jeux tirent la langue...c'est mal barré de ce côté là aussi.

Et pourtant, En ce qui me concerne, je ne vois que les joueurs pour avoir une quelconque influence. Par contre, c'est douloureux. Certainement.

En quoi le thermoformage est pire que l'utilisation d'une myriade de sachets plastiques (exemple : Agricola, Keyflower) ?

Je n'y connais rien, merci d'éclairer ma lanterne...

Mayoniaise dit:Petit à petit, il est possible qu'on ait des labels comme sur les aliments pour indiquer au consommateur ce qui est durable/pas durable.
Je pense qu'il faudrait déjà faire ce pas au niveau des jouets...les jds suivraient.


Oui, peut etre y viendra t on... mais pour la nourriture on a le choix de manger des carottes de nouvelles zélandes, des carrotes d'espagnes, des carotts de notre région, de notre canton, bio ou pas...

Si tu veux acheter Agricola, tu n'auras que la version "normale", s'inscrivant ou non dans le développement durable. Dès lors le label sera certes informatif, mais tu n'aurais comme choix que de lacheter... ou pas... à moins d'attendre un clone en pousse de bamboo vendu sous le manteau par un site herbegé en papouasie occidentale... :|

En tous cas, merci à Deltajordan d'avoir ouvert ce post très intéressant...