l'apprentissage par le jeu de société

Bonjour,

je me demandais si par ici il y a des gens qui sont intéressés par ce sujet, le jeu de société pour apprendre (particulièrement chez les enfants).
Sinon, y a-t-il des ouvrages pas trop rébarbatifs sur le sujet? Ou des sites internet sérieux (mais pas trop rébarbatifs non plus!)?

merci
xan

oui c’est intéressant
c’est un vrai apprentissage : savoir tenir des cartes en main, compter, savoir gagner ou perdre, rester immobile 30-40-60 minutes assis à une table, respecter les règles du jeu, comprendre un peu hasard et probabilités aux dés

les enfants deviennent débrouillards, voire calculateurs
il devrait y avoir des TP de jeux de société dans les petites classes
ça ferait bcp de bien

il devrait y avoir des TP de jeux de société dans les petites classes
ça ferait bcp de bien


eh bien je en sais pas si tu as des enfants, mais ca existe. Chez moi la petite nièce à atelier jeux de société 1 fois par semaine à l'école (j'ai entendu parler de pique plume par exemple).

j’en suis bien convaincue :D
en fait, ce que j’aimerais, c’est des textes sur le sujet, parce que moi je ne manie pas assez bien les mots, et que d’ici la fin de l’année va falloir sûrement que je ponde un truc un peu pompeux sur les acquisitions de mon enfant faites grâce aux jeux (vu qu’en plus de lire il ne fait pratiquement que jouer…)
Du coup voilà, je me prépare longtemps à l’avance, lol!

Donc si quelqu’un pouvait m’aider, ce serait super :D

xan

J’ai eu la surprise mardi soir d’entendre de la bouche de mon fils (4 ans MS de maternelle) qu’il avait joué en comptant des points et qu’il y avait eu plusieurs manches (la revanche…) mais qu’il avait perdu et que ce n’était pas grave. Je dois avouer que je n’ai pas tout compris des règles et du but du jeu :lol:

J’en ai cependant conclu que leur instituteur leur avait appris un jeu “maison” :?: avec une notion de manches et un apprentissage sur le fait d’accepter de perdre.
C’est une super initiative car en comparaison, ma fille au même age faisait des crises quand elle perdait (elle s’est nettement améliorée depuis :wink: )

faut demander aux instits qui trainent par là, ludo le gars par exemple et y en a d’autres
ils doivent avoir des choses à dire et des articles ou livres à conseiller…

pour sismick
eh bien je en sais pas si tu as des enfants, mais ca existe. Chez moi la petite nièce à atelier jeux de société 1 fois par semaine à l’école (j’ai entendu parler de pique plume par exemple).

= et bien bravo , très bonne initiative

Pour le mien aussi en Moyenne section des ateliers jeux de sociétés tout au long de l’année! :pouicok:

Après ce qu’ils apprennent pour de vrai, c’est un peu de calcul, du respect des règles, du respect de la “société”, savoir perdre et gagner… (j’espère aussi qu’ils s’amusent… :pouicintello: )

(je crois que j’aimais l’école grace à la maternelle… :mrgreen: )

Article de la rubrique « À quoi sert le jeu ? »
Mensuel N° 152 - Août-Septembre 2004
À quoi sert le jeu ?

Jeu et éducation

C’est à partir de Rousseau, puis avec la naissance de la psychologie, que le jeu, longtemps considéré par les philosophes et les éducateurs comme une activité futile, a acquis ses lettres de noblesse dans la pensée pédagogique. Petit résumé d’un engouement spectaculaire qui semble aujourd’hui retombé.

De l’Antiquité au XVIIIe siècle. Le jeu : une activité futile

- Une vision négative de l’enfance

Dans la conception chrétienne, l’enfant est dépourvu de raison et démuni face au mal. Il doit être arraché à sa nature (passive) liée au péché originel. Pour saint Augustin, l’enfant est le lieu du mal et du péché.

Des humanistes à la philosophie des Lumières, l’enfant est conçu comme fragile et innocent. L’éducation doit donc être une rupture avec les manifestations spontanées de l’enfant. Pour René Descartes, « la principale cause de nos erreurs [tient dans] les préjugés de l’enfance. »

Pour John Locke, philosophe de l’empirisme, l’enfant est une « cire molle » qu’il faut conduire sur la voie de la raison.

-Deux conceptions du jeu (qui perdurent aujourd’hui) en découlent :

> Le jeu comme délassement ou récréation :

C’était déjà la conception d’Aristote, reprise par les Pères de l’Eglise : le jeu n’a pas de fin en lui. Il est conçu, par opposition au travail, comme une récréation nécessaire pour reconstituer ses forces, réemmagasiner l’énergie.

Saint Thomas d’Aquin : « Toute forme de travail se doit de requérir un contrepoint ludique. »

> Le jeu comme « ruse pédagogique »

Le jeu n’a pas de valeur éducative mais les études doivent prendre l’aspect du jeu pour intéresser l’enfant.

Quintilien, maître de rhétorique (Ier siècle apr. J.-C.), proposait déjà différentes techniques pour transformer l’apprentissage en amusement, comme, par exemple, des gâteaux en forme de lettres.

Pour Erasme (1469-1536), le jeu était un moyen pour séduire les jeunes enfants et les faire travailler.

J. Locke (1632-1704) préconisait de laisser à l’enfant le jeu et la récréation pour qu’il vienne au travail par plaisir.
À partir du XIXe siècle Le jeu : une activité sérieuse

- La nature enfantine devient une référence positive…

Pour Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), la nature a fait l’homme heureux et bon et c’est la société qui porte le vice et l’erreur, et le corrompt. La nature enfantine doit en être préservée le plus longtemps possible par une éducation qui la prend en compte : « L’enfance a des manières de voir, de penser, de sentir qui lui sont propres » (Emile, 1762).

Cette révolution dans les représentations de l’enfant donne naissance à tout un courant philosophique puis pédagogique, qui se développe à la fin du XVIIIe et au XIXe siècle, notamment en Allemagne avec Johann Paul Richter (1763-1825), Friedrich Fröbel (1782-1852) et le suisse Johann H. Pestalozzi (1746-1827). Pour J. Richter, l’enfance est « l’âge d’or de l’homme » (Levana, 1807). Et le jeu de l’enfant devient, selon F. Fröbel, une « activité sérieuse ».



- … et le jeu devient éducatif

> L’éducation nouvelle

À la fin du XIXe siècle, naît le courant pédagogique de l’éducation nouvelle qui prend ses racines dans ces nouvelles conceptions de l’enfance, issues à la fois du naturisme de Rousseau et de la psychologie naissante. Pour ses penseurs, le jeune enfant est essentiellement actif et le jeu est la première manifestation de son activité : « L’enfant a besoin de jouer. Les jeux sont aussi naturels pour lui que le chant de l’oiseau. Les jeux sont l’expression de l’éveil des facultés du corps et de l’esprit ; ils sont, par eux-mêmes, une occasion d’expérience et de préparation à la vie » (Adolphe Ferrière, Projet d’école nouvelle, 1909).

Selon le psychologue suisse Edouard Claparède, le jeu doit tenir un rôle central dans l’activité et l’initiative de l’enfant : « L’enfant pour se développer doit agir. D’où la place importante donnée par les nouvelles méthodes aux exercices physiques et aux jeux : ceux-ci ne sont pas considérés comme un simple délassement ou une détente ; ils ont une véritable valeur éducative » (L’Ecole sur mesure, 1920).

Pour certains pédagogues de l’éducation nouvelle (Maria Montessori, Ovide Decroly, Célestin Freinet, John Dewey), c’est cependant le travail qui est au centre de l’activité de l’enfant : « L’activité spontanée, coordonnée dans la poursuite d’un but, est le fondement par excellence de l’école active. Si l’on appelle “jeu” ce travail spontané, effort non pas imposé mais voulu, on peut affirmer que le jeu est la forme première du travail » (J. Dewey, Démocratie et éducation, 1916).

Support des apprentissages et du développement de l’enfant, le jeu devient une activité éducative.

> Les écoles maternelles françaises

Depuis leur création à la fin du XIXe siècle, les écoles maternelles françaises ont mis en oeuvre une pédagogie qui s’inspire de l’éducation nouvelle (particulièrement de M. Montessori et d’O. Decroly) et s’appuie sur les besoins et les intérêts de l’enfant.

Tout un matériel de jeux éducatifs destinés aux activités sensorielles et créatrices apparaît dans les écoles. Les célèbres jeux éducatifs Nathan voient le jour dès 1904.

Au fil du XXe siècle, la diffusion de la psychologie et de la psychanalyse apporte une caution scientifique au jeu.

Les textes officiels soulignent le rôle du jeu, nécessaire au développement cognitif et affectif de l’enfant.

- À chaque âge le jeu qui convient : jeux d’exercices pour les petits, jeux symboliques pour les moyens, jeux éducatifs pour les grands et récréation pour tous.

- Conception du jeu libératoire et obéissant au principe de plaisir.

Dans la réalité des classes cependant, la tension entre activités ludiques et travail est restée non résolue.

Dès le début du siècle s’opposaient dans les textes la conception d’un jeu hygiénique, éducatif et moralisateur pour les uns et celle d’un jeu libre, individuel, libérateur et formateur pour d’autres.



> Les années 70 : un baroud d’honneur pour le jeu

L’analyse des textes pédagogiques montre que les instructions sur le jeu prennent une vigueur nouvelle après 1968 : à partir de références scientifiques, il est lié au développement de l’enfant ; il a une dimension éducative, y compris dans ses formes les plus spontanées. On voit réémerger le vocabulaire romantique : nature, expression, créativité…

Mais ces discours relèvent plutôt d’une ambiance culturelle que d’une réalité. Dans les classes, le jeu est toujours conçu comme devant progressivement disparaître au profit du travail. Depuis les années 80, dans les textes officiels, les références au jeu ont disparu pour laisser la place à la notion de compétence.

Voir Gilles Brougère, Jeu et éducation, 1995.

in Sciences humaines

Article de la rubrique « L’enfant »
Hors-série N° 45 - Juin-Juillet-Août 2004
L’enfant

Le rôle du jeu dans la construction de soi

HÉLÈNE VAILLÉ


Dis-moi à quoi tu joues, je te dirai qui tu es : garçon ou fille, bébé ou adolescent, le jeune aborde différents mondes (celui des adultes, celui de ses pairs…) par le biais ludique. Et si le jeu était une activité plus sérieuse qu’il n’y paraît ?

« Les activités ludiques sont incontournables quand on s’intéresse à l’enfance. » Le sociologue Ludovic Gaussot en a pris la mesure presque par hasard, au détour d’une étude sur la préadolescence. Loin, très loin de toute futilité, les activités ludiques qu’il a observées chez des enfants de 9 à 11 ans, lui sont apparues comme « l’une des modalités d’expérimentation du monde social » ; à travers le jeu, la structure et les échanges qu’il implique, les enfants construiraient leur identité et s’approprieraient les règles de la vie en société.

Piqué au jeu, le sociologue est parti aux sources d’exploration du jeu dans le champ des sciences sociales. Il en rapporte d’abord ceci : l’importance accordée aux activités ludiques dans le développement de l’enfant n’a pas toujours été ce qu’elle est. Les analyses sociohistoriques montrent en effet que le sens et le rapport aux jeux se sont transformés avec l’évolution de la société et des relations enfants-adultes. L’enfance n’est pas à l’honneur au Moyen Age, et les rares jeux ou jouets qui l’accompagnent sont souvent condamnés par l’Eglise. Il faut attendre le xvie siècle, l’influence des humanistes puis celle des jésuites, pour que les jeux d’enfants gagnent en considération aux yeux des adultes. Cette attention nouvelle vise à comprendre les jeux pour mieux les contrôler et les « rationaliser ».

Les jeux se spécifient ainsi avec l’âge et certains d’entre eux sont valorisés et encouragés. L’exercice physique par exemple, trouve une justification hygiénique, pédagogique et patriotique, qui prélude à l’entrée du jeu dans la sphère éducative. Un savoir scientifique sur le jeu, support du « bon élevage » de l’enfant, s’élabore dans le sillage des recherches du psychologue Jean Piaget. Le jeu s’impose comme une activité « sérieuse, éducative, pédagogique » tout autant que de loisir, indispensable au développement de l’enfant.
Jouer, c’est faire semblant

A ce souci éducatif - bien plus marqué dans les classes sociales supérieures - s’ajoute celui de l’autonomie personnelle et de la sociabilité : les jeux tentent de répondre aux compétences requises socialement. La psychologie sociale et la sociologie cognitive entrent dans la partie pour appréhender le rôle du jeu dans la construction de soi et dans la vie sociale. George H. Mead, un sociopsychologue du début du xixe siècle, décrit ainsi les jeux comme des métaphores du « vrai » jeu social, dont il distingue deux types de pratiques : le jeu libre (game) et le jeu réglementé (play). Le premier consiste à s’identifier à quelque chose ou à quelqu’un (par exemple, pour les petites filles, à parler à sa poupée de la manière dont lui parle sa mère). Le second désigne les jeux collectifs ou « jeux de société », dans lesquels les différents rôles sont définis, assumés et interdépendants. Ces deux types de jeux, par les interactions sociales qu’ils impliquent, permettraient à l’enfant de « prendre conscience de lui-même » tout en intégrant la norme collective. En faisant « passer du geste au rôle, de l’action au symbole, du rôle isolé au système coordonné », le jeu assurerait en outre le développement de capacités cognitives, impliquées dans la construction sociale de l’identité (subjective) et de la réalité (objective).

Une autre approche, socioculturelle, s’attarde sur le rôle des jeux (ou des jouets offerts aux enfants) dans la division sexuelle de la société. Elle rappelle que les jouets sont souvent conçus pour les garçons ou pour les filles en rapport avec les rôles sociaux qu’on attend d’eux. Les jeux font ainsi partie de ces « exercices structuraux » décrits par Pierre Bourdieu, qui permettent la transmission des schèmes fondamentaux de la société, telle l’opposition féminin-masculin. En consolidant l’identité et les différences sexuelles des enfants, les jeux favoriseraient l’acceptation par les pairs et l’intégration à la société.

Sous l’oeil des chercheurs en socioéconomie, le jeu apparaît enfin comme le reflet des valeurs, des idéaux et des règles des sociétés contemporaines. Le « style de vie » dominant de nos sociétés de consommation - acheter et vendre - y serait mis en scène et valorisé dans une sorte d’initiation à l’économie marchande.

Mais « au-delà du fonds de la culture, socialement partagé par tous », qu’y a-t-il ? L’étude de L. Gaussot sur les préadolescents vient rappeler que les formes et les contenus du jeu diffèrent d’un enfant à l’autre, selon son milieu, son âge et son sexe. Si les jeux de société font l’objet de quelques nuances sociales de goût (les petits chevaux auraient la faveur des enfants d’ouvriers, le Risk celle des enfants de cadres), c’est, dit-il, entre sexes et au niveau des jouets que s’observent les plus grandes différences. Les stéréotypes ont faibli, mais le jouet reste soumis aux distinctions de genres ; en d’autres termes, les garçons gardent l’apanage des petites voitures, et les filles de la poupée. Jeux et jouets se différencient aussi selon les âges. L. Gaussot montre comment les préadolescents, impatients de gagner le monde des « grands », renient le « joujou », attribué à l’enfance, pour de nouvelles pratiques et technologies comme les jeux vidéo. Le chercheur en conclut que c’est surtout dans l’univers des jouets, où s’expérimente le « je », que l’enfant façonne son identité. Tandis que les jeux collectifs, où s’expérimente le « nous », faciliteraient l’intégration au monde des adultes.

L’enfant s’essaie sans danger à ces représentations miniatures de la société et de ses rôles que sont les activités ludiques. Les sociologues y trouvent en retour un reflet éclairant du monde contemporain. S’il fallait en faire le dessin, le jeu pourrait être un chemin semé d’obstacles, reliant, à double sens, le monde des enfants à celui des adultes.

marc laumonier dit:faut demander aux instits qui trainent par là, ludo le gars par exemple et y en a d'autres
ils doivent avoir des choses à dire et des articles ou livres à conseiller...

Ludo le gars a même fait son mémoire professionnel sur le sujet. Il me semble qu'il est trouvable sur son blog (je ne l'ai pas encore lu mais j'ai un peu la flemme de rechercher où exactement je l'ai trouvé).

Je suis instit et je fais jouer très régulièrement mes élèves mais…il y a un mais!.. qui est la frontière très ténue et pourtant indispensable à respecter entre le jeu et l’apprentissage par le jeu. En vérité l’un et l’autre n’ont rien à voir! :wink:

Je trouve ça dommage de proposer aux enfants un jeu avec une arrière pensée éducative. Ca donne bonne conscience aux parents et le marketing est content. :mrgreen:
C’est d’autant plus dur de résister que l’on fait ça pour le “bien” de l’enfant (bonne scolarité= bon futur).

Salut,

si ça peut aider, je suis enseignant en maternelle avec LeGuy et nous proposons aux enfants de Grande Section, une activité sur les jeux de société pendant le temps d’APE (Aide Personnalisée aux Elèves).

Nous avons donc monté un projet, que nous avons envoyé à notre inspecteur qui l’a validé. En plus des compétences générales apportées par les jeux, nous avons commencé à définir les compétences spécifiques de quelques jeux que nous utilisons (pour l’instant, nous n’en avons rédigé que 4…) mais nous possédons de nombreux jeux qui vont nous permettre d’enrichir ce document.

Si vous souhaitez recevoir les 2 documents, j’attends vos messages. Je les rendrai disponibles en ligne très prochainement…

Sur ce genre de questions, je cite toujours Ludo le gars qui a rédigé un mémoire sur le sujet et qui vaut vraiment le détour.

-- s e b dit:Sur ce genre de questions, je cite toujours Ludo le gars qui a rédigé un mémoire sur le sujet et qui vaut vraiment le détour.


Je ne sais pas :oops: :oops: :oops: en tout cas, c'est là : En quoi le jeu de société peut-il développer la créativité des élèves ?

Attention, comme l'indique le titre du mémoire, c'est au développement de la créativité que je m'attache, pas aux autres domaines qui pourraient être développés grâce aux JdS.
Bonne lecture

Perso dans ma classe j’ai instauré une heure de jeux de société par semaine dans ma classe et c’est du JEU!

Bien sur je sélectionne les jeux, je cherche plutôt des jeux de “stratégie” (échec, dame, quoridor, siam…) des jeux de chiffres ou de lettres (pendu, enigmo, rumikub) des jeux de logique (katamino, casse-tête…)

Et je bannis les jeux de hasard.

Pour ma part (mais c’est un point de vue) un enfant apprend avant tout par le jeu, il suffit d’observer un bébé pour s’en convaincre.

Demandez à des élèves de compter unité, dizaine centaine, ils galèrent comme pas permis, mettez une règle du jeu de bille dans l’école ou un billon vaut dix agathes et ils ne se trompent jamais quand il s’agit d’arbitrer!

Ils se sociabilisent, ils attendent leur tour, ils apprennent les subtilités d’une règle etc… En ça les jeux sont vraiment utiles.

J’ajoute que bien souvent dans les écoles, par peur du racket, des vols et des conflits à gérer on interdit à peu prés tous les jeux dans la cour de récré (billes, carte pokémon etc…)

Pourtant on a fait l’expérience de mettre à la disposition des jeux de quilles, des cordes à sauter, des cerceaux et d’autoriser billes et carte. Et bien on a été bien plus tranquille lors des récréations!!!

Le jeu c’est CooOOOoo!l

L’endroit où vous pourrez télécharger les documents…

http://pedagogie.ac-toulouse.fr/eco-m-rieux-volvestre/article.php3?id_article=339 :D

Bonjour,

Je suis directeur d’école dans une école plutôt défavorisée, enseignant en GS, et également membre d’une ludothèque où j’anime des soirées jeux mensuelles.
Depuis 3 années nous avons inscrit les jeux de société dans notre projet d’école.
1 atelier pour les GS 1 fois par semaine animé par les enseignants, les ATSEM et des parents d’élèves pendant 1 heure : Pique plume, Daddy cool, Bambino Solo, Monza, Quoridor Kid, Poppi, Colori, Figurix, l’escalier hanté, Mare polare, viva topo…
1 atelier pour toutes les classes PS, PS MS MS GS et GS animé par les ludothécaires de la ludo de Grasse avec différents lieux aménagés dans la salle de motricité selon la norme ESAR.
Tous les élèves, ainsi que les adultes qui participent à ces ateliers, apprécient ces moments de convivialité.

Concernant l’apprentissage par le jeu, je préfére plutôt mettre en avant le jeu comme une aide possible à l’apprentissage.

Je rejoins donc Ludo le gars, et latrufe31 dont je trouve l’idée d’utiliser le jeu de société moderne comme moyen d’aide aux élèves en difficulté (aide personnalisée) très intéressante…

Salut,

je suis prof des écoles spécialisé : je travaille avec des élèves ayant des Troubles de la Fonction Cognitive.

Associer le jeu à ma pratique pédagogique a un temps été parmi mes expérimentations en classe…

J’ai abandonné car il m’est apparu que même si le jeu a bien les vertus qu’on lui associe (socialisation, développement de la logique, de la capacité à anticiper) il est assez illusoire de croire qu’un enfant puisse apprendre par le jeu.

Il faut que l’enfant dispose d’un certain nombre de pré-requis pour appréhender efficacement un jeu (lecture, calcul) et la pratique du jeu est, selon moi, un exercice de renforcement de ces pré-requis plutôt qu’une base pour leur apprentissage.

De plus, il faut faire attention à ne pas dénaturer la fonction ludique (“je m’amuse”) du jeu au risque de rendre la pratique de celui-ci contrainte et forcée et donc plus ou moins rébarbative.

J’anime dans le collège où je travaille un club de jeux de société et j’ai toujours refusé de le transformer en atelier de réussite éducative.

Jokari dit:Il faut que l'enfant dispose d'un certain nombre de pré-requis pour appréhender efficacement un jeu (lecture, calcul) et la pratique du jeu est, selon moi, un exercice de renforcement de ces pré-requis plutôt qu'une base pour leur apprentissage.

Sans vouloir te contredire car j'ai bien conscience que ton métier t'offre bien plus de recul que moi "simple papa" mais comme on est là pour partager les expériences et avis, je me permet une contre-opinion : mon fils a découvert le jeu de société grâce au fameux 'verger' et à 'Fantômatique'. Au verger il a appris tout simplement à jouer, à 'Fantômatique' il a appris qu'on pouvait tenter d'anticiper les déplacements des autres, voire bluffer au niveau attitude. A ce stade de son développement, il a appris et pas renforcer de pré-requis.
Stade suivant (4 ans) : il a joué à 'Miaou-Miaou' (sorte de 8 américain) et 'Monza' : à Miaou-Miaou il a appris, au delà de tenir des cartes et à ne pas les montrer (ce qui est tout de même un vrai progrès de se concentrer plusieurs minutes pour ne pas montrer ces cartes), à apprendre à enchaîner certaines cartes plutôt que d'autres, à décider d'échanger son jeu ou pas avec son adversaire au bon moment ou pas du tout,... A Monza, il a appris à déterminer la meilleure combinaison de couleurs pour avancer le plus loin possible en imaginant un chemin virtuel sur le plateau sur la base de 6 dés éparpillés. Une fois encore, je n'ai pas la sensation qu'il a renforcé des pré-requis, il a vraiment appris à travers ces jeux.
Dernière phase (5 / 5-1/2 ans) : mon loulou joue désormais à Carcassonne (avec 5 extensions) et Formula D (règles complètes hors météo). A Carcassonne, il a appris à anticiper des placements adverses, à monter des coups en les préparant à l'avance (les paysans, piquer une ville,...), compter des points compliqués (grosse ville avec 2 pts par bouclier et par tuile, à lui de compter...). A Formula D il a appris les INTERVALLES : je lui ai fait un tableau pour l'aider et il a appris car il voulait s'en sortir tout seul ( il aimerait faire entre 6 et9, quelle vitesse doit-il choisir ?) : je ne vois pas quel pré-requis il aurait renforcer dans ce cas : la notion d'intervalles arithmétique est quand même très particulière. Dernier exemple et j'arrête là : 'Gang de castors' qu'il adore : il compte dans sa tête en s'aidant s'il le veut de ses doigts la somme de ces 4 cartes sans compter tout haut : je lui ai dit que si on y jouait, il comptait ses points tout seul à la fin : je l'ai aidé au début, expliqué quand il commettait des erreurs et puis il a compris très vite.
Je vous passe également d'autres jeux et d'autres apprentissages : la liste est longue.
Prochaine étape : il veut absolument apprendre à lire (car son rêve "secret" c'est de jouer aux aventuriers du rail ... :) )
En bref, je suis persuadé que le jeu reste un formidable moyen d'apprentissage ET de la lecture ET du calcul (sans parler de tout le reste) et qu'il ne s'agit pas uniquement de renforcer des acquis obtenus autrement.
Jokari dit:De plus, il faut faire attention à ne pas dénaturer la fonction ludique ("je m'amuse") du jeu au risque de rendre la pratique de celui-ci contrainte et forcée et donc plus ou moins rébarbative.


Ca peut être le risque en effet. Perso j'essaye de rester très attentif à ne pas tomber dans ce piège même si je m'impose de toujours choisir un jeu pour mon p'tit loup pour lequel je suis certain qu'il va lui faire découvrir une nouvelle 'facette' (pour Noël, 'Le trésor des dragons' où comment à travers un memory signé Knizia il va apprendre à tenter de découvrir le maximum de paires ... tout en apprenant à savoir ne pas prendre un risque inconsidéré au risque de tout perdre...). Pour faire simple, le jeu doit rester un moment ludique et de partage, mais doit l'aider à découvrir de nouvelles choses