Jeux et écologie

Dom22 dit :Bonsoir,
  • en ordre de grandeur, une voiture émet 150 g CO2/km donc un jeu sans figurines, c'est 7 km en voiture. Finalement dans l'empreinte d'une soirée de jeux, un paradoxe est que la part dominante peut très bien être les trajets pour aller jouer.

Tout à fait d'accord.

Dom22 dit :Bonsoir,

Je suis très peu présent sur ces forums mais moi aussi ce topic m'a accroché. Histoire de disposer d'éléments quantitatifs, j'ai fait un petit modèle pour estimer l'empreinte carbone (c'est à dire son impact sur l'effet de serre ; oui je sais il y a bien d'autres aspects à l'impact environnemental mais il faut bien commencer quelque part) d'un jeu neuf (mise en garde : je ne suis qu'un amateur éclairé et je me suis basé sur des chiffres trouvables publiquement et forcément entachés d'incertitude. Si des pros veulent partager d'autres chiffres, ce serait bienvenu).
En une phrase, la méthode vise à ramener chaque étape (production, transport, utilisation) à une quantité de CO2 émis (pour être précis, du CO2-équivalent, noté CO2e, qui consiste à ramener à une même unité les émissions des autres gaz à effet de serre en   prenant en compte leur "pouvoir réchauffant" différent). A noter, la phase "édition" (de la conception à la promotion) n'a pas été estimée, on reste sur les émissions directes de la boite du jeu.

Il est difficile sans noyer les lecteurs de lister l'ensemble des hypothèse et des calculs mais voici quelques résultats qui en découlent :
  • la différence d'empreinte de fabrication entre un gros jeu "à l'ancienne" (pions, cubes, cartes) et un jeu de figurines est de l'ordre de 1 kg vs. 5 kg CO2e. A cela deux raisons : le jeu de figurines pèse plus lourd et le contenu carbone d'un gramme de plastique est environ le triple de celle du carton imprimé.
  • l'empreinte du volet "transport" est à la fois faible par rapport à la fabrication elle-même et pas très sensible à l'endroit de fabrication (dans la situation actuelle de l'industrie, j'ai pris Shenzhen et Shanghai comme emplacement en Chine et celui des deux usines Ludofact -Allemagne et Tchéquie- pour une fabrication européenne). J'arrive à 0,16 kg pour les usines en Europe et 0,19 kg pour la Chine (on serait à 0,10 kg en fabriquant en France) pour un jeu sans figurines. La raison pour ce résultat qui peut surprendre est que les porte-conteneurs sont des machines extrêmement efficaces en termes d'énergie dépensée par tonne.kilomètre transportée. La part du port dans l'empreinte du jeu livré serait donc de 7 à 15%.
  • l'empreinte carbone d'un français est de l'ordre de 11 t CO2e (7 émises en France, 4 incorporées aux importations). Là-dessus on estime à 2 à 3 t la part liée à la consommation de biens et services hors alimentation et déplacements. L'achat de 5 jeux neufs par an représente alors moins de 1% de cette consommation
  • en ordre de grandeur, une voiture émet 150 g CO2/km donc un jeu sans figurines, c'est 7 km en voiture. Finalement dans l'empreinte d'une soirée de jeux, un paradoxe est que la part dominante peut très bien être les trajets pour aller jouer.

Si tu joues a 3 jeux dans ta soiree, tu inverses la tendance 😁

pour le delta entre le jeu produit en chine et celui produit en Allemagne si tu multiplies ca par 1 millons de jeux, cela commences a faire une difference.

les nombres on peut leur faire dire ce que l'on souhaite, tout depend du point de vue.

Je suis pas surpris par ton calcul: un pote qui bosse dans l’énergie avait fait la même chose pour évaluer l’impact d’une station de ski, et globalement, le plus impactant c’est les trajets effectués par les gens pour venir à la dite station.

Dom22 dit :Bonsoir,

Je suis très peu présent sur ces forums mais moi aussi ce topic m'a accroché. Histoire de disposer d'éléments quantitatifs, j'ai fait un petit modèle pour estimer l'empreinte carbone (c'est à dire son impact sur l'effet de serre ; oui je sais il y a bien d'autres aspects à l'impact environnemental mais il faut bien commencer quelque part) d'un jeu neuf (mise en garde : je ne suis qu'un amateur éclairé et je me suis basé sur des chiffres trouvables publiquement et forcément entachés d'incertitude. Si des pros veulent partager d'autres chiffres, ce serait bienvenu).
En une phrase, la méthode vise à ramener chaque étape (production, transport, utilisation) à une quantité de CO2 émis (pour être précis, du CO2-équivalent, noté CO2e, qui consiste à ramener à une même unité les émissions des autres gaz à effet de serre en   prenant en compte leur "pouvoir réchauffant" différent). A noter, la phase "édition" (de la conception à la promotion) n'a pas été estimée, on reste sur les émissions directes de la boite du jeu.

Il est difficile sans noyer les lecteurs de lister l'ensemble des hypothèse et des calculs mais voici quelques résultats qui en découlent :
  • la différence d'empreinte de fabrication entre un gros jeu "à l'ancienne" (pions, cubes, cartes) et un jeu de figurines est de l'ordre de 1 kg vs. 5 kg CO2e. A cela deux raisons : le jeu de figurines pèse plus lourd et le contenu carbone d'un gramme de plastique est environ le triple de celle du carton imprimé.
  • l'empreinte du volet "transport" est à la fois faible par rapport à la fabrication elle-même et pas très sensible à l'endroit de fabrication (dans la situation actuelle de l'industrie, j'ai pris Shenzhen et Shanghai comme emplacement en Chine et celui des deux usines Ludofact -Allemagne et Tchéquie- pour une fabrication européenne). J'arrive à 0,16 kg pour les usines en Europe et 0,19 kg pour la Chine (on serait à 0,10 kg en fabriquant en France) pour un jeu sans figurines. La raison pour ce résultat qui peut surprendre est que les porte-conteneurs sont des machines extrêmement efficaces en termes d'énergie dépensée par tonne.kilomètre transportée. La part du port dans l'empreinte du jeu livré serait donc de 7 à 15%.
  • l'empreinte carbone d'un français est de l'ordre de 11 t CO2e (7 émises en France, 4 incorporées aux importations). Là-dessus on estime à 2 à 3 t la part liée à la consommation de biens et services hors alimentation et déplacements. L'achat de 5 jeux neufs par an représente alors moins de 1% de cette consommation
  • en ordre de grandeur, une voiture émet 150 g CO2/km donc un jeu sans figurines, c'est 7 km en voiture. Finalement dans l'empreinte d'une soirée de jeux, un paradoxe est que la part dominante peut très bien être les trajets pour aller jouer.

Au fait, moi je veux bien le détail de ton calcul et tes sources :-)

Acathla dit :
Dom22 dit :

les nombres on peut leur faire dire ce que l'on souhaite, tout depend du point de vue.

C’est que dis mon frère qui est comptable « les chiffres on peut compter sur eux »

Acathla dit :
Dom22 dit :Bonsoir,

Je suis très peu présent sur ces forums mais moi aussi ce topic m'a accroché. Histoire de disposer d'éléments quantitatifs, j'ai fait un petit modèle pour estimer l'empreinte carbone (c'est à dire son impact sur l'effet de serre ; oui je sais il y a bien d'autres aspects à l'impact environnemental mais il faut bien commencer quelque part) d'un jeu neuf (mise en garde : je ne suis qu'un amateur éclairé et je me suis basé sur des chiffres trouvables publiquement et forcément entachés d'incertitude. Si des pros veulent partager d'autres chiffres, ce serait bienvenu).
En une phrase, la méthode vise à ramener chaque étape (production, transport, utilisation) à une quantité de CO2 émis (pour être précis, du CO2-équivalent, noté CO2e, qui consiste à ramener à une même unité les émissions des autres gaz à effet de serre en   prenant en compte leur "pouvoir réchauffant" différent). A noter, la phase "édition" (de la conception à la promotion) n'a pas été estimée, on reste sur les émissions directes de la boite du jeu.

Il est difficile sans noyer les lecteurs de lister l'ensemble des hypothèse et des calculs mais voici quelques résultats qui en découlent :
  • la différence d'empreinte de fabrication entre un gros jeu "à l'ancienne" (pions, cubes, cartes) et un jeu de figurines est de l'ordre de 1 kg vs. 5 kg CO2e. A cela deux raisons : le jeu de figurines pèse plus lourd et le contenu carbone d'un gramme de plastique est environ le triple de celle du carton imprimé.
  • l'empreinte du volet "transport" est à la fois faible par rapport à la fabrication elle-même et pas très sensible à l'endroit de fabrication (dans la situation actuelle de l'industrie, j'ai pris Shenzhen et Shanghai comme emplacement en Chine et celui des deux usines Ludofact -Allemagne et Tchéquie- pour une fabrication européenne). J'arrive à 0,16 kg pour les usines en Europe et 0,19 kg pour la Chine (on serait à 0,10 kg en fabriquant en France) pour un jeu sans figurines. La raison pour ce résultat qui peut surprendre est que les porte-conteneurs sont des machines extrêmement efficaces en termes d'énergie dépensée par tonne.kilomètre transportée. La part du port dans l'empreinte du jeu livré serait donc de 7 à 15%.
  • l'empreinte carbone d'un français est de l'ordre de 11 t CO2e (7 émises en France, 4 incorporées aux importations). Là-dessus on estime à 2 à 3 t la part liée à la consommation de biens et services hors alimentation et déplacements. L'achat de 5 jeux neufs par an représente alors moins de 1% de cette consommation
  • en ordre de grandeur, une voiture émet 150 g CO2/km donc un jeu sans figurines, c'est 7 km en voiture. Finalement dans l'empreinte d'une soirée de jeux, un paradoxe est que la part dominante peut très bien être les trajets pour aller jouer.


pour le delta entre le jeu produit en chine et celui produit en Allemagne si tu multiplies ca par 1 millons de jeux, cela commences a faire une difference.

les nombres on peut leur faire dire ce que l'on souhaite, tout depend du point de vue.

Pour etre honnete, multiplie TOUT par 1 million de jeux : cela ne change pas les conclusions, ie le fait que
- la prod pollue plus que le transport et que
- la localisation du site de prod  reste marginale (meme si une difference existe entre la chine et l'europe)

fouilloux dit :
Dom22 dit :Bonsoir,

Je suis très peu présent sur ces forums mais moi aussi ce topic m'a accroché. Histoire de disposer d'éléments quantitatifs, j'ai fait un petit modèle pour estimer l'empreinte carbone (c'est à dire son impact sur l'effet de serre ; oui je sais il y a bien d'autres aspects à l'impact environnemental mais il faut bien commencer quelque part) d'un jeu neuf (mise en garde : je ne suis qu'un amateur éclairé et je me suis basé sur des chiffres trouvables publiquement et forcément entachés d'incertitude. Si des pros veulent partager d'autres chiffres, ce serait bienvenu).
En une phrase, la méthode vise à ramener chaque étape (production, transport, utilisation) à une quantité de CO2 émis (pour être précis, du CO2-équivalent, noté CO2e, qui consiste à ramener à une même unité les émissions des autres gaz à effet de serre en   prenant en compte leur "pouvoir réchauffant" différent). A noter, la phase "édition" (de la conception à la promotion) n'a pas été estimée, on reste sur les émissions directes de la boite du jeu.

Il est difficile sans noyer les lecteurs de lister l'ensemble des hypothèse et des calculs mais voici quelques résultats qui en découlent :
  • la différence d'empreinte de fabrication entre un gros jeu "à l'ancienne" (pions, cubes, cartes) et un jeu de figurines est de l'ordre de 1 kg vs. 5 kg CO2e. A cela deux raisons : le jeu de figurines pèse plus lourd et le contenu carbone d'un gramme de plastique est environ le triple de celle du carton imprimé.
  • l'empreinte du volet "transport" est à la fois faible par rapport à la fabrication elle-même et pas très sensible à l'endroit de fabrication (dans la situation actuelle de l'industrie, j'ai pris Shenzhen et Shanghai comme emplacement en Chine et celui des deux usines Ludofact -Allemagne et Tchéquie- pour une fabrication européenne). J'arrive à 0,16 kg pour les usines en Europe et 0,19 kg pour la Chine (on serait à 0,10 kg en fabriquant en France) pour un jeu sans figurines. La raison pour ce résultat qui peut surprendre est que les porte-conteneurs sont des machines extrêmement efficaces en termes d'énergie dépensée par tonne.kilomètre transportée. La part du port dans l'empreinte du jeu livré serait donc de 7 à 15%.
  • l'empreinte carbone d'un français est de l'ordre de 11 t CO2e (7 émises en France, 4 incorporées aux importations). Là-dessus on estime à 2 à 3 t la part liée à la consommation de biens et services hors alimentation et déplacements. L'achat de 5 jeux neufs par an représente alors moins de 1% de cette consommation
  • en ordre de grandeur, une voiture émet 150 g CO2/km donc un jeu sans figurines, c'est 7 km en voiture. Finalement dans l'empreinte d'une soirée de jeux, un paradoxe est que la part dominante peut très bien être les trajets pour aller jouer.

Au fait, moi je veux bien le détail de ton calcul et tes sources :-)

Analyse super interessante, je veux bien le detail egalement !
pourrait on ajouter les impacts autres que co2?
Prends tu en consideration le cout electrique et les differences de modes de production entre l'europe et la chine ? (Parts du nucleaire, charbon.... dans la prod d'electricite)

Alfa dit :
Acathla dit :
Dom22 dit :Bonsoir,

Je suis très peu présent sur ces forums mais moi aussi ce topic m'a accroché. Histoire de disposer d'éléments quantitatifs, j'ai fait un petit modèle pour estimer l'empreinte carbone (c'est à dire son impact sur l'effet de serre ; oui je sais il y a bien d'autres aspects à l'impact environnemental mais il faut bien commencer quelque part) d'un jeu neuf (mise en garde : je ne suis qu'un amateur éclairé et je me suis basé sur des chiffres trouvables publiquement et forcément entachés d'incertitude. Si des pros veulent partager d'autres chiffres, ce serait bienvenu).
En une phrase, la méthode vise à ramener chaque étape (production, transport, utilisation) à une quantité de CO2 émis (pour être précis, du CO2-équivalent, noté CO2e, qui consiste à ramener à une même unité les émissions des autres gaz à effet de serre en   prenant en compte leur "pouvoir réchauffant" différent). A noter, la phase "édition" (de la conception à la promotion) n'a pas été estimée, on reste sur les émissions directes de la boite du jeu.

Il est difficile sans noyer les lecteurs de lister l'ensemble des hypothèse et des calculs mais voici quelques résultats qui en découlent :
  • la différence d'empreinte de fabrication entre un gros jeu "à l'ancienne" (pions, cubes, cartes) et un jeu de figurines est de l'ordre de 1 kg vs. 5 kg CO2e. A cela deux raisons : le jeu de figurines pèse plus lourd et le contenu carbone d'un gramme de plastique est environ le triple de celle du carton imprimé.
  • l'empreinte du volet "transport" est à la fois faible par rapport à la fabrication elle-même et pas très sensible à l'endroit de fabrication (dans la situation actuelle de l'industrie, j'ai pris Shenzhen et Shanghai comme emplacement en Chine et celui des deux usines Ludofact -Allemagne et Tchéquie- pour une fabrication européenne). J'arrive à 0,16 kg pour les usines en Europe et 0,19 kg pour la Chine (on serait à 0,10 kg en fabriquant en France) pour un jeu sans figurines. La raison pour ce résultat qui peut surprendre est que les porte-conteneurs sont des machines extrêmement efficaces en termes d'énergie dépensée par tonne.kilomètre transportée. La part du port dans l'empreinte du jeu livré serait donc de 7 à 15%.
  • l'empreinte carbone d'un français est de l'ordre de 11 t CO2e (7 émises en France, 4 incorporées aux importations). Là-dessus on estime à 2 à 3 t la part liée à la consommation de biens et services hors alimentation et déplacements. L'achat de 5 jeux neufs par an représente alors moins de 1% de cette consommation
  • en ordre de grandeur, une voiture émet 150 g CO2/km donc un jeu sans figurines, c'est 7 km en voiture. Finalement dans l'empreinte d'une soirée de jeux, un paradoxe est que la part dominante peut très bien être les trajets pour aller jouer.


pour le delta entre le jeu produit en chine et celui produit en Allemagne si tu multiplies ca par 1 millons de jeux, cela commences a faire une difference.

les nombres on peut leur faire dire ce que l'on souhaite, tout depend du point de vue.

Pour etre honnete, multiplie TOUT par 1 million de jeux : cela ne change pas les conclusions, ie le fait que
- la prod pollue plus que le transport et que
- la localisation du site de prod  reste marginale (meme si une difference existe entre la chine et l'europe)

0.03 d'ecart sur la fabrication par jeu, c'est rien mais multiplier par 1 million de jeux, la on voit une difference entre la fabrication en Allemagne et celle en Chine, je n'ai rien dit d'autres.

apres je pourrais être de mauvaise foi (comme tu sembles le dire "pour être honnete") et dire que le jeu fabriqué fixe du carbone (carton,bois...) alors que le transport ne fait qu'en rejeter....😈

Oui c’une une partie de la solution , stockons du carbone sous forme de jeu pour sauver la planète.

Dom22 dit :[...]

En partant du principe que ces chiffres sont exacts, il me semble qu'il manque l'extraction des matières premières dans ton exposé, comme résumer le transport à un dégagement de CO2 est un raisonnement limité à un aspect.

Plus problématique est la comparaison à un trajet en voiture, c'est pas faux de faire la comparaison, mais le résultat pour la majorité du public est de relativiser un problème existant en pointant un second problème plus important. En plus, au lieu de dire: "putain un bagnole pollue autant que de fabriquer un jeu", on dira " ah ouais, en fait ça va, un jeu pollue pas plus qu'un trajet en bagnole pour aller à la boulangerie".

J'ai lu hier soir un reportage sur un pirate somalien, une prise d'otage qui tourne mal, et un citoyen français qui prend une balle d'un fusiller marin français. En annexe de l'article, il y avait la reproduction d'un lettre d'un commandant de la marine au fils du type tué, dont je passe le contenu car pas utile, mais en introduction il écrivait qu'il "soutenait à 100% sa mère dans son choix de quitter sa France natale, cette société aliénée à la surconsommation". Ca m'a fait plaisir, s'agissant pas particulièrement d'un écologiste, mais d'un haut gradé de l'armée.

Si je peux me permettre: Dom22 compte en CO2e, pas en CO2, et donc une partie des autres pollutions sont prises en compte.
Je suis pas d’accord avec le fait que le résultat est pas intéressant: Bien sûr qu’il est important de comparer les chiffres! De cette façon, on agit là où ça compte vraiment. Ici par exemple, on voit que plutôt qu’acheter moins de jeux, il est plus efficace d’organiser des soirées jeux qui permettent de limiter l’utilisation de la bagnole. Ou de proposer une pizza végétarienne pour la dite soirée au lieu d’une lardon-saucisse-viande haché.

Je suis assez remonté en fait avec cette idée du Colibri: à la fin, il crève ce putain de Colibri. Ca veut pas dire qu’il faut pas faire sa part, ça veut dire qu’il faut choisir ses combats : on peut pas, à mon sens tout changer et réfléchir à tout ce qu’on fait en terme d’impact. Autant donc faire les actions qui sont le plus efficaces. Et donc mesurer et calculer les impacts de chaque truc.

@Doom22 :
Un grand merci pour cette étude chiffrée, malgré ses inévitables défauts dans les hypothèses et dans les approximations des données (vu la diversité des sources). Ca donne un point de vue argumenté très intéressant. Chapeau pour le boulot de compilation et d’analyse !

 

fouilloux dit :Je suis assez remonté en fait avec cette idée du Colibri: à la fin, il crève ce putain de Colibri. Ca veut pas dire qu’il faut pas faire sa part, ça veut dire qu’il faut choisir ses combats : on peut pas, à mon sens tout changer et réfléchir à tout ce qu’on fait en terme d’impact. Autant donc faire les actions qui sont le plus efficaces. Et donc mesurer et calculer les impacts de chaque truc.

Euh, j’ai un peu cherché une version complète de la légende amérindienne du colibri (car souvent l’histoire s’arrête à l’intervention “je fais ma part”) et je n’ai pas trouvé la version où il meure à la fin. Au contraire, ici, la forêt est finalement sauvée.
Bon, enfin, on s’en fiche un peu du conte en lui-même. Par contre, dans son utilisation écologique, je ne pense pas qu’il faille comprendre “agir tout azimut”, car ça risque d’être inefficace comme tu le critiques. Simplement, raisonner pour se fixer des priorités n’empêche pas de progressivement attaquer plusieurs problèmes en parallèle du moment que l’énergie mise à l’effort permet d’avancer sans sacrifier la priorité placée en n°1.

Parmi les gens ici, je ne doute pas que vous avez déjà entendu les conférences de Pablo Servigne.
Mais je mets en avant celle-ci qui a l’avantage d’être récente avec des éléments concernant son dernier livre et suivi d’une foire aux questions que j’ai trouvé très enrichissante.


Bref, autant dire qu’à cette échelle d’analyse, le jeu de société n’est pas dans mes priorités d’action (malgré son impact culturel bénéfique, c’est “sacrifiable” à mon sens).
En revanche, pour un éditeur dont c’est le métier, et comme pour n’importe quel professionnel dans son métier quotidien (moi inclu), je suis à fond pour que des efforts soient réalisés car les impacts ont souvent un bien meilleur rendement (un super-colibri à bec de toucan, quoi).

Phoenixeux dit :
Plein de trucs.

Oui, en gros je suis d'accord. Ce que je critique c'est quand on dit "ah non faut pas donner ce chiffre, ça dit que le jeu y'a pas de soucis". C'est pas ce qu'il dit.

Pour la légende, je retrouve pas ma source en effet. Ce qui me gêne un peu, c'est que je vois toujours "la légende du colibri de Pierre Rabi", du coup j'arrive pas à retrouver le truc d'origine.

fouilloux dit :Pour la légende, je retrouve pas ma source en effet. Ce qui me gêne un peu, c'est que je vois toujours "la légende du colibri de Pierre Rabi", du coup j'arrive pas à retrouver le truc d'origine.
 

Oui, même constat pour mes recherches rapides.
Voici mon meilleur résultat et il n'est pas question d'incendie ni de morale similaire...

fouilloux dit :[...]
Je suis pas d'accord avec le fait que le résultat est pas intéressant: Bien sûr qu'il est important de comparer les chiffres! De cette façon, on agit là où ça compte vraiment. Ici par exemple, on voit que plutôt qu'acheter moins de jeux, il est plus efficace d'organiser des soirées jeux qui permettent de limiter l'utilisation de la bagnole. Ou de proposer une pizza végétarienne pour la dite soirée au lieu d'une lardon-saucisse-viande haché.

Je suis assez remonté en fait avec cette idée du Colibri: à la fin, il crève ce putain de Colibri. Ca veut pas dire qu'il faut pas faire sa part, ça veut dire qu'il faut choisir ses combats : on peut pas, à mon sens tout changer et réfléchir à tout ce qu'on fait en terme d'impact. Autant donc faire les actions qui sont le plus efficaces. Et donc mesurer et calculer les impacts de chaque truc.

Je n'ai pas dis que c'était pas intéressant, j'ai juste dis que le principe de la comparaison limite mentalement la modification des habitudes aux points les plus "visibles", selon les méthodes de calcul choisies. Et c'est exactement l'exemple donné par ton message, il faut commencer par le plus important, ok, mais organiser des soirée jeux qui ne demandent pas l'utilisation de la voiture et manger une pizza végétarienne n'empêche pas de limiter sa consommation de jeu neufs, ou de les choisir en fonction aussi de leur bilan d'impact. Toutes ces pirouettes comparatives ont comme effets pratique de légitimer l'idée que certaines consommations, pourtant outrancières, ne doivent pas être modifiées immédiatement. Pourtant, dans le message de Dom22, il indique bien que sur les 11t, il y en a 4 hors territoire, ça fait un bon tiers qu'il faut réduire aussi, et les jeux sont dans cette tranche là.

Si j'ai envie, je pourrais dire que l'impact de la bagnole est x plus important que celui de la consommation de jeux, ou alors: que l'impact de la consommation de produits importés, jeux compris, est n x plus important que celui de la bagnole. Les jeux, c'est juste un pourcentage d'un ensemble de consommations à réduire drastiquement, mais à séparer les melons, les ciseaux, les ramettes de papier et les jeux, ah bin ok, c'est peanuts par rapport à mon trajet en bagnole pour aller à la boulangerie. De même que je peux ensuite rajouter l'impact de la mobilité globale, et ainsi modifier le rapport importation/mobilité.

On peut le tourner dans le sens qu'on veut, il s'agit toujours de légitimer certains pratiques illégitimes en trouvant la méthode de calcul qui permet de dire que ça va, c'est accessoire. Parce que c'est dur d'accepter qu'on s'est construit sur des mythes propagée par une idéologie extrémiste qui semble tempérée à force d'être rabâchée. Mais il n'y a pas d'accessoires, surtout dans une société ou les bras de leviers important sont immobilisés, et ou la seule marge de manœuvre est celle des petits pas.
 

Le truc, au niveau d’un individu européen lambda, c’est que les verrous socio-psychologiques et parfois les contraintes matérielles apportent des freins importants au changement. Donc, si un tel individu réalise progressivement une prise de conscience positive, il est plutôt salutaire de baser ses priorités d’action sur des éléments de comparaison, pour avoir au minimum des mesures d’envergure lié à son mode de vie à lui.

Après, les analyses en tant que propagande manipulatrice car entre de mauvaises mains, c’est autre chose. Mais je n’ai pas l’impression que Doom22 partait avec un résultat préconçu à démontrer (ce n’est pas ce que tu as dis Lalala, je sais).

Tu as raison, je voulais juste signaler l’étendue du problème et revenir encore sur ce principe d’accumulation d’action.

Donc très bien, maintenant [sic] qu’on a vu que la bagnole consommait à mort, et j’assume le jeu de mots, qui va arrêter de la prendre 365 jours par an pour çi et ça?

@Lalala :

Toutes ces pirouettes comparatives ont comme effets pratique de légitimer l’idée que certaines consommations, pourtant outrancières, ne doivent pas être modifiées immédiatement



C’est là où je suis fondamentalement pas d’accord avec toi. En fait, oui dans l’idéal chacun peut agir sur tout ce qu’il fait. Sur sa consommation en bagnole et sur sa consommation. Sauf que ça n’arrivera pas. Parce qu’absolument tout ce qu’on fait est nocif à un niveau ou à un autre pour la nature. Tout les loisirs sont en fait polluants, à plus où moins grande échelle. Et donc à moins de tout vouloir arrêter, tu pourras toujours dire au gens “tiens ça c’est pas terrible.” Et c’est pour moi la meilleure stratégie pour décourager les gens qui du coup ne feront rien du tout.
Je préfère pour ma part essayer de les faire changer sur les habitudes qui sont VRAIMENT néfastes pour l’environnement. Et pas faire changer tout ce que font les gens. Tout simplement parce qu’on y arrivera pas.

En plus, les comparaisons c’est bien là pour dire “ça c’est clairement outrancier par rapport à ça”. C’est pas des pirouettes comparatives: sans chiffres, rien ne te permet de dire qu’un truc est outrancier ou non. C’est juste alors une évaluation au doigt mouillé à base de “ouais ça a pas l’air tip top ce truc, critiquons le”.

En mettant tout dans le même panier et au même niveau, c’est là que tu délégitimes tout en fait. Parce que sans comparaison, les industriels ont beau jeu de dire “Oui mon usine elle balance des produits dans les rivières qui tuent la faune sur des hectares. Oui je roule en 4x4 en ville. Oui je bouffe de la viande par kilos chaque repas, et oui tout les week-ends je vais en Indonésie en Avion. Mais toi tu as acheté un jeu avec des figurines ahaha, alors tu fermes bien ta gueule parce que t’es aussi coupable que moi.” Regarde le dernier cash investigation sur le sujet, ou la réaction d’Attali sur les marches contre le climat: surtout tout mettre dans le même panier pour bien culpabiliser tout le monde et dont rendre immédiatement illégitime toute demande un peu importante de changement.

Oui il faut se questionner sur ce qu’on fait. Mais encore faut il le faire de façon rationnelle si possible.

Et pour répondre à ton truc en petit: Moi. J’ai pas de bagnole, ma femme non plus :slight_smile:

Lors de mes navigations erratiques du jour, je suis tombé sur un “test” (façon “trouverez-vous l’âme soeur cet été sur la plage ? Si vous avez X triangles alors vous êtes un Serial Lover…”). Mais un test un peu plus intéressant tout de même qui colle bien avec nos derniers échanges sur l’impact des diverses décisions et leur mesure objective. Et c’est presque ludique, dans un sens.

Cliquez ici pour calculer votre empreinte écologique. (Fichier PDF)
NB: Pour chaque rubrique, partez avec un score de base et modifiez-le (en plus ou en moins) uniquement si les affirmations associées aux modificateurs vous correspondent franchement.

Mon avis ? Vu les énormes approximations statistiques qui découlent de ce calcul, je pense que le test n’apporte qu’une vue grossière de son mode de vie par rapport à une population large. et peut-être quelques pistes d’optimisation éventuellement sur de grands axes. Mais c’est très limité si l’engagement écologique est déjà bien avancé. Ce test est avant tout un support de com’ et de sensibilisation basique.
D’un point de vue méthodologique, on est loin des calculs de Dom22.

Et pour l’anecdote, j’ai mis le maximum sur mon score de papier, histoire d’englober le carton de mes JdS. :wink:

En voilà un sujet intéressant que je me permet de déterré un peu plus d’un an après le dernier le message.
Et il s’en ai passé des choses depuis plus d’un an !
Tenez ! Par exemple le super projet de Thomas Planet : Turbulence. Voilà un jeu qui donne envie de faire un effort (je ne parle pas de thème ou de mécanique) pour l’aider dans son projet ! Voilà quelqu’un qui en plus de vouloir faire marché son petit buisness, propose un jeu qui a tout pour réussir. Je ne touche évidement rien pour faire la promotion de son projet mais on ne peut décidément pas resté indifférent sur un effort non négligeable écologiquement parlant.
Prenez aussi l’exemple de l’éditeur OPLA pour qui l’impact écologique de ses jeux est un réel argument. Vous pouvez regarder la conférence qu’il y a eu au FLIP 2019 sur le sujet.

A l’inverse, et puisque qu’il faut un élément de comparaison, prenez le dernier CMON : Night of the Living Dead: A Zombicide Game.
Des figurines à profusion à plus savoir quoi en foutre, il y a même des héros qui sont en double ?! Sérieux ?
Le tout fabriqué en chine et distribué via de bon gros cargos. Au delà de la production, on ne peut pas non plus rester indifférent devant une telle emprunte carbone juste pour un jeu de société, avec un tarif de transport exorbitant avec lequel vous pourriez achetez un nouveau jeu dans votre crèmerie du coin.
En y réfléchissant un temps, on est en droit de se demander pourquoi il ne propose pas une alternative avec des standees en carton par exemple, moins coûteuse, où la production pourrait se faire à moindre prix aussi, tout en laissant l’opportunité de ceux qu’en on rien à foutre d’avoir une brouette de plastoque dans leur boîte. Et pourtant, je ne serais pas réfractaire à leur projet si j’avais ce choix. Bref…

Je me demande d’ailleurs pourquoi les éditeurs ne semblent pas ou peu se soucier de cela : l’impacte écologique de leur jeu. Je trouve qu’à l’heure actuelle, cela serait un vrai argument pour l’élaboration d’un jeu.

Alors bien sûr, je tiens à dire que je ne suis pas complètement innocent et que je possède des jeux avec des figurines, et que j’ai même encore participé à des financement avec des figurines sans me poser la question. Mais au jour d’aujourd’hui, je crois que c’est aussi aux joueurs de se sensibiliser sur ce sujet, autant que les éditeurs devraient l’être. Et c’est pourquoi je réfléchie dorénavant beaucoup avant de participer financièrement à un jeu.

Petit coup de gueule du jour, mais avec une réelle question sur le sujet.