La mort du capitalisme ?

En fait seuls les états peuvent faire quelque chose de manière concertée. La confiscation pure et simple des droits des banques de réguler les monnaies, l’instauration d’un organe monétaire international ne dépendant plus des banques et bourses mais bien des gouvernements et chargé de surveiller le marché, avec les pouvoirs nécessaires pour suspendre les cotations et empêcher la spéculation. En gros revenir à ce qu’était le monde avant les années 80.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si depuis les années 80 les ‘richesses’ de la terre ont doublé voire triplé : c’est de la poudre aux yeux spéculative. Dans un monde fini comme le nôtre il arrive nécessairement qu’on atteigne au maximum d’exploitation des ressources. Depuis les années 80’ le monde vit dans un rêve de richesses imaginaires.

RenaudD dit:En fait seuls les états peuvent faire quelque chose de manière concertée. La confiscation pure et simple des droits des banques de réguler les monnaies, l'instauration d'un organe monétaire international ne dépendant plus des banques et bourses mais bien des gouvernements et chargé de surveiller le marché, avec les pouvoirs nécessaires pour suspendre les cotations et empêcher la spéculation. En gros revenir à ce qu'était le monde avant les années 80.
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si depuis les années 80 les 'richesses' de la terre ont doublé voire triplé : c'est de la poudre aux yeux spéculative. Dans un monde fini comme le nôtre il arrive nécessairement qu'on atteigne au maximum d'exploitation des ressources. Depuis les années 80' le monde vit dans un rêve de richesses imaginaires.


Nous sommes d'accord : mais ne sommes nous pas nous même le peuple les membres de ces états? Ne peut on pas changer les choses : démocratiquement?
tupak amaru dit:
Nous sommes d'accord : mais ne sommes nous pas nous même le peuple les membres de ces états? Ne peut on pas changer les choses : démocratiquement?


Sur ce point je te citerai Che Guevara : non, uniquement par la révolution.
tupak amaru dit:Extrait de la solution proposé par F. Lordon, je pose la question sans ironie, car en ce moment je me demande pourquoi on ne l'applique pas, qui la trouve utopique?

L’occasion historique du défaut général :
saisie totale du secteur bancaire Retour à la table des matières
La nationalisation s’imposera, et pour être tout à fait précis, « ne pas les louper » signifiera alors : nationalisation, mais par saisie. On entend d’ici le chœur des vierges : le droit sacré de la propriété, l’efficacité suprême du marché, le Gosplan qui nous rappelle des heures sombres de l’histoire continentale, ou carrément, comme Pierre-Antoine Delhommais, ahuri rayonnant qui ne désarmera pas même lorsque le marché nous aura ramené aux derniers degrés de l’indigence, les « khmers rouges [4] ».
Dieu sait pourtant que la saisie a pour elle un argument qui a la simplicité des gros bâtons – et la même force de frappe. Car une situation extrême comme celle qui est envisagée ici par hypothèse ne laissera le choix qu’entre deux états du monde possibles, et deux seulement. Etat 1 : on laisse les banques aller à la faillite, les actionnaires perdent tout, nous mourrons derrière ; état 2 : l’Etat saisit les banques, les actionnaires perdent tout, nous sommes sauvés. Les plus perspicaces auront déjà noté que ces deux états du monde que tout sépare n’en ont pas moins un fort point commun : les actionnaires (des banques) y meurent dans tous les cas de figure. Dans l’hypothèse considérée, il n’y a en effet aucune possibilité qu’ils survivent. Il s’en suit logiquement que leur sort nous est indifférent, et que ça n’est pas d’après leurs intérêts (transfigurés en droit sacré de la propriété) que l’action publique doit se régler. Si, à volatilisation identique des actionnaires, l’alternative s’énonce « nous mourrons » vs. « nous ne mourrons pas », il ne devrait pas y avoir trop longtemps à hésiter.
Cette opération à chaud pourrait avoir quelques intéressantes propriétés. En premier lieu, elle sera consécutive au défaut des Etats sur leur dette… qui leur fera le plus grand bien. Le formidable choc qui s’en suivra néanmoins offrira alors une opportunité unique de changer de monde un bon coup. Et notamment en créant par la saisie du secteur bancaire les conditions institutionnelles d’un commencement de « démondialisation financière » [5] par la renationalisation des dettes publiques (pour ceux qui le peuvent...). Il ne faudra pas s’arrêter en si bon chemin et tirer parti bien complètement de cette fenêtre historique, à la faveur de laquelle finalement la libéralisation financière aura fait la démonstration à grand spectacle de son pouvoir d’autodestruction – puisque le défaut souverain généralisé ne sera pas autre chose que la conséquence ultime d’un enchaînement dont elle porte la responsabilité de bout en bout : depuis l’origine du choc jusqu’à l’incapacité à tolérer l’ajustement de moyen terme des dettes publiques qu’elle aura fait elle-même exploser. Saisie flash du secteur bancaire, mutation rapide vers un système non plus étatique mais « socialisé » du crédit [6], renationalisation des dettes publiques et, par-dessus tout, refonte intégrale des structures de la finance [7].


Si je comprends bien, ce texte propose de nationaliser les banques pour détruire la dette. Mais alors comment s'attaquer au déficit ? En créant de l'argent fictif grâce aux banques ainsi nationalisées ?

Je ne comprends pas ceci : "Etat 1 : on laisse les banques aller à la faillite, les actionnaires perdent tout". Il me semble qu'une idée souvent défendue et que les actionnaires préfèrent leurs interets à l'interet général et ainsi seraient responsable des problèmes. Il ne défend peut-être pas la seconde idée, mais qu'en est-il ?

Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi vous parlez des agences de notation ? Elles rendent leurs prédictions vraies je le comprends mais qu'ont-elles mal fait ?
Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi vous parlez des agences de notation ? Elles rendent leurs prédictions vraies je le comprends mais qu'ont-elles mal fait ?

je te réponds rapidement :
N'oublions pas que leurs notes influent grandement le cours des produits financiers notés.
Elles ne sont pas indépendantes : elles sont juges et parties. Des anciens salaries de ces boites ce retrouvent après, dans les banques d'affaires par exemple...
Elles se trompent sur les notes : les produits subprimes étaient notés AAA (la note max) par exemple : est-ce voulu ou non? Voir goldman sachs et la grèce.
Elles sont impliqués "politiquement" : patriotisme peut être? (ce n'est que de la conjecture mais Pourquoi la note des états unis par exemple n'est pas dégradé?

Trouves-tu normal le pouvoir qu'elles ont, pour des firmes privés? Leurs notes influent sur le cours des produits financiers, et notamment ceux des états. Dans le système actuel où l'on oblige les états à se refinancer sur le marché, ce pouvoir est ENORME, il devrait pour le moins être public ou au mieux international pour garantir une totale transparence.

Pour le reste de ta question je te répondrais plus tard mais va voir sur le lien de frédéric lordon ou tu as l'article entier ou écoute Jacque généreux : cf mes précédents posts.
tupak amaru dit:
Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi vous parlez des agences de notation ? Elles rendent leurs prédictions vraies je le comprends mais qu'ont-elles mal fait ?

je te réponds rapidement :
N'oublions pas que leurs notes influent grandement le cours des produits financiers notés.
Elles ne sont pas indépendantes : elles sont juges et parties. Des anciens salaries de ces boites ce retrouvent après, dans les banques d'affaires par exemple...
Elles se trompent sur les notes : les produits subprimes étaient notés AAA (la note max) par exemple : est-ce voulu ou non? Voir goldman sachs et la grèce.
Elles sont impliqués "politiquement" : patriotisme peut être? (ce n'est que de la conjecture mais Pourquoi la note des états unis par exemple n'est pas dégradé?
Trouves-tu normal le pouvoir qu'elles ont, pour des firmes privés? Leurs notes influent sur le cours des produits financiers, et notamment ceux des états. Dans le système actuel où l'on oblige les états à se refinancer sur le marché, ce pouvoir est ENORME, il devrait pour le moins être public ou au mieux international pour garantir une totale transparence.
Pour le reste de ta question je te répondrais plus tard mais va voir sur le lien de frédéric lordon ou tu as l'article entier ou écoute Jacque généreux : cf mes précédents posts.



L'un des effets pervers de ce système est que même si elles notent n'importe comment (mais pas trop quand même), les clients vont les suivre car plein de gens vont les suivre.

Ok elles ont mal noté les subprimes, mais pour les pays ? Quels pays ont été dégradés à tort ?

ce n’est pas aussi simple et posons la question de manière différente : je dirais quel pays n’a pas sa note baissée alors que sa situation financière est pire que celui dont la note est baissée et pourquoi? Si les critères sont égaux; de plus pour la Grèce car c’est là que tu veux en venir, les produits Goldman sachs qu’ils ont monté pour la grèce, ont été surnoté, c’est là le problème…
Un peu comme les subprimes si tu veux : version nation.
[edit]
Après je ne peux pas dire au cas par cas, je trouve que ce système de notation est inique, donc indéfendable.

tupak amaru dit:ce n'est pas aussi simple et posons la question de manière différente : je dirais quel pays n'a pas sa note baissée alors que sa situation financière est pire que celui dont la note est baissée et pourquoi? Si les critères sont égaux; de plus pour la Grèce car c'est là que tu veux en venir, les produits Goldman sachs qu'ils ont monté pour la grèce, ont été surnoté, c'est là le problème...
Un peu comme les subprimes si tu veux : version nation.
[edit]
Après je ne peux pas dire au cas par cas, je trouve que ce système de notation est inique, donc indéfendable.


+1 : la Grèce a triché ... mais avec l'aide de Goldman Sachs qui finance ces mêmes agences de notations, parallèlement le $ et la £ ne sont pas inquiété alors que leur situation est tout aussi catastrophique (le Yen lui est inattaquable parce que le Japon a été intelligent ... sa dette appartient à 95% aux japonais).
VictorVVV dit:
Si je comprends bien, ce texte propose de nationaliser les banques pour détruire la dette. Mais alors comment s'attaquer au déficit ? En créant de l'argent fictif grâce aux banques ainsi nationalisées ?
Je ne comprends pas ceci : "Etat 1 : on laisse les banques aller à la faillite, les actionnaires perdent tout". Il me semble qu'une idée souvent défendue et que les actionnaires préfèrent leurs interets à l'interet général et ainsi seraient responsable des problèmes. Il ne défend peut-être pas la seconde idée, mais qu'en est-il ?


On parle des états qui font défaut : les déficits? Une grande partie de leur budget est consacré au service de la dette (les intérêts) donc cela soulagerait grandement les états. Reste à taxer et à élargir l'assiette fiscale (genre bouclier à détruire :-))
Les états ne sont pas des ménages : ils avaient sic... le droit de battre monnaie, ce droit peut se reprendre...

option 1 : La crise des dettes publiques vient du fait que les états ont sauvé les banques en leurs prêtant de l'argent. Les mêmes banques spéculent sur les états (cf mes autres posts pour l'explication). Si tu décides de faire défaut, les banques ne sont plus sauvés et font faillites ainsi que leurs actionnaires : le dogme libéral est enfin respecter. Les actionnaires n'ont rien à dire : c'est leurs entreprises qui font faillitent toutes seules :-)
Lit l'article de Lordon en entier tu verras il est très bien écrit : pour les cris d'orfrais à venir il proposait aussi que les états ne sauvent que les petits déposants des faillites des banques...

Marx a prouvé que cela arrivera, mais comme il était un homme il a annoncé une fin humaine, palpable à l’échelle humaine : la révolution.
Pour autant, rien n’est moins sûr.

C’est charmant, porteur d’espoir, mais terriblement destructeur également…

Marx a prouvé une fin mais n’a pas prouvé ce qui suivra, cela reste à inventer.

Une révolution ne nous laisse pas le temps d’inventer un meilleur lendemain, une révolution nous propulsera forcément vers un truc temporaire car non abouti et non partagé par l’ensemble de la population (la révolution dressant des hommes contre les autres alors que chacun peut comprendre Marx, patron et ouvrier).

Les “extrémistes” veulent tout tout de suite, sinon rien. La démocratie, nouveau concept pour l’Histoire humaine, permet de les laisser à côté.

L’Histoire avance, c’est à nos élus de faire en sorte que nous suivions la marche et que nous la dirigions.

La démocratie peut être un bon levier pour tuer le capitalisme et inventer collectivement et dans la durée le meilleur lendemain, puis celui d’après, celui d’après etc.

tupak amaru dit:
VictorVVV dit:
Si je comprends bien, ce texte propose de nationaliser les banques pour détruire la dette. Mais alors comment s'attaquer au déficit ? En créant de l'argent fictif grâce aux banques ainsi nationalisées ?
Je ne comprends pas ceci : "Etat 1 : on laisse les banques aller à la faillite, les actionnaires perdent tout". Il me semble qu'une idée souvent défendue et que les actionnaires préfèrent leurs interets à l'interet général et ainsi seraient responsable des problèmes. Il ne défend peut-être pas la seconde idée, mais qu'en est-il ?

On parle des états qui font défaut : les déficits? Une grande partie de leur budget est consacré au service de la dette (les intérêts) donc cela soulagerait grandement les états. Reste à taxer et à élargir l'assiette fiscale (genre bouclier à détruire :-))

Le bouclier fiscal coùte 600 M€ par an, c'est peu pour une mesure dont 60% des bénéficiaires ont des petits moyens (mais sont propriétaires) http://fr.wikipedia.org/wiki/Bouclier_f ... 9ficiaires
Les états ne sont pas des ménages : ils avaient sic... le droit de battre monnaie, ce droit peut se reprendre...

Oui, en sortant de l'euro.

option 1 : La crise des dettes publiques vient du fait que les états ont sauvé les banques en leurs prêtant de l'argent.

Non, les prêts avaient des taux très élevés, tellement que les banques se sont dépêchées de les rembourser dans l'année.
Les mêmes banques spéculent sur les états (cf mes autres posts pour l'explication). Si tu décides de faire défaut, les banques ne sont plus sauvés et font faillites ainsi que leurs actionnaires : le dogme libéral est enfin respecter. Les actionnaires n'ont rien à dire : c'est leurs entreprises qui font faillitent toutes seules :-)

Les banques spéculent sur les assurances de défaut de payement (CDS, Credit Default Swap), mais n'ont aucun intérêt à dégrader volontairement la note car elles perdent de l'argent si les états ne remboursent pas.
Lit l'article de Lordon en entier tu verras il est très bien écrit : pour les cris d'orfrais à venir il proposait aussi que les états ne sauvent que les petits déposants des faillites des banques...


L'article de Lordon commence par parler de Laïcité. Si ce que vous dîtes forme une pensée cohérente et juste, il devrait exister des pages qui ne parlent que d'elle.
tupak amaru dit:option 1 : La crise des dettes publiques vient du fait que les états ont sauvé les banques en leurs prêtant de l'argent.

Résumé un peu court... La situation trouve effectivement un déclencheur notamment dans ces prêts mais la situation était pré-existente (cela fait globalement une trentaine d'années que de nombreux états constituent petit à petit leurs dettes). Accessoirement un certain nombre de prêts ont déjà été remboursés avec intérêts (les US et certains nombres de pays ayant mieux gérés ces intérêts que la France). Enfin le surcoût actuel sur les déficits ne vient majoritairement pas des prêts aux banques mais des politiques de relance (prime à la casse, report de cotisations, défiscalisation, baisse des cotisations due au ralentissement économique, arrosage plus ou moins heureux).
tupak amaru dit:Les mêmes banques spéculent sur les états (cf mes autres posts pour l'explication). Si tu décides de faire défaut, les banques ne sont plus sauvés et font faillites ainsi que leurs actionnaires : le dogme libéral est enfin respecter. Les actionnaires n'ont rien à dire : c'est leurs entreprises qui font faillitent toutes seules :-)


Et l'état se met (peut-etre) en faillite tout seul l'année suivante. D'une part, il lui faudra rembourser les petits cotisants des faillites bancaires (ça fait un gros paquet d'argent) et je en sais pas si les gains sur le remboursement de la dette suffiront (ça mériterait calcul), en tout cas le gain du non-remboursement de la dette doit y laisser des plumes.
Accessoirement un certain nombre de boites seront en difficulté puisque leurs banques ne seront plus là, ça risque de couter cher aussi (nationalisation de fait mais très très couteuse).

Ensuite l'état n'aurait plus aucun crédit budgétaire (impossible d'emprunter donc de facto (sauf toujours à mesurer le poids du remboursement de la dette)) on aura une politique de rigueur budgétaire (sauf à évaluer).

Donc, gros risque inflationniste, et l'inflation cela veut dire que ton argent vaut de moins en moins (surtout que dans la logique tu vas avoir du mal à trouver une banque qui voudra t'offrir un super rendement), appauvrissement prévisible des plus pauvres et de la classe moyenne.

Bref, une crise bancaire ne me parait pas une super idée... (Réduire sa dépendance aux banques oui).

Certains regardent presque la crise de 29 avec une certaine envie, "Ah ces banquiers déprimés sautant des immeubles..." La relecture de Mc Cullers ou de Steinbeck montre aussi une amérique des plus pauvres qui crève la dalle (et on parle encore plus rarement des noirs qui ont pris la crise plein fouet).
VictorVVV dit:a écrit pleins de choses
VictorVVV dit:

Beaucoup d'arguments qui méritent discussion, et quelques idées reçues : laissez moi un peu de temps pour répondre en détails (lisez l'article de lordon en entier qui est sur un mode ironique, ce qui m'importe c'est son idée principale : les mesures d'austérité nous mènent au gouffre de la grande dépression : ce que l'on veut éviter par la rigueur on va droit dedans en courant). Lui il propose des solutions par rapport à ce qu'il suppose possible : un autre 2008...
bon une première sur le bouclier fiscal : pas d'agression perso mais des faits, de plus je parlais de revoir l'assiette le boulcier est emblématique du gouvernement actuel, mais pas suffisant bien sur...
Promesse de campagne de Nicolas Sarkozy, le bouclier fiscal est un dispositif qui plafonne les impôts à 50% des revenus. L'Etat ne peut ponctionner plus de 50% des revenus d'un contribuable, dans le cas contraire, il doit rembourser le trop payé. Depuis l'été 2007, ce bouclier fiscal est passé de 60% à 50% des revenus. L'Etat a donc dû rembourser une partie des recettes fiscales à certains contribuables.

Mais qui sont-ils ? Quel est le montant remboursé ?
Quand Le Figaro affirme que le bouclier fiscal protège les plus modestes
Dans son édition du jeudi 26 juin 2008, Le Figaro Economie lance un pavé dans la marre : ""74% des bénéficiaires du bouclier fiscal sont modestes"". L'information a de quoi étonné car ce dispositif avait justement pour but d'éviter l'évasion fiscale des contribuables les plus fortunés qui payaient trop d'impôts. Et le quotidien tente d'appuyer sa démonstration par des chiffres : ""14 981" foyers fiscaux ont reçu un chèque du fisc au titre de leurs revenus 2006. "Les bénéficiaires ont touché un chèque de 16 000 euros en moyenne et ce dispositif voté sous le gouvernement Villepin va coûter 241 millions d'euros (...). "Les classes moyennes et modestes représentent l'écrasante majorité des bénéficiaires (...) 74% ont un revenu fiscal annuel inférieur à 3750 euros. Ce sont donc des ménages très modestes ! Parmi eux, beaucoup de RMistes qui sont propriétaires de leur résidence principale et doivent à ce titre s'acquitter de la taxe foncière"".
Bouclier fiscal 2008
En 2007, 15 000 contribuables ont été concernées, mais pas dans les mêmes proportions
En 2007, 15 000 contribuables ont été concernés par le bouclier fiscal. En moyenne, ils ont reçu un chèque de 16 100 euros. Selon l'administration fiscale, ""74 % des bénéficiaires du bouclier fiscal peuvent être considérés comme des ménages modestes, ayant un revenu inférieur à 42 000 euros en 2006 et n'étant pas concernés par l'ISF"". Sauf qu'il y a de fortes disparités dans les remboursements : sur les 14 981 indemnisations acceptées, près de 9 300 portent sur des remboursements inférieurs à 800 euros, tandis que quelque 5 700 concernent un montant supérieur. Vu que la mesure a coûté 241 millions d'euros en 2007, le calcul est facile à faire. Les 5 700 contribuables qui ont reçu un chèque supérieur à 800 euros ont reçu en moyenne un chèque de... 40 975 euros. Or, toucher un chèque de 800 euros et en toucher un de 40 975 euros, ce n'est pas vraiment la même chose. Le coût de la mesure se concentre donc sur les contribuables dont les patrimoines sont les plus élevés.
En 2008, le nouveau bouclier fiscal explose les moyennes de remboursement
Le bouclier fiscal est une invention du gouvernement Villepin qui fixait le plafonnement des impôts à 60% du revenu. Nicolas Sarkozy a souhaité aller plus loin en fixant le plafond à 50% des revenus. Plus de foyers fiscaux sont donc concernés, pour des montants de remboursement forcément plus élevés. La loi TEPA, votée en juillet 2007, prévoyait un coût de 625 millions d'euros pour le bouclier fiscal à 50% (soit plus du double que la mesure Villepin).
Le député UMP Gilles Carrez, rapporteur général de la commission des finances à l'Assemblée, vient de terminer un rapport sur le bilan du bouclier fiscal pour le premier trimestre 2008, que le journal Les Echos a pu se procurer. Et manifestement, la mesure du bouclier fiscal à 50% va coûter plus chère que prévu. En moyenne, sur les 1290 contribuables qui ont reçu un remboursement du fisc au titre du nouveau bouclier fiscal à 50%, l'administration fiscale a fait un chèque de 47 060 euros. Et alors que 73% des bénéficiaires au titre du revenu 2006 avaient un revenu fiscal inférieur à 3 750 euros, cette année, 91 % des montants ont été reversés aux patrimoines supérieurs à 3,7 millions d'euros.


Contrairement à ce qu'affirmait Le Figaro la semaine dernière, le bouclier fiscal ne profite donc pas au foyer les plus modestes. Ce sont bien les contribuables les plus riches qui sont visés par cette mesure. Le bouclier fiscal pouvait apparaître comme une mesure de bon sens : après tout, il peut apparaître anormal qu'un contribuable ne puisse pas garder au moins la moitié de ses revenus. En outre, ce dispositif devait permettre de relancer les investissements et de stopper l'évasion fiscale. Sauf que de ce point de vue, il n'y a eu aucun effet. La crise financière qui a éclaté à l'été 2007 a surtout poussé les ménages les plus aisés à réfugier leurs capitaux dans l’épargne et non l’investissement.

Cheesegeek dit:
tupak amaru dit:option 1 : La crise des dettes publiques vient du fait que les états ont sauvé les banques en leurs prêtant de l'argent.

Résumé un peu court... La situation trouve effectivement un déclencheur notamment dans ces prêts mais la situation était pré-existente (cela fait globalement une trentaine d'années que de nombreux états constituent petit à petit leurs dettes). Accessoirement un certain nombre de prêts ont déjà été remboursés avec intérêts (les US et certains nombres de pays ayant mieux gérés ces intérêts que la France). Enfin le surcoût actuel sur les déficits ne vient majoritairement pas des prêts aux banques mais des politiques de relance (prime à la casse, report de cotisations, défiscalisation, baisse des cotisations due au ralentissement économique, arrosage plus ou moins heureux).
tupak amaru dit:Les mêmes banques spéculent sur les états (cf mes autres posts pour l'explication). Si tu décides de faire défaut, les banques ne sont plus sauvés et font faillites ainsi que leurs actionnaires : le dogme libéral est enfin respecter. Les actionnaires n'ont rien à dire : c'est leurs entreprises qui font faillitent toutes seules :-)

Et l'état se met (peut-etre) en faillite tout seul l'année suivante. D'une part, il lui faudra rembourser les petits cotisants des faillites bancaires (ça fait un gros paquet d'argent) et je en sais pas si les gains sur le remboursement de la dette suffiront (ça mériterait calcul), en tout cas le gain du non-remboursement de la dette doit y laisser des plumes.
Accessoirement un certain nombre de boites seront en difficulté puisque leurs banques ne seront plus là, ça risque de couter cher aussi (nationalisation de fait mais très très couteuse).
Ensuite l'état n'aurait plus aucun crédit budgétaire (impossible d'emprunter donc de facto (sauf toujours à mesurer le poids du remboursement de la dette)) on aura une politique de rigueur budgétaire (sauf à évaluer).
Donc, gros risque inflationniste, et l'inflation cela veut dire que ton argent vaut de moins en moins (surtout que dans la logique tu vas avoir du mal à trouver une banque qui voudra t'offrir un super rendement), appauvrissement prévisible des plus pauvres et de la classe moyenne.
Bref, une crise bancaire ne me parait pas une super idée... (Réduire sa dépendance aux banques oui).

Certains regardent presque la crise de 29 avec une certaine envie, "Ah ces banquiers déprimés sautant des immeubles..." La relecture de Mc Cullers ou de Steinbeck montre aussi une amérique des plus pauvres qui crève la dalle (et on parle encore plus rarement des noirs qui ont pris la crise plein fouet).


oui résumé très court: laissez moi un peu de temps... Oui c'est la grande dépression : SVP lisez l'article de Lordon en entier, je n'osais pas le mettre car il est long mais lisez le et on en discute...
VictorVVV dit:
Les banques spéculent sur les assurances de défaut de payement (CDS, Credit Default Swap), mais n'ont aucun intérêt à dégrader volontairement la note car elles perdent de l'argent si les états ne remboursent pas.

une autre idée reçue : pourtant elles spéculent contre les états même si elles ont des titres sur lui, elles le font et en général ce sont les banques du propre pays attaqué sur les marchés qui vont enfoncer le clou... Syndrome du sauve qui peut, ou prédiction auto réalisatrice... les précédents existent bien sur.

je t'encourage à aller sur le blog de paul jorion et fouiller pour les preuves de ce que j'avance j'ai la flemme de chercher, ou lire l'article de Lordon en entier...