J’ai été assez imprécis dans ma définition de l’apprentissage dans mon message précédent :
quand je dis que le jeu ne peut pas selon moi être une base d’apprentissage, je parle ici d’apprentissages “scolaires” : les savoirs au sens didactique du terme.
Les apprentissage du fiston de lolo-ratchet lors de ses séances de jeu sont de type “savoir-faire”, c’est-à-dire la capacité à accomplir une tâche.
Alors bien sûr que le jeu développe des compétences de socialisation, de concentration, d’anticipation et de programmation pour attendre un but (la victoire) mais en ce qui concerne les apprentissages scolaires, je reste sur mon constat : le jeu n’est pas une base d’apprentissage mais permet de mettre en application ce que l’on a appris par ailleurs.
A ce titre, on peut tout de même affirmer que le jeu participe aux processus d’apprentissage mais il est important de ne pas laisser à penser que le jeu seul permet des acquisitions, il y participe seulement.
Jokari dit:le jeu n'est pas une base d'apprentissage mais permet de mettre en application ce que l'on a appris par ailleurs.
Je dirais tout dépend du jeu ...
Je suis triclassé papa de jeunes enfants, professeurs des écoles spécialisés et auteur amateurs de JdS.
Dans ma pratique scolaire (SEGPA, élèves en difficulté 12-16 ans), j'ai déjà eu l'occasion d'utiliser les jeux de société ou les jeux de rôles (rpg) et cela permet une mise en pratique de savoir-faire déjà acquis, mais aussi d'appliquer la transversalité si difficile à obtenir généralement.
Pour ma fille, 4 ans, j'ai créé 2 jeux qui servent de supports directs aux apprentissages et qui sont de vrais jeux (disponibles sur créoludo). Je la fais aussi régulièrement jouer à d'autres jeux de société non éducatifs.
Et elle tire autant profit des uns que des autres mais pas sur le même plan : elle connaissait et reconnaissait toutes les lettres de l'alphabet et savait les recombiner pour faire un mot d'après un modèle à 3 ans, elle sait aussi respecter des règles du jeu, accepter de perdre ...
Tout ça pour dire, qu'en fonction du jeu ce dernier peut d'après moi tout à fait servir de supports directs à des apprentissages scolaires.
PS : dans l'un des deux derniers plato magazine il y a un article sur les enfants et le jeu de société.
Jokari dit:
quand je dis que le jeu ne peut pas selon moi être une base d'apprentissage, je parle ici d'apprentissages "scolaires" : les savoirs au sens didactique du terme.
Je suis d'accord avec toi...
Jokari dit:
quand je dis que le jeu ne peut pas selon moi être une base d'apprentissage, je parle ici d'apprentissages "scolaires" : les savoirs au sens didactique du terme.
....
A ce titre, on peut tout de même affirmer que le jeu participe aux processus d'apprentissage mais il est important de ne pas laisser à penser que le jeu seul permet des acquisitions, il y participe seulement.
Pas mieux. Je me refuse d'ailleurs à utiliser le jeu en tant que porteur de connaissances scolaires, visant à être ainsi intégrées par les élèves. Si je m'en sers, et disons assez rarement d'ailleurs, c'est pour aider les enfants à développer des compétences transversales et/ou de logique : créativité, anticipation, repérage dans l'espace, choix logiques, diverses facettes de comportements sociaux, ...
Pour l'instant, je n'ai jamais eu envie de vraiment faire apprendre quelque chose par le jeu... Je ne pense d'ailleurs guère que ce soit possible (cycles 2 et 3, cycle 1 à voir car les compétences visées sont le plus souvent transversales).
En tous cas on semble tous d’accord pour dire que le jeu a sa place dans les écoles, c’est déjà pas mal car combien trouve ça pas assez “sérieux” car l’école c’est fait pour bosser!! (oui ma bonne dame!)
Vive nos racines judeo-chrétienne!!!
Teomme dit:En tous cas on semble tous d'accord pour dire que le jeu a sa place dans les écoles, c'est déjà pas mal car combien trouve ça pas assez "sérieux" car l'école c'est fait pour bosser!! (oui ma bonne dame!)
Vive nos racines judeo-chrétienne!!!
Non, l'école n'est pas faite pour bosser, mais pour apprendre. C'est une nuance bien plus importante qu'il n'y parait (car elle n'est pas là pour préparer à ... bosser justement, mais former des esprits critiques, avec suffisamment de bagage culturel, scientifique, intellectuel pour être des citoyens éclairés)
Vieux chat dit:Teomme dit:En tous cas on semble tous d'accord pour dire que le jeu a sa place dans les écoles, c'est déjà pas mal car combien trouve ça pas assez "sérieux" car l'école c'est fait pour bosser!! (oui ma bonne dame!)
Vive nos racines judeo-chrétienne!!!
Non, l'école n'est pas faite pour bosser, mais pour apprendre. C'est une nuance bien plus importante qu'il n'y parait (car elle n'est pas là pour préparer à ... bosser justement, mais former des esprits critiques, avec suffisamment de bagage culturel, scientifique, intellectuel pour être des citoyens éclairés)
Je faisais référence au fait que beaucoup de gens encore, si leur gamin rentre en disant "je me suis bien amusé", considèrent qu'il n'a pas travaillé.
Prendre plaisir en apprenant n'est absolument pas naturel pour de nombreuses personnes. C'est pour ça que, je disais "l'école c'est fait pour bosser", ce n'est pas de moi c'est ce que j'entends dans la bouche de parents (et d'enseignants) un peu reac'
Pour moi l'école est d'abord un lieu ou se construire.
Vieux chat dit:Non, l'école n'est pas faite pour bosser, mais pour apprendre. C'est une nuance bien plus importante qu'il n'y parait (car elle n'est pas là pour préparer à ... bosser justement, mais former des esprits critiques, avec suffisamment de bagage culturel, scientifique, intellectuel pour être des citoyens éclairés)
merci vieux chat pour cette réflexion forte et pleine d'espoir (j'espère que c'est une idée généralisée dans l'ensemble de nos écoles)
deogracias, papa d'une petite ludophile de 4 ans, inquiet de l'entré de sa petite belette dans cette société dévoreuse de cerveau.
wow, je ne me doutais pas qu’il y aurait autant de réponses
merci beaucoup
beaucoup de choses que j’ai lues vont me faire réfléchir…
je n’ai pas encore lu le mémoire de Ludo le gars (j’ai été pas mal occupée depuis hier, et dans les jours à venir ce sera pareil), mais en attendant merci bien pour le lien
Alors, une précision: je ne me sers pas du jeu comme d’une espèce de “piège” pour apprendre des trucs à mon fils. Mon fils adore jouer, et mon fils apprend, par lui-même, tout seul, en jouant.
Ce que j’aimerais savoir faire, pas pour mon plaisir ni pour mon intérêt mais parce que ça me servirait bien dans quelques mois, c’est ce que lolo-ratchet arrive à faire: dire quelles acquisitions arrive à faire son fils en jouant à tel ou tel jeu. Je dois dire qu’avec mon fils je me rends bien compte qu’il en fait, mais je suis très loin de ce processus d’analyse qui permet de dire lesquelles et grâce à quoi.
Il apprend aussi de tout un tas d’autres façons, et toujours de sa volonté, et oui, dans les autres domaines j’ai aussi du mal à analyser le processus assez bien pour mettre des mots dessus, ce qui m’arrangerait bien uniquement parce qu’on va me demander de le faire
C’est peut-être aussi pour ça que j’ai du mal à voir ces choses: pour moi c’est inutile, j’ai assez confiance dans le fait que mon fils apprend, avance, progresse, et je trouve que cette demande de tout décortiquer correspond à un manque de confiance vraiment grossier
Voilà, en tout cas pour le moment cette discussion me donne pas mal à réfléchir dans l’ensemble et je suppose que ça finira bien par m’aider à y voir plus clair… Sinon le moment venu je vous appellerai au secours
je continuerai à lire, avec intérêt. Merci
xan
En tant qu’enseignant je partage le point de vue de Jokari et Ludo le Gars. Le jeu peut être un moyen d’apprendre un tas de choses, mais son usage scolaire est délicat.
En premier lieu, le jeu seul ne suffit généralement pas à apprendre : on le voit dans le témoignage de lolo-ratchet. Il choisit les jeux, il aide son fiston. Formule D a motivé son fils pour comprendre les intervalles mais c’est bien le papa qui a fait un tableau pour lui expliquer. De plus, toujours dans le témoignage de lolo-ratchet :
" Dernier exemple et j’arrête là : ‘Gang de castors’ qu’il adore : il compte dans sa tête en s’aidant s’il le veut de ses doigts la somme de ces 4 cartes sans compter tout haut : je lui ai dit que si on y jouait, il comptait ses points tout seul à la fin : je l’ai aidé au début, expliqué quand il commettait des erreurs et puis il a compris très vite".
L’adulte intervient pour accompagner l’apprentissage (c’est de “l’étayage”).
En fait, le jeu peut être un levier, une motivation à condition qu’il y ait du plaisir. Ce qui n’est pas acquis ! On voit bien que même des joueurs invétérés peuvent s’ennuyer en jouant (les 1/5 des avis Trictrac). Les enfants aussi ça ne s’amuse pas forcément en jouant , ça dépend du jeu (et dans les jeux éducatifs, il y en a des mauvais) et de leurs envies !
J’ajoute qu’un bon élève va apprendre plus facilement d’un jeu. Il est capable de se rendre compte plus ou moins naturellement qu’il est en train d’apprendre quelque chose, voire même il identifie ce qu’il apprend (hop deuxième mot du jargon pédagogique : “métacognition”). Un élève en difficulté n’en est pas capable seul et passe souvent à côté.
Je termine par deux exemples.
Dans ma classe, je propose souvent le jeu “Terre, Air, Mer” pour travailler les tables de multiplication .C’est un bon jeu (d’un point de vue ludique, il y a des choix, des prises de risque. Je l’ai trouvé sur le site du créateur de jdr Jonathan Tweet). Les élèves adorent, ils font des d’opérations sans rechigner mais je ne suis pas sûr que ce soit efficace pour mémoriser les tables. En tout cas, ça ne suffit pas.
Deuxième exemple, au Trivial pursuit, je suis sûr qu’il est déjà arrivé à tous de retrouver une question déjà rencontrée, et de ne pas savoir y répondre. Si les connaissances ne s’ancrent pas sur des choses pré -existantes, ou s’il n’y a pas eu de recherches complémentaires après la partie, ça ne marche pas, le jeu en lui-même n’apprend rien. Pareil pour l’orthographe et le scrabble.
xan dit:C'est peut-être aussi pour ça que j'ai du mal à voir ces choses: pour moi c'est inutile, j'ai assez confiance dans le fait que mon fils apprend, avance, progresse, et je trouve que cette demande de tout décortiquer correspond à un manque de confiance vraiment grossier
Moi aussi j'ai cette confiance, je ne ressens aucun besoin de presser à tout pris son apprentissage (tout vient à point...). Le truc est surtout qu'à force de voir son papa, sa maman et les amis jouer à des "jeux de grand" (un de mes derniers fous rires tient de la tête que faisait mon petit devant une carte de dev à 6 de RFTG, je l'ai jamais vu concentrer comme ça ) , il éprouve une énorme envie à pouvoir jouer avec nous à ce genre de jeux. C'est en ça que je fais l'effort de trouver des jeux qui lui APPRENNENT et/ou l'aide à assimiler de nouveaux concepts. En bref, je ne lui force jamais la main (règle d'or pour ne pas déraper), c'est toujours lui qui vient me chercher pour faire une partie. Par contre, je fais tout pour accompagner son envie de tendre vers ses fameux "jeux de grand" à travers des jeux adaptés à son âge.
Ludo le gars dit:En quoi le jeu de société peut-il développer la créativité des élèves ?
Depuis quand, à l'école, souhaite-t-on encourager la "créativité" des élèves?
Jokari dit:A ce titre, on peut tout de même affirmer que le jeu participe aux processus d'apprentissage mais il est important de ne pas laisser à penser que le jeu seul permet des acquisitions, il y participe seulement.
Deux types de compétences:
-Les anciens "savoirs-être" qui tiennent des compétences transversales. Les JDS sont des supports privilégiés de leurs apprentissages car ils créent des situations de simulation de leur utilisation qui motivent les élèves. Suit la transposition devenue évidente. Exemple: je pratique une activité gratifiante (le jeu) avec d'autres (mes adversaires, partenaires); si je veux que cela dure sans qu'un conflit arrête tout, je dois m'entendre sur un règle et m'y tenir, voir trouver un moyen pour que tout le monde la respecte. C'est le jeu. C'est aussi la classe, la société... On peut appliquer ce schéma à la chaîne.
-Les compétences disciplinaires. Les JDS interviennent en aval, après une phase de recherche et d'appropriation. Ils sont un excellent moyen d'automatiser certaines compétences (en math particulièrement) et de remédiation, notamment parce qu'ils déblayent des difficultés parasites (du domaine des transversales sus-citées, manque de confiance en soi, problème de concentration...). Exception, toutes les compétences liées au développement psycho-moteur de l'enfant (en particulier graphisme) qui peuvent être travaillées à partir des JDS, catégorie jeux d'adresse.
Mise en œuvre croisées au grès de mes errances scolaires,
-Décloisonnement,
-Périscolaire articulé avec le projet de l'équipe enseignante
-Intervention d'une ludothèque dans l'école
-APS
Voilà, si ça interresse quelqu'un, j'avais rédigé un projet-programmation pour un décloisonnement que je faisais avec des GS (par 12), et un listage des compétences pour chaque jeu libre (cycle 1, plus axé jouets). C'est enfoui mais je dois les retrouver pour la fin de semaine, alors avec un peu de patience...
Bonjour à tous,
Je remonte ce post pour demander si vous avez des références de jeux pour travailler le vocabulaire en maternelle, CP et CE1.
J’ai trouvé “La chasse aux monstres” autour de l’expression orale.
Merci d’avance !
Dixit ?
Time’s up family ?
HarryLittle dit:Bonjour à tous,
Je remonte ce post pour demander si vous avez des références de jeux pour travailler le vocabulaire en maternelle, CP et CE1.
J'ai trouvé "La chasse aux monstres" autour de l'expression orale.
Merci d'avance !
Hello,
"vieux" sujet en effet ...
Je déconseille La chasse aux monstres que je trouve au final trop basique et où mes enfants en tout cas s'en sont très vite lassés. Je conseille par contre fortement Château Roquefort : ma fille est en CP et ça passe très bien : après 2-3 parties en binôme avec un grand, elle joue maintenant toute seule en découvrant l'enchaînement des actions, le fait de ne pas toujours faire toutes celles à sa disposition,... bref elle découvre des mécanismes de "jeu de grand"
Kaleidos junior
Tic tac boum junior plus axé sur les syllabes
CP CE1
Effectivement kaléidos, times up familly.+ il était une fois( sur les contes).
Mater où est Charlie et toutes ces variantes par équipes, blaireau culot, dobble, puisque qu’on le résoud en main chaude et que le joueur doit dire ce qu’il a trouvé, loto (de Noël chez moustache par exemple). Un élève décrit une image et les joueurs doivent reconnaître l’image sur leur planche pour le valider.
Plein d’autres idées par là
http://www.icionjoue.fr/category/jeux-p … e-langage/