[JSP] Définition du jeu de société

Selon drax.

Définition mathématique : “La théorie des jeux” B. Guerrien 1993

Selon l’acceptation courante, un jeu est une situation où des individus (les joueurs) sont conduits à faire des choix parmi un certain nombre d’actions possibles et dans un cadre défini à l’avance (les règles du jeu) le résultat de ces choix constituant une issue du jeu, à laquelle est associé un gain, positif ou négatif, pour chacun des participants.


Celle de Jacques Henriot dans “sous couleur de jouer : la métaphore ludique” 1989
On appelle jeu tout procès métaphorique résultant de la décision prise et maintenue de mettre en oeuvre un ensemble plus ou moins coordonné de chèmes consciemment perçus comme aléatoires pour la réalisation d’un thème déliberemment posé comme arbitraire.

Celle de Roger Caillois dans “les jeux et les hommes” 1958, sociologue
Le jeu est une activité :
1) libre : à laquelle ne saurait être obligé sans que le jeu perde aussitôt sa nature de divertissement attirant et joyeux;
2)séparée : circonscrite dans des limites d’espace et de temps précises et fixées à l’avance;
3) incertaine: dont le déroulement ne sautrait être déterminé ni le résultat acquis préalablement, une certaine latitude dans la nécessité d’inventer étant obligatoirement à une situation identique à celle du début de la partie;
4) improductive: ne créant ni biens, ni richesse, ni élément nouveau d’aucune sorte; et 'sauf déplacement de propriété au sein du cercle des joueurs, aboutissant à une situation identiquer à celle du début de la partie;
5) réglée : soumise à des conventions qui suspendent les lois ordinaires et qui instaurent momentanément une législation nouvelle, qui seule compte;
6) fictive: accompagnée d’une conscience spécifique de réalité seconde ou de franche irréalité par rapport à la vie courante.


Ce que le jeu m’apporte et qui me repose par rapport au “réel” :
- des règles finies.
- un but du jeu.
- une durée finie, la possibilité de refaire une partie différente en testant d’autres choix.
- je choisi d’y entrer et d’en sortir.

Selon drax. : Définition de J. Huizinga dans “Home Ludens” 1938, sociologue
Le jeu est une action ou une activité volontaire, accomplie dans certaines limites fixées de temps et de lieu, suivant une règle librement consentie mais complètement impérieuse, pourvue d’une fin en soi, accompagnée d’un sentiment de tension et de joie, et d’une conscience d"être autrement" que la “vie courante”.


Ce que le jeu a de commun avec le “réel” :
- j’interagi avec le jeu (/le monde) et parfois d’autres joueur (/des gens) en faisant des choix : je m’adapte.
Pas de jeu sans choix ?
De la “liberté” (ou sentiment de maîtrise) et du jeu :
Paradoxalement, j’ai l’impression qu’on se sent libre en jouant parce qu’on a connaissance des règles et du but du jeu (de la même façon, plus je leur impose un cadre strict et des objectifs clairs, plus les ados rebelles se sentent libres :)). Si être libre, ce n’est pas avoir le choix mais choisir, comment choisir en pleine conscience dans la vraie vie, sans connaitre ni le sens de la vie ni ses règles ? (il ne s’agit à mon sens en fait pas de liberté mais de sensation de maîtrise mais c’est presque un détail :)). On peut y inclure les jeux de hasard pur et de hasard partiel : ils permettent d’estimer les chances de victoire et de défaite, et de faire un choix en fonction de ce modèle.
(ce qui explique peut être qu’après avoir été attirée d’abord par des jeux sans hasard type go, échecs, Splotter, je suis de plus en plus fascinée par des mécanismes plus “purs” type Wallace ou Fürstenfeld au rapport “jeu/investissement” plus important ?) (ce ne serait finalement pas de la paresse ?! :))
Pas de jeu sans enjeu ? :
Les jeux du cirques avec mise à mort du perdant sont ils des jeux ?
J’aurais tendance à inclure les jeux d’argents dans les jeux de société… jouer au poker sans miser, même 3 fois rien, diminue l’enjeux et l’intérêt du jeu, j’ai été fascinée d’observer des joueurs de casino qui jouaient à la roulette avec superstition et sans stratégie statistique… et de constater que jouer avec une stratégie statistique à la roulette me procurait un plaisir ne se résumant pas à un gain d’argent… une amie me racontait qu’au Vietnam, tous les jeux sont monnayés… quand au traders, j’ai peine à croire que leur addiction se résume à un gain d’argent… : il y a un enjeu en plus.
Il faut un enjeu (perdre ou gagner ?) pour générer une tension pour donner du poids aux choix que l’on va faire ?

Du modèle et du jeu :
Beaucoup de jeux se basent sur des modèles économiques (beaucoup de statisticiens sont des auteurs de jeux qui s’ignorent), hors quand on parle de théorie des jeux en stats, on se réfère à un modèle, dans lequel il y a un objectif (pour les économistes, générer du profit)… on trouve aussi des jeux basés sur des modèles scientifiques, mais ils incluent souvent une finalité (survivre, conquérir un milieu) qui n’est pas sensée être aussi explicite en Sciences.
Des sciences, de la philosophie, des arts et du jeu :
Les sciences et la philosophie sont comme le jeux un modèle, mais sans but du jeux et ils essayent de s’approcher du réel alors que dans le jeu tout est possible… Le jeu s’apparenterait alors plus à une oeuvre d’art (on dit d’ailleurs auteur de jeu), qui tout en s’inspirant du réel crée un autre monde ?
Du temps, du plaisir et du jeu :
Jouer me permet d’oublier quelques heures que la vie existait avant moi, qu’elle continuera après moi, que je ne sais pas où je vais ni comment y aller :). Le nutella, le sexe et le jeu me plongent intensément dans l’instant… Ils sont souvent inconséquents, mais si les deux premiers peuvent me faire grossir, l’issue du troisième influe sur mon humeur de la semaine, ma revanche de blonde (SI ! gagner à Antiquity contre 3 mecs EST un acte de militantisme féministe !! :))…
De l’enfance et du jeu :
Le plaisir, perception d’un monde fini et l’enfance ?
http://www.scienceshumaines.com/comment … 21211.html

Le jeu, nouvel opium du peuple ? Ben voilà, j’ai encore plus tout compliqué et j’ai encore plus envie de retrouver un univers magique et fini par ses règles et infini par ses possibilités d’évolutions :). Merci pour ce post très très intéressant !!

Le Calvin ball est il un jeu ? :)
Any player may declare a new rule at any point in the game. The player may do this audibly or silently depending on what zone the player is in.


Bonjour à tous !

Eh bé tiens, je vais faire un mémoire sur les jds justement et j’ai un mal fou à délimiter ce terme, alors ce topic tombe à pic ! Merci en tout cas pour toutes ces contributions, c’est très intéressant…

Je voudrais faire un sujet sur la protection par le droit de propriété intellectuelle, des jeux (de société). Notion difficile à définir.

D’après les Larousse, Robert et compagnie, le jeu est avant tout une activité (parfois avec des règles) et aussi les instruments permettant de s’adonner à cette activité.
Ce n’est pas forcément une définition qui me satisfait car j’avais envie d’envisager le jeu comme un “objet” ou une “oeuvre” à part entière, pas uniquement comme des pions, plateau d’un côté et comme une activité de l’autre.

Bref, envisager le jeu comme un produit de consommation (le marché se porte pas trop mal apparemment) et en étudier les aspect éco et juridiques qui en découlent.

J’ai comme l’impression que des caractéristiques peuvent se dégager des jeux de société :
- c’est “divertissant”, même s’il peut y avoir un but pédagogique secondaire par exemple
- jouer à un jds n’a aucune conséquence sur la vie réelle : ainsi on pourra exclure les jeux d’argent ou encore les sports de compèt

Qu’en pensez-vous ?

Daph dit:Bonjour à tous !
Eh bé tiens, je vais faire un mémoire sur les jds justement et j'ai un mal fou à délimiter ce terme, alors ce topic tombe à pic ! Merci en tout cas pour toutes ces contributions, c'est très intéressant...
Je voudrais faire un sujet sur la protection par le droit de propriété intellectuelle, des jeux (de société). Notion difficile à définir.
D'après les Larousse, Robert et compagnie, le jeu est avant tout une activité (parfois avec des règles) et aussi les instruments permettant de s'adonner à cette activité.
Ce n'est pas forcément une définition qui me satisfait car j'avais envie d'envisager le jeu comme un "objet" ou une "oeuvre" à part entière, pas uniquement comme des pions, plateau d'un côté et comme une activité de l'autre.
Bref, envisager le jeu comme un produit de consommation (le marché se porte pas trop mal apparemment) et en étudier les aspect éco et juridiques qui en découlent.
J'ai comme l'impression que des caractéristiques peuvent se dégager des jeux de société :
- c'est "divertissant", même s'il peut y avoir un but pédagogique secondaire par exemple
- jouer à un jds n'a aucune conséquence sur la vie réelle : ainsi on pourra exclure les jeux d'argent ou encore les sports de compèt
Qu'en pensez-vous ?


Il convient de séparer les différents sens du mot "jeu". Et surtout l'activité de l'objet. Ensuite, il faut faire un peu de tri pour cerner le sujet entre les qualificatif "jeu de société" "jeu de table ou sur un plateau" "jeu en boîte", ... Le qualificatif "jeu de société" est référentiel au 17/18e siècle où le côté social du jeu est mis en avant. La plupart des jeux de société n'ont pas de support autre que la règle (colin maillard, chat perché, ...)

Pour le droit propriété intellectuelle, on ne peut s'attacher qu'à l'objet ou aux règles. Dans le premier cas c'est assez simple. Dans le second beaucoup moins.

Définition:

Un jeu de société est ce sur quoi on peut disserter pendant 12 pages sur le forum de Tric Trac sans être au final capable d’en donner une définition claire.

CQFD

Héhé ^^

Bah oui j’ai pas choisi un sujet facile, c’est ballot hein ==

Oui effectivement j’avais bien vu que séparer l’activité de l’objet est la première étape.
Et au final la délimitation que je ferai sera forcément imparfaite mais je tâcherai de justifier cela au mieux, même si même de grands pontes n’ont pas apporté de définition satisfaisante.

Finalement un jeu de société en tant que produit de conso, ça permet de dire qu’en général, ça comporte des objets (plateau, cartes, tapis de Twister, que sais-je) et une règle banale ou non (y a même un jeu de pendu qui est en vente, rendez-vous compte)
Bref, un jeu sans dimension logicielle (sauf adaptation) qui comporte une règle + un ou plusieurs supports physiques de type instruments de jeu. Les autres critères seraient : le divertissement, l’absence de conséquences du jeu dans la vie réelle et un 3e que je viens d’oublier =
=

J’ai choisi ce sujet à cause du problème de la règle, car bien qu’il y ait des “auteurs” de jeu et des contrats d’“édition”, la protection de la règle semble être très compliquée à envisager, et le fait d’envisager le jeu comme une oeuvre de l’esprit dans le sens de la loi me paraissait très intéressante.

Jusque là j’ai l’air à peu près cohérente ? ^^

Edit : le 3e critère éventuel : que le jeu mette en relief des intéractions sociales entre les joueurs
Sinon d’après ce que j’ai compris, une règle de jeu comporterait une part de mécanique (les types de mécaniques seraient en nombre limité) et une part de thème (là par contre c’est free style donc quasi illimité)

Maintenant ma question est : quels sont les types de mécanique les plus utilisés, à titre d’exemple ?

Salut Daph, j’espère que je ne répond pas trop tardivement.

Il existe une définition que j’ai pour ma part trouvé très pertinente et utilisée pour mon propres mémoire en sociologie, c’est celle de Gilles Brougère qui s’est intéressé aux condition de production pour définir le jeu de société.

C’est d’ailleurs une définition couramment utilisée par les joueurs eux même. Et qui comporte par ailleurs un débat.

Gilles Brougères distingue les jeux traditionnels (un matériel commun a plusieurs jeux, et une transmission orale et communautaire des règles : les jeux d’échecs et de cartes typiquement), dont la transmission des règles peut aussi se faire par le biais de catalogue de règles. Ici la règle et le matériel d’un jeu peuvent circuler indépendamment.

Ensuite, tu as ce qui concerne ce forum : les jeux d’édition ou d’auteurs. Gilles Brougères parle de jeux d’édition dans le sens où il existe une maison d’édition, et où règles et jeux sont constitué comme un produit fini dont il serait impossible de jouer avec le matériel sans la règles, ou avec la règles sans le matériel.
Cependant, après discussion/débats avec nombres de joueurs il s’avère que “jeu d’auteur” serait plus exact. Cela permet par exemple d’intégrer tout ce qui est prototype, de reconnaitre le statut d’auteur de jeux. Et enfin, d’écarter ces jeux d’édition qui n’en sont pas, comme le pictionnary (qui existe en version traditionnelle sous le nom de “jeu du dictionnaire”), le jungle speed (aussi connu sous le nom de “jeu du bouchon”), times up (jeux du chapeau),…


je crois que cette définition te sera très utile vu ton sujet (référence pour Brougère : BROUGÈRE Gilles, Du jouet industriel au jouet rationalisé, In JAULIN Robert., (textes réunis par) “Jeux et jouets”, essai d’ethno technologie, Paris, Aubier, 1979 – pp 193 à 223

Bonne chance pour le trouver par contre.

Je suis à ta disposition si tu souhaite consulter mon mémoire (à condition d’être cité dans la bibliographie :))



EDIT: Pour les mécanismes, ça dépend de l’échelle à laquelle tu te place. D’un point de vu très général, tu as hasard, placement, vente, collecte, et parcours.

Mais c’est très peu précis, et pas vraiment intéressant à mon avis.

Après, si tu veux entrer dans le détails. Rien que pour le hasard, tu as pioche (et dedans différent types de pioche), dés, tuiles faces cachée, distribution aléatoire. Et même là encore, c’est très général. Tu pourrais aller plus loin avec les différentes façon, moment, et objet de pioche (dans un sac, dans une piles de cartes, dans la main d’un joueur, la première cartes d’une pile, celle de son choix, avant ou après avoir joué, façon qui ou double (c’est à dire que tu continue, mais si tu tombe sur une mauvaise cartes tu perd tout ce que tu as acquis) etc…

MOz dit:
drax dit:Franchement , j'ai pas l'impression que la notion de plaisir ludique spécifique existe.
Bien sur , on prend du plaisir à jouer, et je pense même que ces plaisirs sont très variés. Mais je n'irais pas juqu'a dire qu'on ne peut trouver tous ces types de plaisir que dans le jeu.
Partir du plaisir dans le jeu, me semble une bonne piste, mais plutôt sur le fait qu'il DOIT y avoir du plaisir et même que ça quand on joue. Bon je dit pas que c'est l'eclate totale à chaque partie, mais ç'est le critère essentiel (-votre plaisir) pour dire que c'était une bonne partie non?
Donc définir le jeu comme activité qui ne vise qu'a produire du plaisir me semble une bonne caractéristique. Bien sur ce n'est pas exclusif au jeu, mais si ce n'est pas une condition suffisante, c'en est déjà une de nécessaire non ?

Qu'un jeu soit amusant, c'est-à-dire qu'il procure du plaisir, me parait également nécessaire. Je ne vois pas comment ne pas partir de ce postulat. D'où mon hypothèse qu'il est possible de définir le jeu ou plus précisément l'acte de jouer par le plaisir qu'il procure. Cette hypothèse me vient de ma lecture de Kant. Dans une de ses oeuvres majeures, la Critique de la faculté de juger, le philosophe allemand définit le beau, c'est-à-dire l'expérience esthétique, la contemplation d'une oeuvre d'art, par le plaisir qu'il procure, plaisir esthétique, plaisir bien spécifique.
A partir de là je suppose sans pouvoir le démontrer pour l'instant que l'acte de jouer se définit par un type spécifique de plaisir : le plaisir ludique. Je pense également que la plupart du temps le fait de faire une partie de Caylus, de Age of Steam ou de La Guerre de l'anneau génère plusieurs types de plaisirs et que la plupart de ces types ne sont pas ludiques. Par exemple, le plaisir lié au fait de battre ses adversaires, d'être le meilleur, que certains joueurs éprouvent lorsqu'il gagne une partie ne me semble pas particulièrement ludique. Il est plus lié comme on l'a déjà remarqué à l'émulation que génère la compétition, qu'on retrouve dans de nombreuses activités humaines, dans le milieu professionnel par exemple.
Toute la difficulté de l'exercice consiste à raffiner, au sens où on raffine le pétrole, le plaisir éprouvé par tout un chacun au cours d'une partie pour ne garder que le plaisir proprement ludique. Et ça, ce n'est pas évident. :)


Je ne me lancerais pas dans un parallèle avec des notions d'esthétisme ^^
Par contre, à l'époque où je réfléchissais encore, je suis parti de l'angle du plaisir également.
Si nombre de réflexions nous permettent de mieux comprendre pourquoi l'enfant joue, je me demandais pourquoi certains adultes ou vieux jouaient encore ? Si l'on met de côté les théorie du long life span, il me semble que le plaisir est un des moteurs puissant (plaisir qui peut trouver sa source dans différentes composantes du jeu).
J'ai également voulu prendre en compte, le jeu informel et surtout ce que l'on nomme jeu de manière empirique et qui ne possède pas forcément de règles et surtout pas de matériel.

Mon hypothèse est que le jeu est avant tout une attitude, un mode de pensée qui peut finalement s'appliquer dans diverses situations. Le jeu serait un de nos modes d'apprentissage et d'entretien de la pensée.
D'où le plaisir d'éprouver ce que nous sommes construit pour faire à condition bien sûr de ne pas avoir plus essentiel à faire pour subsister.

Je suis allé chercher quelques définitions du mot “jouer” (et non pas jeu…)

En vrac :

- Se livrer à quelque occupation divertissante ; se récréer par quelque amusement

- Se livrer à un amusement.

- Se divertir à un jeu quelconque

- Se divertir, s’occuper à un jeu quelconque

- Se récréer, se divertir, s’ébattre, folâtrer.

On retrouve donc les mots “divertissement” et “occupation”

Le jeu est “quelconque” pour reprendre une définition (c’est un bête moyen, un outil), la finalité n’est que le plaisir

Le matériel, contenu, toussa, auteur, pas auteur, etc. n’est qu’anecdotique