Bonjour à tous,
je rebondis juste un petit peu sur le fil, sur le propos de Znokiss particulièrement.
Il met en exergue un concept très très important: c’est que tout acte, aussi minime soit-il, a des conséquences, et donc participe à modifier la situation. Quand on prend conscience des problèmes multiples qui nous acculent, on peut être glacé, prostré, sidéré, et cela n’aide pas à l’action non? On va se trouver des excuses, des raisons, on va se dédouaner de toute responsabilités. C’est vrai, on est seul, avec nos petits bras et nos petits moyens, on va pas changer le monde, la société. On va dire que tant que la loi ne change pas, “les gens vont continuer à”. Pourtant la société, c’est juste la somme des individus qui la compose, non? Le système, c’est nous. “Les gens” c’est nous, ensemble.
Nous vivons une époque de fugacité de tout, où la vitesse ne permet pas de penser les choses calmement. On veut des changements, maintenant, sinon tout est foutu. Il faut vraiment être modeste dans ses attentes, et cerner ses zones d’influence. Moi, seul, je ne peut pas empêcher que les Etats-Unis atomisent l’Iran. Je ne peux pas changer l’opinion publique et discréditer les médias de masse qui nous enferment dans des schéma de “pensée” rétrécis, je ne peux pas faire de l’Europe un projet humaniste. Mais j’ai de l’influence sur mes cercles: si je n’achète pas cette merde, cette merde n’est pas vendue, donc une de moins sera produite, acheminée. C’est un effet, minime, mais c’est un effet. Si je parle à quelqu’un en me mettant à sa place, il peut m’entendre et réfléchir sur ce que j’avance. Et peut-être faire de même ou encore proposer de conjuguer nos effort pour en multiplier les effets.
Il y a ce type dont je me rappelle pas le nom, et je n’ai pas envie de chercher maintenant, qui a avancé une idée selon laquelle, l’être humain était promptement capable de nier sa responsabilité au profit d’un autre qu’il désigne. C’est la faute à Macron, aux politiques tous corrompus, à la finance, aux ultra-riches, etc. Oui, ceux-la ont un bras de levier incomparable à l’individu seul, mais c’est juste une question d’échelle. Et pourtant, ceux-ci sont justement bien moins nombreux, donc… J’enfonce des portes ouvertes, navré. Au début je pensais qu’il fallait des lois pour que les gens fassent du vélo plus facilement. Puis je me suis rendu compte que je n’avais pas l’étoffe, alors je me suis dis que j’allais détordre des roues plutôt. Et quand je redresse une roue en 8 dans la journée pour 20 balles plutôt que la changer dans les 2 semaines pour 100 balles, j’ai eu vachement d’effet avec -littéralement- que mes petit bras, car cette personne ne se découragera pas de prendre encore son vélo pour aller au travail (ou ailleurs).
Je vais pas faire la liste de ce que je fais ou pas, je sais ce que je dois améliorer, et je travaille d’abord à déconstruire ce qui me fais croire que j’en ai besoin, puis je m’en passe, mais avec bonheur, comme une libération, comme si plutôt qu’être privé je retrouvais un peu de dignité. Je reprend goût à chaque chose en la rendant rare. Et je sais que je change le monde à mon échelle, pas dans un grand fracas, mais dans la lenteur et la modestie qu’il faut réapprendre.
Je crois que Znokiss l’explique bien mieux, mais je veux soutenir et dire que c’est réel, que d’attendre sur d’autre c’est pas être artisan de sa vie, c’est être déjà mort et que c’est à la portée de tous, avec plus ou moins de succès, dans la douleurs parfois, mais que ça mêne toujours à de l’estime de soi, et que c’est l’élan qui va ensuite vers le mieux.
Bon, c’est tard et je m’enflamme, bonne suite.