La mort du capitalisme ?

Suite à un débat qui commence à poindre dans le topic "“la chose à faire avant de mourir”, je crée un topic plus approprié. Même si je n’ai pas la primeur du débat, je souhaite y prendre part.

Donc ça commence comme ça :

tupak amaru dit:
lABCdaire dit:
À ceux qui prônent la fin du capitalisme, vous proposez quoi en contrepartie ? Je veux dire, à part la dictature du prolétariat (vu qu’il n’a jamais été possible de franchir cette première étape). Magnifiques théories qui ont pour le moment rarement conduit à autre chose qu’à la toute-puissance de l’Etat et d’une poignée de privilégiés (nomenklatura…) et par conséquent, à la tyrannie (Corée du Nord), aux camps de rééducation / goulags (Chine - Russie), aux guerres / bains de sang (Angola, Vietnam, Cuba) ou génocides (Cambodge). Soit, à la misère du plus grand nombre et je n’évoque même pas la famine et autres avaries. Mais, je crains bien d’être hors sujet…

oui on est HS je te propose de te répondre si tu crées le topic idoine : la fin du capitalisme c’est un raccourci personne (moi le premier) ne veut le communisme ou autres joyeusetés,… Si tu préfères la fin du capitalisme financiarisé avec beaucoup de plaisir, oui j’espère le voir de mon vivant.


Personnellement, je me suis longtemps dit capitaliste. Mais là, à mon sens, le point extrême a été atteint avec l’affaire de la Grèce. Q’une ou plusieurs agences de cotations aient la possibilité de mettre un pays en faillite, ça me dépasse. Que ces mêmes agences menacent d’autres pays en Europe et ailleurs, ça me dépasse.

Vous aurez beau me sortir tous les arguments économiques que vous voulez, je pense que les financiers ne devraient pas être au pouvoir. Je veux dire, un Etat n’est pas un projet financier mais un projet de société. Or, les gestionnaires n’ont rien à faire à la tête d’un tel projet.

Donc, non, je ne suis plus capitaliste et je suis pour la mort de ce système. Après, je n’ai pas assez de connaissances pour proposer un nouveau système mais je suis persuadé que les économistes capitalistes en connaissent tout un tas mais qu’ils préfèrent les passer sous silence (un peu comme le moteur à eau avec les entreprises pétrolières…).

Voilà, c’était ma minute de rébellion de client de café du commerce (mais ça fait du bien).

ce que tu dénonce n’est pas directement le capitalisme (càd le financement du développement économique par le capital : l’idée est qu’au lieu de garder un bas de laine sous son matelas, ses économies sont prêtés à l’Economie pour son développement moyennant rétribution - le dividende), mais la spéculation qui est une dérive du capitalisme. Disons que sans renverser complètement le système il faut arriver à interdire la spéculation.

Ouais fin faut voir qu’agiter le chiffon rouge des agences de cotation, c’est un peu facile…

Le premier problème de la Grèce, c’est qu’ils ont magouillé leurs comptes (avec l’aide d’institutions financières ok…), et qu’ils vivent au dessus de leurs moyens (comme bien trop de pays).

Si tu dépenses tous les mois 3000€ quand t’en gagne 1500, faut pas t’étonner d’avoir des soucis à la fin du mois… Et en Grèce, le problème est aggravé du fait qu’ils ont une quantité de magouilleurs aux impôts qu’on laisse tranquille phénoménale…


Mais bon, je suis d’accord sur le principe que le capitalisme complétement débridé en mode “je joue avec ma feuille excel et je me fait 12 milliards, tant pis pour les gens derrière la feuille” doit être contrôlé. Le souci, c’est que ça revient à réussir à contrôler la nature humaine. Si il y a moyen de faire des saloperies pour gagner un max de pognon/pouvoir sans (trop de) risques de se faire chopper, tu auras toujours des gens qui seront prêts à les faire.

maester dit:
Personnellement, je me suis longtemps dit capitaliste. Mais là, à mon sens, le point extrême a été atteint avec l'affaire de la Grèce.


Ce n’est malheureusement pas le point extrême. Ca te fait tressaillir aujourd’hui parce que la Grèce fait partie du domino européen et qu’on se sent nettement moins en sécurité d’un coup, mais du côté de l’Afrique, de l’Argentine, de la Bolivie, et de plein d’endroits majoritairement au Sud bien sûr, on connaît cette horreur depuis longtemps… (Précision : je ne te critique pas, moi aussi, comme plein d’autres, j’y pense quand ça arrive sur le palier, pas avant…)

On a commencé à tendre une oreille quand les subprimes ont explosé aux States, parce que ça a beau être loin, c’est LE pays riche par excellence. Mais l’Europe, c’est encore un palier supplémentaire… (même si on se contrefout de l’Europe de l’Est depuis longtemps)

On assiste aujourd’hui je pense à une confrontation qui va devenir aiguë, mêmes si ce sont des frères siamois, entre les gouvernements et les grands groupes privés (banques, pétroliers,), avec comme principale victime expiatoire ET arbitre les masses populaires…

Honnêtement, je vois la asphère privée l’emporter et aboutir, comme le prévoyait…. un jeu vidéo, (Call to Power, tiré de Civilization) , au régime qui succèdera à la Démocratie chez nous, la « République Corporatiste », dont on peut voir un aperçu dans la série « Jéricho » par ex.

La pub qui n’a presque plus de limite spatiale , les stades puis écoles Mc Do, pour la partie « sweet », les attaques spéculatives directes contres les Etats pour la partie « hard »…
Je pense donc que leur victoire est inéluctable, sauf si les tensions générées aboutissent à une succession de guerres/révolutions/massacres qui ne sont pas forcément à souhaiter non plus…

La seule lueur d’espoir ? Je continue de filer la métaphore : dans le même jeu viédo, le régime qui vient après la « République corporatiste », c’est la « Démocratie virtuelle », via les technos comme le net… On peut toujours rêver

Voilà, c'est pas très constructif j'avoue, mais moi aussi ça me soulage une demie seconde...

Bon commençons par dire que les solutions existent, qu’elles ne sont pas utopiques et qu’il n’y a pas de fatalité à part celle que l’on accepte…
Je souhaite la mort du capitalisme financier, que l’argent redevienne un moyen d’échange et non une finalité.


Voila deux antitodes à lire d’urgence qui sont en général blacklistés par nos médias mainstream et pourtant vitaux!!!
Noam chomsky
http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/phi_lan/colloque_rationalite_verite_et.htm

Frederic Lordon
http://blog.mondediplo.net/2010-05-26-La-dette-publique-ou-la-reconquista-des

http://blog.mondediplo.net/2010-05-18-En-route-vers-la-Grande-Depression

Une fois que vous aurez consommé ces remèdes vous comprendrez qu’on se fout pas mal de nous (la plèbe) : oui pas d’autres solutions, on vit au dessus de nos moyens blablabla…

Et pour enfoncez le clou au cas où nous n’auriez rien compris, car là c’est le bouquet : l’euro 2016 remède à la crise :lol: (rome tout ça…). Plus c’est gros mieux c’est non?


extrait sur le site du monde.
“UNE RÉPONSE À LA CRISE”
Plus d’un million de supporters ont soutenu le dossier français sur le site de la FFF. Pour appuyer cette promesse populaire, Nicolas Sarkozy avait fait le déplacement vendredi à Genève pour afficher son soutien au projet. “Ce n’est pas l’engagement de la Fédération ou de la Ligue, mais l’engagement de tout un peuple” avait déclaré M. Sarkozy lors de son intervention. “Nous, nous pensons en France que le sport c’est une réponse à la crise. C’est justement parce qu’il y a une crise, qu’il y a des problèmes, qu’il faut mobiliser tout un pays vers l’organisation de grands événements”, a-t-il précisé.
M. Sarkozy s’était personnellement beaucoup investi dans ce dossier, en s’inspirant du rôle joué par Tony Blair en 2005 lors du vote en faveur de Londres pour les JO 2012. Le président de la République avait notamment reçu Michel Platini en janvier, mais également les différentes délégations de l’UEFA qui venaient vérifier le dossier français, ainsi que les maires des villes candidates pour s’assurer de leur pleine implication.


Remarque certains maires (de gauche étonnant), ne veulent pas participer au gouffre de l’organisation d’un tel truc et c’est tant mieux…

Ce documentaire (assez simpliste et provoc) ne contient pas que des conneries.
http://www.dailymotion.com/video/x75e0k_l-argent-dette-de-paul-grignon-fr-i_news

Un truc pas idiot par exemple c’est que les emmerdements ont commencé avec la fin de la caution or.

le Zakhan noir dit:
Je pense donc que leur victoire est inéluctable, sauf si les tensions générées aboutissent à une succession de guerres/révolutions/massacres qui ne sont pas forcément à souhaiter non plus…
C'est inévitable à moyen terme.
Marnheus dit:Le souci, c'est que ça revient à réussir à contrôler la nature humaine. Si il y a moyen de faire des saloperies pour gagner un max de pognon/pouvoir sans (trop de) risques de se faire chopper, tu auras toujours des gens qui seront prêts à les faire.


La nature humaine, c'est aussi de mettre sa main dans la gueule de l'autre pour montrer qui a la plus grosse et qui a le droit de pisser à cet endroit. C'est pas pour autant qu'il faut pas le réglementer !
akhela dit:Disons que sans renverser complètement le système il faut arriver à interdire la spéculation.


Le système est ce qu'il est, il existe depuis des siècles. Il est fondé sur l'offre et la demande. Il est imparfait et que je sache ... il n'en existe pas de meilleur.

Je rejoins à 1000 % Akhela sur le point suivant : le point faible de ce système est qu'il permet à ce jour la spéculation et l'apparition de bulles qui en explosant déstabilisent les équilibres existants avec les dégats que cela engendre.

Il faut trouver la méthode qui permettrait de " supprimer la spéculation ", redonner à l'économie la suprématie sur le financier et un partage des richesses juste: vaste sujet

Bé moi je veux pas la fin du capitalisme financier au contraire.
J’attends qu’il devienne encore plus extreme.
Que les grosses corpos prennent le pouvoir, qu’elles controle des etats et se fasse la guerre etc…
Parce qu’apres les elfes et les dragons reviennent, y’a de la magie et des streets samurais…
Trop la classe… :mrgreen:

Fred. dit:Il faut trouver la méthode qui permettrait de " supprimer la spéculation ", redonner à l'économie la suprématie sur le financier et un partage des richesses juste: vaste sujet

Ouais voilà ! On va faire comme ça !... et en attendant que le "vaste sujet", que dis-je,... le Graal ! la Mecque ! de la théorisation politico-economico- menthalo surgisse tel un zorro vengeur on va juste s'arranger pour pas faire partie des dégats :mrgreen:
boite de Fer dit:Parce qu'apres les elfes et les dragons reviennent, y'a de la magie et des streets samurais...


YEEEAH !! pis des hobbits aussi vu que c'est top classe question dissimulation un hobbit... pis comme ça gère les dégats... mortel un hobbit, respect toussa ^^
le Zakhan noir dit:
La seule lueur d’espoir ? Je continue de filer la métaphore : dans le même jeu viédo, le régime qui vient après la « République corporatiste », c’est la « Démocratie virtuelle », via les technos comme le net… On peut toujours rêver


Ca me rappelle Deus Ex, avec l'utopie finale devant laquelle on nous laisse le choix...

Haa, ça c'était un chouette jeu, vraiment. :)
Fred. dit:
akhela dit:Disons que sans renverser complètement le système il faut arriver à interdire la spéculation.

Le système est ce qu'il est, il existe depuis des siècles. Il est fondé sur l'offre et la demande. Il est imparfait et que je sache ... il n'en existe pas de meilleur.
Je rejoins à 1000 % Akhela sur le point suivant : le point faible de ce système est qu'il permet à ce jour la spéculation et l'apparition de bulles qui en explosant déstabilisent les équilibres existants avec les dégats que cela engendre.
Il faut trouver la méthode qui permettrait de " supprimer la spéculation ", redonner à l'économie la suprématie sur le financier et un partage des richesses juste: vaste sujet

Oui c'est le problème la spéculation, puis vient le paragdime de la croissance sans fin dans un monde finit, il faudra bien changer. Nous en avions déjà discuté avec akhela d'ailleurs.

Non c'est faux, là je t'arrête tout de suite : La méthode elle existe, on la connait, on ne l'applique pas c'est tout : pourquoi? J généreux réponds pour moi :

L'esprit de Munich : J. Généreux sur france info dans parlons net : on ne peut être plus limpide!

http://www.marianne2.fr/J-Genereux%C2%A0-l-esprit-de-Munich-regnait-a-Bruxelles-!_a192818.html

frederic lordon propose lui aussi des solutions (loin d'être utopique d'ailleurs), paul jorion, jl mélenchon aussi...

http://www.jean-luc-melenchon.fr/2010/05/la-grece-est-lavenir-de-leurope/

Extrait de la solution proposé par F. Lordon, je pose la question sans ironie, car en ce moment je me demande pourquoi on ne l’applique pas, qui la trouve utopique?



L’occasion historique du défaut général :
saisie totale du secteur bancaire Retour à la table des matières
La nationalisation s’imposera, et pour être tout à fait précis, « ne pas les louper » signifiera alors : nationalisation, mais par saisie. On entend d’ici le chœur des vierges : le droit sacré de la propriété, l’efficacité suprême du marché, le Gosplan qui nous rappelle des heures sombres de l’histoire continentale, ou carrément, comme Pierre-Antoine Delhommais, ahuri rayonnant qui ne désarmera pas même lorsque le marché nous aura ramené aux derniers degrés de l’indigence, les « khmers rouges [4] ».
Dieu sait pourtant que la saisie a pour elle un argument qui a la simplicité des gros bâtons – et la même force de frappe. Car une situation extrême comme celle qui est envisagée ici par hypothèse ne laissera le choix qu’entre deux états du monde possibles, et deux seulement. Etat 1 : on laisse les banques aller à la faillite, les actionnaires perdent tout, nous mourrons derrière ; état 2 : l’Etat saisit les banques, les actionnaires perdent tout, nous sommes sauvés. Les plus perspicaces auront déjà noté que ces deux états du monde que tout sépare n’en ont pas moins un fort point commun : les actionnaires (des banques) y meurent dans tous les cas de figure. Dans l’hypothèse considérée, il n’y a en effet aucune possibilité qu’ils survivent. Il s’en suit logiquement que leur sort nous est indifférent, et que ça n’est pas d’après leurs intérêts (transfigurés en droit sacré de la propriété) que l’action publique doit se régler. Si, à volatilisation identique des actionnaires, l’alternative s’énonce « nous mourrons » vs. « nous ne mourrons pas », il ne devrait pas y avoir trop longtemps à hésiter.
Cette opération à chaud pourrait avoir quelques intéressantes propriétés. En premier lieu, elle sera consécutive au défaut des Etats sur leur dette… qui leur fera le plus grand bien. Le formidable choc qui s’en suivra néanmoins offrira alors une opportunité unique de changer de monde un bon coup. Et notamment en créant par la saisie du secteur bancaire les conditions institutionnelles d’un commencement de « démondialisation financière » [5] par la renationalisation des dettes publiques (pour ceux qui le peuvent…). Il ne faudra pas s’arrêter en si bon chemin et tirer parti bien complètement de cette fenêtre historique, à la faveur de laquelle finalement la libéralisation financière aura fait la démonstration à grand spectacle de son pouvoir d’autodestruction – puisque le défaut souverain généralisé ne sera pas autre chose que la conséquence ultime d’un enchaînement dont elle porte la responsabilité de bout en bout : depuis l’origine du choc jusqu’à l’incapacité à tolérer l’ajustement de moyen terme des dettes publiques qu’elle aura fait elle-même exploser. Saisie flash du secteur bancaire, mutation rapide vers un système non plus étatique mais « socialisé » du crédit [6], renationalisation des dettes publiques et, par-dessus tout, refonte intégrale des structures de la finance [7].

Fred. dit:
akhela dit:Disons que sans renverser complètement le système il faut arriver à interdire la spéculation.

Le système est ce qu'il est, il existe depuis des siècles. Il est fondé sur l'offre et la demande. Il est imparfait et que je sache ... il n'en existe pas de meilleur.


Il faut distinguer l’économie de marché du capitalisme.

La marque première du capitalisme c’est la remise en jeu perpetuelle du capital dans le circuit économique dans le but d’en tirer un profit c'est-à-dire accroitre le capital qui sera à son tour réinvesti.

Le capitaliste est donc en théorie qui conque possède un surplus et l’investit pour en tirer un profit qui viendra augmenter le surplus initial .L’actionnaire qui place son argent dans un entreprise c’ est l’archetype même du capitaliste et non une dérive.

La première description de l’esprit du capitaliste (il se transformera au fil du temps) est centrée sur la personne du bourgeois entrepreneur et de ses valeurs et cela date de la fin du XIXème siècle.
(Cf Boltanski « le nouvel esprit du capitalisme »)

Je me positionnerais dans la lignée de Mitsoukos et Akhela. En effet bien que je déteste noyer le poisson sous des débats sémantiques mais dans l’opposition au capitalisme, on voit souvent apparaître des remarques qui concernent tour-à-tour, le capitalisme, la libre entreprise, la mondialisation, l’Europe (au sens marché commun), l’Europe (au sens politique), la financiarisation des marchés, la mondialisation, la spéculation, la répartition, les règles sociales, etc…
Bref beaucoup de phénomènes qui sont souvent liés mais qui concernent des réalités et des points différents. Et l’opposition au capitalisme si elle regroupe tous ces éléments pour certains n’est pas aussi globale pour d’autres.

Intimement, je ne crois pas que le capitalisme en tant que moteur économique puisse disparaître, et les crises ne sont pas pour moi des symboles de faillite du système, elles sont son moyen naturel de régulation (brutal, tragique, violent et souvent à la hauteur de la dérive). Le rôle est à mon avis de limiter les dérives pour éviter ces crises.

Néanmoins, cela ne veut pas dire que je suis enthousiasmé par la situation actuelle, et je pense qu’il est plus que pertinent que se mettent en place des garde-fous ou de la régulation (un mot un peu vain pour le moment) sur ce système. Retour à une certain orthodoxie budgétaire, meilleur contrôle des transactions, éviter les spéculations sur les commodities, etc… Beaucoup, beaucoup de choses en fait.

le problème c’est que la sphère financière est devenue un système qui fonctionne en circuit fermé, génère de l’argent “fictif” et ne remplit plus sa mission originelle qui était de financer et aider au développement de la spéhère réelle. au contraire, elle a aujourd’hui souvent des effets secondaires néfastes.
si on en est arrivé là, c’est uniquement la faute des politiques qui, à force de dérégulation, dérèglementation, libéralisation pour faire plaisir aux gens qui financent leur carrière ont finalement donné les clés du camion à une poignée de financiers.
on en arrive désormais à faire des actions politiques pour rassurer les marchés financiers (je déteste cette expression) mais ça ne marche pas et on est dans une situation ubuesque : les financiers s’attaque à l’euro et les pays européens parce qu’ils sont trop endettés (au passage, on est trop endettés soit parce que on a magouillé avec leur aide comme dans le cas de la grèce et peut-être d’autres soit parce qu’on a craché des milliards pour nettoyé la merde qu’ils ont foutu en 2008). hop, on réagit en s’attaquant à la dette et en proposant des plans d’austérité et paf, les financiers sont pas contents non plus parce que ça hypothèque une hypothétique future ex reprise :shock:

la solution serait une reprise en main du système financier à coup de trique (réglementation, nationalisation etc…) pour qu’il puisse enfin rejouer son rôle de support de la sphère réelle. malheureusement c’est pas demain la veille car les politiques sont main dans la main avec les financiers et vont pas scier la branche qur laquelle ils sont assis.

la succession des crises ces derniers temps et l’augmentation de leur violence sont autant de signes que le système est pourri et sur le point de s’écrouler mais aucun de nos chers politiques n’en a pris conscience et au final, on va droit dans le mur et on sait qui paiera les pots cassés :bonnetpouic:

… doublon

Le capitalisme est l’enfant naturel de la révolution industrielle et du libéralisme.

Sans entrer dans des détails sans fins, tout ce système évolue de plus en plus vers une sorte de servage moderne. Les états comme les individus sont évalués en fonction de critères économiques afin de déterminer quel est leur crédit par rapport au marché. A savoir qu’on estime ça en fonction de la capacité des états et des individus à rembourser leur dette vis-à-vis de leurs créanciers (les banques).

Mais qui a donné le droit à la base aux banques de ‘battre monnaie’ ? En fait elles se le sont octroyé toute seules. Ce système de ‘création de valeur’ a été régulé par le passé et cette régulation a été assouplie puis liquidée dans les années Reagan. Aujourd’hui les banques peuvent inventer de l’argent sur base de critères qu’ils définissent eux-mêmes, critères tous boursiers et économiques. Les états ont perdu cette capacité qu’ils avaient, de peur qu’ils veuillent imprimer des billets à chaque fois qu’ils en avaient besoin. Rétrospectivement on peut tout de même se demander ce qu’à apparté ce changement : un appauvirssement des états et des individus au profit des sociétés.

Aujourd’hui nous devons nous endêter pour ‘créer de la richesse’ c’est à dire permettre aux banques de créer de l’argent à partir de rien soi-disant pour nous en échange d’une promesse de rembourssements mensuels sur 20-30 ans, donc en définitive de passer 30% de ces 20-30 ans à travailler gratis pour la banque … ça c’est le plus simplement du monde du servage.

Tout ça c’est le résultat du capitalisme et sa conclusion logique est l’esclavage de la population mondiale. Bien sûr ils n’utilisent pas ces mots mais en faisant jouer les concurrence salariales leur but est de nous donner de moins en moins d’argent tout en nous demandant de remboursser de plus en plus. Ce système ne s’arrêtera que quand 100% de la planète n’appartiendra plus aux nations ou aux personnes mais aux sociétés.

‘I believe that banking institutions are more dangerous to our liberties than standing armies. Already they have raised up a monied aristocracy that has set the government at defiance. The issuing power (of money) should be taken away from the banks and restored to the people to whom it properly belongs.’

Thomas Jefferson

Suivant ce principe de Thomas Jefferson ce ne sont plus les banques et institutions financières qui devrait déterminer le crédit des états et ce crédit ne devrait pas uniquement se baser sur des indices économiques. Il y a d’autres indices objectifs comme le taux d’alphabétisation par exemple. Il n’est pas plus bête de prendre des critères culturels ou démographiques que des critères économiques traffiqués et biaisés intentionnellement dans le but de nous appauvrir et in fine de nous asservir.

nous sommes d’accord : alors que faire?

je cite un article d’un blogueur de Paul jorion que je trouve excellent : un type comme les autres qui s’interroge…

chant d’une alouette, par rienderien
Auteur : Julien Alexandre | Classé dans : Travail
Chant d’une alouette
En ces temps de bouclier mental, pourquoi parler de politique alors que tous les dirigeants sont sous la nano-botte de la finance, et pourquoi parler d’économie alors que tout le monde s’accorde à dénoncer l’irresponsabilité des banques. Irresponsabilité que les banques reconnaissent cyniquement avoir provoquée, mais qui ne change pas pour autant l’essentiel du fonctionnement de la finance, ce qui permet encore toutes les spéculations et autres spoliations. Des richesses érigées sur les ressources de l’humanité, aux prix volés du sang, de la sueur et des larmes de nombreuses générations depuis de nombreux siècles, aujourd’hui rassemblées dans les paradis fiscaux. Tant que les ressources semblaient infinies, le capitalisme, après avoir usé de l’esclavagisme et du colonialisme pour s’affirmer, promettait un capitalisme juste et propre où chacun y trouverait une place. Dans cette illusion, nos démocraties aseptisées, menées par les « Droits de l’Homme », devaient immanquablement nous conduire dans un monde meilleur. A ce jour, les ressources bientôt épuisées affolent le capitalisme dont le but premier est de mettre la main sur tout ce qui est vital pour sauver sa peau. Le retour de tous les extrêmes du ciel et de la terre est en ordre de marche, ce qui occupe bien les peuples à se détester, pendant qu’une chape de plomb nous tombe dessus.
L’évolution technologique nous fascine, nous sidère, elle nous devance, nous suivons sans mot dire. Tu cliques ou tu claques ! Mais cette évolution technologique, à la recherche du degré zéro défaut pour un profit maximum, ne permet plus d’intégrer une large majorité de la population dans ses capacités et aspirations d’êtres humains. Dans ce monde, monde riche à la pointe de tous les savoirs, point de salut pour ces inadaptés, que les origines sociales, leurs natures, leurs vies, leurs choix, mettent à l’écart, ne correspondant pas aux normes imposées par le profit. Face à l’impossibilité de se fondre dans ce flux de technologie impitoyable réservé aux plus forts, aux plus riches, les inadaptés sont éliminés par la faim, les guerres, la pauvreté, les suicides, les maladies, la marginalité, le silence et l’oubli.
Pendant que le capital aux manettes des bio-technologies nous formate à ses besoins à force de compétition, de concurrence indispensable via la croissance, promesse de richesse, ils (les pauvres) savent bien que c’est sur leur dos que repose cette croissance. « Travailler encore plus, plus longtemps et moins cher ».
Du travail digne pour faire œuvre de vie : les places sont limitées et déjà réservées. A ce jour, seule une classe d’initiés peut y accéder, avec néanmoins un solide réseau de gens influents et influençables. Mais pour combien de temps ? Nous avons déjà des savants, médecins, ingénieurs, cadres aux prix d’ouvriers qualifiés, voire moins. Viendra l’heure où cette classe jusqu’alors privilégiée, et qui tend à le rester, rejoindra avec des mots et des actes les cris de souffrance qu’elle entendait hier au loin, mais qui aujourd’hui sont sous ses fenêtres, voire chez elle. Voter a peu de sens dans un système où seule la croissance est salutaire, car la croissance ne vit que pour le profit, et le profit a pour conséquence d’enrichir quelques-uns et d’appauvrir les autres. C’est ainsi que le travail né de ce système est pour une bonne part d’entre nous souvent pénible, ingrat, vicié, destructeur, dénué de sens, polluant, abrutissant, appauvrissant.
Que vaut notre liberté d’expression quand on ne peut pas aller plus loin que son supermarché ou son potager pour les plus chanceux ?
Que vaut l’égalité quand elle est subordonnée à un système où nos vies valent moins que du papier ? Identités, richesses, propriétés, diplômes.
Que vaut la fraternité quand quelques-uns s’accaparent la totalité des richesses de la terre et du ciel ?
Que vaut notre riche civilisation, alors que nous laissons à leur sort des êtres humains qui fuient la guerre, la misère, pendant qu’un milliard d’êtres humains ne mangent pas à leur faim, alors que nous stérilisons la planète par notre façon de vivre dispendieuse pour faire marcher le système ?
Viendra peut-être un jour, par instinct de survie, où nous ferons comme ces animaux sauvages devenus fous qui, chassés de leurs habitats et privés de nourriture, ravagent les cultures et menacent les populations.
Viendra peut-être un jour où la bête humaine sera saisie de compassion envers elle-même.
Reste que les crises sont des leviers pour changer de cap et inventer des rêves nouveaux.
Pour l’heure, après m’être exprimée sur le blog de Paul Jorion que je remercie ainsi que ses participants pour le plaisir des analyses et échanges qu’on peut y lire, je suis contrainte pour ma survie, comme beaucoup, de rassurer les marchés avec mon caddy et de parier sur des lendemains plus justes en attendant la vague salutaire qui nous sortira de cet apnée mortelle.
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