La Fin de Ludigaume, la fin des avis littéraires?

Non, on s’était bien compris. Malgré le statement de Ludigaume, il reste des choses à creuser dans ces sujets.

Et c’est là qu’on a du mal à se comprendre.

J’ai googlé statement, tu voulais parler de la déclaration de François?.
Et quand tu dis “ces sujets”, tu évoques quoi? La liberté d’écrire? Les difficultés pour analyse? La pression des autres médias, des acteurs du monde du jeu, des réseaux sociaux?

(pas simple de communiquer sur un forum)

Les changements dans les médias: émergence d’insta, de Twitch, déclin des blogs traditionnels, état de Tric Trac. Les questions que pose Oscar. La pression des réseaux sociaux. Les loisirs de l’imaginaire et les questions politiques, la nocivité des réseaux sociaux, etc. Tu peux faire des ponts avec le jeu vidéo, le jeu de rôle, ce qu’il s’y passe actuellement. Gus et Shanouillette sont sans doute capable de dissertations là dessus.

Un grand MERCI François pour ce que tu as su maintenir pendant si longtemps. Lecteur assidu de ton site, j’ai toujours su y trouver la bonne information, sans faux semblants. Grâce à toi j’ai découvert pléthore de bons jeux.

c’est ton choix, je le respecte.

ton site me manqueras … car, pour faire simple, sur Ludigaume le fond prévalait sur la forme, qui semble de plus en plus devenir la norme aujourd’hui (info ludique kleenex qui doit claquer pour marquer les esprits, j’avoue avoir du mal (trop vieux ?) avec cette tendance).

profite de la vie et de tes proches :wink:

ps : Xavo, tu rouvres ton site ? 

Merci François.
A moi aussi Ludigaume manquera.
Bonne continuation laugh

TwinsenLBA dit :
  • L'événement de janvier a cassé quelque chose et a laissé des traces.

Merci infiniment pour ta sincérité François. D’aucuns, ici et ailleurs, ont minimisé, voire nié, le shitstorm et ses répercussions négatives sur Ludigaume.
Bon vent et on t’envoie plein d’amour.

MacNamara dit :Merci de transmettre un peu d'infos sur le pourquoi du comment. Je comprends bien la baisse de motivation (progressive au cours de années, brutale après la polémique de janvier).

La seule chose que je ne comprends pas c'est
 

Pour le coup, en matière de jeux de société, cet événement montre de façon éclatante la victoire de l'image promotionnelle sur l'analyse écrite.

Il y avait un combat entre "l'image promotionnelle" (je ne comprends pas ce terme, ça veut dire publicité?) et l'analyse écrite? Et tous les sites qui décortiquent les jeux, ou simplement offrent un espace pour des retours d'expériences, ils ont perdu ce combat aussi?
J'ai un peu l'impression que Ludigaume était un étendard, il est capturé donc la guerre est finie. C'est assez condescendant pour les autres sites.

Je constate que je n'ai pas été clair car je me suis laissé emporter par l'emphase. Je m'explique. 
Ce que j'ai appelé "l'image promotionnelle", ce sont tous les médias ludiques basés sur l'image qui parlent du produit "jeu de société" sur un mode publicitaire et sont autant de relais de communication des éditeurs. Beaucoup de média Instagram sont sur ce format : une photo du jeu, parfois trés bien mis en valeur, un texte court, positif et avec peu d'analyse. Je ne dis pas que cela ne nécessite pas de travail ou de compétence, je dis que cela mime la publicité. Certains parlent d'influenceurs, mais personnellement, je préfère le terme relais de communication car il y a des influenceurs qui ne sont pas orientés "produits".
Je ne parle ni de Ludigaume comme étendard, ni des médias ludiques avec plus d'analyse, allant ou pas au-delà du produit. En fait, je constate juste le succès de certains médias ludiques, alors qu'ils sont, pour moi, des relais de communication tels que définis plus haut. Je constate la croissance du nombre de ces médias, croissance que je ne retrouve pas dans des médias qui proposent plus d'analyse et moins d'image.
Je peux me tromper car je me base uniquement sur ce que je connais des médias ludiques. 
Ainsi, quand je dis, maladroitement, que cet événement montre de façon éclatante  "la victoire de l'image promotionnelle sur l'analyse écrite", je souhaite exprimer le fait que ce qui s'est passé de façon directe à Ludigaume est à l'image de l'évolution de l'ensemble des médias ludiques. Cela s'est passé de façon directe sur Ludigaume, car il y a eu un point de vue exprimé sur Ludigaume sur ces relais de communication et une réaction vive (qu'on ne peut qualifier de "polémique", cela va bien au-delà) sur les réseaux sociaux. Il ne s'agit pas de dire que Ludigaume est l'étendard de quoi que ce soit, juste qu'un phénomène que je pense global se retrouve de façon nette à un niveau local. Je ne souhaite pas dire non plus que l'analyse disparait avec Ludigaume, d'autres le font très bien, par écrit ou pas d'ailleurs (Radio des jeux, Gus, Faidutti, ...).

Voilà, j'espère avoir été plus clair.

Pour répondre à la question secondaire - la fin des avis littéraires ? - qui me tracasse un peu, je pense que théoriquement oui. (J’ai édité : par un beau lapsus que je laisse aux psy, j’ai dabord écrit ‘‘non’’. )Les moyens techniques permettant, bien plus qu’à l’époque des fanzines, production et diffusion large. Voire en mode fainéant et radin, tu prends un modèle de base WordPress. Donc, ça peut continuer. Après tout dépend ce que tu en attends: qu’on t’envoie des nouveautés a chroniquer (avec le risque de devenir les usines à test que l’on connait), la reconnaissance, les commentaires, de percer dans le milieu,  etc. Nous avons tous nos petits narcissismes, nos petites failles. Personnellement, j’ai été beaucoup plus blessé et dégouté (au sens littéral) d’être mal lu que de n’être pas lu. Ce qui me retiendrait aujourd’hui de me lancer, c’est  le revers de cette large diffusion, c’est a dire une audience ingérable d’enfants gâtés bourrés de sucre. En dehors du cadre du droit de la presse et du droit tout court, certains entendent délimiter la liberté d’expression, les formes qui peuvent exister ou non. Et se donnent les moyens. Ce qui est tout aussi insupportable que pour La dernière tentation du Christ. Pour moi c’est le.meme genre de délirants fanatisés, sauf que ceux d’aujourd’hui sont un peu trop fainéants pour aller brûler des cinémas, ils font des commentaires Facebook c’est plus simple. Je dis ça pour les faire bien chier car beaucoup s’imaginent a cent lieux de bigots de droite, mais la comparaison est tenable.  Que pour condamner des propos jugés inappropriés certains invitent en toute impunité a aller me faire sucer, et que cela semble acceptable de le faire, c’est incompréhensible. Que le retrait d’un article finisse par devenir ‘‘logique’’, que cela ne soulève pas de contre tribune, cela dépasse le cadre de ma pensée. Que cela.delimite un champ d’expression finalement très restreint et pauvre me dérange. Or occasionnellement, je voudrais être moi, c’est a dire colérique, malveillant, piquant, subjectif, réactionnaire, et pas du tout cette caricature d’animateurs de Disneyland qui font notre ordinaire dans les vidéos ludiques.  Donc, théoriquement, si je voulais continuer des avis littéraires, je pense que je partirais sur un blog sans espace de commentaires, sans réseau sociaux. Deux possibilités : un courrier des lecteurs et la possibilité de porter plainte en cas de non respect du droit. L’effort demandé devrait dissuader beaucoup de personnes. Théoriquement, car un je ne suis pas sûr qu’on puisse exister sans réseau, ni contrôler cela. Et surtout, je n’ai pas du tout envie de revivre ça. Comme dit François ça laisse des traces réelles, ces mots, ces images, ces interprétations, bien après que tout le.monde soir allé s’exciter ailleurs. Pour les curieux, et par esprit d’association, allez voir le dernier billet du blog de Pierre Jourde, qui s’intitule, ‘‘Au revoir’’. Il tenait un blog en ligne, qui a donné la série de livres ‘‘C’est la culture qu’on assasine’’. Il tirait des constats intéressants sur l’impossibilité d’avoir des avis littéraires sur le monde d’aujourd’hui. Il a également une vidéo sur La littérature et le réel où il revient sur les ennuis qu’il avait eu suite à la publication de son livre sur un petit village d’Auvergne. J’ai également cité assez souvent la préface de Théophile Gautier a Mademoiselle de Maupin, sur la supériorité de l’auteur sur le critique, mais j’ai peur que les uns trouvent ça ‘‘trop long ces pavés plein de n’aime dropping  ça me saoule de lire’’ et que d’autres le trouvent violent et déplacé. Les deux textes de trouvent en ligne. Voilà. Les deux résument bien ma pensée et l’ écrivent largement mieux.

@XavO c’est beaucoup plus clair merci. Je suis globalement d’accord avec toi sur la croissance des “relais de communications”.

Pour autant je suis bien moins pessimiste que toi sur la pérennité des medias “de fond”. Il y a de la place pour tout le monde, tant qu’on ne tente pas d’opposer fond et forme. Ce qui était le cas dans l’article :
 

il y a eu un point de vue exprimé sur Ludigaume sur ces relais de communication

soze dit :Pour répondre à la question secondaire - la fin des avis littéraires ? - qui me tracasse un peu, je pense que théoriquement oui. (J'ai édité : par un beau lapsus que je laisse aux psy, j'ai dabord écrit ''non''. )Les moyens techniques permettant, bien plus qu'à l'époque des fanzines, production et diffusion large. Voire en mode fainéant et radin, tu prends un modèle de base WordPress. Donc, ça peut continuer. Après tout dépend ce que tu en attends: qu'on t'envoie des nouveautés a chroniquer (avec le risque de devenir les usines à test que l'on connait), la reconnaissance, les commentaires, de percer dans le milieu, etc. Nous avons tous nos petits narcissismes, nos petites failles. Personnellement, j'ai été beaucoup plus blessé et dégouté (au sens littéral) d'être mal lu que de n'être pas lu. Ce qui me retiendrait aujourd'hui de me lancer, c'est le revers de cette large diffusion, c'est a dire une audience ingérable d'enfants gâtés bourrés de sucre. En dehors du cadre du droit de la presse et du droit tout court, certains entendent délimiter la liberté d'expression, les formes qui peuvent exister ou non. Et se donnent les moyens. Ce qui est tout aussi insupportable que pour La dernière tentation du Christ. Pour moi c'est le.meme genre de délirants fanatisés, sauf que ceux d'aujourd'hui sont un peu trop fainéants pour aller brûler des cinémas, ils font des commentaires Facebook c'est plus simple. Je dis ça pour les faire bien chier car beaucoup s'imaginent a cent lieux de bigots de droite, mais la comparaison est tenable. Que pour condamner des propos jugés inappropriés certains invitent en toute impunité a aller me faire sucer, et que cela semble acceptable de le faire, c'est incompréhensible. Que le retrait d'un article finisse par devenir ''logique'', que cela ne soulève pas de contre tribune, cela dépasse le cadre de ma pensée. Que cela.delimite un champ d'expression finalement très restreint et pauvre me dérange. Or occasionnellement, je voudrais être moi, c'est a dire colérique, malveillant, piquant, subjectif, réactionnaire, et pas du tout cette caricature d'animateurs de Disneyland qui font notre ordinaire dans les vidéos ludiques. Donc, théoriquement, si je voulais continuer des avis littéraires, je pense que je partirais sur un blog sans espace de commentaires, sans réseau sociaux. Deux possibilités : un courrier des lecteurs et la possibilité de porter plainte en cas de non respect du droit. L'effort demandé devrait dissuader beaucoup de personnes. Théoriquement, car un je ne suis pas sûr qu'on puisse exister sans réseau, ni contrôler cela. Et surtout, je n'ai pas du tout envie de revivre ça. Comme dit François ça laisse des traces réelles, ces mots, ces images, ces interprétations, bien après que tout le.monde soir allé s'exciter ailleurs. Pour les curieux, et par esprit d'association, allez voir le dernier billet du blog de Pierre Jourde, qui s'intitule, ''Au revoir''. Il tenait un blog en ligne, qui a donné la série de livres ''C'est la culture qu'on assasine''. Il tirait des constats intéressants sur l'impossibilité d'avoir des avis littéraires sur le monde d'aujourd'hui. Il a également une vidéo sur La littérature et le réel où il revient sur les ennuis qu'il avait eu suite à la publication de son livre sur un petit village d'Auvergne. J'ai également cité assez souvent la préface de Théophile Gautier a Mademoiselle de Maupin, sur la supériorité de l'auteur sur le critique, mais j'ai peur que les uns trouvent ça ''trop long ces pavés plein de n'aime dropping ça me saoule de lire'' et que d'autres le trouvent violent et déplacé. Les deux textes de trouvent en ligne. Voilà. Les deux résument bien ma pensée et l' écrivent largement mieux.

Je suis plutôt optimiste par rapport à la situation de l’analyse du jeu. Je pense que par rapport à il y a quelques années il est beaucoup plus établi de financer des “producteurs de contenu”, et qu’il devient donc plus viable d’avoir un canal médiatique indépendant.

Est-ce que ce seront les canaux les plus populaires? Sans doute pas. Mais ils existeront, et répondent à une vraie demande, qui va sans doute même se développer au fil du temps si le marché du jeu de société continue à progresser.

Je pense que dans le futur les “analystes” voudront davantage se différencier de par leur travail et auront donc une motivation pour être plus nuancés dans leur propos.

Maintenant en ce qui concerne les “viles attaques” que Soze décrit, je n’ai pas suivi l’affaire, mais il me semble que c’était typiquement un de ces exemples où les auteurs ont mal apprécié le contexte médiatique réel de leurs propos, et donc la portée de ceux-ci. Sans vouloir recommencer toute l’affaire, il y avait quand même une personne innocente qui était nommée avec un type de critiques qui était quand même limite, et c’est normal que cela donne dans la controverse.

Certains manient adroitement la controverse pour exister, et même faire carrière, d’autres se retrouvent involontairement dans la controverse. Je pense que le mieux dans ce cas est de prendre du recul, et analyser ce qui c’est passé, le point de vue des uns et des autres, et éventuellement faire un texte de conclusion sur l’affaire, éventuellement en s’excusant si on comprend que c’est nécessaire. J’ai déjà vu pas mal de ce genre d’incidents se produire, et certains le négocient bien mieux que d’autres (exemple Rhado le réussit bien, Tascini pas du tout, mais il y a d’autres exemples hors du jeu de société).

Personnellement je fuis les réseaux sociaux comme la peste, donc je comprends que leur emprise mette certains auteurs mal à l’aise, mais on ne peut pas ignorer leur existence et impact, ainsi que leur impact en tant que créateur grâce à ceux-ci, car ça marche dans les deux sens.

+1 sur tout

Ludigaume était un précurseur, un site d’une belle richesse et qui m’a aidé et a aidé à faire découvrir les jeux et le monde ludique à de nombreux joueuses et joueur.
Merci pour tout ça Mme et Mr Ludigaume.  J’espère qu’on se reverra encore souvent à Essen ou ailleurs.

Je n’ai pas tous les éléments de l’affaire Daniele Tascini, je n’ai pas suivi l’affaire, mais il me semble que c’était typiquement un problème de Google Trad. (“C’est du sarcasme, Sheldon”).

Blague à part, le lien n’est pas idiot. Mais cette image de Yoda et l’analyse sur le fait qu’il faut “adapter sa communication” met fin à la volonté absurde, vaguement réanimée par la fin du site, d’expliquer mon vécu et mon point de vue. Je m’excuse. Je n’interviendrai plus que pour corriger quelques erreurs factuelles, si besoin. C’était assez impudique et déplacé.

Mais Tascini nous offre une occasion de prolonger le sujet des avis littéraires. Oscar voudrait des avis littéraires sur les jeux, moi j’aimerai bien des avis littéraires sur l’ensemble du secteur quand cela s’offre à nous. Parce que dans ma perspective, la culture ce n’est pas que des marchandises produites, c’est aussi un ensemble complexe de gens, de mots, de courants, d’histoires alternatives, un reflet du monde. Et en l’ocurence, j’avais trouvé dans cette affaire les traitements médiatiques de Gus et Ludovox à la fois fainéants , extrêmement conformistes, et… proches. C’est intéressant de voir qui se tait et qui dit quoi dans cette histoire, lire entre les lignes.

Cela m’avait frappé leur traitement. Regardez la structure des deux articles et ce qui les entoure. C’est le jeu des 7 différences.

https://ludovox.fr/lediteur-board-dice-coupe-les-ponts-avec-daniele-tascini-accuse-de-racisme/

La polémique autour de Daniele Tascini secoue le milieu du jeu de société - Gus & Co

Le même plan, la même agrégation des mêmes sources, dans le même tempo suiviste, la même absence de point de vue sous prétexte de neutralité (ce qui est un point de vue), la même absence de suivi à long terme, d’élargissement et d’approfondissement de l’histoire. Pas de reportage terrain, pas d’interviews, pas de point de vue donné à l’auteur, vraiment un archétype d’article pour presse web gratuite facilement torché. A la limite, on pourrait dire: un point de départ avant d’y revenir, sauf que non, ce sera tout.

Un petit patch assez peu littéraire. Une aération facile entre deux publicités ou dans le cas qui nous occupe, entre deux promotions de jeux - pour les sites qui ne font pas de publicité, mais sont “affiliés” ou “proposent des services” ou offrent des jeux aux tippeurs. Une IA pourrait agréger des informations de ce type et exprimer une position moyenne; il y a des expérimentations dans ce sens, et les journalistes-communiquants pourraient commencer à flipper.

J’avais eu envie à l’époque de faire un article mettant en lien ces deux articles. En particulier, parce que cela m’agaçait de voir ces deux sites souvent cités, ici ou ailleurs, comme des alternatives, comme des gens qui parlent d’autre chose que de jeux en vente sur le marché. Le mot éditorial, par exemple, semble perdre complètement de son sens quand on les lit et quand on lit occasionnellement d’autres éditoriaux, notamment dans le domaine du cinéma. Non pas que Ludovox ne produise pas de contenus intéressant à l’occasion - le guide Terra Mystica vaut celui sur Puerto Rico ou celui sur Twilight Struggle, mais c’est du contenu de fan, et je trouve que par rapport aux promesses d’une alternative nous sommes tombés dans un truc assez… mainstream. Quelle est leur identité maintenant ? Les Ludochronos ?

Un mainstream d"hier, qui a été dépassé depuis quelque temps me semble-t-il. Aujourd’hui Ludigaume disparait. A quel moment va-ton se poser la question du devenir des deux gros sites Tric Trac et Ludovox, si l’on suit cette idée que les formes obsolètes disparaissent, doivent disparaitre, et que nous sommes dans une économie réelle. Réseaux sociaux, Twich, Instagram, YouTube proposent des contenus bien plus efficaces, du sucre direct dans le cerveau qui ne coute pas un rond ou presque au vendeur. L’éloge darwiniste des espèces les plus adaptées dans la chaine alimentaire n’était pas feint dans mon article, je pense vraiment que cela fonctionne comme ça. L’argent de la croissance du secteur semble plus passé dans des postes de chargé de communication avec un peu de sous-traitance (des miettes, parfois juste des boîtes de jeu) à des relais de communication. Il n’y pas eu ruissellement qui aurait permit l’émergence de médias forts et indépendants, plutôt à mon avis un déséquilibre du rapport de force qui s’est accru avec le temps. La fonction critique n’est pas détruite, elle est diluée, noyée dans la démographie et la supposée “démocratisation”. Peut-être Cwowd à la limite fait-il office de contre-pouvoir plus de catalogue du gaming-porn consumériste, je les connais pas assez.

D’où une question. Est-ce qu’il y a quelqu’un, aujourd’hui, qui pourrait me produire une analyse, littéraire ou économique, depuis ce point de départ ? Ou est-ce qu’on en reste aux “dix jeux les plus excitants de la Gencon ?” avec un lien vers les pré-commandes Philibert en bas de l’article ?

Qu’est-ce qu’il reste, maintenant, comme site ou magazine intéressant qui ne fait pas du test à la chaine, des vidéos promotionnelles du produit, ou de l’agrégation de contenus Twitter ? Est-ce qu’il y a encore des gens qui parlent de jeux qui ne sont pas sur le marché ? Si possible qui aient une perspective historique et culturelle un peu poussée ? Et une opinion soutenue par des arguments ?

Plato par instant  - même si ça fait une éternité que je ne l’ai pas lu ? Proxi-Jeux par instant? Le blog de Faidutti, si l’on cherche sous l’auto-promotion toutes les trois lignes ? Ludovox parfois ? Manuel Rozoy de temps en temps ? Les podcasts us sur le game design ? La radio des jeux dans certains cas ? 

Ce n’est pas que de la réthorique. J’aimerai vraiment qu’on me donne des exemples qui ne prêtent pas à rigoler.

MacNamara dit :@XavO c'est beaucoup plus clair merci. Je suis globalement d'accord avec toi sur la croissance des "relais de communications".

Pour autant je suis bien moins pessimiste que toi sur la pérennité des medias "de fond". Il y a de la place pour tout le monde, tant qu'on ne tente pas d'opposer fond et forme. Ce qui était le cas dans l'article :
 

il y a eu un point de vue jexprimé sur Ludigaume sur ces relais de communication

Je suis en désaccord sur les deux points. 

1

Il n'y a pas de place pour tout le monde dans un monde concurrentiel et avec des médias qui coûtent de l'argent. Création destructrice. Monde fini. Economie réelle.

A un moment donné certaines formes (vidéos, stream) coûte de la thune. Qui va la donner ? Le public ? L'éditeur ? Un mécène ? Et comment la circulation de la thune au service des formes supposément les plus adaptées au public ne peut pas influencer le fond ?

Un Monde de jeu, c'est choupi. Mais 1) Combien ça coute ? 2) Qui paye ? 3) Est-ce qu'il n'y a pas transfert d'argent et d'autres formes d'échanges symboliques (boîte de jeu, audience, etc.) depuis un point (Ludigaume, Tric Trac) vers l'autre ? 4) Est-ce que la création ne détruit pas ?  Monsieur Phal avait des analyses intéressantes sur la concurrence: il n'y a pas de la place pour tous. Bon, il s'est en partie trompé. Ludovox a survécu. Mais comment ? Tric Trac a survécu aussi, mais comment ?

2

Je ne crois pas que l'article opposait fond et forme. Il posait la question des contenus gratuits vs les contenus payants. Un lecteur un peu pas trop fainéant aurait vu que dans la même série il y a avait un article sur la chaîne YouTube de Manuel Rozoy, tout a fait favorable à de nouvelles formes, un article sur Ilinx, et ainsi de suite. Et que l'article oscillait entre ironie, sérieux, méchanceté, mélancolie et trouble, pas du tout du premier degré, pas du tout aussi simple que ça. J'étais assez content de la référence au Barbare en Asie de Henri Michaux, un livre que tu pourrais taxer de racisme si tu le lis au premier degré, mais qui parle bien du voyage en terre étrangère, du sensoriel. Mais personne ne l'a relevé, ni n'a relevé l'analogie, le coté Tintin découvre Instagram, au profit des interprétations les plus bêtes possibles. C'est un très beau livre sur le trouble, je le conseille.

Au contraire de l'opposition binaire, le texte était plutôt dans le trouble. Le Philimag étant le prototype du trouble dans cet article, et Instagram un trouble tout a fait secondaire. Quand un nouveau média arrive à mettre dans son pdf en ligne des liens cliquables, je suis troublé. Quand il parle de son indépendance facilitée par une boutique, je suis troublé aussi. Quand je vois l'emboîtement des auteurs dans le philimag, je suis troublé. Quand je vois qu'en 2022 on vend des jeux comme des produits ménagers dans les années 50 ou des voitures dans les années 80, je suis troublé. C'était un article sur le trouble, un article non binaire, qui a été lu de manière binaire. Extrêmement binaire, à la 2022: des victimes et des prédateurs, des racistes et des gens bien, des culs propres et des culs sales, des listes noires et blanches, bien claires. J'ai bien fait de ne pas dire que j'étais troublé aussi, maintenant qu'on voit beaucoup d'images, à quel point c'est un truc de blancs riches le JDS, et à quel point ça inflitre la culture. Je crois que c'est pour ça que l'oxymore a autant circulé, elle était troublante, chelou comme disent les jeunes.

Quand je vois plus tard Sigfried Wurtz se gargariser d'écrire dans le Philimag un article sur les Zoo ludiques, je suis troublé. A plusieurs titres: qui écrit ? L'employé d'un éditeur ? Le mec qui a produit des articles intéressants sur la critique ludique ? L'universitaire ? Celui qui a produit chez Third editions un très bon livre sur Batman  avec un vrai point de vue politique ? Peut-on sincèrement se passionner pour les zoos ? Du coup, je suis troublé. Est ce que je formule les choses comme ça ? Est-ce que je tente une interrogation ? Une vanne ? Est ce que je me dis qu'il y a de la place pour tout le monde ? Et qu'il faut bien vivre. (A la radio, le même jour, un producteur de musique disait que de mettre en son une pub pour du soda et les mentions légales disant de ne pas manger trop de sucre lui rapportait dix fois ce que rapporte la production d'un morceau de musique. ) Mais je ferme ma gueule. Je ne le connais pas, mais j'ai de la sympathie pour lui. Pas envie de le blesser. Mais enfin, ce genre de montages ça pourrait se commenter.

Il n’y a pas tant que ça de gens qui ne sont pas sur le marché d’une façon ou d’une autre qui écrivent des articles.

Les avis de ludiquaire te correspondraient peut-être parmi les acteurs du marché?

Il y a peut-être des gens sur trictrac qui correspondent un peu à ce que tu cherches :
Monsieur François
Tombombadil582
Fatmax66
ludodelaludo

Merci, il faudra que je regarde tout ça. J’ai une vrai curiosité pour le futur.

MacNamara dit :@XavO c'est beaucoup plus clair merci. Je suis globalement d'accord avec toi sur la croissance des "relais de communications".

Pour autant je suis bien moins pessimiste que toi sur la pérennité des medias "de fond". Il y a de la place pour tout le monde, tant qu'on ne tente pas d'opposer fond et forme. Ce qui était le cas dans l'article :
 

il y a eu un point de vue exprimé sur Ludigaume sur ces relais de communication

J'allais répondre sur ce second point "opposer fond et forme" mais je vois que Soze l'a déjà fait. En fait, il s'agissait surtout, selon moi, de comparer deux types de contenus, avec leur fond et leur forme. Quel est leur but ? Qu'est-ce qu'ils apportent et à qui ? Quel(s) est (sont) leur(s) coût(s) ? Quelle est leur dynamique ? 
Je n'en dis pas plus, Soze le dit mieux et avec beaucoup plus de légitimité et de fidélité.

“A quel moment va-ton se poser la question du devenir des deux gros sites Tric Trac et Ludovox”
Moi j’y rajouterai cwowd en gros site.
Ludovox reste actif niveau rédactionnel, Tric Trac à ce niveau me semble déjà en quasi mort cérébrale. Ils se focalisent sur les vidéos désormais.

Lord No dit :"A quel moment va-ton se poser la question du devenir des deux gros sites Tric Trac et Ludovox"
Moi j'y rajouterai cwowd en gros site.

Je passe tous les jours sur CWOWD, mais c'est quand même centré à 90% sur le financement participatif, soit une niche dans le monde du jeu de société. Ça va intéressé les habitués et des joueurs qui connaissent ce moyen de précommande, mais à mon avis, la grande majorité des nouveaux entrants dans le loisir et même des habitués n'en ont pas grand chose à faire ou ne connaissent même pas. 
Cela dit, le site se développe pas mal, on y trouve de nombreux comptes rendus bien détaillés (oui oui, self promo sans vergogne y compris de jeux hors crowdfunding..