http://www.dailyreckoning.com.au/nicola … 007/05/14/
Nicolas Sarkozy’s Futile Plan to Reinvent the French Economy
Le meilleur morceau (à mon avis).
“And as to France’s economy, is there a single economist in England or America who doesn’t think it is hopeless? France is in decline, they all believe. Its economy is in perpetual crisis…its leaders are incompetent, spineless collectivists…and if something is not done soon, the whole place will collapse in a heap. And what do they think should be done? The French need to act more like Anglo-Saxons, of course!
What is amazing about this vanity is that most of the French think it is true too. That’s why Nicolas Sarkozy won the election. At every campaign stop, the “angry little man in a dark suit,” as the Independent tagged him, got up and told listeners what a disaster the Socialists had made of the country. He identified the economy as a key irritation, repeatedly complaining that the French aren’t allowed to work long enough or hard enough to compete with the rest of the world.
Since the Socialists imposed the 35 hour workweek, he noted, the average Frenchman labors only 600 hours per year. In England and America, the tillers of the soil, the weavers at their looms, and the City-bound money-shufflers put in a full 30% more hours. Our personal experience, after living and working among French and English for many years, is that these statistics are misleading. Both groups cheat. The Anglo-Saxons pretend to work hard; the French pretend not to.
Still, you have to admire the chutzpah of Sarkozy for pointing out that his country is a mess; his own party has been running the place for the last 12 years, with Sarkozy himself as one of Jacques Chirac’s principle lieutenants.
Let us look at more figures. Think France is unproductive? It has the highest productivity figures in Europe, according to the Financial Times - nearly 120% of the U.K. level, and going up. Think France is poor? Well, the French may work only 75% as hard as Englishmen, but they make 90% of Britain’s GDP per capita - about the same as Germany and Italy. And the British figures are greatly inflated by the extraordinarily high earnings of a very small group of people who work in the financial industry. Whether the average person in Britain lives as well as the average Frenchman, who knows? But when the Daily Mail posed the question, an astonishing one out of every four Englishmen said he’d like to immigrate to France!
Everyone wants to be as happy as Gott im Frankenreich, as the Germans used to say, before invading. Despite all the auto-critiques of France, it’s still a very nice place to live. Partly because the typical Frenchmen, while he is as distracted by politics as much as anyone, has the good sense to focus his keenest attention on his soup…his lilacs…and his cheese. And the typical French politician is shrewd enough not to take his politics too seriously, either.”
Je suis assez mort de rire à lire ce passage. Ca commence très mal, je me disait, puis ça finit tout autrement…
C’est vraiment “the french paradox” ^^
Et la conclusion est trééééés bien: après tout, il ne sert de rien de se prendre trop au sérieux: mangeons du bon fromage et buvons du bon vin et tout ira bien!
“Carpe diem”, comme disait les Anciens.
“Vivir bien”, comme disent les Andins.
Santé !
Allez, buvons un coup et tout ira bien !!
Tiens, vous avez vu la parodie de débat sarko-ségo dans le genre franchouillard ?
Sans rire, c’est pas la première fois que j’entends des journalistes ou des économistes étrangers dirent que les chiffres de l’économie (et surtout de la productivité) française sont bons, voire très bons… C’est quand même bizarre qu’on n’est jamais le même son de cloche dans notre pays…
C’est sans doute une bonne chose de ne jamais se contenter du peu qu’on a et de toujours vouloir progresser, mais si c’est pour faire peur aux gens… ![]()
Mattintheweb dit:Sans rire, c'est pas la première fois que j'entends des journalistes ou des économistes étrangers dirent que les chiffres de l'économie (et surtout de la productivité) française sont bons, voire très bons... C'est quand même bizarre qu'on n'est jamais le même son de cloche dans notre pays...
C'est sans doute une bonne chose de ne jamais se contenter du peu qu'on a et de toujours vouloir progresser, mais si c'est pour faire peur aux gens...
Ca permet aussi de justifier un niveau de précarité sans cesse croissant.
Mattintheweb dit:Sans rire, c'est pas la première fois que j'entends des journalistes ou des économistes étrangers dirent que les chiffres de l'économie (et surtout de la productivité) française sont bons, voire très bons... C'est quand même bizarre qu'on n'est jamais le même son de cloche dans notre pays...
C'est sans doute une bonne chose de ne jamais se contenter du peu qu'on a et de toujours vouloir progresser, mais si c'est pour faire peur aux gens...
En fait généralement la presse anglo-saxonne est assez critique sur un pays qu'elle ne comprend pas bien, et dont elle ne comprend pas l'importance qu'à l'Etat dans notre histoire, du colbertisme aux théories sociales de la Libération. The Economist, The Financial Times, The Washington Post, sont des journaux et revues économiquement (néo)libéraux et politiquement conservateurs pour certains (the Economist étant cependant la revue la plus libérale et ouverte, dans tous les sens du terme; le Post est le pire dans le sens du conservatisme et du "french bashing").
Or ce sont les titres qui ont le plus d'échos en France. Avoir un article dans the Economist est la consécration médiatique planétaire. Et avec tout le surcrédit que l'on n'accorde aux médias, "si l'Economist le dit, c'est que c'est vrai". Ce n'est pas forcément faux, mais comme pour tout il faut voir d'où parle l'auteur, avec quelles idées, etc. Un niveau de sens critique apparemment non maniable par nos politiques, surtout quand ces journaux confortent les idées qui peuvent les amener au pouvoir. Après nous, on ouvre le bec et on avale la pâtée intellectuelle pré-mâchée.
Si on veut, en tout cas.
El comandante dit: Ce n'est pas forcément faux,
Attends ! Tu ne connais pas le mot "consécration" ?
Moi, ce qui m’interpelle le plus, c’est que finalement nous y croyons en partie à ce blabla. A tous les niveaux : mes gamins de quatrième sont même capables de me parler de la dette qui étouffe notre pays…
Je sais bien qu’il ne font que répéter ce que leurs parents expliquent, eux-mêmes répétant ce que les médias exposent, mais quand même !
Cela démontre en tout cas, s’il en était besoin, la puissance médiatique et sa capacité à faire passer ce que bon lui semble ou semble à ses commanditaires.
Peut-être que dans quelques décennies, on s’interrogera sur la force d’une forme larvée de propagande et sur les raisons qui nous poussaient à y croire. Et là, le pire, c’est que mes gamins ne comprennent absolument pas ce que l’on peut obtenir en contrôlant l’information actuelle… ![]()
Don Lopertuis
Ca permet aussi de justifier un niveau de précarité sans cesse croissant.
La précarité, un charmant héritage libertaire de nos amis soixante-huitards, une idéologie sociale que les libéraux se sont empressés de tranformer en idéologie économique
Oh ce n'est pas si simple, mais depuis quand est-on passé d'une aspiration de liberté générale à une aspiration d'égalité générale ? Depuis que l'égalité devait garantir la sécurité face à une économie très changeante et déstabilisante ?
Dans tous les cas, le gros problème de la précarité est qu'elle empêche ceux qui la subissent de plein fouet de se projeter et de s'investir dans leur environnement. Or les institutions sont aussi notre environnement ... De l'abstentionnisme, la fin du bénévolat, l'engagement citoyen ... bientôt des souvenirs ?
Vivement qu'on nous dresse un climat sécurisant ... réel ou non grâce aux medias.
Don Lopertuis dit:Cela démontre en tout cas, s'il en était besoin, la puissance médiatique et sa capacité à faire passer ce que bon lui semble ou semble à ses commanditaires.
Les média n'ont pas ce pouvoir d'influence à outrance et de manipulation (grace notament à la pluralité de l'information et à l'esprit critique de chacun, ainsi qu'au passé et au vécu individuel et collectif, à sa culture...).
Mais c'est un long débat passionnant qui déclencherai trop de passions pour en parler.
Je pense surtout que joueur sur la peur et le déclin est payant électoralement, et qu’en France, ça atteint des proportions assez sidérantes. A droite, comme à gauche, il n’y a pas de mots assez durs pour expliquer à quel point notre pays va mal.
Moi, je ne le pense pas. Evidemment, il y a des gens qui souffrent (mais ce ne sont pas ceux qui pleurnichent), mais perso, je ne suis pas prêt de quitter ce pays.
Nous souffrons d’un pessimisme largement entretenu, par nos hommes politiques, les médias hexagonaux et étrangers.
Aux US, 20 % des américains sont persuadés d’appartenir aux 1 % les plus riches. Leur optimisme est hallucinant (alors que bon, ils en auraient des raisons de déprimer, avec un nombre de pauvres extrêmement élevé et un taux de criminalité supérieur à tout les autres pays occidentaux réunis).
Copyright dit:...la pluralité de l'information
ça, c'est ce que disent les médias...
La pluralité, c'est quand il y en a plus d'un. Mais quelle pluralité ? Si dix médias te disent la même chose avec la même grille de lecture du monde, c'est une belle illusion de pluralité.
Copyright dit:et à l'esprit critique de chacun,
c'est ce qu'ils nous disent aussi (il faut flatter son auditoire) - "meuh non v'n'êtes pas des gros veaux; meuh non v'n'avez pas not' merde plein l'cerveau : la preuve, vous nous critiquez. D'ailleurs on se critique nous-même aussi, et vous nous regardez nous critiquant avec un oeil critique; c'est pas génial la vie ?
Enfin bon, on m’enlèvera pas de l’idée que la Franceva très très mal quand même !
Bientôt 10 ans qu’on a pas gagné une coupe du monde de foot : y a de quoi s’inquiéter ! ![]()
shix dit:(Parisot et ses déclarations sur la précarité emprunte tant à Mai 68, c'en devient drôle)Tu parles de sa citation qui disait en gros : "La vie est précaire. L'amour est précaire. Pourquoi le travail ne serait-il pas précaire ?" Je suis pas certain de voir une telle référence à Mai 68 là-dedans (ou alors autant qu'à l'épicurisme grec...
Leonidas300 dit:Aux US, 20 % des américains sont persuadés d'appartenir aux 1 % les plus riches. Leur optimisme est hallucinant (alors que bon, ils en auraient des raisons de déprimer, avec un nombre de pauvres extrêmement élevé et un taux de criminalité supérieur à tout les autres pays occidentaux réunis).D'un autre côté aux US, ils ont au moins aussi peur que nous : terrorisme, armes à feu, crimes racistes... Après c'est une question de culture, d'histoire, même : les Français ont gagné leur liberté en s'opposant au pouvoir, alors que les américains ont créé leur État pour être libre... (bon je caricature un peu, mais c'est une tendance très palpable quand on compare les 2 cultures...)
shix a écrit:
(Parisot et ses déclarations sur la précarité emprunte tant à Mai 68, c'en devient drôle)
Tu parles de sa citation qui disait en gros : "La vie est précaire. L'amour est précaire. Pourquoi le travail ne serait-il pas précaire ?" Je suis pas certain de voir une telle référence à Mai 68 là-dedans (ou alors autant qu'à l'épicurisme grec... Roulement des yeux ) Je trouve ça au contraire c'un cynisme...
J'avoue en avoir rajouté. Mais la précarité ne renvoie pas qu'à l'aspect négatif d'insécurité (pas dans le sens médiatique hein ^^). La précarité renvoie aussi à une certaine liberté. Quand le CPE (contre lequel j'étais opposé) proposait une période d'essai de 2 ans, certains hurlaient à al précarité, d'autres à la liberté (de quitter son patron quand on veut).
Or Mai 68 a quand même été une ode à la liberté. Le choix d'aimer qui on veut, quand veut, la liberté de ne pas travailler toute sa vie ans le même boulot etc ... Cette liberté, forcément qu'elle amène de la précarité : la liberté c'est s'affranchir des repères sécurisants. Le capitalisme a rendu l'individu libre en lui permettant de devenir indépendant grâce au salaire. Mais cette liberté nouvelle qui l'a affranchit de la famille, de la corporation, de la communauté (économie traditionnelle paysanne) , du maître (esclavage) ou du seigneur (régime féodal) l'a rendu aussi terriblement précaire : plus de repères ! D'ailleurs cela s'est vu avec les déracinement lors d el'exode rural qui a accompagné l'essor du capitalisme, de la liberté, de la modernité (je mets pas de jugements de valeurs derrière ces termes hein ^^)
Bref, liberté et précarité sont intimement liés. Or vu bons nombres de revendications assez libertaires de Mai 68, je pense que dire que cette époque a eu quelques incidence sur la précarité n'est pas totalement faux.
Mais ils e avaient pas forcément conscience à l'époque ! Car le contexte éco n'était pas le même. D'ailleurs, les revendications aujourd'hui ne sont plus les mêmes. En un sens, il est normal que les classes moyennes et aisées de mai 68 aient eu des revendications plutôt libertaires liées au désenchantement que le capitalisme avait engendré. Aors que les classes populaires du 19e siècle étaient plutôt sur des revendications égalitaires.
Libertéet égalité, les deux mamelles antagonistes de la France (c'est au PS qu'ils sont bien emmerdés avec ce dilemne en ce moment d'ailleurs
Copyright dit:Don Lopertuis dit:Cela démontre en tout cas, s'il en était besoin, la puissance médiatique et sa capacité à faire passer ce que bon lui semble ou semble à ses commanditaires.
Les média n'ont pas ce pouvoir d'influence à outrance et de manipulation (grace notament à la pluralité de l'information et à l'esprit critique de chacun, ainsi qu'au passé et au vécu individuel et collectif, à sa culture...).
A la base, je partage ton point de vue. Tous les instruments limitant l'influence médiatique existent, instruments tant concrets - pluralisme - qu'intellectuels - notre esprit critique -.
Maintenant, ce n'est pas parce que cela existe que c'est forcément utilisé par la majorité. Je m'en rends bien compte dans mon travail, à la fois avec les jeunots (mais à leur âge, je les exuse) mais aussi et surtout avec les parents (et là, y'a moins d'excuse).
Qu'il y ait un pluralisme dans la presse, c'est positif, encore faut-il avoir la curiosité d'aller jeter un coup d'oeil sur des journaux qui ne partagent pas notre opinion. De l'investigation, il y en a, mais elle demande un effort intellectuel que malheureusement beaucoup ne veulent pas faire.
Par conséquent, les média dominants obtiennent un réel pouvoir de manipulation, une capacité à faire ou défaire l'opinion publique du fait de cette relative paresse intellectuelle. Bien sûr, il y a des ratés, le référendum sur la constitution européenne l'a bien montré.
Mais c'est un long débat passionnant qui déclencherai trop de passions pour en parler.![]()
On peut en parler posément, mais il est vrai que sur TT c'est plus risqué !:lol:
Don Lopertuis
Don Lopertuis dit:Par conséquent, les média dominants obtiennent un réel pouvoir de manipulation, une capacité à faire ou défaire l'opinion publique du fait de cette relative paresse intellectuelle. Bien sûr, il y a des ratés, le référendum sur la constitution européenne l'a bien montré.
Tu contredis là tout un travail de recherche des sciences de l'info com depuis la seconde guerre mondiale.
En fait, cette posture (platonicienne, en quelque sorte, qui prônait un droit de vote des élites uniquement) a été contredite par de nombreuses études. La majeure partie des scientifiques (bon, ok, des chercheurs en sciences humaines) pensent et ont prouvé que l'impact des média est nul voire très faible sur les individus.
Chaque individu garde son esprit critique, quel que soit le message qui lui ai envoyé.
De plus, il faut analyser l'individu dans sa totalité, face à sa réalité. Ses contacts avec les média ne sont qu'une part de ses sources, et les interactions avec son environnement, ses discussions, son vécu, pèsent plus que n'importe quel autre élément dans la création de ses idéologies et croyances (c'est le two step flow of communication de Katz et Lazarsfeld).
Après, il y a d'autres théories qui disent que les média ne disent pas ce qu'il faut penser, mais ce à quoi il faut penser. En sélectionnant les messages, les infos, ils éclairent certains faits et en occultent d'autres. Mais là encore, il faut relativiser. La pluralité permet de balayer large, surtout avec l'ère communicationnelle internationale (nous avons accès aux média du monde entier, et pouvons en parler autour de nous à ceux qui n'y accèdent pas), et les faits mis en avant le sont par le besoin d'audience (libération va parler de chose qui vont le faire vendre, donc de centers d'intérêts de gauches...). Cette théorie est l'agenda settings.
Après, bien sûr, quelques irréductibles résistent encore et persistent à dire que les média influencent et manipulent. Mais qcomme je l'ai dit, c'est une petite minorité.
Don Lopertuis dit:Mais c'est un long débat passionnant qui déclencherai trop de passions pour en parler.![]()
Oui (et en plus on est hors-sujet
Copyright dit:...plein de choses interessantes...
probablement la raison pour laquelle l'actuel president s'interesse si peu aux medias. Pour avoir constate dans plusieurs pays l'impact tres concret des medias sur les opinions, j'admets avoir un peu de mal avec ces theories. Non seulement les medias imposemt l'agenda - ce qui est en soi énorme - mais ils en imposent aussi la forme. En Europe, cela se fait très subtilement. Ailleurs c'est un peu plus brutal.
[Oups, j’ai méchamment foiré… je pars remettre mon post là où il aurait dû être !]