«[...] cette forme un peu bêbête de l'égotisme moderne, qui exalte l'instant, prône la jouissance immédiate et affirme, avec un brin de grandiloquence, son refus de tout projet ou croyance. Nous connaissons mille et un exemples de ces récitations avantageuses. Le plus extraordinaire est qu'elles se proclament "subversives" ou "insolentes", alors qu'elles caressent l'époque dans le sens du poil. Leur invocation emphatique de l'éternel retour, du temps cyclique, leur glorification du vitalisme païen concordent parfaitement avec l'idéologie invisible du libéralisme. Ce nietzchéisme-là est à la révolte ce qu'une pantomime de patronage est à l'art dramatique. Une pose dérisoire, une collaboration déguisée en résistance, une puérilité de potache.» JEAN-CLAUDE GUILLEBAUD, La refondation du monde, Paris, Seuil, 1999
aussi
Voui si le monsieur y veut. Par contre ce que disait Nietzsche dans l'extrait d'el commandante est toujours d'actualité non? Ce n'est pas être snob ou à la mode que de penser cela non?
Actualité tellement peu éloignée que Bertand en parlait une page plus tôt...
bertrand, sur la page 8 de ce topic, dit:
afp dit:Une Britannique a engagé une procédure de divorce à cause des infidélités de son mari dans le monde virtuel Second Life, rapportent les médias britanniques vendredi. Amy Taylor, 28 ans, avait rencontré son mari David Pollard, 40 ans, sur internet en mai 2003 et s'est installée à son domicile en Cornouailles (sud-ouest de l'Angleterre) six mois plus tard. Les avatars des deux mordus de Second Life -- Dave Barmy et Laura Skye, des versions plus jeunes et beaucoup plus minces que les vrais époux -- étaient aussi en couple dans le monde virtuel. Mais un jour après une sieste, Amy Taylor a eu le coeur brisé en découvrant le personnage de David Pollard en pleine action avec une prostituée virtuelle sur Second Life. "Je suis devenue folle, j'étais tellement blessée. Je ne pouvais pas croire ce qu'il avait fait", a déclaré Amy Taylor à la chaîne de télévision Sky News. De son côté "il ne voyait pas le problème et ne comprenait pas pourquoi j'étais si mécontente". Le couple s'est finalement réconcilié, s'est marié en juillet 2005 pour de vrai et a organisé un fastueux mariage virtuel sur Second Life. Mais Amy Taylor, qui continuait à avoir des doutes sur la fidélité de son mari, a engagé une détective virtuelle pour le tester. Puis, elle a surpris l'avatar de son mari "en train de faire un câlin à une femme sur un canapé". "Cela avait l'air vraiment tendre", a-t-elle observé. Le jour suivant, Amy Taylor a entamé une procédure de divorce qui doit être prononcé la semaine prochaine. "J'avais cette relation en ligne avec cette fille en Amérique. Il ne s'agissait pas de cyber sexe ou rien de ce genre. Ce n'était rien de très grave mais quand Amy l'a découvert, elle est devenue folle", a indiqué M. Pollard au journal local Western Morning News. La jeune femme a reconnu avoir été déprimée pour un temps mais elle a depuis rencontré un autre homme... en jouant au jeu de rôle World Of Warcraft. Selon le Daily Telegraph, David Pollard est fiancé à son amante virtuelle américaine qu'il n'a jamais rencontrée. Second Life est un monde virtuel avec plus de 15 millions d'utilisateurs et sa propre monnaie.
ludimania dit:Je vais généraliser, ce que je vais dire est donc forcement erroné mais bon, je le dis quand même Je pense que les hommes et les femmes ne sont pas logés à la même enseigne face à la tromperie. L'homme assouvi un besoin primaire, il se pose des questions (parfois) après. La femme a besoin de séduire pour se sentir femme, elle réfléchi (en général ) avant le passage à l'acte. Dans tous les cas séduire et être séduit ce n'est désagréable pour personne au plus une gêne.
sans vouloir paraître anormale ou à tendance masculine il m'arrive en tant que femme d'assouvir mes "besoins primaires" et de ne pas me poser de questions... c'est toujours pareil, il y a ce qu'on met dans la tête des femmes et des hommes à croire que ces messieurs ne passent jamais par de phases de séductions où que ces dames font toujours l'amour dans les règles de l'art ...
Tu vois Girafe, je t'avais bien dit que sur pas mal de trucs on était, en fait, d'accord...
«[...] cette forme un peu bêbête de l'égotisme moderne, qui exalte l'instant, prône la jouissance immédiate et affirme, avec un brin de grandiloquence, son refus de tout projet ou croyance. Nous connaissons mille et un exemples de ces récitations avantageuses. Le plus extraordinaire est qu'elles se proclament "subversives" ou "insolentes", alors qu'elles caressent l'époque dans le sens du poil. Leur invocation emphatique de l'éternel retour, du temps cyclique, leur glorification du vitalisme païen concordent parfaitement avec l'idéologie invisible du libéralisme. Ce nietzchéisme-là est à la révolte ce qu'une pantomime de patronage est à l'art dramatique. Une pose dérisoire, une collaboration déguisée en résistance, une puérilité de potache.» JEAN-CLAUDE GUILLEBAUD, La refondation du monde, Paris, Seuil, 1999
aussi
Voui si le monsieur y veut. Par contre ce que disait Nietzsche dans l'extrait d'el commandante est toujours d'actualité non? Ce n'est pas être snob ou à la mode que de penser cela non?
Je n'adhère pas vraiment aux thèses de J.-C. Guillebaud tout en lui reconnaissant une belle forme de dialectique. Faisant parti des non croyants (et donc des apeurés suivant sa pensée), je le rejoins complètement sur son analyse de certaines attitudes post-modernes qui confondent égotisme et liberté. Je suis sans conteste un adepte du plaisir immédiat et imbécile (et qui me réjouit plus à cause de son imbécilité que son immédiateté ^^). De là à le brandir en bannière de liberté contre les oppresseurs et les biens-pensants ou de le présenter comme un avancée sur l'obscurantisme social, il y a un abime que je ne saurais franchir.
La fidélité en amour, en conjugalité, en amitié ou tout autre forme à laquelle elle peut s'appliquer est un choix qui comme tous le choix implique un renoncement. Ce renoncement peut devenir lourd, source de doutes.
Si les moralisateurs extrémistes me foutent la trouille, je dois dire que les libertaires égocentrés me font tout aussi peur car les deux stigmatisent des situations qui font qu'on est forcément avec ou contre eux.
Il est probable qu'au fond de lui tout libertaire tel don Juan rencontre un jour sa statue du commandeur. Ce qui reste de l'ordre de l'individu.
J'aime bien le concept de la common decency de George Orwell : "sentiment intuitif des choses qui ne doivent pas se faire, non seulement si l'on veut rester digne de sa propre humanité, mais surtout si l'on cherche à maintenir les conditions d'une existence quotidienne véritablement commune".
Docteur Mops dit:Je suis sans conteste un adepte du plaisir immédiat et imbécile (et qui me réjouit plus à cause de son imbécilité que son immédiateté ^^).
Ayé ! J'ai enfin une signature pour TricTrac...
El comandante dit:la common decency de George Orwell : "sentiment intuitif des choses qui ne doivent pas se faire, non seulement si l'on veut rester digne de sa propre humanité, mais surtout si l'on cherche à maintenir les conditions d'une existence quotidienne véritablement commune".
Fiouuuu... Y'a du level sur TricTrac depuis qu'on a mis les boulets dans les douves !
Tiens, pendant que j'y pense, vu qu'il y a pas mal de monde ici qui a parlé de libre arbitre et que certains se la racontent en citant des philosophes allemands, je me permet de vous conseiller la lecture de ceci :
En gros, schopi nous explique que le libre arbitre n'existe pas puisque nous si nous avons bel et bien l'illusion d'un choix possible, celui-ci ne se fait qu'entre des possibles eux-même déterminés par des influences intrinsèques et extrinsèques sur lesquelles notre moi conscient n'a pas prise. Bon, je schématise, en fait c'est bien plus compliqué, mais en gros c'est ça. C'est peut-être son essai le plus lisible avec "du néant de la vie" (que je recommande également chaudement).
Si je me souviens bien, il se base aussi sur l'immuable et inchangeant caractère de l'homme. Ne change-t-on jamais au cours de sa vie ? Et s'il n'y a pas de capacité de choix, il n'y a pas de responsabilité dans ce choix. On serait donc déterminés et irresponsables. Il est loin d'être convaincant, ton Schopi.
Et s'il n'y a pas de capacité de choix, il n'y a pas de responsabilité dans ce choix. On serait donc déterminés et irresponsables.
Je crois que tu te souviens mal, il y a une jolie pirouette à la fin qui règle ce point central. Dans mon souvenir, en plus, elle marche. Par contre je n'ai pas accès à ma bibliothèque en ce moment, je compte sur toi pour trouver le passage
Shopi est cretin ! Un crétin cultivé mais un crétin quand même. (Une phrase comme ça remonte le niveau de la discussion non ?). Bon j'avoue que je n'ai pas tout lu mais son traité de "l'art d'avoir toujours raison" c'est plus digne de Marie-claire que d'autre chose. Il emprunte à Machiavel et résume la communication à une dialectique avec un troupeau d'imbéciles. Etre borgne au royaume des aveugles, voilà comment on pourrait résumer son manuel de rhétorique pseudo philosophique.
Nietzche ne joue pas dans la même cours. Il a dit des choses formidables et d'autres disons plus terribles.
Allez je reviens avec mon petit Epicure sous le bras ! Bien qu'atomiste (quel mouvement merveilleux alors qu'EDF n'existait même pas ^^), il pensait lui aussi que dans l'agencement complexe de la vie l'homme possédait le droit et le devoir d'opérer des choix. Et que c'était justement ce libre arbitre qui lui rendait souvent la tâche difficile pour la recherche du plaisir et que trop d'exagération en ce domaine tait plutot source de déplaisir au bout du compte.
On pense souvent aujourd'hui que le terme d'épicurien est synonyme de bon vivant. Je me souviens même d'une interview de Michel Onfray où le journaliste était surpris du sérieux du bonhomme.
fabericus dit:je compte sur toi pour trouver le passage
ouh là non, c'est un souvenir de mes cours de philo. Ca fait 18 ans, je n'ai plus les citations en tête là. Et puis, depuis Herr Doktor est passé et en a rajouté une couche. Ciao Shopi. L'art d'avoir toujours raison est effectivement light, mais assez drôle. Pour du plus efficace, L'homme de cour de Gracian s'impose. le Prince une fois que l'on est calife. le Livre des ruses si on est joueur.
Bonne référence Epicure . Peut-être un peu sérieux quand, après tout, on ramène tout cela à la baise, mais bon. Je n'en oublie pas moins Orwell et son vulgarisateur francophone, Michéa.
Docteur Mops dit:Shopi est cretin ! Un crétin cultivé mais un crétin quand même. (Une phrase comme ça remonte le niveau de la discussion non ?).
Tss, tss. L'art d'avoir toujours raison est un simple manuel cynique et crinçant mais pas un ouvrage de philosophie. On ne saurait donc juger mon arthur bien aimé sur la seule base de ce petit bouquin de recettes (mais "l'humour" noir y est bien présent). Non, vraiment pour se familiariser avec la pensée de schopi, le mieux c'est peut-être "du néant de la vie", pas cher, pas long, limpide. Et pas si désespéré qu'on le dit, au contraire même.
AFP dit: Faux flirt sur MySpace, vrai suicide et vrai procès
Le procès d'une Américaine de 49 ans, inculpée pour son rôle présumé dans un canular sur internet qui s'était terminé par le suicide d'une adolescente, a débuté mercredi devant un tribunal fédéral à Los Angeles. Lori Drew, une mère de famille originaire du Missouri faisait partie d'un groupe d'adultes qui avaient prétendu être un garçon de 16 ans, baptisé Josh, sur MySpace. Cet adolescent fictif avait commencé à flirter en ligne avec une jeune fille de 13 ans, avant de la rejeter brutalement. L'adolescente, Megan Meier, qui connaissait la fille de Lori Drew, s'était pendue peu après, en octobre 2006. En connaissance de causeL’inculpée, qui a plaidé non coupable, est notamment accusée d'association de malfaiteurs, de harcèlement sur internet et d'avoir violé les conditions d'utilisation de MySpace. Elle risque jusqu'à 20 ans de prison. Selon le procureur Thomas O'Brien, Lori Drew s'en est prise à Megan Meier alors qu'elle savait la jeune fille vulnérable. «L'accusée savait que Megan Meier était dépressive, suicidaire et obsédée par les garçons», a-t-il dit, mais elle l'a néanmoins «tourmentée, embarrassée, humiliée, elle s'est moquée d'elle et l'a blessée». L'avocat de Lori Drew a rappelé pour sa part qu'il ne s'agissait «pas d'un procès pour homicide». L'affaire est instruite par le parquet fédéral à Los Angeles, en raison de la présence du siège social de MySpace dans la région.
fabericus dit:Tiens, pendant que j'y pense, vu qu'il y a pas mal de monde ici qui a parlé de libre arbitre et que certains se la racontent en citant des philosophes allemands, je me permet de vous conseiller la lecture de ceci :
En gros, schopi nous explique que le libre arbitre n'existe pas puisque nous si nous avons bel et bien l'illusion d'un choix possible, celui-ci ne se fait qu'entre des possibles eux-même déterminés par des influences intrinsèques et extrinsèques sur lesquelles notre moi conscient n'a pas prise. Bon, je schématise, en fait c'est bien plus compliqué, mais en gros c'est ça. C'est peut-être son essai le plus lisible avec "du néant de la vie" (que je recommande également chaudement). (N.B: Qu'est-ce que ce topic fait dans la cage ?)
schopenhauer c'est le mec qui avait une cuiillère une fourchette qui habitait au rez de chaussée par peur du feu dans la maison et qu'a jamais voyagé
Ben si tu veux parler de ses vrais gros défauts il faut plutôt chercher du côté du racisme, de l'antisémitisme et de la misogynie en fait (o tempora, o mores)... et, non il a pas mal voyagé en fait.