Mythic Battle : Pantheon - test au Nid Cocon Ludique - étape du Mythic Tour du 27/01/2016
“Noms de Dieux ! Que ce jeu est bon !”
Préambule
Donc j’ai eu la chance de participer à l’étape du 27/01 du Mythic Tour, au Nid à Paris.
Arrivé un poil en avance, une table était déjà constituée, Antoine (mille mercis à lui pour sa pédagogie) était déjà en train de briefer des joueurs, tout en testant un scénario scripté de son cru pour l’occasion.
Très bonne idée le scénario scripté pour expliquer les fondamentaux des règles à travers des situations de jeu … malin, ludique, et moins rébarbatif que de devoir lire des règles en mode “roman” (bon, ça n’empêche pas qu’un livre de règles, c’est bien, mais en logique “didacticiel”, le scénario scripté, Monolith devrait sérieusement considérer l’option pour le futur produit MB:P).
Pendant ce temps là, Leonidas arrivait avec ses figs sous le bras … et ouvrait une seconde table (bien plus féminine, quel tombeur
).
Bon, alors, les figurines … comment dire … à part : Waouuu !
Encore mieux en vrai qu’en photo, les détails sont somptueux, les dieux sont énormes, tout comme les monstres, les héros et les minions font tout petits à côté, mais avec quel niveau de détail !!! Bref, ça promet un matos de fou … tout est beau …
Les figs de dieux énormes (60mm aux yeux dixit Leo) en imposent vraiment, on a l’impression de voir des pièces d’échec géantes.
Et à en juger par la revue d’artworks que nous a fait Leonidas sur sa tablette magique, ce qui s’annonce ne va pas arranger le moubourrage … du tout … du tout …
Inutile d’en remettre une couche sur la gentillesse, l’accessibilité et la bonne humeur désormais légendaires de la fine équipe, on a été bichonnés du début à la fin. Donc re-merci à Léo, Antoine.
Le jeu
Vint le moment de jouer … en mode 2 vs 2 sur chaque table.
De notre côté, ce sont des silhouettes collées sur carton plume qui firent office de figurines (ces dernières étant jouées à la table de Léonidas). La map est magnifique, retranscrit parfaitement l’ambiance post fin du monde et mythologique à la fois. Et côté immersion … comment dire … même avec des silhouettes, ça marche vraiment, vraiment bien (je n’ose pas imaginer pour la table voisine qui jouait avec les tirages résine).
Entre le morceau de connaissance qu’on a tous, plus ou moins développé, mais toujours suffisant, de la mythologie grecque, la beauté de la map, des unités, et la simplicité des règles qui permet quand même de se consacrer à l’action, eh ben on est dedans … très vite … très fort …
En fait, avec presque 24h de recul depuis ma partie, je trouve même MB:P encore plus immersif que Conan (qui pourtant se pose là en la matière). Juste parce que la mythologie grecque, sans en être un expert (contrairement à d’autres autour de la table), c’est quelque chose que je connais depuis tellement longtemps que je n’ai aucun effort à faire pour m’y projeter (trop de Harryhausen dans ma jeunesse, je suppose).
Bref, le thème, l’ambiance, CA MARCHE, et ça marche fort.
Côté mécanique et jeu, à la lumière de cette première partie, ce qui me vient, c’est “Fun”.
Le jeu est ultra dynamique (chaque joueur a très peu d’actions à disposition à son tour : une seule activation par défaut, et vu le coût du reste, et le côté aléatoire du drafting, on ne passe pas 10 minutes à jouer son tour), et au final très fluide. Bref on s’amuse facilement, surtout qu’on se pique vite aux personnages et à l’action.
D’autant plus Fun qu’à 4 joueurs débutants, pas de déséquilibre entre ceux qui maîtrisent les personnages et les combos possibles, et ceux qui découvrent tout : on a tous galéré à se remettre en tête les talents et les pouvoirs de chaque unité, et personne n’avait en tête les combos de folie qui pouvaient assurer la victoire.
Et c’est là que le jeu devient encore plus intéressant : au-delà du simple fun, on imagine sans peine ce que ça peut donner une fois qu’on connaît parfaitement unité, ses capacités, la manière dont on peut les combiner avec d’autres … Tout ça laisse entrapercevoir une richesse de jeu et une dimension tactique impressionnantes ! (sous réserve d’avoir autour de la table des joueurs aux connaissances à peu près équilibrées du jeu … sinon, ça peut vite tourner à la boucherie en mode expéditif, je pense).
Bref, il doit être très compliqué de s’ennuyer sur ce jeu …
J’ajouterais à cela que la taille réduite du plateau oblige à l’action et à la rapidité de jeu, le découpage des zones impose de tout réfléchir du déploiement initial des unités au moindre déplacement, tout est dimensionné pour faire réfléchir, mais pas trop parce que l’action, c’est bien aussi.
Dernière remarque sur la mécanique : les dés. Là aussi, vraie réussite. Je me demandais sur le papier si le principe des regroupements de dés, des 5 qui explosent, des faces blanches, n’allait pas compliquer et rallonger les phases de combat … Mais le mécanisme s’assimile ultra rapidement, et ne nuit pas à la fluidité du jeu, bien au contraire. On a l’impression (surtout quand on est un poissard comme moi - qui n’avait pas son fils pour lancer les dés à sa place hier) d’avoir un peu de maîtrise sur ses jets, en tous cas de moins les subir. Vraiment très agréable.
La partie
A noter : nous avons joué sans les effets de terrain (qui doivent rajouter pas mal de piquant) , et sans notion de saturation de zone (pas de limite de nombre de figurines sur une zone donnée).
Donc, personnages de la boîte de base, je décide de constituer une armée féminine (ou presque ) : Athena, Meduse, les Amazones, et le lion de Némée pour le côté “puissance de frappe”.
“une armée de gonzesses”
Mon compagnon du jour est Arès, et son armée (merci Cédric !).
En face, Zeus, Hadès, et quelques saletés telles qu’un Minotaure et une hydre, entre autres choses … (je ne rentre pas plus dans le détail des troupes, ma mémoire de poisson rouge risquerait de faire des erreurs, mais on avait aussi Herakles, Ulysse, des Hoplites, etc. …).
Objectif : soit ingérer 4 gemmes (peut importe par quel dieu de sa coalition), ou tuer un dieu. Une des deux conditions remplie et c’est la victoire.
La partie commença sur une tendance “mangeons des gemmes” … mais a vite tourné au “haro sur le dieu” … trop de testostérone autour de la table, peut-être, mais tout le monde est parti rapidement sur une approche plutôt bourrine.
Au rang des éléments remarquables :
- Zeus qui court après le Lion à coups de projections (très puissante, cette capacité de projection, et bien sympa)
- Le minotaure qui tente une charge sur deux zones pour faucher tout ce qui passe (avec un succès relatif)
- Cette saleté d’hydre qui balance des coups de têtes à distance
- Meduse qui pétrifie d’un coup trois dieux pour pouvoir s’acharner sur Zeus avec son ami le lion
- Les amazones tanquées dans un coin du plateau (mauvais choix de zone de déploiement, et pas de chance à la pioche ensuite) et totalement sous-exploitées par Athena : elles n’ont pas bougé de la partie
- Athena qui rentre tardivement en jeu (saleté de draft

) mais qui reste en retrait prudent (pas résistante donc pas prudent de trop en faire quand la mode est au poutrage de dieux) et qui n’a même pas le temps de s’amuser avec sa chouette (moi qui comptais sur le volatile pour essayer d’achever Zeus …)
- Une mêlée d’anthologie au milieu du plateau : dieux, monstres, bleusailles, tout le monde s’y est retrouvé sur les deux derniers tours pour un final sur le fil du rasoir.
Avant dernier tour : Zeus a deux points de vie, et n’a plus ni jambes ni pouvoir (un légume, quoi). Arès a un point de vie … les coups pleuvent, le lion a une chance d’achever Zeus et de remporter la victoire … mais se rate lamentablement sur un jet de dés calamiteux que même la mécanique du jeu ne permet pas de compenser … Zeus perd 1 point de vie … il lui en reste 1. Fin du tour
Début du tour suivant … l’adversaire décide de s’acharner sur Arès pour l’achever … Un jet pourri pourrait l’épargner … mais pas de jet pourri …Arès est vaincu par un vulgaire humain qui le piquouse à l’épée, la partie terminée mais victoire sans gloire tant le coup de grâce était mesquin

.
Tout s’est joué à un point de vie de dieu …
Fun, je vous dis …
Deux indicateurs qui prouvent que j’ai vraiment aimé : pas pris le temps (ni même pensé) à vraiment prendre des photos pendant la partie (je vous ai mis les deux seules que j’ai prises). Et pas vu le temps passer … du tout … Je ne sais même pas combien de temps a duré la partie. Mais c’était bien.
Au final, c’est un sacré terrain de jeu, ultra immersif, vraiment fluide à jouer et sans temps mort. J’en suis ressorti tout moubourré, avec une grosse envie de voir arriver le KS et de faire All-in.
Ajoutons à çà les incroyables illustrations qui présument des figurines à venir, la promesse d’un all-in à un tarif plus abordable que Conan, la promesse aussi de tirages plastique de la boîte de base dispos pour illustrer la campagne, et une sacrée courbe d’apprentissage sur Conan qui devrait permettre de maîtriser bien plus fermement les délais sur MB:P, le KS devrait être une vraie tuerie …
En attendant, je guetterai le prochain passage du Mythic Tour à Paris, pour pouvoir y refaire un tour si j’en ai l’occasion. Et j’espère vraiment que vous aurez l’occasion de vous greffer sur une étape, le jeu mérite d’être découvert (et c’est toujours un immense plaisir de rencontrer la Monolith Team).