La France et son administration de l'age de pierre....

erekiel dit:
Je boss actuellement en préfecture, et je peux vous dire que la situation décrite dans cet article est due à deux choses :
- la RGPP et sa fameuse règle de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux. En préfecture, cette règle est appliquée à la lettre.


Je bosse dans une administration en tant que gentil fonctionnaire de l'état... Pour que ma structure assume ses fonctions régaliennes correctement et quotidiennement, on doit être une quarantaine à bosser. Je ne fabule pas sur le nombre :mrgreen:

On est en tout et pour tout : 15 agents... allant du concierge à notre direction bien aimée.

La RGPP nous touche aussi. 2 agents vont partir à la retraite sous peu. Un seul profil de poste sera conservé. Quid des missions et de la charge de travail du post supprimé ?

Aussi, second problème, comment je fais moi avec les usagers se déplaçant ? Surtout pour les étrangers venant de pays comme les états unis ou le japon... :|

Effectivement, ce n’est pas un problème de fonctionnaire, ou même d’administration, c’est le gouvernement qui prend un ensemble de décisions qui conduisent à ce type de délires.

Ensuite des préfets dociles mettent en musique et doivent être très fiers de dire qu’ils n’ont délivrés “que” 10 cartes de séjour par jour…

Cela permet en plus au ministre de l’intérieur d’avoir plus de monde à pouvoir raccompagner à la frontière… Tout le monde est content.

Mais attention, ce n’est pas nouveau, il y a 20 ans j’avais accompagné un ami étudiant québecois à Marseille pour le même type de demande… et constaté dans une moindre mesure les mêmes logiques et comportements. Cela m’avait déjà donné bien honte de mon pays…

Et à votre avis, pourquoi cette politique de réduction des effectifs?

Un élément de réponse :

http://www.lemonde.fr/international/art … _3210.html

Un espace insuffisant pour accueillir dignement les demandeurs et des délais de traitement de dossiers trop longs. Voici deux des arguments avancés par le quai d’Orsay pour justifier le processus d’externalisation en cours dans ses consulats.

C’est effectivement une politique de privatisation rampante du service public… M’étonnerait pas que prochainement des démarches administratives en France soient soumises au même régime. On ira déposer son dossier de permis de conduire à la Fnac ou de sa carte d’identité chez Darty, moyennant une petite somme. C’est bien, on pourra acheter un aspiro ou le dernier Britspey Nears en même temps.

Bonjour,

A propos d’un retour à un autre age :

http://www.libelyon.fr/info/2011/10/la- … ais-1.html

Les circulaires de guéant sur l’embauche d’étranger qui font étude en France, c’est complètement un non sens et de la connerie pure et dure.

Je commence à être atterré par ce genre de mesure qui n’ont absolument aucun intérêt et desserve la France. Cet ingénieur a fait des études en France (ce qui a certainement du couter à la France), à une certaine qualification et niveau d’étude et a priori francophile (puisqu’il a décidé de rester en France alors que dans le cas des ingénieurs ce n’est pas les opportunités dans d’autres pays). Quelle est l’intérêt de vouloir l’expulser maintenant alors qu’une entreprise (des RHs et des techniques) ont jugé qu’il était le mieux à même d’occuper.
En quoi un employer de préfecture (au vu de ses compétences) est plus qualifié qu’une RH pour prendre une telle décision?

Je ne sais pas dans quel pays nous vivons mais c’est très inquiétant…

PS: pour la RGPP un rapport de l’assemblée nationale est sortie cette semaine qui indiquait que 150 000 postes ont été supprimer en 4ans, et qu’a cause de mauvaise prévision la masse salariale de l’état avait augmenter de 1%.
source :
http://www.lemonde.fr/politique/article … 23448.html

« Je suis fonctionnaire. J’ai choisi cette voie dès qu’il fut question pour moi d’en choisir une, parce que mon père était fonctionnaire, et que ma mère était fonctionnaire. Je n’étais pas éblouie par leur brio, ni émerveillée par l’éclat de leur réussite. Ils menaient une existence bien ordinaire. Je n’enviais pas non plus les « avantages » liés à leur statut. Je me fichais éperdument de la « sécurité de l’emploi », et des sept semaines de congés payés. Mais je n’imaginais pas qu’il existât, pour moi, d’autre choix possible. Je ne voulais pas mettre mon énergie et mon talent au service d’un patron, même d’un petit patron. Je ne voulais pas suer sang et eau pour le profit d’un actionnaire, même minoritaire. Je désirais contribuer à l’intérêt général, celui que je partage avec mes concitoyens. Je voulais être un serviteur, un commis. Je voulais servir l’État, celui de mon pays.
Actuellement, je contribue, avec mes collègues, camarades et l’ensemble de mes semblables, à mettre en œuvre la RGPP (révision générale des politiques publiques). Inspirée du rapport Pébereau sur la dette publique, la RGPP a pour objectif de moderniser la gouvernance ministérielle, afin gagner en efficience, ce qui permettra de réaliser des économies substantielles. La RGPP est une réforme sans précédent, qui témoigne d’un grand volontarisme politique. Le Ministre du budget, François Baroin, a promis qu’elle se traduirait par plusieurs milliards d’économies, grâce, notamment, au non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Bien évidemment, une partie des économies ainsi réalisées sera redistribuée aux fonctionnaires.
Dans mon département ministériel, l’élaboration des modalités de mise en œuvre de la RGPP est réalisée par un comité exécutif. Il est en charge de l’élaboration de projets sectoriels, tant il est vrai qu’une réforme aussi ambitieuse ne peut faire l’économie d’un pilotage autour d’objectifs quantifiés. Bien évidemment, afin d’assurer la cohérence de ce processus novateur, une mission pour la coordination de la réforme a été mise sur pied. Elle a pour but de d’assurer le reporting très fin de l’ensemble des projets d’accompagnement transverses.
Il m’a fallu du temps pour comprendre tout cela, mais je ne regrette pas d’avoir fait l’effort nécessaire pour y parvenir. Autour de moi, nombreux sont ceux qui se laissent décourager par ce langage nouveau, et résolument moderne. Je ne comprends pas ceux d’entre mes collaborateurs qui rechignent à s’adapter. Crispés sur des schémas appartenant au passé, refusant de voir dans la mise en œuvre de la RGPP un véritable levier d’optimisation de nos processus et procédures, ils n’ont de cesse de s’arc-bouter sur la préservation d’avantages acquis parfaitement anachroniques.
Lorsque les instances décisionnelles sus décrites ont parachevé la définition des objectifs, il nous revient, à moi, à mes collègues, camarades, et à tous ceux de mon engeance, de les décliner au niveau local, ce qui nécessite pragmatisme et réactivité. Pour ce faire, plusieurs unités opérationnelles travaillent en réseau : il est aujourd’hui impossible d’envisager un accroissement de la performance, et, partant, une optimisation de la qualité du service rendu sans être en permanence interconnectés.
En tant que pilote de domaine et responsable d’un groupe de travail, j’échange régulièrement avec mes nombreux POC (points of contact). Nous faisons un rapide tour d’horizon de nos « quick wins », ces victoires rapides obtenues grâce à l’implication, à chaque étage du pôle de compétences, d’un personnel motivé et résolument proactif. Nous en profitons pour déterminer quelques bonnes pratiques à valider, et nous entraidons afin de solutionner nos problèmes. Dans quelques mois, nous espérons obtenir une certification ISO délivrée par AFNOR, qui couronnerait le remarquable travail d’équipe effectué depuis deux ans.
A présent, j’attends avec impatience un retour de la part de nos managers. J’aspire vivement à accroître mes compétences, et me suis déjà portée volontaire pour un stage d’anglais accéléré dispensé par Acadomia. Je compte aussi beaucoup sur la présidentielle de 2012 pour que soient entreprises des réformes structurelles. Qui sait, peut-être le président de la République qui sera élu pour nous gouvernancer sera-t-il un réformateur volontariste vivant avec son temps, et capable de simplifier l’orthographe de la langue française comme le suggérait le grand philosophe François de Closets ? Un tel levier transverse ne serait pas sans effet sur l’accroissement mon potentiel rédactionnel. Et puis, si l’on peut vider aussi facilement tous les mots de leur sens, il ne doit pas être si compliqué de les vider aussi de leur syntaxe. Je milite pour ma part pour le remplacement des mots par des sigles, voire même par des signes et autres signaux de fumée. Ainsi, nous saurions enfin pourquoi nous évoluons tous dans cet épais brouillard.
Cette semaine, j’ai appris que le point d’indice de la rémunération des fonctionnaires allait être gelé en 2012 ce qui est logique, en période de nécessaire maîtrise de l’évolution des coûts.
Je vais ainsi devoir œuvrer à la conduite du changement de mon rythme de dépenses privées. Mais il faut toujours positiver : il doit pouvoir, avec un peu d’imagination, être davantage optimisé » .


:mrgreen:

:arrow:

Conclusion du rapport du Sénat


CONCLUSION
A mi-chemin de la période 2009-2011, il n’est pas trop tôt pour commencer à tirer de premiers bilans de la mise en oeuvre de la RGPP dans les préfectures, ni trop tard pour tirer un signal d’alarme.
Au sein des préfectures, la RGPP a permis de mettre l’accent sur un certains nombre de projets d’envergure (le passage au passeport biométrique, le nouveau SIV…) en leur offrant une cohérence d’ensemble. Elle a ainsi fortement contribué à la mobilisation des équipes, en donnant un sens à la réforme.
Pour autant, le pari de la RGPP paraît en passe d’être perdu. En quoi consistait donc ce pari ? Il s’agissait de réaliser des gains de productivité grâce à une organisation plus performante des services et à un recours accru aux nouvelles technologies. Ces gains de productivité « gageaient » les réductions de postes annoncées, sans dégradation ni des conditions de travail pour les agents, ni de la qualité du service public rendu à l’usager.
A mi-chemin de la programmation triennale de la RGPP, il semble bien que l’espérance d’une amélioration de la productivité soit déçue. Ce constat n’est pas sans conséquence sur les effets à attendre de la troisième vague des suppressions d’emplois, en 2011, dans les préfectures. Cette mesure, si elle était rigoureusement appliquée, pourrait entamer gravement le potentiel des préfectures, avec le risque d’une détérioration sérieuse du service public.
C’est la raison pour laquelle votre rapporteure spéciale estime à tout le moins nécessaire de faire une pause dans le processus de suppression des effectifs au sein du programme 307 « Administration territoriale ».


:arrow:

Ah sinon la RGPP c’est selon le gouvernement une économie de 7 Md€ sur trois ans.
Moitié moins selon la police. :mrgreen:
La Cour des comptes elle, n’ose même pas se prononcer. :|

Le bouclier fiscal en 2010 c’est 600 M€. Probablement entre 40 et 50% des vrais gains de la RGPP.

Je propose que l’on remercie un administré sur deux qui fait la queue pour sa contribution au bien-être de nos plus riches. :china:

El comandante dit:Ah sinon la RGPP c'est selon le gouvernement une économie de 7 Md€ sur trois ans.
Moitié moins selon la police. :mrgreen:
La Cour des comptes elle, n'ose même pas se prononcer. :|
Le bouclier fiscal en 2010 c'est 600 M€. Probablement entre 40 et 50% des vrais gains de la RGPP.
Je propose que l'on remercie un administré sur deux qui fait la queue pour sa contribution au bien-être de nos plus riches. :china:


En même temps, c'est le programme Sarko. Y'a quand même 54% de personne qui ont dit qu'ils étaient pour, mais qui gueule quand même.
Et qui, en plus, sont capable de le reconduire :cry:
loic dit:
El comandante dit:Ah sinon la RGPP c'est selon le gouvernement une économie de 7 Md€ sur trois ans.
Moitié moins selon la police. :mrgreen:
La Cour des comptes elle, n'ose même pas se prononcer. :|
Le bouclier fiscal en 2010 c'est 600 M€. Probablement entre 40 et 50% des vrais gains de la RGPP.
Je propose que l'on remercie un administré sur deux qui fait la queue pour sa contribution au bien-être de nos plus riches. :china:

En même temps, c'est le programme Sarko. Y'a quand même 54% de personne qui ont dit qu'ils étaient pour, mais qui gueule quand même.
Et qui, en plus, sont capable de le reconduire :cry:


Petite anecdocte qui m'a fait bien rire. Un des gardiens de la paix qui surveille l'entrée de ma préfecture a de plus en plus de retours négatifs sur la qualité de service. Désormais il n'hésite pas à répondre : "vous avez voulu Sarko, faut assumer maintenant ;)".


Pour information, voici le lien vers le projet de loi de finances 2012 : http://www.economie.gouv.fr/economie/di ... r-2012-plf
ça semble très prometteur ;)
erekiel dit:Ah si, il y a eu une réaction dans ma préfecture : afin de palier à la surcharge de travail des fonctionnaires qui doivent, les services d'accueils des usagers sont désormais fermés les après-midi.


C'est un cas de figure que j'ai souvent constaté par chez moi, mais pour la CAF : "afin de mettre à jour les dossiers, la CAF sera fermée toute la journée le... Merci de votre compréhension".

Je trouve bien, quelque part, qu'ils ne cachent pas les vraies raisons de la fermeture des locaux quand cela s'avère nécessaire. Cela peut aider à mettre chacun devant ses responsabilités, le cas échéant.