La prêtresse déchue : détresse ou pêchue?

Avant de devenir un inconditionnel des jeux de société dits “modernes”, j’étais un joueur confirmé de Magic (et faisais un peu de jeux de rôles). Et c’est pour découper mes soirées de JCC que je me suis mis aux jeux de cartes, puis de plateaux.

Mais c’est encore autre chose qui, bien avant tout ça, m’a amené à cette passion ludique : les livres dont vous êtes le héros (LDVELH).

Et si vous connaissez certains d’entre eux, il a existé bien d’autres “livres jeux”, terme plus global, que les Folio Junior qui ont tenu le haut de l’affiche durant des années.

Ces derniers ont même bercé une ou deux générations d’entre nous et quelques titres et séries sortent encore de nos jours (les Défis Fantastiques et Loup solitaire uniquement), tout comme des BD dont vous êtes le héros ou plein d’autres titres (regardez chez Alkonost ou Brocéliande éditions, anciennement Megara, pour vous donner une idée que le Phoenix renaît toujours de ses cendres…).

Parfois encore, ce sont les plus incondtionnels de cet univers qui osent passer le cap de l’auto-édition pour créer à leur tour une de ces aventures et espérer parvenir à lui faire intégrer le panthéon de nos épopées oniriques.

Mais quand il s’agit d’auto-édition, on ne sait jamais quel sera le niveau proposé… et c’est là le pourquoi de ma présentation de “La prêtresse déchue”.

Enfin… pas tout à fait.

Car pour être tout à fait transparent, je me dois de préciser que l’auteur a proposé d’offrir un exemplaire à deux personnes parmi celles qui se manifesteraient, contre un retour de leur part au sein même du groupe du réseau social où la proposition fut faite.

L’aventure achevée, j’ai opté pour quelque chose de différent et que vous lisez ici…

Je vais donc vous détailler mon ressenti, qui bien entendu reste l’appréciation d’une personne et non une vérité absolue, et vais tenter de détailler au mieux, sans vous spoiler l’histoire et les choix à faire (parce que “oui”, j’en suis venu à bout !).

Il y aura donc des choses appréciées et d’autres moins, mais si je prend le temps d’un article, c’est qu’au bout du compte j’en suis ressorti satisfait…

Bon, commençons par le commencement, c’est à dire la fin. Enfin, la fin, non, mais avant de feuilleter l’ouvrage, je m’attarde sur le quatrième de couverture.
La base de l’histoire qui s’y est posée semble… basique, justement. On attaquera donc par du simple et efficace, tout comme le firent les premiers Défis Fantastiques, à savoir du “porte monstre trésor”.
Ce sera peut être un détail pour vous, mais je n’ai trouvé aucune faute d’orthographe dans cette première mise en bouche. Pas une seule non plus, même pas une coquille, sur l’entièreté du livre. Sur de l’auto-édition, pour moi, ça veut dire beaucoup : l’auteur, Sylvain Woiry, n’a pas bâclé son travail. C’est bien torché.

Les règles sont elles aussi réussies. Et c’est quelque chose qui compte beaucoup pour moi qui, ado, en ai écrit des torchons (cherchez pas, c’est de la même famille que “bien torché”…), que je ne terminais presque jamais mais où chaque fois je m’appliquais sur les règles, pour gommer tout ce que je n’aimais pas dans celles de ces livres qui m’ont accompagné tant d’années.
En effet, qui oserait dire, s’il a joué un “Défi Fantastique”, qu’avec une “habileté” basse on peut aller loin dans l’aventure ?

Eh bien ici, vous aurez à choisir parmi des personnages aux caractéristiques prédéfinies. Mais selon qu’il ait une carrière plus orientée baston (guerrier, chevalier…) ou magie (Sorcelame), il aura plus ou moins de compétences et sortilèges à dispositions, ces derniers restant à votre choix parmi un panel assez large.

Les combats furent, à la lecture des règles, ma seule crainte.
Le joueur utilisera un D20 (mais un tableau façon “Loup Solitaire” permet de palier une éventuelle absence de cet objet dans votre besace) : Argh, encore plus de hasard que de lancer 2D6 …
Mais dans la pratique, en fait, le hasard est bien moindre, et le nombre de lancers, avec ce système, également bien élagué : bravo !

Je ne préciserais pas pour ne rien divulgâcher, mais l’auteur parvient également, du fait de ses règles, à retirer tous les petits moments de triches qu’on avait plus jeunes, tel que regarder ce que donnerait tel choix mais en conservant bien la page d’où on vient (un sort le permet), ou tel que mourir (ici, vous n’aurez pas à reprendre du début). Des aides au cas où vous seriez bloqué sont là, pour peu que vous ayez l’affront de les utiliser :imp:.

Idem pour ceux qui faisaient des plans des chemins qu’ils prenaient (ce n’était pas mon cas, mais je me suis vite rendu compte, dans les groupes de passionnés, que c’était monnaie courante) : tout est prévu pour que vous puissiez en faire, et ce quel que soit votre niveau.

Les règles, couplées au fait que vous serez dans un environnement fermé (je vous déjà évoqué le “porte-monstre-trésor”, non ?) donnent un ressenti de jeu vidéo, ou, plus encore, de jdr solo, bien plus fort que sur les ouvrages qui ont inspiré celui-ci.

L’écriture est du niveau des folio junior et ne vous dépaysera pas.
J’ai personnellement trouvé que le livre était trop linéaire, qu’il y avait trop de paragraphes n’en renvoyant qu’à un autre, ou que beaucoup de choix revenaient à peu près au même.

C’est même ce que j’ai le moins apprécié. Mais bon, chez Folio, les “Loup Solitaire” sont souvent les préférés des aficionados, et sont du même acabit.
Il faut admettre que celà permet une aventure plus longue (mais unique, probablement) et durant laquelle on a le temps de nous raconter une histoire, la trame se dévoilant petit à petit.
De plus, ayant réussi l’épopée, j’apprend que tels les fameux LS, l’histoire se poursuivra telle une série, et les nouveaux enjeux qui nous sont présentés laissent à penser à une aventure sur un monde “ouvert”, avec probablement plus de choix, de libertés et moins de pièces vides (mais çà collait à l’histoire), plus de combats, d’utilisation de sorts et de compétences au programme.

Bref, l’impression que cette Prêtresse Déchue a été pensée comme une introduction, plus simple et plus digeste, à une fresque chevaleresque qui va aller en s’enrichissant, en montant les curseurs des possibilités, de la difficulté.

Et j’espère que nous pourrons donné un “rendez-vous…” à l’auteur pour la suite de ses aventures.
Elles le méritent.


Illustrations du livre réalisées par une IA. L’auteur ne s’en cache pas et le précise dans son livre. Mais ça ne me gêne pas quand c’est pour pouvoir éditer un livre par passion…

Pour vous procurer le jeu, c’est ici

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merci pour l’article !