La France et Sarkozy, vu d'Australie

Copyright dit:Tu contredis là tout un travail de recherche des sciences de l'info com depuis la seconde guerre mondiale.

:lol: Si tu le dis...
En fait, cette posture (platonicienne, en quelque sorte, qui prônait un droit de vote des élites uniquement) a été contredite par de nombreuses études. La majeure partie des scientifiques (bon, ok, des chercheurs en sciences humaines) pensent et ont prouvé que l'impact des média est nul voire très faible sur les individus.

Je veux bien te croire et j'aimerais bien connaître les références précises des études auxquelles tu te réfères, car c'est un sujet qui m'intéresse particulièrement.
J'ajoute en passant que je n'entends pas réserver le vote ou la prise de décision à une élite, qui serait seule apte à disinguer le vrai du faux dans le flux quotidien d'informations. J'aimerais au contraire que chacun soit à même d'exercer son esprit critique, d'avoir le réflexe de varier ses sources ce qui n'est pas fait et cela je peux en témoigner.
Chaque individu garde son esprit critique, quel que soit le message qui lui ai envoyé.

Perso, je parle de ma pratique professionnelle et des mes rapports avec les parents/collègues. Et je reste consterné de la capacité à mettre en veilleuse son esprit critique face à une information donnée, à prendre pour argent comptant ce que tel ou tel medium annonce. Sans doute ne vois-je pas tout un vécu et n'ai-je qu'un aperçu parcellaire de la personne, cela me paraît évident. Il n'empêche qu'entendre le discours médiatique peu ou prou répété au mot près, sans une seule fois se poser la question de la validité de l'info, du pourquoi cette info est livrée et du comment elle a été obtenue me laisse un peu pantois et m'amène à parler d'influence médiatique et de capacité de ceux-ci à modifier l'opinion.
De plus, il faut analyser l'individu dans sa totalité, face à sa réalité. Ses contacts avec les média ne sont qu'une part de ses sources, et les interactions avec son environnement, ses discussions, son vécu, pèsent plus que n'importe quel autre élément dans la création de ses idéologies et croyances (c'est le two step flow of communication de Katz et Lazarsfeld).

Tout à fait ok. Il est clair que notre personnalité prise dans sa globalité, nous amène à sélectionner telle ou telle info en fonction de nos propres idées. Mais c'est là que le bât blesse, que la remise en question n'est pas faite.
Après, il y a d'autres théories qui disent que les média ne disent pas ce qu'il faut penser, mais ce à quoi il faut penser. En sélectionnant les messages, les infos, ils éclairent certains faits et en occultent d'autres.

A quoi penser implique également une temporalité dans la prise de l'information : c'est une forme de manipulation, pas forcément consciente de la part de ceux qui l'effectuent, mais c'en est une.
La pluralité permet de balayer large, surtout avec l'ère communicationnelle internationale (nous avons accès aux média du monde entier, et pouvons en parler autour de nous à ceux qui n'y accèdent pas), et les faits mis en avant le sont par le besoin d'audience (libération va parler de chose qui vont le faire vendre, donc de centers d'intérêts de gauches...). Cette théorie est l'agenda settings.

La pluralité n'a de valeur que si elle est utilisée. C'est le même principe régissant le droit de vote face à l'abstentionnisme.
Le flot d'informations, le potentiel de sources devrait faciliter l'exercice de notre esprit critique. Malheureusement, le volume de données à traiter est tel que l'individu en revient à confier aux médias le choix des informations à connaître et souvent confiants dans le travail du journaliste, ne le remet pas forcément en cause.
C'est d'ailleurs un paradoxe : il y a quelquess générations, la plupart des personnes n'avaient qu'un accès restreint à l'information - par manque de médias - ; aujourd'hui, on pèche par un excès inverse ce qui conduit à un résultat tout aussi peu convaincant.
Après, bien sûr, quelques irréductibles résistent encore et persistent à dire que les média influencent et manipulent. Mais qcomme je l'ai dit, c'est une petite minorité.


Tant pis pour moi, je vais rester dans cette petite minorité. Je n'ai certes pas la prétention de remettre en cause les théories que tu avances, je ne maîtrise pas le sujet. Cependant, la collusion pouvoir/médias, milieux économiques/médias fait que l'information est biaisée : volonté ou non de manipuler ? Je ne sais pas. Mais nous nous laissons aisément avoir par paresse intellectuelle. Je le déplore et ma minorité monopersonnelle essayera de faire ce qu'elle peut contre cela. :wink:

Don Lopertuis
Copyright dit:Chaque individu garde son esprit critique, quel que soit le message qui lui ai envoyé.
De plus, il faut analyser l'individu dans sa totalité, face à sa réalité. Ses contacts avec les média ne sont qu'une part de ses sources, et les interactions avec son environnement, ses discussions, son vécu, pèsent plus que n'importe quel autre élément dans la création de ses idéologies et croyances (c'est le two step flow of communication de Katz et Lazarsfeld).
[...]
Après, bien sûr, quelques irréductibles résistent encore et persistent à dire que les média influencent et manipulent. Mais qcomme je l'ai dit, c'est une petite minorité.


Là, je crois que ce que tu dis au début est surement vrai et en tout cas appuyé par des experts, mais la conclusion que tu en tire est personnelle ^^

Les médias influencent et peuvent donc manipuler, personne, pas même ces gens que tu cite ne le nient! Seulement, il a été dit que les gens sont capables de garder un certain esprit critique, et que des convictions ancrées depuis l'enfance ne pourront probablement en aucun cas être mises à bas par l'usage de médias.

Mais si elle a ses limites, l'influence des médias est malgrès tout bien là, et il serait sot de prétendre le contraire... Là ou la question se pose, c'est effectivement dans quelle mesure. Pour ça, je pense qu'il y a autant de différents degrés d'influence des médias que de personnes à les écouter...

Ce qui est sur à mon avis, c'est qu'on sera d'autant plus critique sur un article qu'il va à l'encontre de nos convictions, et d'autant plus capable d'avaler des couleuvres (de faire confiance, en somme) qu'on est à priori "du même bord" que l'idée ou la valeur défendue par ledit article/reportage... :pouicboulet:
Copyright dit:Après, il y a d'autres théories qui disent que les média ne disent pas ce qu'il faut penser, mais ce à quoi il faut penser. En sélectionnant les messages, les infos, ils éclairent certains faits et en occultent d'autres.


Oui. Cf les "effets de mode" : catastrophes naturelles ou humanitaires aussi vite montées en épingle que rapidement oubliées, psychose du terrorisme, phobies des maladies (Sras, Vache folle, grippe aviaire etc.), généralisation du "principe de précaution" dans la perspective d'un monde du "risque zéro". Le discours sur le réchauffement climatique en est un excellent exemple actuel, d'ailleurs...